: Le riche et l’indigent, l’imprudent et le sage, Subissent même sort ; plusieurs verbes, ex.
Il l’appelle le sage Enay, et sous cette honnête figure nous reconnaissons Duplessis-Mornay.
Rappelons ces vers de Boileau : il faut les savoir par cœur : Enfin, Malherbe vint ; et le premier, en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir, Par ce sage écrivain la langue réparée, N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée ; Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n’osa plus enjamber.
Cette obligation est bien sage, car le travail est véritablement le condimentum, l’assaisonnement du plaisir ; sans lui la vie serait d’une monotonie insupportable. […] L’historien doit se présenter à nous comme un homme sage, écrivant pour l’instruction de la postérité ; comme un homme qui a profondément étudié son sujet, qui l’a médité longuement, et qui s’adresse plus à notre raison qu’à notre imagination. […] Ce propos fort sage peut s’appliquer au sujet qui nous occupe. […] Gil-Blas, par Le Sage, est un livre plein de bon sens, qui nous apprend à connaître le monde. […] Les caractères généraux sont ceux auxquels on attache indistinctement les qualifications de sage, de brave, de vertueux.
Sans doute, cette extrémité est douloureuse ; mais en toute occasion, quand le péril est imminent, les sages choisissent les maux qui sont moindres, pour en éviter de plus grands. […] Pour nous, nous sommes toujours les mêmes, et si nous sommes sages, nous ne souffrirons pas qu’on outrage nos alliés, et puisqu’on n’hésite pas à les maltraiter, nous n’hésiterons pas non plus à prendre leur défense. […] Pourquoi ne pas me faire oublier les principes dans lesquels j’ai vécu jusqu’à ce jour, afin que, devenu plus sage grâce à César, je lui témoigne plus de reconnaissance ? […] Une sage délibération est un grand profit. […] La précipitation est la source des plus graves erreurs ; une sage lenteur procure de grands avantages, et quoiqu’ils ne soient pas évidents sur le moment même, on les reconnaît plus tard.
Ce monument, auquel Buffon consacra environ cinquante années d’une santé et d’une application presque continues (il avait, a dit Voltaire, l’âme d’un sage dans le corps d’un athlète), n’était pas de ceux qu’une vie d’homme suffit à achever. — Les trois premiers volumes in-4° de l’Histoire naturelle avaient paru en 1749, un an après l’Esprit des lois, « comme si, remarque M.
Des plus sages à la fin Ce chemin Épuise la patience. […] Le ton de voix impose660 aux plus sages et change un discours et un poème de face. […] C’est lui dire : Soyez plus sage et plus charitable que moi : je suis un médisant, ne le soyez pas ; en vous parlant de telle personne, je blesse la charité, ne suivez pas mon exemple.... […] Qu’il est sage, qu’il est puissant dans leurs mouvements réglés ! […] (Romans : Histoire de Jenni, ou l’Athée et te Sage, chap. x.)
« Des sages, je ne puis le dissimuler, ont fait quelques reproches à Frédéric. […] « Je ne puis, Messieurs, vous donner, d’abord, une plus haute idée du triste sujet dont je viens vous entretenir qu’en recueillant ces termes nobles et expressifs dont l’Écriture sainte se sert pour louer la vie et pour déplorer la mort du sage et vaillant Machabée. […] Quelque sujet qu’on traite, quelque style qu’on emploie, il ne faut jamais perdre de vue que le principe et le fondement de l’art d’écrire est le bon sens, c’est-à-dire ce jugement droit, cette sage raison qui retient toujours dans de justes bornes l’esprit le plus vif ou le plus fécond, l’imagination la plus désordonnée. […] Le sage se figure : entendre les lois qui le dissuadent et lui disent : « Ignores, tu donc, toi qu’on nomme sage, que la patrie est plus vénérable encore qu’une mère, qu’un père, que tous les aïeux ? […] L’art du pilote est tout et, pour dompter les vents, Il faut la main du sage et non des ornements.
