C’est un point arrêté, que tout ce que nous sommes, Issus de pères rois et de pères bergers1, La parque également sous la tombe nous serre : Et les mieux établis au repos de la terre N’y sont qu’hôtes et passagers.
Je n’avais pas encore mangé le premier morceau, que l’hôte entra, suivi d’un homme qui l’avait arrêté dans la rue.
Après une longue scène de tumulte et de cris, dix personnes demeurent arrêtées : c’était tout ce qu’on avait pu prendre.
Le poète, en effet, voit ce qu’il y a d’intime et de mystérieux en toutes choses ; et au lieu de se renfermer dans le monde matériel et de s’arrêter aux intérêts vulgaires, il se plaît à animer la nature physique, à prêter des formes sensibles au monde moral, et à s’élancer dans un monde idéal.
Ce défaut est assez difficile à éviter ; car, comme il est naturel de chercher le grand en toutes choses, on a de la peine à s’arrêter où il faut, comme fait Cicéron qui, au rapport de Quintilien, ne prend jamais un vol trop haut. […] Joad lui répond : Celui qui met un frein à la fureur des flots, Sait aussi des méchants arrêter les complots ; Soumis avec respect à sa volonté sainte, Je crains Dieu, cher Abner, et n’ai point d’autre crainte. […] Celui qui met frein a la fureur des flots, Sait aussi des méchants arrêter les complots.
Nous reviendrons sur ce beau morceau, et nous nous y arrêterons avec l’étendue convenable, à l’article des Éloges funèbres.
» Peut-être faut-il, avant de finir, m’arrêter un instant sur les devoirs des femmes réduites au veuvage.
Les bornes qui, dans ces deux routes contraires, ont pu arrêter deux hommes de cette espèce, ce ne sont pas les bornes de leur esprit, mais celles de l’esprit humain ».
Mais je ne sais quel temps je pourrai prendre ; car, outre le maître d’armes qui me montre, j’ai arrêté encore un maître de philosophie qui doit commencer ce matin.
Et nous pouvons répéter aujourd’hui ce qu’a dit Boileau, il y a plus d’un siècle et demi : Mais en vain mille auteurs y pensent arriver, Et cet heureux phénix est encore à trouver. » Sans nous arrêter à cette opinion bizarre qui ne veut pas qu’une petite pièce de poésie soit jamais parfaite qui a fait ses règles exprès pour qu’elle ne le fût pas, et qui, le fût-elle, trouverait encore facilement à y reprendre ; citons ici deux sonnets de caractère moyen, où l’on verra comment on a pu tirer parti de cette coupe difficile, et dire pourtant de très jolies choses.
Une fatale révolution, une rapidité que rien n’arrête, entraîne tout dans les abîmes de l’éternité ; les siècles, les générations, les empires, tout va se perdre dans ce gouffre, tout y entre et rien n’en sort : nos ancêtres nous en ont frayé le chemin, et nous allons le frayer dans un moment à ceux qui viennent après nous.
L’histoire, la biographie, les détails de mœurs vivifient sa critique : une inflexible morale, un dévouement vrai et de cœur à tout ce qui honore, console et relève l’humanité, à la liberté, à la religion, à la vérité, semblent rendre encore son goût plus pur et plus sévère ; cet enchaînement de tableaux historiques, d’anecdotes racontées avec l’esprit le plus brillant, de réflexions morales et d’analyses judicieuses et profondes, qui se mêlent sans confusion, conduit le lecteur jusqu’au bout du livre sans qu’il ait un moment l’envie de s’arrêter. » 1.
Les partis se suivent, se poussent à l’échafaud, jusqu’au terme que Dieu a marqué aux passions humaines ; et de ce chaos sanglant sort tout à coup un génie extraordinaire qui saisit cette société agitée, l’arrête, lui donne à la fois l’ordre, la gloire, réalise le plus vrai de ses besoins, l’égalité civile, ajourne la liberté qui l’eût gêné dans sa marche, et court porter à travers le monde les vérités puissantes de la révolution française.
Mais, docile autant que courageux, il ne se laisse pas emporter à son feu ; il sait réprimer ses mouvements : non seulement il fléchit sous la main de celui qui le guide, mais il semble consulter ses désirs ; et, obéissant toujours aux impressions qu’il en reçoit, il se précipite, se modère ou s’arrête, et n’agit que pour y satisfaire. […] Toutes ces périodes respirent une harmonie continuelle : pour atteindre à cette précieuse qualité du style, nous remarquerons que tout le talent consiste à conserver le plus d’égalité possible entre les membres de la période ; à éditer les périodes trop longues et les phrases trop courtes : car les premières feraient perdre haleine, et les secondes obligeraient à chaque instant de s’arrêter ; à savoir dispenser les chutes masculines et féminines à la fin de chaque membre ; à bannir les mots qui riment ensemble, les consonances désagréables, et enfin à terminer le dernier membre d’une manière mélodieuse.
