Ce mode de commentaire, appliqué à la littérature, suppose tout un art qui se dérobe, et n’est au-dessous d’aucune science, ni d’aucune supériorité critique, si élevée et si distinguée qu’elle soit ; car il ne s’agit pas ici simplement de se faire petit avec les petits, il faut arriver à inoculer une sorte de délicatesse dans le bon sens, et dégager dans chacun ce je ne sais quoi qui ne demande pas mieux que d’admirer, mais qui n’a pas encore trouvé son objet1.
Il s’agit de la sœur d’Horace, qui, à l’aspect des dépouilles de son amant tué par son frère, s’abandonne à l’excès de son désespoir : solvit crines, et flebiliter nomine sponsum adpellat . […] C’est en qualité de consul que j’agirai bientôt de concert avec vous, à moins que je ne m’abuse d’une vaine espérance, et que vous ne préfériez à la gloire de commander, la honte de ramper sous des tyrans méprisables ».
Mais, docile autant que courageux, il ne se laisse pas emporter à son feu ; il sait réprimer ses mouvements : non seulement il fléchit sous la main de celui qui le guide, mais il semble consulter ses désirs ; et, obéissant toujours aux impressions qu’il en reçoit, il se précipite, se modère ou s’arrête, et n’agit que pour y satisfaire. […] Les poètes recherchent beaucoup ce genre de beauté qui convient aussi parfaitement à la prose, toutes les fois qu’il s’agit de décrire.
Il s’agit de duels, d’affaires d’honneur. […] Imaginez-vous l’application d’un enfant à élever un château de cartes, ou à se saisir d’un papillon ; c’est celle de Théodote pour une affaire de rien, et qui ne mérite pas qu’on s’en remue : il la traite sérieusement, et comme quelque chose qui est capital ; il agit, il s’empresse, il la fait réussir ; le voilà qui respire et qui se repose, et il a raison : elle lui a coûté beaucoup de peine. » (De la Cour.)
Mais les détails qui concernent l’homme public et le philosophe, n’entrent point dans notre plan : il ne s’agit ici que de l’orateur, et nous allons tâcher de le faire connaître, en exposant ses qualités et les taches légères qui les déparent quelquefois.
On sent bien qu’il ne peut être question ici d’opinions jugées, ni d’hommes mis à leur place depuis longtemps : il s’agit seulement de la marche et des progrès de l’éloquence politique, pendant cette période si brillante, et devenue ensuite si flétrissante pour elle.
Quelle sera donc l’exagération du poète mythologue, quand il fera agir ses dieux, puisqu’il les annonce avec tant d’emphase ?
[Notice] Peu d’hommes ont plus que Voltaire remué par leur génie et rempli de leur nom le monde : aucun n’a plus fortement agi sur son temps.
Il s’agissait de l’Histoire romaine, de Rollin.
Il veut dire qu’il croyait nécessaire de se défendre, d’excuser ses raisons d’agir. — Ce portrait est d’un ennemi, maître expert dans l’art de piquer un amour-propre, de déchirer le patient, même quand il a l’air de le caresser.
C’est avec beaucoup de raison qu’elle s’applique si sérieusement à régler toute sa conduite ; car, après vous être fait à vous-même une si grande violence dans une chose qui vous touche si fort au cœur1, vous n’avez garde de négliger vos autres désirs, où il ne s’agit plus que de suivre vos inclinations. […] C’est pourquoi ils s’accordent avec elle ; ils agissent de concert et d’intelligence ; ils s’insinuent si adroitement dans ce commerce de nos passions, dans cette complaisance de notre amour-propre, dans cette secrète intrigue de notre cœur, que nous ne pouvons nous tirer de leurs mains ni reconnaître leur tromperie. […] « Ce qui déplaisait à Dieu. » Il s’agit de madame de Montespan.