Voici le sage conseil que Maynard donnait à un jeune homme qui affectait d’écrire d’une manière inintelligible : Mon ami, chasse bien loin Cette noire rhétorique : Tes écrits auraient besoin D’un devin qui les explique : Si ton esprit veut cacher Les belles choses qu’il pense, Dis-moi qui peut t’empêcher De te servir du silence ? […] fils du sage Pelée, quelle nouvelle allez-vous apprendre ?
Sans négliger les sages préceptes et les admirables modèles de l’antiquité, il a eu le bon esprit d’initier ses élèves aux beautés incomparables de la sainte Écriture, de leur développer les règles et de placer sous leurs yeux les sublimes inspirations de l’éloquence sacrée.
La main se réfléchit sur les meubles vernis ; Nul tableau sur les murs ne fait briller l’image D’un pays merveilleux, d’un grand homme ou d’un sage ; Mais, sous un cristal pur, orné d’un noir feston, Un billet en dix mots qu’écrivit Washington8.
Il n’est guère sympathique aux Ménalques ; voulez-vous voir son idéal secret, lisez cette page : « Quand je trouve dans un ouvrage une grande imagination avec une grande sagesse, un jugement net et profond, des passions très-hautes mais vraies, nul effort pour paraître grand, une extrême sincérité, beaucoup d’éloquence, et point d’art que celui qui vient du génie, alors je respecte l’auteur, je l’estime autant que les sages ou que les héros qu’il a peints.
Ce mépris l’a perdu, et, en dépit de sa morale et de ses sages, il est mort inutile pour avoir vécu orgueilleux1.
Dans cette terre privilégiée, pas une montagne qui ne redise le nom d’un poëte, d’un sage, d’un héros, d’un artiste.
C’est là ce qui contribue à une correction sage et suffisante ; si l’on voulait toujours se servir de tenues ayant une précision extrême, on tomberait dans l’affectation. […] Un Crésus, pour un homme très riche, Un Caton, pour un homme sage et austère, Un Néron, pour un tyran, Un Achille, pour un homme courageux, Un Benjamin, pour un enfant chéri. […] L’Epiphonème fait le sage moraliste Et de tous ces mots grecs, termine enfin la liste. […] Fléchier fait une belle accumulation en disant du vicomte de Turenne ; Conduites d’armée, sièges de places, prises de villes, massages de rivières, attaques hardies, retraites honorables, campements bien ordonnés, combats soutenus, batailles gagnées, ennemis vaincus par la force, dispersés par l’adresse, lassés par une sage et noble patience ; où peut-on trouver tant et de si puissants exemples que dans les actions d’un tel homme ? […] Elles ne sont jamais plus belles que lorsqu’on ne les voit pas, selon le précepte de Boileau : Dans les transitions la muse toujours sage, Sait cacher au lecteur le moment du passage.
Je l’avouerai donc : les grâces accompagnent quelquefois la philosophie, et répandent sur ses traces les fleurs à pleines mains ; mais qu’il me soit permis de répéter une parole de la sagesse au philosophe sublime qui possède l’un et l’autre talent : craignez d’être trop sage ; craignez que l’esprit philosophique n’éteigne, ou du moins n’amortisse en vous le feu sacré du génie.
) Quant aux moyens d’y parvenir, rien de plus juste et de plus sage que les réflexions d’Aristote et de Cicéron à cet égard.
L’éloquence de la tribune varie autant que les circonstances qui la font naître et que les auditeurs auxquels elle s’adresse : au milieu d’un sénat, dans une-assemblée de sages politiques, elle sera grave, réfléchie, pleine de simplicité et de raison ; elle s’occupera plus de discuter, de convaincre les esprits, que d’émouvoir les cœurs ; elle pourra préparer à loisir ses moyens de persuader, sa diction et son style.