On n’oubliera pas, toutefois, qu’elle ne saurait aller au hasard et qu’elle a besoin de s’astreindre à un plan bien arrêté. […] Pédants et pédantes bafoués s’étaient emportés en attaques violentes contre le poète et il ne tint pas à eux que la pièce ne fût arrêtée en plein succès. […] Qu’ils descendent dans les profondeurs de l’âme ou qu’ils s’arrêtent aux ridicules extérieurs, il est visible qu’ils n’ont qu’une médiocre estime de l’humanité. […] Je ne me dissimule pas que je trouverai, devant moi, plus d’un obstacle et plus d’une résistance, mais si j’obtiens votre concours, rien ne m’arrêtera. […] Les signes avant-coureurs des grandes révolutions sont manifestes, et personne ne sait où s’arrêtent les révolutions.
Renfermée alors dans les paisibles fonctions de la magistrature, et réduite à ne plus se montrer que dans les jours d’apparat, elle ne parle plus qu’un langage étudié, étranger aux beaux mouvements de la véritable éloquence, et froidement subordonné aux convenances, qui glacent à tout moment son enthousiasme, et viennent arrêter son essor.
C’est que, vide d’idées, et se bornant à agrandir l’homme, sans jamais créer le dieu, la mythologie s’arrête nécessairement où commence la grande, l’éternelle vérité.
La voiture s’arrête ; on accourt, on s’avance : C’était… la Diligence, Et… personne dedans.
Ses passions étaient plus vives et plus mobiles que ses convictions profondes et arrêtées.
Je me suis arrêté quelquefois avec plaisir à voir des moucherons, après la pluie, danser en rond des espèces de ballets.
Arrête, Muse, et retarde les larmes Que doit coûter l’aspect de ses malheurs, Fruit trop amer des égards de nos sœurs.
Le navire égaré voguait au gré des flots, Quand un calme plat vous l’arrête.
Le peintre, comme l’orateur et comme le poète, détermine en idée les personnages, les épisodes, les plans de son tableau ; il les dispose et en arrête l’ordonnance générale avant de commencer l’ébauche ; il peint enfin, et la couleur est pour lui ce que le style est pour l’écrivain. […] C’est encore une règle d’à-propos et de mesure que de s’arrêter à temps dans remploi naturel et légitime de la passion. […] l’horreur de souscrire à cet ordre inhumain N’a pas, en le traçant, arrêté votre main ? […] — Elle rappelle le souvenir d’un objet analogue à l’idée exprimée ; elle le ramène indirectement, sans s’y arrêter, et comme en se jouant, l’Allusion, comme l’Antithèse et la Comparaison, procède par rapprochement et par analogie. […] — Elle arrête l’expression de l’idée, et la fait désirer pour la rendre plus saisissante.
Nous nous arrêterons au discours fameux, où l’orateur expose aux Israélites ce qu’ils ont à espérer de leur fidélité à la loi, et ce qu’ils doivent redouter de l’infraction de cette même loi.
Mais la corruption, à son comble portée, Dans le cercle des grands ne s’est point arrêtée : Elle infecte l’empire, et les mêmes travers Règnent également dans tous les rangs divers.
Il est donc inutile de s’y arrêter ici.
Arrêtons.
Là, de ces boucliers habile à se couvrir La troupe s’arrêta pour vaincre ou pour mourir.
Quand on l’a arrêté, lui a-t-on trouvé des armes ?
Mirtile s’arrêta devant lui les bras croisés l’un sur l’autre. […] Ce vieillard, qui d’un vol agile Fuit sans jamais être arrêté, Le temps315, cette image mobile De l’immobile éternité, À peine du sein des ténèbres Fait éclore les faits célèbres, Qu’il les replonge dans la nuit. […] Mon indolence et ma paresse N’en peuvent arrêter le cours. […] Si l’on ne s’arrête point à quelques mots surannés, on y verra partout une abondance et une justesse d’expressions admirable, une richesse d’ornements toujours proportionnée au sujet, et jamais de stances, qui soient vides d’idées.