Mais, des contemporains plus encore peut-être que des écrivains du xviie et du xviiie siècle, je n’ai voulu admettre que le bon, l’excellent, l’exquis ; il ne s’agit point de faire une galerie complète d’histoire littéraire, mais un choix de modèles ; ce livre est un musée classique et non une collection d’amateur. […] Il a fait, il a agi avant de savoir, ou plutôt il a su ce qu’il n’avait jamais appris. […] ces dieux qui s’estropient les uns les autres ; ce foudroyant Jupiter qui, dans une assemblée de divinités, menace l’auguste Junon de la battre ; ce Mars qui, étant blessé par Diomède, crie, dites-vous, comme neuf ou dix mille hommes, et n’agit pas comme un seul, car, au lieu de mettre tous les Grecs en pièces, il s’amuse à s’aller plaindre de sa blessure à Jupiter : tout cela eût été bon sans allégorie ? […] Mais quand le peuple est maître, on n’agit qu’en tumulte : La voix de la raison jamais ne se consulte ; Les honneurs sont vendus aux plus ambitieux, L’autorité livrée aux plus séditieux.
L’un paraît agir par des réflexions profondes, et l’autre par de soudaines illuminations ; celui-ci, par conséquent plus vif, mais sans que son feu eût rien de précipité ; celui-là, d’un air plus froid, sans avoir jamais rien de lent, plus hardi à faire qu’à parler, résolu et déterminé au-dedans, lors même qu’il paraissait embarrassé au-dehors.
Chef de la religion et des armées, dépositaire et organe de toutes les lois, Moïse a su prendre tous les tons et remplir tous les devoirs que lui imposaient ces fonctions diverses ; mais il ne s’agit ici que de l’orateur.
C’est une chose la plus aisée du monde, et il n’y a si pauvre esprit qui n’en fît bien autant ; mais pour agir en habile homme, il faut parler de faire bonne chère avec peu d’argent. […] Ainsi il agissait sans crainte et suivait aveuglément toutes ses passions, les couvrant la plupart sous des apparences de justice. […] Il ne parlait jamais ou de lui ou des autres ; il n’agissait jamais d’une manière à faire soupçonner aux observateurs les plus malins946 le moindre sentiment de vanité. […] Après avoir observé mon maître, il lui dit d’un air doctoral : « Il s’agit ici de suppléer au défaut1005 de la transpiration arrêtée. […] Il s’agissait d’un meurtre et d’un vol commis auprès de sa maison, tandis qu’il dormait profondément entre sa femme et ses sept enfants.
Cette action est attribuée tantôt aux Dieux, tantôt aux Hommes, et le plus souvent aux animaux, à des êtres mêmes inanimés qu’on fait agir et parler, comme le chêne et le roseau, le pot de terre et le pot de fer, etc. […] Elle est mixte, quand un animal et un être doué de la raison y agissent. […] Il n’est pas moins essentiel que la vraisemblance s’y trouve ; c’est-à-dire, que les animaux ou les différents êtres qui y sont introduits, parlent, agissent selon leurs caractères vrais ou présumés ; qu’ils soient toujours peints d’après nature, d’après les instincts divers, et les inclinations compatibles ou opposées que nous leur connaissons. […] Dans le dramatique, ce sont des Citoyens, des Héros, des Monarques, qui agissent et qui parlent, sans que le poète paraisse.
Exemple : Tout l’univers est plein de l’esprit du monde ; on juge selon l’esprit du monde ; on agit et on se gouverne selon l’esprit du monde… Le dirai-je ? […] On y doit éviter les jeux de mots, excepté lorsqu’il s’agit de légers badinages. […] Il faut aussi ranger parmi les euphémismes toutes ces formules de regret qu’emploie la rhétorique administrative, quand il s’agit de refuser des emplois ou des faveurs. […] Nihil agis, nihil moliris, nihil cogitas quod ego non modò non audiam, sed etiam non videam, planèque sentiam.
Il y a harmonie dans le style, qui est rapide ou lent, coupé ou périodique, serré ou développé, selon qu’il s’agit de prouver ou de peindre, de toucher ou de raisonner.
Xénophon, son disciple ainsi que Platon, a fait aussi une apologie de Socrate, et de plus, quatre livres, sur l’esprit, le caractère et les principes de son maître : c’est un véritable éloge, éloge d’autant plus éloquent, qu’il n’a rien qui semble prétendre à l’éloquence : c’est un exposé pur et simple de la doctrine de son maître, quelques détails toujours précieux, quand il s’agit d’un homme tel que Socrate, et qu’ils sont présentés sans affectation, et sans autres ornements que ceux naturellement inséparables d’une diction enchanteresse.