On sait, en effet, que de Retz, avancé en âge, répara par une conduite sage et appliquée à la piété les fautes de sa jeunesse.
La puissance paternelle Les plus sages législateurs ont pris soin de donner aux pères une grande autorité sur leurs enfants.
Non : le sage vous doit ses moments les plus doux ; Il s’endort dans vos bras, il s’éveille avec vous.
Exorde de l’oraison funebre de Turenne 2 Je ne puis, messieurs, vous donner d’abord une plus haute idée du triste sujet dont je viens vous entretenir, qu’en recueillant ces termes nobles et expressifs dont l’Écriture sainte se sert3 pour louer la vie et pour déplorer la mort du sage et vaillant Machabée4 : cet homme qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre ; qui couvrait son camp du bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des rois ligués contre lui des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle.
Il n’y a pas un grand homme, pas un sage, qui n’ait fini par restreindre à un très petit nombre d’écrivains favoris l’élite imposante des amis que la lecture lui avait donnés, parmi les maîtres de la parole. — Les commençants qui veulent se former un goût sûr et un bon style, doivent donc lire peu de livres, et les choisir dans le genre de leur talent.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Dont le sage se sert à l’égard de la mode ; Vous ne le verrez point ardent à l’inventer, À la prendre trop prompt, trop lent à la quitter.
Le seul moyen, croyez-moi, d’acquérir de la distinction, des honneurs et de la gloire, c’est d’être estimé et chéri des gens de bien, des hommes sages, des caractères solides ; c’est de connaître le vrai système de notre gouvernement, etc. » 88.
« La fortune offre aux yeux des brillants mensongers : « Tous les biens d’ici-bas sont faux et passagers ; « Leur possession trouble et leur perte est légère : « Le sage gagne assez lorsqu’il peut s’en défaire. » Lorsque Sénèque fit ce chapitre éloquent, Il avait, comme vous, perdu tout son argent.
Également merveilleux, soit que le pinceau captif s’assujettisse à l’imitation d’un modèle, soit que sa muse, dégagée d’entraves, s’abandonne à elle-même ; incompréhensible, soit qu’il emploie pour éclairer ses tableaux l’astre du jour ou celui de la nuit, la lumière naturelle ou les lumières artificielles ; toujours harmonieux, vigoureux et sage, tel que ces grands poëtes, ces hommes rares, en qui le jugement gouverne si parfaitement la verve qu’ils ne sont jamais ni exagérés ni froids.
Ces pensées sont dignes d’un sage de l’Orient ou d’un ancien.
Mais quand l’occasion s’offrit, quand la nécessité arriva, sans effort de sa part, sans surprise de la part des autres, ou plutôt, comme on vient de le voir, selon leur attente, le sage planteur fut un grand homme.
Mais soutenu par les conseils du sage Mentor, il sauva sa gloire et sa vertu, en s’éloignant de ce séjour funeste ; et après bien des voyages qui lui furent très utiles pour son instruction, il arriva dans sa patrie, où il eut le bonheur de voir son père. […] Ce prince, qui, suivant Homère, était d’une patience admirable dans les revers, d’un courage héroïque dans les combats, et le plus éloquent, le plus sage, le plus ruse des Grecs, leur rendit au siège de Troie les services les plus importants.
Il y a donc hiatus dans ces vers : Un sage ami est un rare trésor. […] Ingénieuses rêveries, Songes riants, sages loisirs, Venez sons ces ombres chéries ; Vous suffirez à mes désirs.
Une sage loi d’Athènes voulait que l’accusateur eût au moins la cinquième partie des suffrages, sans quoi il était condamné au bannissement.
L’âge viril plus mûr inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s’intrigue, se ménage ; Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l’avenir.
Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom.
