Nous l’entendîmes quatre fois retenir du bruit des armes qu’il renfermerait. […] L’enfer se ment au bruit de Neptune en furie.
Oui : tout autre que moi Au seul bruit de ton nom pourrait trembler d’effroi. […] ) Mon nom dans nos succès s’étais mis assez haut Pour faire quelque bruit sans beaucoup d’injustice ; Et je suivrais encore un si noble exercice, N’était que l’autre hiver, faisant ici ma cour2, Je vous vis, et je fus retenu par l’amour.
Marcgrave1 compare le bruit de leurs ailes à celui d’un rouet… ; leur battement est si vif, que l’oiseau, s’arrêtant dans les airs, paraît non-seulement immobile, mais tout à fait sans action. […] Le bruit et le vol des oiseaux devenaient rares, l’air s’agitait à travers un feuillage moins épais ; peu à peu même les arbres s’enfuyaient au-dessous de nous dans une perspective lointaine, et un gazon sans fleurs nous restait comme un dernier vestige de grâce et de fécondité.
On couvre le corps d’un manteau, on le porte dans une haie, on le garde à petit bruit. […] Le bruit des carrosses, la voix de l’intempérance, les sons ravissants de la musique, se mêlent quelquefois aux cris de ces malheureux, et forment une horrible dissonnance. » (M. […] Il brave mes douceurs, il est sourd à ma voix ; Tous les jours il m’éveille au bruit de ses exploits. […] Sera-ce entre ces murs que mille et mille voix Font résonner encor du bruit de ses exploits ? […] On entendait, à travers les cris, le bruit des chaînes des galériens, employés à sauver la ville qui leur servait de prison.
« Au premier bruit de ce funeste accident (la mort de Machabée), toutes les villes de Judée furent émues ; des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous leurs habitants : ils furent quelque temps saisis, muets, immobiles.
On n’entend que le bruit de cent mille soldats, Marchant comme un seul homme au-devant du trépas. Les roulements des chars, les coursiers qui hennissent, Les ordres répétés qui dans l’air retentissent, Ou le bruit des drapeaux soulevés par les vents, Qui, dans les camps rivaux flottant à plis mouvants, Tantôt, semblent enflés d’un souffle de victoire, Vouloir voler d’eux-mêmes au-devant de la gloire, Et tantôt, retombant le long des pavillons, De leurs funèbres plis couvrir leurs bataillons. […] Pour tout bruit, on entendait le froissement de la prose sur les flots, tandis que les étincelles de feu couraient avec la blanche écume le long des flancs du navire.
De là sont nés ces bruits reçus dans l’univers, Qu’aux accents dont Orphée emplit les monts de Thrace, Les tigres amollis dépouillaient leur audace ; Qu’aux accords d’Amphion les pierres se mouvaient, Et sur les murs thébains en ordre s’élevaient. […] Il nous a du moins montré là ce que peut être ce style, quelle vivacité, quel mouvement le distinguent, quelle propriété d’expression, quelle harmonie continue en relèvent la majesté : Au pied du mont Adule, entre mille roseaux, Le Rhin, tranquille et fier du progrès de ses eaux, Appuyé d’une main sur son urne penchante, Dormait au bruit flatteur de son onde naissante, Lorsqu’un cri, tout à coup suivi de mille cris, Vient d’un calme si doux retirer ses esprits.
Chez cette race nouvelle Où j’aurai quelque crédit, Vous ne passerez pour belle Qu’autant que je l’aurai dit1 Corneille se juge lui-même 2 La fausse humilité ne met plus en crédit ; Je sais ce que je vaux, et crois ce qu’on m’en dit ; Pour me faire admirer, je ne fais point de ligue, J’ai peu de voix pour moi, mais je les ai sans brigue ; Et mon ambition, pour faire plus de bruit, Ne les va point quêter de réduit en réduit1 ; Mon travail sans appui monte sur le théâtre, Chacun en liberté l’y blâme ou l’idolâtre ; Là, sans que mes amis prêchent leurs sentiments, J’arrache quelquefois leurs applaudissements ; Là, content du succès que le mérite donne, Par d’illustres amis je n’éblouis personne. […] Vous aussi, magistrats, c’est lui qui tant de fois Entoura de respect l’autorité des lois : Venez, généreux fils, en qui l’affront d’un père Ferait encor du Cîd bouillonner la colère ; Pour les lui présenter, Rodrigue attend vos dons : Vous qui, les yeux en pleurs à ses nobles leçons, Sentez de pardonner la magnanime envie, Rois, à lui rendre hommage Auguste vous convie ; Et vous, guerriers, et vous, qui trouvez des appas Dans ce bruit glorieux que laisse un beau trépas.