Et à considérer qu’un Espagnol, assis fort à son aise, se met à tempester dès que la comédie dure plus de deux heures, quand il s’agirait même de représenter ce qui s’est passé depuis la Genèse jusqu’au jugement final, je trouve que si c’est un moyen de lui plaire, il est juste de s’y tenir. » (Lopez de Véga, Arte nuova de hacer comedias en este tiempo, publié à Madrid en 1621, et traduit un peu librement en français dans le recueil intitulé : Pièces fugitives d’histoire et de littérature, Paris, 1704, p. 256.
Et combien est grand encore le nombre de ceux qui sont embarrassés lorsqu’il s’agit de prendre la plume et d’exprimer nettement leurs pensées !
Il s’agit ici des huguenots retranchés dans leur forteresse de la Rochelle, d’où ils bravaient l’autorité royale.
. — La lettre r est surtout relative à l’action : actor, celui qui agit, acteur ; pictor, peintre ; salvator, sauveur, etc. — La lettre c désigne la fixité d’un objet, sa ténacité, sa constance.
C’est surtout la faiblesse des convictions qui fait celle des conduites ; car l’homme agit bien plus en vertu de ce qu’il pense que par tout autre mobile. […] Bonaparte pouvait enrichir également le domaine commun ; il agissait sur la nation la plus intelligente, la plus brave, la plus brillante de la terre. […] Se mettant alors à l’écart, son grand mérite fut de prévoir un peu plus tôt ce que tout le monde devait vouloir un peu plus tard, et d’agir avec résolution, après avoir attendu avec patience. […] — Il s’agit maintenant d’un tout autre exercice ; Voyons si Jupiter veut que j’y réussisse. […] Ne faut-il pas agir ?
Dans le premier, Ulysse, pour déterminer Agamemnon à immoler sa fille Iphigénie, diminue la grandeur de ce sacrifice, en représentant à ce prince qu’il ne s’agit de répandre qu’un peu de sang. […] Il y a une espèce de dubitation qui n’exprime pas l’irrésolution de celui qui doit agir, mais l’incertitude dans laquelle il se trouve relativement à ce qui existe ou n’existe pas. […] Où est l’homme, où est le sage qui sait agir, souffrir et mourir sans faiblesse et sans ostentation ?
» Mais pour le petit nombre de ceux dont la tête est ferme, le goût délicat et le sens exquis, et qui comptent pour peu le ton, les gestes et le vain son des mots, il faut des choses, des pensées, des raisons ; il faut savoir les présenter, les nuancer, les ordonner : il ne suffit pas de frapper l’oreille et d’occuper les yeux, il faut agir sur l’âme, et toucher le cœur en parlant à l’esprit ».
Mais, docile autant que courageux, il ne se laisse point emporter à son feu, il sait réprimer ses mouvements : non-seulement il fléchit sous la main de celui qui le guide, mais il semble consulter ses désirs ; et, obéissant toujours aux impressions qu’il en reçoit, il se précipite, se modère ou s’arrête, et n’agit que pour y satisfaire.
L’avertissement dont il s’agissait me paraissait délicat à donner.
Mutilé par une dernière blessure, en 1570, maréchal de France de 1573, il prit la plume en déposant l’épée, et enseigna Quand il ne put plus agir. […] De façon qu’il ne s’agit pas tant aujourd’huy si Vostre Majesté sera admise réellement et de faict à l’Eglise et à la Couronne, comme si le Pape recouvrera en France l’authorité qu’il y a perduë. […] Ces âmes ne sont propres qu’à exercer les vertus aisées ; elles ne savent agir que quand elles ne trouvent point de résistance. […] Elle a besoin de son appui pour les événemens qu’elle traite ; et comme ils n’ont de l’éclat que parcequ’ils sont hors de la vraisemblance ordinaire, ils ne seroient pas croyables sans son autorité, qui agit avec empire, et semble commander de croire ce qu’elle veut persuader.
Ils analysent leurs sentiments plus qu’ils n’agissent. […] Ne feignez qu’un moment : laissez partir Sévère, Et donnez lieu d’agir aux bontés de mon père.