Crébillon en fournit un exemple dans cet endroit de sa tragédie d’Atrée, où Thieste, après avoir reconnu le sang de son fils dans la coupe qui lui a été présentée par Atrée, son frère, lui parle ainsi : Monstre, que les enfers ont vomi sur la terre, Assouvis la fureur dont ton cœur est épris : Joins un malheureux père à son malheureux fils, À ses mânes sanglants donne cette victime, Et ne t’arrête point au milieu de ton crime. […] « Non, après ce que nous venons de voir, la santé n’est qu’un nom, la vie n’est qu’un songe, la gloire n’est qu’une apparence, les grâces et les plaisirs ne sont qu’un dangereux amusement : tout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités, et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes.
On le voit s’arrêter ainsi quelques instants devant une fleur, et partir comme un trait pour aller à une autre ; il les visite toutes, plongeant sa petite langue dans leur sein, les flattant de ses ailes, sans jamais s’y fixer, mais aussi sans les quitter jamais. […] Bientôt ce n’était plus qu’une solitude âpre, morne, silencieuse, sans souffle, et, pour ainsi dire, sans respiration : la nôtre s’arrêtait aussi, et regardant, écoutant, nous nous disions sous le poids de la fatigue et de la stupeur : La nature est morte !
Il faut que des connaissances préliminaires, des principes clairs et précis et des idées arrêtées nous accompagnent dans les détours souvent obscurs de la dialectique des anciens rhéteurs. […] Ce reproche est quelquefois mérité par des hommes de génie qui perdent de vue le vrai point où s’arrête le sublime, et s’élancent dans les espaces imaginaires. […] La puissance romaine est représentée sous la forme d’un torrent qui, s’il n’est arrêté, se débordera et inondera tout sur son passage. […] Chaque sujet exige un style particulier : c’est une vérité si palpable que sa démonstration ne m’arrêtera pas longtemps. […] « Je m’arrête à vous, mes frères, qui êtes ici assemblés.
: D’Annibal [qui s’avance] arrêtons les progrès ; Dieu sait ; [quand il lui plaît], faire éclater sa gloire ; ou enfin la principale, renfermant un mot seul de la subordonnée, ex.
Exiguo intervallo utraque acies stetit, les deux armées s’arrêtèrent à une petite distance. — Exercitus (de exercere, exercer) désigne un corps de troupes formées par l’exercice.
. — Coercere (de arcere, repousser, retenir, cum), arrêter. […] Frenare impetum, arrêter son impétuosité. — Compescere (de cum et de pascua), proprement, retenir dans les mêmes pâturages ; usité seulement au figuré ; modérer. […] Diversorium (diversim vertere), lieu où l’on s’arrête en voyage, hôtellerie, auberge. […] Morari (de mora), arrêter, s’arrêter, tarder. […] Qui officit, contrà facit ; qui obstat, contrà stat, l’un nuit, l’autre arrête.
. — Arrête-toi, de grâce, et retiens le peuple. — Tu ne vois pas clairement le fond de la pensée d’Atride. — Il a voulu tenter aujourd’hui les fils des Grecs, demain il les châtiera peut-être. — Nous n’avons pas entendu tout ce qu’il a dit dans le conseil. — Ah ! […] Ne l’arrêteraient-ils pas pour lui demander ses comptes ? […] Votre honneur, votre liberté sont intéressés à son salut ; sa chute ouvre à Philippe le chemin de la Grèce ; Olynthe tombée, ni les Thébains hostiles, ni les Phocidiens appauvris ne sauront l’arrêter ; la guerre, dont vous n’avez encore entendu que le grondement lointain la guerre franchira les limites de l’Attique et viendra s’abattre sur vos murs. — Oui, direz-vous, nous le savons, il faut des secours et nous en enverrons : mais comment nous les procurer ?
Le grand Corneille loué de cette manière par le plus illustre de ses rivaux, par le seul qui marchera constamment à ses côtés, était une époque trop brillante, pour ne pas nous y arrêter un moment.
Assurément je ne m’inscris pas en faux contre la doctrine du progrès humanitaire, mais je pense que la voie en est longue, embarrassée, sinueuse, se dérobant parfois à notre vue bornée ; je pense qu’à chaque époque l’humanité avance, recule, s’arrête avant de reprendre sa course, d’après une loi générale, que j’ai désignée ailleurs1 par les noms d’action, de réaction et de transaction.
Il faut donc tâcher d’arrêter les divisions et les querelles dans leur naissance même ; et l’amour-propre ne manque jamais de nous suggérer, sur ce sujet, que le moyen d’y réussir serait de corriger ceux qui nous incommodent, et de les rendre raisonnables en leur faisant connaître qu’ils ont tort d’agir avec nous comme ils font.