On voyait dans nos cours, et surtout chez M. de Guitaut, une clarté qui faisait horreur : c’étaient des cris, c’était une confusion, c’était un bruit épouvantable, des poutres et des solives qui tombaient.
Parmi ces glorieux hasards, signalons son rôle à Cérizolles, et son intrépide défense de Sienne qui fit bruit dans toute l’Europe.
Un bruit, un souvenir mêlé avec celui de désastres fameux ; mais rien qui soit proprement d’eux ; nul monument, nulle œuvre de leur intelligence qui les représente aux hommes.
Cette confiance est la première ouverture de l’âme ; si elle manque, les mots ne sont qu’un vain bruit qui expire dans l’oreille sans pénétrer au-delà. […] C’est un sorite que Montaigne, d’après Plutarque, prête au renard dans l’anecdote suivante : Quand ils rencontrent une rivière gelée, les Thraces, pour savoir s’ils peuvent la passer sans crainte, lâchent devant eux un renard qui, approchant son oreille de la glace, semble dire : Ce qui fait du bruit se remue, ce qui se remue est liquide, et ce qui est liquide ne peut me porter : donc si j’entends le bruit de l’eau, c’est que la rivière n’est pas gelée jusqu’au fond et que la glace n’est pas assez épaisse. […] Solitude où je trouve une douceur secrète, Lieux que j’aimai toujours, ne pourrai-je jamais, Loin du monde et du bruit, goûter l’ombre et le frais ? […] Achille se contient au début : Un bruit assez étrange est venu jusqu’à moi. […] Buffon a dit : Aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l’affronte ; il se fait au bruit des armes ; il l’aime ; il le cherche, et s’anime de la même ardeur.
Pourquoi les nations se sont-elles soulevées avec un grand bruit ?
Ajoutez cet amas de fleuves tortueux : L’indomptable Garonne aux vagues insensées, Le Rhône impétueux, fils des Alpes glacées, La Seine au flot royal, la Loire dans son sein Incertaine2, et la Saône, et mille autres enfin Qui nourrissent partout, sur tes nobles rivages, Fleurs, moissons et vergers, et bois, et pâturages, Rampent au pied des murs d’opulentes cités, Sous les arches de pierre à grand bruit emportés3.
« Ni l’oubli, ni le bruit : une sorte de discrétion respectueuse jusque dans la célébrité, je ne sais quoi de rare, de fidèle et de solennel, le retour des générations venant de dix ans en dix ans, comme en pèlerinage, contempler et couronner son monument ; c’était son vœu et son ferme espoir. » Sainte-Beuve.
Acomat dit à Roxane, pour la décider à la révolte contre Amurat : Déclarons-nous, madame, et rompons le silence : Fermons-lui, dès ce jour, les portes de Byzance ; Et, sans nous informer s’il triomphe ou s’il fuit, Croyez-moi, hâtons-nous d’en prévenir le bruit. […] Sera-ce entre ces murs, que mille et mille voix Font résonner encor du bruit de ses exploits ? […] Ils y faisaient un bruit et un combat continuel entre eux. » (Portrait de Dubois. […] Écoutez ce grand bruit du monde, ce tumulte, ce trouble éternel ; voyez ce mouvement, cette agitation, ces flots vainement émus, qui crèvent tout à coup, et ne laissent que de l’écume. […] Ainsi passent dans le monde ces grandes puissances, qui font si grand bruit, qui paraissent avec tant d’ostentation.
Il faut avoir soin toutefois de ne point bouleverser l’ordre naturel des idées, ni d’obscurcir les rapports grammaticaux qui unissent les mots entre eux ; rapports sans lesquels il n’y aurait plus de liaison dans le discours, et la parole ne serait plus qu’un vain bruit. […] Nous disons d’abord que l’on peut imiter, par la parole, les sons que produisent les objets physiques, comme le bruit des vagues, le mugissement des vents, le murmure d’un ruisseau, etc. […] Homère fait entendre le bruit des flots, le choc des vents, le cri des voiles qui se déchirent, la chute du rocher de Sisyphe, etc.