S’agit-il de lettres d’affaires ?
N’en parlons pas, ce serait à l’infini quand il ne s’agirait que d’une heure.
Le style vrai est cette façon de dire tellement d’accord avec la nature de la personne qui parle, la position où elle se trouve, le milieu où elle agit, les circonstances qui l’affectent, que le lecteur ne se figure pas la possibilité de penser ou de s’exprimer autrement, que rien n’indique la recherche, l’embarras, le parti pris d’adopter telle forme, de produire tel effet, de faire un sort, selon l’expression de Rivarol, il chaque mot et à chaque phrase.
Il s’agit d’Homère que la tradition représente aveugle, errant de contrée en contrée, offrant de réciter ses poëmes pour prix d’une hospitalité qui n’était pas toujours accordée à sa vieillesse et à son génie.
En parlant non comme un livre mais comme un homme, il a exercé la plus saine influence par la chaleur communicative d’un enseignement qui agit sur l’être moral, et enlève les applaudissements de la jeunesse, sans l’avoir jamais flattée.
On croit en eux, parce qu’ils croient en eux-mêmes, parce qu’ils parlent et agissent, sans songer au spectateur qui les regarde, qui les écoute.
« Lorsque nous agissons, dit le Batteux, nous nous proposons un seul objet qui est le centre de toutes les parties de l’action. […] Ou il s’agit principalement du lieu où Darius fut vaincu. […] Il est mieux aussi d’exprimer tout d’abord la proposition incidente, quand il s’agit de faire ressortir la différence ou l’opposition qu’il y a entre les idées, comme dans cette phrase : Quæ amici non audent monere reges, hœc in libris scripta sunt.
Vivre, ce n’est pas respirer, c’est agir, c’est faire usage de nos organes, de nos sens, de nos facultés, de toutes les parties de nous-mêmes qui nous donnent le sentiment de notre existence. […] « Des vues éloignées ont rarement assez de force pour me faire agir : l’incertitude de l’avenir m’a toujours fait regarder les projets de longue exécution comme des leurres de dupe.
Mon père, interrompis-je avec précipitation, trêve de morale, s’il vous plaît : je ne viens pas sur les grands chemins pour entendre des sermons ; il ne s’agit point ici de cela ; il faut que vous me donniez des espèces. […] En ce cas-là vous savez ce qu’il en arriverait : vous seriez biffé de son testament. » Après ces réflexions, j’en faisais d’autres toutes contraires : l’avertissement dont il s’agissait me paraissait délicat à donner. […] A Dieu ne plaise que je veuille offenser celui de mes contemporains dont j’honore le plus les talents, et dont les écrits parlent le mieux à mon cœur ; mais il s’agit de la cause de la Providence, dont j’attends tout. […] L’homme est fait pour agir. […] Ces manières d’agir, si contraires à nos mœurs, faisaient grande impression sur moi.
Il s’agit de la princesse qui est l’objet de l’oraison funèbre que nous analysons : « Affable à tous avec dignité, elle savait estimer les uns sans fâcher les autres ; et quoique le mérite fût distingué, la faiblesse ne se sentait point dédaignée.
Il n’appartient donc qu’aux génies inventeurs et toujours pensants d’ajouter à ce trésor public, et d’augmenter les anciennes richesses de la raison : tous les autres philosophes, peuple stérile et contentieux, ne feront jamais que secouer, pour ainsi dire, et tourmenter les vérités que les grands génies vont chercher au fond des abîmes : ils ont un art qui les fait parler éternellement, quand d’autres ont pensé pour eux, et qui les rend tout d’un coup muets, quand il s’agit de trouver une seule idée nouvelle.
Celle dont il s’agit se trouvait dans la rue Saint-Honoré, à la hauteur de la rue Croix des Petits-Champs.
Partout où la nature, en dépit de notre art, La fait naître en passant, et la jette2 au hasard, Avec le même charme, aimable en toute chose, Elle parle ou se tait, agit ou se repose.
L’enthousiasme et les arts 3 Les hommes sans enthousiasme croient goûter des jouissances par les arts ; ils aiment l’élégance du luxe, ils veulent se connaître en musique et en peinture, afin d’en parler avec grâce, avec goût, et même avec ce ton de supériorité qui convient à l’homme du monde, lorsqu’il s’agit de l’imagination ou de la nature ; mais tous ces arides plaisirs, que sont-ils à côté du véritable enthousiasme ?