Nous ne nous arrêterons pas avant d’en venir aux mains.
Comment porterez-vous votre croix, si un accent normand ou picard1 vous arrête, et si vous vous dégoûtez de qui n’est pas aussi sublime que Racine ?
La description du Temple du goût donne une idée très juste du goût exquis qui doit régner dans un ouvrage : Simple en était la noble architecture : Chaque ornement, à sa place arrêté, Y semblait mis par la nécessité : L’art s’y cachait sous l’air de la nature ; L’œil satisfait embrassait sa structure, Jamais surpris et toujours enchanté.
Non, après ce que nous venons de voir, la santé n’est qu’un nom, la vie n’est qu’un songe, la gloire n’est qu’une apparence, les grâces et les plaisirs ne sont qu’un dangereux amusement : tout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités, et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes ».
Bourdaloue a raconté les hauts faits et les victoires du prince de Condé ; il en trouve la cause dans les éminentes qualités de son héros : « J’appelle le principe de ces grands exploits, cette ardeur martiale, qui, sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution, lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration avec laquelle… ; cette promptitude à prendre son parti que… ; cette science qu’il pratiquait si bien et qui le rendait si habile à… ; cette activité… ; ce sang-froid… ; cette tranquillité… ; cette modération et cette douceur pour les siens… ; cet inflexible oubli de sa personne qui… ; etc.
vous voulez parler comme vous, je veux que vous parliez comme moi. » Va-t-on prendre l’essor, ils vous arrêtent par la manche ; a-t-on de la force et de la vie, on vous l’ôte à coups d’épingle ; vous élevez-vous un peu, voilà des gens qui prennent leur pied ou leur toise, dressent la tête, et vous enjoignent de descendre pour vous mesurer ; courez-vous dans votre carrière, ils voudront que vous regardiez toutes les pierres que les fourmis ont mises sur votre chemin1 Les Romains sous l’empire C’est ici qu’il faut se donner le spectacle des choses humaines.
si tu dois mourir, bel astre, et si ta tête Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux, Avant de nous quitter, un seul instant arrête : Étoile, écoute-moi, ne descends pas des cieux !
Ce vieillard qui d’un vol agile, Fuit toujours sans être arrêté ; Le Temps, cette image mobile De l’immobile éternité.
Sa présence met tout en mouvement ; s’il disparaît, tout s’arrête ou chancelle. […] Boileau ne permet pas, en effet, que l’action soit arrêtée dans sa marche : Soyez vif et pressé dans vos narrations.
Il faut savoir s’arrêter à temps dans l’emploi légitime et naturel de la passion ; Car rien ne sèche si vite qu’une larme, « Nihilenim lacryma citius arescit. » (Cicéron, Ad Herennium, II, 31.) […] l’horreur de souscrire à cet ordre inhumain N’a pas, en le traçant, arrêté votre main, etc. […] Allusion L’allusion, comme l’antithèse, procède par rapprochement ; elle rappelle le souvenir d’un objet analogue à l’idée exprimée, comme en se jouant (alludere) et sans s’y arrêter. […] Anacoluthe L’anacoluthe (ἀνακολουθος, de ἀνα-κωλύω, j’arrête) interrompt la construction régulière de la phrase. […] C’est un sentiment qui guide dans la composition ou dans la critique des ouvragés de l’esprit ; il arrête les écarts du génie et du talent.
Le style prolixe n’est pas le style diffus : l’un s’étend sur la superficie des objets, s’arrête sur les idées accessoires ; l’autre se traîne pesamment d’induction en induction, de conséquence en conséquence, fatigue notre pensée et rebute notre attention, en la voulant assujettir à sa pénible lenteur.
Ainsi l’euphuisme du temps d’Elisabeth, dont plusieurs scènes de Shakespeare nous donnent l’idée, ainsi les conversations musquées du Pastor fido, des bergers du Lignon, des premières précieuses, les précieuses véritables, celles du dictionnaire de Somaise et des lettres de Voiture, ainsi les nouvelles sentimentales de quelques romanciers allemands, ne sont que des jargons, gracieux à leur origine, mais dont la licence va bientôt si loin qu’il ne faut rien moins que le holà d’un Molière pour les arrêter.
Arrêtons-nous sur ce point.
Vous savez que pour lors vous pourrez contenter votre ambition, acquérir des richesses et languir dans une lâche volupté, et que, pourvu que vous évitiez de tomber dans les grands crimes, vous n’aurez pas besoin de la vertu. » Il s’arrêta un moment, et ses larmes coulèrent plus que jamais. « Et que prétendez-vous que je fasse ?