Tous ses sens semblent devenir meilleurs pour le tourmenter : il voit au milieu de la nuit des lueurs menaçantes ; il est toujours environné de l’odeur du carnage ; il découvre le goût du poison jusque dans les mets qu’il a lui-même apprêtés ; son oreille, d’une étrange subtilité, trouve le bruit où tout le monde trouve le silence ; et, en embrassant son ami, il croit sentir sous ses vêtements un poignard caché. » 3. […] Toutefois, messieurs, Job ajoutait : “La perdition et la mort ont dit : Nous avons entendu le bruit de son nom.”
La reine, qui ne craignait rien parce qu’elle connaissait peu, s’emporta, et elle lui répondit avec un ton de fureur plutôt que de colère : « Je sais bien qu’il y a du bruit dans la ville ; mais vous m’en répondrez, messieurs du parlement, vous, vos femmes et vos enfants. » En prononçant cette dernière syllabe, elle rentra dans sa petite chambre grise et elle en ferma la porte avec force.
Environné et accablé dans ses audiences d’une foule de gens, du menu peuple pour la plus grande partie, peu instruits même de ce qui les amenait, vivement agités d’intérêts très-légers et souvent très-mal entendus, accoutumés à mettre à la place du discours un bruit insensé, il n’avait ni l’inattention ni le dédain qu’auraient pu s’attirer les personnes ou les matières ; il se donnait tout entier aux détails les plus vils, ennoblis à ses yeux par leur liaison nécessaire avec le bien public ; il se conformait aux façons de penser les plus basses et les plus grossières ; il parlait à chacun sa langue, quelque étrangère qu’elle lui fût ; il accommodait la raison à l’usage de ceux qui la connaissaient le moins ; il conciliait avec bonté des esprits farouches, et n’employait la décision d’autorité qu’au défaut de la conciliation.
Sa voix redoutable Trouble les enfers ; Un bruit formidable Gronde dans les airs ; Un voile effroyable Couvre l’univers ; La terre tremblante Frémit de terreur ; L’onde turbulente Mugit de fureur ; La lune sanglante Recule d’horreur2 Dans le sein de la mort ses noirs enchantements Vont troubler le repos des ombres : Les mânes effrayés quittent leurs monuments ; L’air retentit au loin de leurs longs hurlements ; Et les vents, échappés de leurs cavernes sombres, Mêlent à leurs clameurs d’horribles sifflements3.
Tibère Comme on voit un fleuve miner lentement et sans bruit les digues qu’on lui oppose, et enfin les renverser dans un moment, et couvrir les campagnes qu’elles conservaient, ainsi la puissance souveraine, sous Auguste, agit insensiblement, et renversa, sous Tibère, avec violence5 Il y avait une loi de majesté 1 contre ceux qui commettaient quelque attentat contre le peuple romain.
Tout bruit modulé n’est pas un chant, et toutes les voix qui exécutent de beaux airs ne chantent pas.
Au premier bruit de ce funeste accident, toutes les villes de Judée furent émues, des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous leurs habitants.
Les Mamertins étaient les agents dont il se servait, soit pour faire charger son butin sans bruit, soit pour le faire transporter secrètement. […] Il lâche un de ses chiens pour répandre le bruit qu’il va faire un procès criminel à Diodorus. […] On a vu des magistrats détourner sourdement une partie des finances, d’autres piller sans bruit les particuliers, et malgré toutes leurs précautions, ils étaient découverts et condamnés. […] Tous penseront, surtout quand le bruit de l’avarice et de la cupidité de nos magistrats sera répandu de tous côtés, que cette action n’est pas seulement le crime de Verrès, mais encore celui de tous ceux qui l’ont protégé et justifié. […] Ces bruits, ces clameurs, ces plaintes, ne lui inspirèrent point plus de douceur, mais plus de précaution dans l’exécution des supplices.