Il s’agit de la campagne d’Italie.
Nous voyons d’abord agir l’imagination dans l’état de veille de l’homme ; avec elle, il parcourt l’univers. […] Tout est anobli ; on ne voit point un simple animal, c’est presque un héros qui agit et qui parle. […] Oui, on est toujours à plaindre quand on agit contre son devoir. […] Il s’agit de trouver un bel emplacement. […] On sent dès l’abord qu’il s’agit d’un drame solennel.
— … Je le serais plus encore si je le voyais endurci dans son crime — … Recouvrez votre réputation de bonté — … Quoique dévoué à votre majesté, je ne puis consentir à vous laisser assister au saint sacrifice — … J’agirais ainsi si vous n’étiez coupable de la mort que d’une seule personne — … J’imite les prophètes ; imitez les saints, — Avis. […] L’un paraît agir par des réflexions profondes, et l’autre par de soudaines illuminations ; celui-ci par conséquent plus vif, mais sans que son feu eût rien de précipité ; celui-là d’un air froid sans jamais avoir rien de lent, plus hardi à faire qu’à parler, résolu et déterminé au dedans, lors même qu’il paraissait embarrassé au dehors. […] Toutes les idées sont complètes ; il s’agit de les exprimer autrement, en style gracieux, doux et poétique. […] Voici un morceau où vous aurez l’embarras du choix : Il est riche en figures de tout genre ; mais il faudra vous borner à faire remarquer tes plus saillantes - D’abord s’agit-il d’un tableau ou d’une description ? […] Il alla chez une vieille dame, pour la prier de lui trouver de l’ouvrage. — Son mari voulut qu’il la peignit, et qu’il s’installât dans la maison — … Le portrait était bien fait, il s’agissait de le payer — … NŒUD EN DIALOGUE.
Mais, pour obtenir la persuasion, il ne suffit pas de l’éclat et de la force, des idées prises en elles-mêmes ; tout dépend du caractère et des dispositions de l’auditoire sur lequel on veut agir par la parole. […] Dans le drame espagnol, les personnages secondaires sont multipliés et détournent l’attention, tandis que les principaux se laissent parfois oublier : ils agissent plus qu’ils ne pensent. […] 3º Le Coadjuteur est jeune encore : il rêve de beaux projets, réformes, améliorations… on ne veut plus se contenter de chansonner le Mazarin, on veut agir. […] Il faut vous dire que l’intrigue d’Andromaque est aussi simple que forte ; vous verrez, mon cher maître, quelle profonde connaissance de l’âme il fallait avoir pour faire parler et agir la passion comme il est fait dans ce drame. […] Il ne s’agit pas de venir en aide à la médiocrité de la fortune de Corneille, c’est une misère à secourir.
Il s’agit d’un hôpital, et voici comme il le décrit : « Voyons-la (la reine) dans ces hôpitaux où elle pratique ses miséricordes publiques ; dans ces lieux où se ramassent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine ; où les gémissements et les plaintes de ceux qui souffrent, remplissent l’âme d’une tristesse importune ; où l’odeur qui s’exhale de tant de corps languissants, porte dans le cœur de ceux qui les servent le dégoût et la défaillance ; où l’on voit la douleur et la pauvreté exercer à l’envi leur funeste empire ; et où l’image de la misère et de la mort entre presque par tous les sens ».
L’homme agit par lui-même ; c’est l’époque de l’action par excellence, c’est-à-dire de l’action énergique et mesurée.
Lorsqu’il s’agit de combattre les forces maritimes des Perses, c’est plutôt Parménion qui a de l’audace, c’est plutôt Alexandre qui a de la sagesse.
Si vous ne sentez plus la différence de l’homme qui se présente en compagnie, et de l’homme intéressé1 qui agit, de l’homme qui est seul, et de l’homme qu’on regarde, jetez vos pinceaux dans le feu.