Or, je ne veux point vous conseiller d’employer toutes les forces de votre résolution et constance pour arrêter tout d’un coup l’agitation intérieure que vous sentez ; ce serait peut-être un remède plus fâcheux que la maladie : mais je vous conseille aussi d’attendre que le temps seul vous guérisse, et beaucoup moins d’entretenir ou prolonger votre mal par vos pensées ; je vous prie seulement de tâcher peu à peu de l’adoucir, en ne regardant ce qui vous est arrivé que du biais qui vous le peut faire paraître le plus supportable, et en vous divertissant le plus que vous pourrez par d’autres occupations3.
— Je le cherche, mais inutilement. » Après avoir l’un et l’autre épuisé toutes les conjectures possibles, et le président persistant à déloger au plus vite, milord Chesterfield se promène un peu, se frotte le front comme un homme à qui il vient quelque pensée profonde, puis s’arrête tout court, et dit : « Président, attendez ; mon ami, il me vient une idée.
C’est donc un point essentiel de n’arrêter l’esprit que sur des circonstances qui ennoblissent l’idée première, et de ne jamais surtout la perdre de vue, en s’égarant de métaphore en métaphore. […] On serait tenté de croire que le ridicule exagérateur va s’arrêter après cette fastueuse énumération : point du tout ; il ajoute : Se tante lingue avessi, e tante voci Quant’ occhi il cielo, e quante arene il mare, Perderian tutto il suono, e la favella, Nel dire a pieno le vostri lodi immensi, (Guarini).
La flotte ayant été arrêté par les vents contraires dans le port d’Aulide, près de l’île Eubée (aujourd’hui Nègrepont), il sacrifia aux Dieux sa fille Iphigénie, qui, suivant plusieurs auteurs, ne fut point immolée, ayant été enlevée par Diane. […] Les poètes anciens ont feint qu’il était fils d’Apollon et de la muse Calliope, et que son père lui fit présent d’une lyre dont il jouait si bien, qu’il attirait après lui les bêtes féroces, les arbres et les rochers, suspendait le cours des fleuves et arrêtait le souffle des vents.
Je remis fidèlement ce sacré dépôt, et je crus pouvoir m’en aller sans manquer à aucune tête couronnée ; mais dans l’instant que je partais, on m’arrête, moi, mon secrétaire et mes gens ; on arrête ma nièce ; quatre soldats la traînent au milieu des boues chez le marchand Smith, qui avait je ne sais quel titre de conseiller privé du roi de Prusse.
Eschine, dans un autre endroit de son discours, s’arrête, avec une complaisance maligne, sur l’abus des récompenses prodiguées et sur la nécessité de les restreindre, pour les rendre honorables.
Le bataillon sacré, seul devant une armée, S’arrête pour mourir.
qu’éclairée de toutes parts, et connue de tous ceux qui sont ici, ta conjuration est arrêtée et enchaînée !
Elle ne tarda pas à revenir, et l’on sut qu’arrêtée dans l’avenue entre les deux écuries, elle n’avait attendu le roi que fort peu de temps.
La raison jusqu’ici ne nous le prouve pas ; elle ne peut tout prouver ; elle n’est pas la seule lumière de l’homme, quoi qu’on die ; mais elle a des droits sacrés, imprescriptibles, ne l’oublions pas et n’arrêtons jamais son essor.
Voulez-vous avoir une idée de la puissance du courant qui emporte les œuvres humaines, jetez les yeux sur votre siècle et arrêtez-vous un instant à considérer avec moi les étonnantes modifications que les mœurs ont apportées dans nos goûts littéraires.
Ne nous arrêtons qu’à ce mot fatigant. […] Il s’arrêta un instant, et tous les autres firent silence. […] Par ce chemin montant trois hommes armés suffiraient pour arrêter une multitude.
Puisque l’âme est immortelle, puisque c’est un ridicule pour le vrai philosophe, et un blasphème pour le chrétien que d’en douter, il n’est pas moins certain qu’un sort quelconque attend dans l’avenir cette âme, quand elle aura brisé les liens qui l’arrêtent ici-bas : l’un est une conséquence indispensable de l’autre.
L’acharnement de mes ennemis les a rendus peu redoutables ; leur nombre les a livrés au défaut de liaison si nécessaire en tout projet ; la haine les a conduits à l’aveuglement ; chacun de leurs efforts pour m’arrêter n’a fait qu’accélérer ma marche et hâter ma justification.