Ramsay, élève de ce célèbre archevêque, m’a écrit ces mots : « S’il était né en Angleterre, il aurait développé son génie, et donné l’essor sans crainte à ses principes, que personne n’a connus. » Citons encore M. de Sacy : « Le Télémaque est le livre d’un grand poëte, d’un sage, d’un homme de génie, auquel a manqué pourtant l’une des plus précieuses qualités : la candeur, la vraie simplicité d’âme, une certaine naïveté de bon sens, qui fera le charme éternel d’Homère et de Bossuet.
Il veut connaître son origine, sa fin, les lois cachées du monde extérieur, et ce n’est plus aux poëtes, mais aux savants et aux sages qu’il demande l’explication de ces mystères.
— C'est une troupe de petits mutins, armés de livres, de plumes et de cahiers, qu'il faut assujettir à l'obéissance ; de jeunes étourdis qui, sans songer que souvent le rang et la fortune dépendent du travail que l'on exige d'eux, ne sont sages et appliqués que dans la crainte des punitions ou l'espoir des récompenses ; d'esprits légers, qu'il faut plier aux connaissances sérieuses ; de babillards, qu'il faut accoutumer au silence ; d'impatients, toujours prêts à quitter l'étude pour le jeu, qu'il faut accoutumer à la constance. […] Exemple : Le vrai sage n'est pas celui qui dit : aimez la sagesse ; c'est celui qui la pratique. […] Les vieillards sont sages, prévoyants ; mais craintifs et rétrécis dans leurs idées.
Mazure fait sur ce sujet, dans sa Nouvelle Rhétorique : il faut de la tolérance en matière de dégoût, dit le sage critique. […] Racine, en particulier, a soin, dans toutes ses pièces, de faire entendre d’utiles leçons et de sages conseils. […] C’est ainsi que les parties de l’action seront bien liées, se presseront mutuellement, et se succéderont avec rapidité, selon ce précepte si sage de Boileau, qui demande Que l’action, marchant où la raison la guide, Ne se perde jamais dans une scène vide.
De pareils soldats, après la victoire, ne laissèrent rien aux vaincus ; car la prospérité ébranle même les plus sages. […] Il n’est personne que je n’estime beaucoup, s’il est sage et éloquent. […] Quoi de si agréable à connaître et à entendre qu’un discours orné de sages pensées et de graves paroles ?
La pièce suivante finit par une pensée d’une naïveté charmante : Un boucher moribond, voyant sa femme en pleurs, Lui dit : Ma femme, si je meurs, Comme en notre métier un homme est nécessaire, Jacques, notre garçon, ferait bien ton affaire : C’est un fort bon enfant, sage, que tu connais ; Épouse-le, crois-moi, tu ne saurais mieux faire. […] Cette connaissance est indispensable pour prévenir des fautes quelquefois grossières, et pour donner à un écrit une sage régularité.
« Vous seul, César, pouvez réparer les maux inévitables que la guerre a causés à l’état, et qui en ont ruiné la sage constitution.
Chacun des dialogues de Fénelon peut se résumer en un sage précepte ou en une grave observation.
Ainsi vous direz : le philosophe, pour Platon ; le poëte, pour Homère ; le Carthaginois, pour Annibal ; ou, au contraire, un Caton, pour un sage ; un Mécène, pour un protecteur des arts ; un Aristarque ou un Zoïle, pour un critique impartial ou odieusement envieux ; Aux Saumaises futurs préparer des tortures.
Le sage me connaît et la folle m’évite ; Personne ne me voit, jamais on ne m’entend.
Parmi eux, les sages mêmes, dans leurs écrits, semblent être de jeunes hommes. » « Hors des affections domestiques, tous les longs sentiments sont impossibles aux Français. » « Il n’y a pas de peuple au monde qui fasse le mal avec aussi peu de dignité que nous.
La raison est que non seulement les sages, mais tous les hommes en général, ont du plaisir à apprendre, bien que ceux-ci n’y participent pas autant. […] Si on donne la préférence à celle qui est la moins chargée, la moins forcée, et qui, comme telle, est faite pour des gens plus sages, il est évident que celle qui entreprend de rendre tout par l’imitation est plus forcée que l’autre.
