Tous les jours, sauf le dimanche, des amis viennent faire visite, et le feu, toujours allumé dans la principale pièce, permet de leur offrir le thé ; mais le dimanche chacun reste chez soi, et Dieu est le seul hôte.
On l’a blâmé de nous avoir offert sous des noms anciens des courtisans de Louis XIV.
Les Latins aimaient à sous-entendre les adjectifs ou les participes qui n’offraient qu’un intérêt secondaire et que l’esprit pouvait facilement suppléer. […] Le passage suivant nous en offre un bel exemple : « Là s’avance, du côté de l’orient, le puissant roi du jour, répandant la joie sur toute la nature. […] Fléchier nous offre un bel exemple de cette espèce de prosopopée dans l’oraison funèbre du duc de Montausier, dont le caractère dominant fut toujours une noble franchise. […] Ov. — Recusare, refuser ce qui est offert. […] (de liceri, offrir le prix), promettre, offrir.
La pensée est naïve, quand l’objet qu’elle représente, s’offre à l’esprit, sans que celui-ci paraisse l’avoir cherché. […] En voici un exemple qui s’offre à ma mémoire : ce sont ces quatre vers où Brébeuf embellit l’idée de Lucain sur l’écriture. […] Le début de la tragédie de Pompée du grand Corneille, offre de très beaux vers.
Nous allons maintenant suivre un moment ses progrès chez les peuples où elle a brillé avec le plus d’éclat, et qui nous offrent les modèles où nous pouvons l’étudier avec le plus de fruit.
Ce même parallèle s’offrait naturellement à Fontenelle, dans l’éloge académique du czar, et voici comme il s’en est tiré : « En 1700, le czar, soutenu de l’alliance d’Auguste, roi de Pologne, entra en guerre avec Charles XII, roi de Suède, le plus redoutable rival de gloire qu’il pût jamais avoir.
Mais il faut être sobre de conjectures sur de pareils textes, où les variantes des manuscrits offrent si peu de secours à la critique.
Sainte-Beuve peut nous offrir d’austères leçons.
Jamais au spectateur n’offrez rien d’incroyable : Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable. […] Ce qu’on ne doit point voir, qu’un récit nous l’expose : Les yeux, en le voyant, saisiraient mieux la chose ; Mais il est des objets qu’un art judicieux Doit offrir aux oreilles et reculer des yeux.
De ces mains, dont les temps ne sont guère prodigues, Tu dois à l’univers les savantes fatigues ; C’est à ton ministère à les aller saisir Pour les mettre aux emplois que tu leur peux choisir ; Et, pour ta propre gloire, il ne faut point attendre Qu’elles viennent t’offrir ce que son choix doit prendre. […] Dans cette scène, Célimène a le premier rôle : ses interlocuteurs ne font qu’offrir à son esprit l’occasion de se produire ; ils lui présentent les originaux, dont elle fait des portraits.
La littérature du xvie siècle n’a pas encore assez complètement dégagé les lois du beau pour qu’il y eût lieu d’offrir à l’étude des jeunes lecteurs d’autres écrivains que les premiers d’entre eux ; il eût été inutile et indiscret d’établir des catégories parmi les écrivains du xixe siècle, et les principaux étaient assez riches pour fournir à notre moisson. […] Nous avons pensé que les tableaux que nous offrons tout d’abord au lecteur, que les remarques que peuvent provoquer chez lui le choix, le rapprochement, les contrastes des morceaux, et surtout l’enseignement du professeur, qui est son guide le plus direct et le plus sûr, suppléeraient avec profit aux commentaires de goût qu’il eût été facile de multiplier : nous avons trouvé à cette réduction des commentaires de cette nature l’avantage de laisser le jugement et le goût de l’élève s’exercer et se former, sous la direction vigilante de ses maîtres, par sa réflexion personnelle. […] Tel que nous l’avons composé, notre recueil peut, ce semble, offrir au maître, dans la classe, la matière des leçons qu’il donne à apprendre et à réciter, et des lectures qu’il peut désirer faire en les accompagnant de commentaires qui les éclaircissent ; à l’élève, en dehors de la classe, la matière de lectures personnelles, que l’on ne saurait trop provoquer. […] Depuis le iour que ie le perdis, ie ne foys que traisner languissant ; et les plaisirs mesmes qui s’offrent à moy, au lieu de me consoler, me redoublent le regret de sa perte : nous estions à moitié de tout ; il me semble que ie lui desrobe sa part : i’estois déià si faict et accoustumé à estre deuxieme partout, qu’il me semble n’estre plus qu’à demy. […] Nisard dans un chapitre dont il faut beaucoup rabattre, mais dont le fond est juste et vrai, ne créa pas les talents, mais il leur ouvrit la carrière et il les régla283. » Il offrait dans toute sa personne, dans son air, dans son langage, cette image de justesse, de mesure, de goût, de noblesse, de grandeur et d’unité, que reproduit la littérature de son temps.