Un bruit extraordinaire se fait entendre. […] Il aime mieux continuer de mêler sa voix et les sons de sa lyre au murmure des zéphyrs et au bruit des flots. […] Le bruit de la mort du roi se répand ; on trouve Arbace tenant à la main l’épée sanglante ; on le croit coupable ; on l’arrête, on le conduit devant Artaxerce. […] Un bruit soudain le distrait de sa méditation. […] Pendant que cette attaque avait lieu sur plusieurs points, le bruit d’un combat qui se livrait à l’une des portes se faisait entendre dans un gymnase.
Ainsi, quand tu fonds sur mon âme, Enthousiasme, aigle vainqueur, Au bruit de tes ailes de flamme Je frémis d’une sainte horreur ; Je me débats sous ta puissance, Je fuis, je crains que ta présence N’anéantisse un cœur mortel ; Comme un feu que la foudre allume, Qui ne s’éteint plus, et consume Le bûcher, le temple et l’autel.
Et si vous lui dites que ce bruit est faux et qu’il ne se confirme point, il ne vous écoute pas ; il ajoute que tel général a été tué ; et bien qu’il soit vrai qu’il n’a reçu qu’une légère blessure, et que vous l’en assuriez, il déplore sa mort, il plaint sa veuve, ses enfants, l’Etat ; il se plaint lui-même : il a perdu un bon ami et une grande protection.
Tout le jour il avait l’œil au guet ; et la nuit, Si quelque chat faisait du bruit, Le chat prenait l’argent.
Mais je serai bien aise de faire voir en ce discours quels sont les chemins que j’ai suivis, et d’y représenter ma vie comme en un tableau, afin que chacun en puisse juger, et qu’apprenant du bruit commun les opinions qu’on en aura, ce soit un nouveau moyen de m’instruire que j’ajouterai à ceux dont j’ai coutume de me servir.
Elle apporte leur palme aux héros qui succombent, Du char des conquérants brise le frêle essieu, Marche en rêvant au bruit des empires qui tombent, Et dans tous les chemins montre les pas de Dieu.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Décrire les avantages de la musique : elle est puissante à représenter certains phénomènes de la nature, tels que le bruit des torrents, le mugissement des vents, etc. […] Ce pâtissier disait que si maître Adam travaillait avec plus de bruit, pour lui, il travaillait avec plus de feu.
Le génie de Beethoven et le talent de Félicien David feront succéder au calme embaumé du matin les mugissements et les éclats de l’orage, puis ramèneront bientôt après la sérénité ; mais ces mille bruits se fondront toujours, ici, dans la grande voix du désert, là, dans l’harmonie universelle de la nature pastorale.
Pour l’une comme pour l’autre, il faut faire un choix dans l’ensemble des objets, déterminer les points les plus saillants, les plus utiles ; à moins qu’il n’y ait quelque circonstance dominante et qui appelle tout d’abord les regards, distribuer le tout par groupes, le ciel, le terrain, les eaux, puis le feuillage et les fabriques, ou encore d’après les impressions des sens, les formes, les couleurs, les bruits, les odeurs ; si le sujet est vaste, préférer en général l’opposition des contrastes aux rapprochements des harmonies, les masses aux détails, et là même où les détails sont de mise, se restreindre à ceux qui ont un caractère assez tranché pour frapper l’esprit.
À sa base, l’odeur des fleurs de la prairie, le plan incliné du gazon, le bruit du ruisseau qui fuit sous le feuillage, le chant du rossignol, etc., tout délasse et récrée.
Il se taisait parfois, mais de suffocation, puis éclatait, mais avec un tel bruit, qui semblait tellement la trompette forcée du désespoir, que la plupart éclataient aussi à ces redoublements si douloureux, ou par un aiguillon d’amertume, ou par un aiguillon de bienséance.
On se fâchait autrefois de ce qu’à l’Opéra on entendait le bruit du bâton qui battait les mesures.
Mais le bruit court, me répondrez-vous, que cet homme est mort ou pour le moins qu’il est bien malade. […] Le bruit même de leur tracas n’interrompt pas plus mes rêveries que ferait celui de quelque ruisseau. […] Au premier bruit d’un mal si étrange, on accourt à Saint-Cloud de toutes parts ; on trouve tout consterné, excepté le cœur de cette princesse. […] La paix est l’objet de cette assemblée : au moindre bruit de division, nous accourons effrayés, pour unir parfaitement le corps de l’Église, le père et les enfants, le chef et les membres, le sacerdoce et l’empire. […] La gloire et la puissance de ces tyrans s’est évanouie avec le bruit que leur ambition, leur cruauté, leurs entreprises insensées, avaient fait sur la terre.