Il sera sage aussi de garder une juste mesure entre la sécheresse et la trop grande abondance. […] Il serait sage, il serait habile de leur en ouvrir les portes ; on effacerait ainsi de vieilles haines. […] Auguste, au contraire, préoccupé, avant tout, des intérêts de Rome, prèt à sacrifier des titres dont il sent tout le poids, sage et modéré dans sa toute-puissance, se montre digne de respect et d’admiration. […] Il n’a rien et il ne sait rien, mais il vit plus content qu’aucun des sept sages. […] Plus sage, j’aurais mis tous mes soins à bien vivre.
Quelques morceaux de lui attestent en outre qu’il était capable d’une haute inspiration héroïque : et, en se jouant dans une épopée hadine, il a montré que l’originalité de l’invention ne manquait nullement à son sage esprit, et que son imagination flexible pouvait prendre au besoin les tons les plus divers1 Satire IX1.
Beau portrait du calme qu’une âme forte conserve au milieu des dangers : Duplessis-Mornay, qui a laissé aussi des Mémoires curieux sur les événements et les guerres auxquels sa vie a été mêlée, se montra même sur les champs de bataille un sage, ami des hommes : ce qui ne l’empêchait nullement d’être un héros.
On peut voir, au reste, avec quelle sage retenue, avec quelle décence enjouée, avec quelle urbanité La Motte défend son sentiment dans sa réponse à madame Dacier, intitulée Réflexions sur la critique ; quel parti il tire même de la dureté de paroles de son adversaire pour s’attirer immédiatement la bienveillance de tous les lecteurs.
La mort, en effet, ne peut être honteuse quand on a du courage, ni prématurée quand on a eu l’honneur d’être consul, ni malheureuse quand on est sage. […] Aussi le sage ne la reçut-il jamais à regret, l’homme courageux courut-il souvent avec joie au-devant d’elle. […] Les trophées du plus religieux et du plus sage des Romains, la statue de la chaste Diane, seront placés par Verrès dans ce repaire d’hommes perdus et de femmes déhontées ! […] Une société de cette nature l’aurait contraint à imiter les mœurs de son père, quand même la nature lui aurait accordé les inclinations les plus sages. […] On n’a jamais acheté de blé en Sicile qu’on n’ait ordonné aux Mamertins de fournir leur part, avant ce conseil si sage, si prudent, formé par Verrès pour extorquer de l’argent de ces peuples et ne point démentir son caractère.
De plus, parmi les signes, l’un (avons-nous dit) va du particulier au général ; voici dans quel sens : par exemple, si on disait qu’il y a un signe que les sages sont justes dans ce fait que Socrate était à la fois sage et juste. […] Mais, si la loi écrite est dans le sens de l’affaire en cause, il faut dire que la formule « juger selon la conscience298 » n’est pas employée en vue d’un jugement contraire à la loi, mais afin que, si l’on ignore le texte de la loi, il n’y ait pas violation du serment prêté ; que l’on ne recherche pas le bien, pris absolument, mais ce qui est un bien pour soi-même ; qu’il n’y a pas de différence entre la non-existence d’une loi et sa non-application ; que, dans les autres arts, il n’est pas profitable de faire l’habile en dépit de leurs règles, comme, par exemple, si l’on est médecin ; car l’erreur du médecin ne fait pas autant de mal qu’une désobéissance habituelle aux ordres de celui qui a l’autorité ; que prétendre être plus sage que les lois est précisément ce qui est défendu dans une législation recommandable. […] De même encore ceux qui affectent d’être des sages, car leur ambition est tournée du côté de la sagesse ; et, d’une manière générale, ceux qui recherchent la renommée en quelque chose sont envieux par rapport à cette même chose ; et encore les gens d’un petit esprit, car tout leur semble d’une grande importance. […] De là cette réponse de Simonide, sur les sages et les riches, à la femme de Hiéron qui lui demandait lequel valait mieux de devenir sage, ou de devenir riche : « Riche, dit-il, car on voit les sages passer leur vie à la porte des riches. » III.