Ce grand orateur n’est cependant point exempt de défauts ; et il est d’autant plus nécessaire de les indiquer, qu’il offre, dans tout le reste, un modèle parfait, qui entraînerait aisément les jeunes gens dans une imitation fautive.
[Notice] Balzac, dont l’éloquence a excité l’enthousiasme de son époque, peut offrir à la nôtre plus d’un modèle oratoire.
Mais il excelle dans le style simple et tempéré : son langage, facile et animé d’une douce chaleur, offre les principales qualités de l’esprit français, la netteté, la clarté, l’élégance et la finesse1.
Mais cette carrière, qui convenait si peu à Bernardin de Saint-Pierre, devait lui offrir de longues et cruelles déceptions.
Il était beau, brillant, leste et voltage, Aimable et franc, comme on l’est au bel âge, Né tendre et vif, mais encore innocent : Bref, digne oiseau d’une si sainte cage, Par son caquet digne d’être en couvent… Admis partout, si l’on en croit l’histoire, L’oiseau chéri mangeait au réfectoire : Là tout s’offrait à ses friands désirs ; Outre qu’encor pour ses menus plaisirs, Pour occuper son ventre infatigable, Pendant le temps qu’il passait hors de table, Mille bonbons, mille exquises douceurs, Chargeaient toujours les poches de nos sœurs.
Ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe.
Partout s’offre l’orgueil, et le luxe, et l’audace.
Dur aux autres comme à lui-même, il offrit aux âmes vraiment religieuses le douloureux scandale du persécuté qui devient persécuteur au jour de la victoire, prêche la tolérance en dressant des gibets, et justifie sa devise : « Je suis venu apporter non la paix, mais la guerre. » Ne fit-il pas périr sur un bûcher Michel Servet, le savant qui soupçonna le premier la circulation du sang ?
Les terreurs cruelles marchent partout devant nous ; la solitude nous trouble ; les ténèbres nous alarment ; nous croyons voir sortir de tous côtés des fantômes qui viennent toujours nous reprocher les horreurs secrètes de notre âme ; des songes funestes nous remplissent d’images noires et sombres ; et le crime, après lequel nous courons avec tant de goût, court ensuite après nous comme un vautour cruel, et s’attache à nous pour nous déchirer le cœur et nous punir du plaisir qu’il nous a lui-même donné1 Sur l’ennui L’ennui, qui paraît devoir être le partage du peuple, ne s’est pourtant, ce semble, réfugié que chez les grands : c’est comme leur ombre qui les suit partout1 Les plaisirs, presque tous épuisés pour eux, ne leur offrent plus qu’une triste uniformité qui endort ou qui lasse ; ils ont beau les diversifier, ils diversifient leur ennui2 En vain ils se font honneur3 de paraître à la tête de toutes les réjouissances publiques ; c’est une vivacité d’ostentation ; le cœur n’y prend presque plus de part ; le long usage des plaisirs les leur a rendus inutiles : ce sont des ressources usées, qui se nuisent chaque jour à elles-mêmes.
On dit que le franc rire est absent de vos fêtes ; Que l’ironie à flots y coule par moments ;6 Que chez vous le plaisir, pour parer ses conquêtes, Rêve, au mépris des fleurs, l’or et les diamants ; Que vous refuseriez l’amour et le génie, Si Dieu vous les offrait avec la pauvreté ; Que vous n’auriez jamais pour la Muse bannie Un seul regret, pas plus que pour la liberté !