Jamais un favori ne borne sa carrière : Il ne regarde pas ce qu’il laisse en arrière ; Et tout ce vain amour des grandeurs et du bruit Ne le saurait quitter, qu’après l’avoir détruit. […] Un bruit formidable Gronde dans les airs. […] Dans le genre gracieux, c’est un clair ruisseau qui coule et, serpente sans bruit sur des gazons fleuris, dont il entretient la délicieuse fraîcheur.
C’est cette espèce d’éloquence qui a enlevé les suffrages, qui s’est rendue maîtresse des délibérations publiques, qui a étonné le monde par le bruit et la rapidité de sa course ; qui, après avoir excité l’applaudissement et l’admiration des hommes, les laisse dans le désespoir d’atteindre à cette haute perfection où elle s’est élevée.
De là bruit, plainte, paroles hautaines du conseiller, qui eut l’audace de se porter accusateur.
Il fixe donc les bornes, au delà desquelles la voix, pour toute oreille anglaise, n’est plus que du bruit ; mais, dit-il encore : « Un orateur français se ferait entendre de plus loin, sa prononciation étant plus distincte et plus ferme. » Ce que Wren a dit de la parole orale me semble encore bien plus vrai de cette parole bien autrement pénétrante qui retentit dans les livres.
Villemain improvisait à la Sorbonne au milieu de nos applaudissements, et souvent au bruit de la foule qui se pressait aux portes.
Quelles charmantes matinées que celles qu’on passerait, par un beau soleil, dans une allée bien sombre, au milieu de ce bruit des champs, immense, confus, et pourtant si harmonieux et si doux, à relire tantôt une tragédie de Racine, tantôt l’histoire des origines du monde, racontées par Bossuet avec une grâce si majestueuse !
Virgile aime autant qu’un autre l’harmonie imitative, mais il la conçoit autrement, et croit imiter mieux en imitant de plus loin : At tuba terribilem sonitum procul ære canoro Increpuit… Condillac dit à propos de l’harmonie française : « Nous imitons aussi quelquefois des bruits ; mais c’est un avantage que nous avons si rarement qu’il ne parait être qu’un hasard. » Condillac est dans l’erreur.
« Au premier bruit de ce funeste accident, toutes les villes de Judée furent émues, des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous les habitants.
Au milieu des horreurs des discordes civiles, Les bergers de ces lieux coulaient des jours tranquilles : Protégés par le ciel et par leur pauvreté, Ils semblaient des soldats braver l’avidité, Et sous leurs toits de chaume, à l’abri des alarmes, N’entendaient point le bruit des tambours et des armes2.
Vainement, offusqué5 de ses pensers épais, Loin du trouble et du bruit il croit trouver la paix.
On peut rapprocher de cette apologie la réponse que La Bruyère oppose aux mêmes bruits malveillants.
S’il fallait porter le deuil des royaumes qui passent, et des pouvoirs qui expirent, les peuples, depuis Nemrod, n’auraient pas eu d’autres vêtements, et nous entendrions encore, au fond de l’Orient, tinter les glas de ces grandes funérailles ; le bruit lugubre de ces premières morts nous arriverait de tombeau de roi en tombeau de roi, comme d’écho en écho ; « et pourtant, dit le Seigneur Dieu, c’est moi qui ai abattu ces chasseurs d’hommes, parce que j’ai eu pitié de la terre ».
Enfin, à force de battre le fer, il en est venu à avoir ses licences7 ; et je puis dire, sans vanité, que, depuis deux ans qu’il est sur les bancs, il n’y a point de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans toutes les disputes de notre école.
Assurément, les guerriers d’Homère se précipitant en tumulte dans la plaine ne ressemblent guère, si ce n’est par le nombre et le bruit, à un essaim de mouches qui, dans un beau jour de printemps, fond sur une jatte de lait.