Sans ornements, dit Quintilien, la composition la plus sage languit bientôt et ressemble à un corps immobile et sans vie. […] Pourquoi ce roi du monde et si libre et si sage Subit-il si souvent un si dur esclavage ? […] À ces quatre points de vue, il faut unir ensemble une fidélité scrupuleuse qui respecte les moindres nuances, et une sage liberté qui se conforme au génie de la langue dans laquelle on traduit13. […] Horace, dont la philosophie n’est souvent que l’apologie du vice, a cependant mêlé quelquefois à ses chants de sages et aimables leçons. […] Nestor et Priam sont sages et prudents ; mais Priam est timide et tremblant, Nestor plus ferme et plus hardi.
Dans un sage conseil par les chefs assemblé, Du départ général le grand jour est réglé ; Il arrive ; tout part : le plus jeune peut-être Demande, en regardant les lieux qui l’ont vu naître, Quand viendra le printemps par qui tant d’exilés Dans les champs paternels se verront rappelés. […] Il veut l’amour des hommes, c’est-à-dire, ce qu’il est le plus difficile au monde d’obtenir, ce qu’un sage demande vainement à quelques amis, un père à ses enfants, une épouse à son époux, un frère à son frère, en un mot, le cœur ; c’est là ce qu’il veut pour lui ; il l’exige absolument et il réussit tout de suite. […] Peu de carrières ont été aussi pleinement, aussi vertueusement, aussi glorieusement remplies que celle de ce fils d’un teinturier de Boston, qui commença par couler du suif dans des moules de chandelles, se fit ensuite imprimeur, rédigea les premiers journaux américains, fonda les premières manufactures de papiers dans ces colonies, dont il accrut la civilisation matérielle et les lumières ; découvrit l’identité du fluide électrique et de la foudre ; devint membre de l’académie des sciences de Paris et de presque tous les corps savants de l’Europe ; fut auprès de la métropole le courageux agent des colonies soumises, auprès de la France et de l’Espagne le négociateur des colonies insurgées, et se plaça à côté de Georges Washington comme fondateur de leur indépendance ; enfin, après avoir fait le bien pendant quatre-vingt-quatre ans, mourut environné des respects des deux mondes comme un sage qui avait étendu la connaissance des lois de l’univers, comme un grand homme qui avait contribué à l’affranchissement et à la prospérité de sa patrie, et mérita non-seulement que l’Amérique tout entière portât son deuil, mais que l’assemblée constituante de France s’y associât par un décret public259. […] Les bienfaits du travail, les heureux fruits de l’économie, la salutaire habitude d’une réflexion sage qui précède et dirige toujours la conduite, le désir louable de faire du bien aux hommes, et par là de se préparer la plus douce des satisfactions et la plus utile des récompenses, le contentement de soi et la bonne opinion des autres : voilà ce que chacun peut puiser dans cette lecture. […] Les sages et les habiles des divers siècles ajoutent sans cesse à ce trésor commun où puise l’humanité, qui sans eux serait restée dans sa pauvreté primitive, c’est-à-dire dans son ignorance et dans sa faiblesse.
Il est trop juste pour abandonner au fer des soldats un accusé remis à la décision des tribunaux, et trop sage pour armer de l’autorité publique l’audace d’une multitude effrénée ».
Dire qu’on se trompa hier, c’est faire voir, suivant la pensée de Pope, qu’on est plus sage aujourd’hui.
Le méchant sera persuadé d’une autre manière que le sage.