O quid agis ? […] Nihil agis, nihil moliris, nihil cogitas, quod ego non modò non audiam, sed etiam non videam, planèque sentiam. […] Facere cædem, commettre un meurtre. — Agere, agir, être en action, jouer un rôle, pousser, avancer, traiter. […] De immortalite animarum multis rationibus te convincam. — Persuadere, persuader, c’est-à-dire agir sur le cœur, sur la volonté, de telle sorte qu’on la détermine à suivre la chose que l’on conseille. […] Illud imprudens feci. — Inconsultus (de non consultus), qui agit sans conseil, qui n’a pas été conseillé, imprudent, étourdi.
Dans les périls extrêmes, il faut agir et non délibérer. — 10.
Cette princesse agissait de concert avec le meurtrier, qu’elle épousa bientôt après. […] Celui dont il s’agit, est Néron.
Sans doute, tout cela se trouve dans la prose ; mais, comme dans les beaux-arts, il s’agit non seulement de rendre la nature, mais de la rendre avec tous ses agréments et ses charmes possibles, la poésie, pour arriver à sa fin, a dû ajouter au style de la prose un nouveau degré de perfection. […] On peut s’en servir dans les contes, les fables et autres petites pièces, où il s’agit de peindre des choses agréables avec rapidité.
Ô le plus faible, ô le plus inutile de tous les hommes, dès qu’il est question d’agir, mais le plus confiant, le plus admirable, quand il ne faut que parler, oseras-tu réclamer devant cette assemblée la couronne que tu crois mériter !
On conçoit que, pour la diriger en ce sens, il s’agit de chercher à bien comprendre et à bien rendre les écrivains anciens, plutôt que de prétendre lutter avec eux, en composant dans leur idiome, soit en prose, soit en vers.
Comme il s’agit à ce moment décisif de frapper les derniers coups, comme l’auditeur s’est échauffé à votre feu, identifié avec vos sentiments, tout alors vous est permis, tours animés, expressions énergiques, figures brillantes et hardies, hypotyposes, prosopopées, invocation de la nature entière, animée ou inanimée, en un mot, tout ce que la passion brûlante, impétueuse, peut vous fournir pour enfoncer le trait dans les âmes, pour faire jouer les deux grands ressorts tragiques, la terreur et la pitié.
La puissance de Dieu se fait sentir, en un instant, de l’extrémité du monde à l’autre ; la puissance royale agit, en même temps, dans tout le royaume ; elle tient tout le royaume en état, comme Dieu y tient tout le monde.
Il s’agit ici d’Élisabeth de Bavière, deuxième femme et veuve de Monsieur, duc d’Orléans, frère unique de Louis XIV.
Après plusieurs victoires remportées sur Mithridate, Lucullus venait d’être rappelé par le sénat, et il s’agissait du général que l’on enverrait à sa place.
Tu emprunteras des secours ; mais ces secours ne seront qu’un remède imparfait à ta faiblesse : l’action confiée à des bras étrangers, ou se ralentit, ou se précipite, ou change d’objet ; rien ne s’exécute comme le prince l’a conçu ; rien ne lui est dit comme il l’aurait vu lui-même, on exagère le bien ; on diminue le mal : on justifie le crime ; et le prince, toujours faible ou trompé, exposé à l’infidélité ou à l’erreur de tous ceux qu’il a chargés de voir et d’entendre, se trouve continuellement placé entre l’impuissance de connaître et la nécessité d’agir.
Qu’il s’agisse d’un individu, d’une espèce, d’un genre quelconque, la synecdoque suppose l’emploi du plus pour le moins, du moins pour le plus, d’une partie pour une autre, dans un objet unique.
Au reste, peu importe que les faits dont il s’agit ici, soient imaginés ou réellement vrais.
Cette autre, de de Cailly, quoique portant sur un jeu de mots, est très mordante : il s’agit des rentes sur l’Hôtel-de-ville qui, dans l’ancien régime, n’étaient pas payées très exactement ; et quand l’argent manquait, un arrêt du conseil retranchait tout simplement un terme aux rentiers.
En le lisant, on se sent dominé par une direction insinuante et persuasive, par une autorité aimable qui agit, tout en s’ignorant elle-même.
Si que je crains que n’ayez rien du nôtre Quand il s’agit de mettre une œuvre au jour, Promettre est un, et tenir est un autre.