Mais dans un vaste local, chaque son doit franchir comme à part l’intervalle qui sépare la bouche de l’orateur de l’oreille de l’auditeur ; et celui-ci n’entendrait à une certaine distance qu’une suite de bruits inarticulés, si ces sons se pressant l’un contre l’autre par l’effet d’un débit trop rapide, n’étaient point un peu retenus et envoyés bien distinctement. […] Pour mon enfant, — tourne, léger fuseau, Tourne sans bruit — autour de son berceau.
Prière Tandis que le sommeil, réparant la nature, Tient enchaînés le travail et le bruit, Nous rompons ses liens, ô clarté toujours pure3 !
Pourtant j’avoue que cet ouvrage a pensé me tuer1 J’entends quelques frelons qui bourdonnent autour de moi ; mais si les abeilles y cueillent un peu de miel, cela me suffit, et je me résigne au destin de tous les gens modérés, que le grand Cosme de Médicis comparait à ceux qui habitent le second étage des maisons : ils sont incommodés par le bruit d’en haut, et par la fumée d’en bas2.
Elles respirent la haine de la tyrannie et l’amour de la justice : mais elles ne concluent pas, elles ne vont pas au but, et, pour vaincre un homme qui commande à des légions, il faut autre chose qu’un bruit harmonieux de paroles.
Rien n’est plus sublime que le pouvoir ou la force irrésistible : un fleuve dont les eaux coulent paisiblement entre leurs rives est un bel objet ; mais lorsqu’elles se précipitent avec le bruit et l’impétuosité d’un torrent, l’objet devient sublime. […] Cependant le père des dieux et des hommes fait entendre le bruit formidable de son tonnerre, Neptune frappe la terre ; le mont Ida, et Troie, et les vaisseaux des Grecs ont tremblé. […] C’est en vain que l’on dit que le poète fait ici allusion à la fable d’Encelade étendu sous l’Etna, et suppose que ce sont les mouvements et les convulsions du géant qui occasionnent ce bruit effroyable. […] Quand il s’agissait d’assigner un nom à un objet qui produisait un son, un bruit ou un mouvement quelconque, l’imitation au moyen des mots s’offrait d’elle-même. Rien n’était plus naturel que de rappeler par le son de la voix la nature du son ou du bruit que rendait un objet extérieur, et de former un mot qui y eût quelques rapports.
« Au milieu de la place publique de Messine37, un citoyen romain était cruellement frappé de verges ; tandis que dans ses cuisantes douleurs, à travers le bruit des coups redoublés, il ne faisait entendre d’autre plainte, d’autre cri que celui-ci : Je suis citoyen romain. […] Au premier bruit de ce funeste accident, toutes les villes de Judée57 furent émues.
Leurs années se poussent successivement comme les Ilots : ils ne cessent de s’écouler, tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit, et traversé un peu plus de pays les uns que le, autres ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme où l’on ne reconnaît plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes ; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l’Océan aux rivières les plus inconnues. […] Au premier bruit de ce funeste accident, toutes les villes de Judée furent émues ; des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous les habitants. […] Si elle est tumultueuse, étouffez le bruit sous l’éclat tonnant de votre voix.
Sera-ce entre ces murs, que mille et mille voix Font résonner encor du bruit de ses exploits ?
………………………………………………… La guerre est loin de moi ; la flûte pastorale, De l’épaisseur des bois qui répète ses sons, Vient rassurer mes sens au bruit des chansons.
Lorsqu’à l’entrée de la nuit on jetait tristement à la mer une multitude de cadavres, ce bruit sinistre retentissait dans votre âme. » (Trad. de M. […] Mais l’imagination est bien plus fortement frappée de cette seule circonstance des cadavres qu’à l’entrée de chaque nuit on jette à la mer, et du bruit uniforme de leur chute, qui retentit tant de fois dans l’âme du malheureux amiral : Heard nightly plunged, amid the sullen waves, The frequent corse26. […] Voilà pourquoi l’on trouve dans l’Écriture de si fréquentes allusions au bruit des torrents et à la violence des eaux débordées ; voilà pourquoi les grandes calamités étaient si souvent assimilées aux ravages d’un torrent, et, dans ces contrées, de semblables images devaient être très frappantes. […] Une si belle réunion des États de la Grèce, sous la conduite d’un seul chef ; la prise de Troie, après un siège de dix années, durent répandre au loin le bruit de la valeur des Grecs, et jeter l’intérêt le plus vif sur tout ce qui rappelait les exploits des héros qui s’étaient signalés pendant cette guerre mémorable.