Si le long de vos bords Louis porte ses pas, Tâchez de l’adoucir ; fléchissez son courage ; Il aime ses sujets, il est juste, il est sage ; Du titre de clément rendez-le ambitieux : C’est par là que les rois sont semblables aux dieux.
Beaucoup ont sa pitié : nul ne lui fait envie ; Sage et douce, elle prend patiemment la vie ; Elle souffre le mal sans savoir qui le fait.
Tels sont les adjectifs sage, honnête, aimable, utile, etc. […] Les hypothétiques, qui lient par supposition, ou en marquant une condition, et qui sont, si, soit, pourvu que, quand, sauf, etc. : = Nous remporterons la victoire, si nous sommes bien commandés, ou, pourvu que nous soyons bien commandés : = L’homme sage est toujours le même, soit dans la prospérité, soit dans l’adversité.
Se peut-il qu’un livre, à la fois si sublime et si sage, soit l’ouvrage des hommes ? […] Où est l’homme, où est le sage qui sait agir, souffrir et mourir sans faiblesse et sans ostentation ?
Je ne crains pas d’avancer que nul ne deviendra jamais grand orateur, s’il n’a soin de remplir son esprit de tout ce qu’ils ont pensé de plus sage et dit de plus exquis sur la pratique d’un art qu’ils connaissaient si bien et dont ils nous ont laissé de si admirables chefs-d’œuvre. […] VIII, lorsque Télémaque, descendu aux enfers, écoute les sages leçons d’Arcesius, son bisaïeul : « Quand elle est prise (la royauté), disait-il, pour se contenter soi-même, c’est une monstrueuse tyrannie : quand elle est prise pour remplir ses devoirs et pour conduire un peuple innombrable comme un père conduit ses enfans, c’est une servitude accablante, qui demande un courage et une patience héroïques. » Ainsi, de quelque côté qu’on envisage la condition des rois, elle est triste et malheureuse : Ou ils sont bons, ou ils sont méchans. […] Il était donc d’une sage politique de mettre des entraves aux desseins ambitieux de Philippe. […] C’est ainsi qu’elles doivent s’appuyer et s’entr’aider mutuellement, si nous en croyons Fénélon qui nous en donne plusieurs fois le sage conseil dans ses dialogues sur l’éloquence. […] Il dit à Lysias qui lui en proposait une travaillée avec art : « Tu m’apportes là une chaussure de femme : » il parle lui-même à ses juges en sage, en homme simple et vertueux, et il fut condamné.
Veut-il peindre les orages des passions qui grondent dans le cœur du jeune homme, à l’approche de la puberté, « Ulysse, s’écrie-t-il, ô sage Ulysse, prends garde à toi ; les outres que tu fermais avec tant de soin sont ouvertes ; les vents sont déjà déchaînés ; ne quitte plus un moment le gouvernail, ou tout est perdu. » Et dans son cinquième livre, quel charme n’ajoute pas l’allusion au tableau de la visite de Sophie dans l’atelier du menuisier où travaille Emile ?
Une sage critique nous a éclairés sur les beautés et les défauts de la littérature ; nous avons pris dans son système de législation quelques dispositions dictées par une philanthropie éclairée et par l’amour d’une liberté qui n’est pas la licence ; nous lui avons laissé ses modes ; et la société, à Londres, gagnerait sans doute beaucoup à prendre nos usages et nos mœurs. […] Elle nous fait souvenir que, nés faibles comme eux, nous avons comme eux nos torts et nos besoins ; elle nous donne une idée juste de notre condition et de nos devoirs ; elle est l’état naturel de l’âme que des principes sages élèvent et perfectionnent ; elle est le penchant irrésistible de celui dont le cœur plein de bonté, loin de vouloir jamais affliger, sent toujours le besoin de soulager les maux qu’il aperçoit. […] « Commettre une mauvaise action, » c’est d’abord « écarter une affection bonne et sage pour lui en substituer une mauvaise et désordonnée ; » ensuite c’est « commettre une action inique, immorale et injuste ; » puis, dans la ligne d’après, c’est « faire mal ou agir contre l’intégrité, la nature et la vertu. » Enfin une chose aussi simple à exprimer qu’une blessure qu’on se fait à soi-même, c’est « altérer sa constitution, mutiler ses formes, ses membres naturels ou son corps. » Une telle profusion de mots est faite pour dégoûter un lecteur judicieux, et ne sert qu’à embarrasser ou à obscurcir la pensée de l’écrivain. […] Le sage emploie les moyens qui paraissent les plus propres pour réussir ; le prudent prend les voies qu’il croit les plus sûres, et ne s’expose pas dans des chemins inconnus.