4° Le serment, qui garantit la véracité des témoins, 5° La renommée, qui est la notoriété, le bruit public. […] Le dilemme du vieil Horace défendant son fils : Dis, Valère, dis-nous, si tu veux qu’il périsse, Où tu penses choisir un lieu pour son supplice Sera-ce entre ces murs que mille et mille voix Font résonner encor du bruit de ses exploits ? […] Mithridate peint les Romains enrichis par la guerre : Des biens des nations ravisseurs altérés, Le bruit de nos trésors les a tous attirés !
Les bruits de ces préparatifs consternaient la Suède et alarmaient le conseil.
Ainsi, tout ce qui est vaste et imposant, comme la voûte des cieux, l’Océan, une haute montagne ; tout ce qui indique un grand pouvoir et une grande force, comme le trouble des éléments, le bruit du tonnerre ou celui du canon, les inondations, le retentissement d’une abondante chute d’eau, les volcans, les tremblements de terre ; tout ce qui imprime l’effroi, comme les ténèbres, la solitude, le silence ; tout ce qui présente le caractère de la magnanimité, de l’héroïsme, de la haute vertu ; en un mot, tout ce qui nous plonge dans l’immensité, et éveille en nous l’idée de l’infini, doit être regardé comme le fondement et la source du sublime.
De là quelques personnes ont imaginé que l’immensité de l’étendue était la seule source du sublime, mais l’extrême intensité du son, le bruit du tonnerre et du canon, les cris de la multitude, le mugissement des vents, le bruit d’une cataracte ou celui des flots, quoique sans rapport avec l’étendue, sont cependant grands et sublimes. […] Il faut aussi remarquer que toutes les idées qui ont quelque chose de solennel et de terrible favorisent beaucoup le sublime : par exemple, les ténèbres, la solitude, le silence ; un torrent qui se précipite en blanchissant d’écume, offre une idée grande ; si vous le placez au milieu d’une forêt, fille des siècles, et que vous l’aperceviez dans l’obscurité de la nuit, la scène devient terrible et sublime : le bruit d’un vaste bourdon, le son d’une énorme horloge, ont toujours de la grandeur ; mais, si on les entend au milieu du silence et du calme de la nuit, ils acquièrent un plus haut degré de solennité. […] « Dans un voyage de Pinto, je me souviens, dit-il, d’avoir lu ce récit terrible d’un naufrage : “Au milieu d’une nuit orageuse nous aperçûmes, à la lueur des éclairs, un autre vaisseau qui, comme nous, luttait contre la tempête ; tout à coup, dans l’obscurité, nous entendîmes un cri épouvantable, et puis nous n’entendîmes plus rien que le bruit des vents et des flots.” » Cette image est grande, et produit une impression profonde. […] Par exemple, le son et le bruit pouvaient naturellement être imités par la parole avec plus de perfection que les autres qualités extérieures ; aussi dans toutes les langues les mots qui expriment ces sons ont-ils conservé à un haut degré cette puissance imitative. […] Je ne m’arrêterai pas aux circonstances de la vie de cet orateur ; elles sont toutes parfaitement connues : l’ambition excessive qu’il montra d’exceller dans l’art oratoire, le peu de succès de ses premières tentatives, sa persévérance infatigable à vaincre les difficultés que lui opposaient la nature et son organisation physique ; le dessein qu’il exécuta de se renfermer dans une caverne pour étudier sans distraction, son habitude de déclamer près des rivages de la mer pour s’accoutumer au bruit d’une assemblée tumultueuse, en plaçant des cailloux dans sa bouche pour corriger un défaut de prononciation, et de suspendre au-dessus de ses épaules, lorsque renfermé chez lui il s’exerçait à l’action, une épée nue, pour vaincre un mouvement vicieux auquel il était enclin ; toutes ces circonstances, que nous retrace Plutarque, sont fort encourageantes pour ceux qui étudient l’éloquence, et montrent combien l’étude et l’application sont puissantes pour nous faire acquérir des qualités supérieures que la nature semblait nous refuser.
Ses muscles tendus se gonflent et palpitent ; un souffle plus qu’humain bruit profondément dans sa large poitrine.