Le plus ancien de tous est le mystère intitulé les Vierges sages et les Vierges folles composé vraisemblablement au xie siècle, du moins en grande partie ; écrit tantôt en latin, tantôt en langue vulgaire, à la manière des épîtres farcies, il était chanté et il a pour objet la parabole évangélique dont il porte le titre, parabole que son auteur inconnu a su rendre émouvante et qui offre un peu le même genre d’intérêt que les Suppliantes d’Eschyle. — Dans la suite, le drame religieux s’émancipa peu à peu de la tutelle du clergé ; cultivé de plus en plus pour lui-même, puisqu’il n’était plus seulement un intermède de l’office divin, mais qu’il avait au contraire une existence séparée et un rôle distinct, il tomba aux mains de confréries laïques qui achevèrent de le séculariser. […] Sans doute les salons, dont l’influence fut si grande à cette date, l’aidèrent puissamment dans cette épuration qu’elle entreprit de faire subir à la langue ; mais il est juste de reconnaître qu’elle y contribua pour une très large part, et Fénelon, constatant un demi-siècle plus tard les résultats acquis, put dire, en toute assurance et devant l’Académie elle-même : « Depuis que des hommes savants et judicieux ont remonté aux véritables règles, on n’abuse plus comme autrefois de l’esprit et de la parole ; on a pris un genre d’écrire plus simple, plus naturel, plus court, plus nerveux, plus précis. » Cette réforme du goût et de la langue qui prévint et rendit possibles les chefs-d’œuvre du grand Siècle, eut pour principal artisan, parmi les académiciens, un homme que Boileau appelle le plus sage des écrivains, Vaugelas. […] L’historien qui nous fait chérir les vertus autant qu’admirer les talents d’Agricola, qui nous montre dans Germanicus la réunion de toutes les qualités aimables sans mélange d’aucun défaut, dans la fille de Soranus, la piété filiale portée jusqu’à l’héroïsme, dans Thraséas, un sage qui égala Caton par l’indépendance de sa vie et Socrate par la gloire de sa mort, cet historien n’est pas un misanthrope qui interprète malignement les actions des hommes et ne voit dans toutes les conduites que le côté blâmable. » [6] (5 août 1885) Continuer par des exemples cette parole de Cicéron : Litterarum studia nobiscum peregrinantur, rusticantur, in adversis rebus perfugium et solamen præbent. […] Ils n’ont pas assez d’éloges pour la politique ferme et sage au-dehors, pour l’excellence de leur organisation au-dedans, pour leur caractère plein de grandeur d’unie, d’héroïsme, de dévouement. […] La moralité qui suit cette fable est le chef-d’œuvre du genre ; au lieu de donner lourdement, froidement, une explication peu nécessaire, La Fontaine fait une petite comparaison piquante ; Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages ; Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ; Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages.
Le fait sera moral, si on ne met point en scène des personnages vicieux et dépravés, dont les actions rebutent tout lecteur sage et lui inspirent du dégoût. […] L’Epiphonème fait le sage moraliste, Et de tous ces mots grecs termine enfin la liste. […] —— Auprès d’elle le chef de l’agreste sénat Et le sage vieillard qui lui donna la vie Marchent ; — d’un chœur pieux, etc.