Il s’offrit d’en venir lui-même rendre témoignage. […] Offrez bien au bon Dieu tout le mal que vous souffrez, et remettez-vous entièrement à sa sainte volonté. […] Conclusion : il vous revenait à cent quarante louis ; et, voyant qu’on m’en offrait cent cinquante : mon maître, dis-je, n’a pas besoin de cette oriflamme897 pour se distinguer au bal, et, quoiqu’il eût beaucoup d’argent quand je l’ai quitté, que sais-je s’il en aura quand je le reverrai ? […] L’abondance951 où il se trouvait, et par952 un grand patrimoine et par son emploi953, augmentée encore par la sage simplicité de sa vie, ne lui offrait pas inutilement les moyens de faire du bien.
Enfin, Lesage, dans Gil-Blas, offrit le premier et le plus parfait modèle du roman de mœurs, genre fécond, par lequel le roman entrait dans des destinées nouvelles.
Ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang au bien public ; là on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait à lui dresser un triomphe.
Le fond du récit nous offre des paysages enchanteurs, et idéalisés par des souvenirs émus.
Rappelons ces vers de Boileau : il faut les savoir par cœur : Enfin, Malherbe vint ; et le premier, en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir, Par ce sage écrivain la langue réparée, N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée ; Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n’osa plus enjamber.
La liberté déserte avec ses armes ; D’un trône à l’autre ils vont offrir leurs bras ; A notre gloire on mesure nos larmes1 : Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas !
Ainsi, quand on dit ignis amoris, le feu de l’amour ; ignis iræ, le feu de la colère ; le mot ignis n’offre plus à l’esprit l’idée d’un feu matériel ; mais il peint sous une forme sensible l’ardeur d’une âme qui éprouve de vifs sentiments d’amour ou de colère.
ses faveurs, toutes funestes qu’elles sont, sont réputées si chères à tous les cœurs haut placés, qu’il trouve toujours de nouveaux chefs, aussi prêts à lui offrir leurs services que lui à les oublier. […] L’art des ménagements oratoires n’est donc louable que par l’usage qu’on en fait : c’est une épée qui s’offre indifféremment à toutes mains : terrible entre celles des ambitieux qui n’ont en vue que leurs intérêts particuliers, salutaire entre celles d’un homme de bien qui aime son pays. […] Voilà votre système de guerre. » Est-ce un orateur qui s’exprime ainsi, ou n’est-ce pas plutôt un peintre qui vous offre le portrait des fils dégénérés de la vieille Athènes ?
C’est un grand peintre qui va parler de coloris, qui avait fait d’avance tout ce qu’il va nous conseiller, et dont les ouvrages offraient des modèles, bien avant qu’il songeât à donner des préceptes.
ils sont ensevelis pour jamais dans une nuit profonde ; l’homme d’alors, replongé dans les ténèbres de l’ignorance, a, pour ainsi dire, cessé d’être homme1 : car la grossièreté, suivie de l’oubli des devoirs, commence par relâcher les liens de la société, la barbarie achève de les rompre ; les lois méprisées ou proscrites ; les mœurs dégénérées en habitudes farouches ; l’amour de l’humanité, quoique gravé en caractères sacrés, effacé dans les cœurs ; l’homme enfin sans éducation, sans morale, réduit à mener une vie solitaire et sauvage, n’offre, au lieu de sa haute nature, que celle d’un être dégradé au-dessous de l’animal.
Tout ce que des Anglais la muse inculte et brave, Tout ce que des Toscans la voix fière et suave, Tout ce que les Romains, ces rois de l’univers, M’offraient d’or et de soie, a passé dans mes vers.
Ce roman d’intrigue et de caractères est déjà une revue animée des travers ou des vices que la ville et la cour offraient aux regards d’un observateur dont la malice devance les Lettres Persanes de Montesquieu.
Parmi les Latins, Cicéron, après avoir offert dans ses discours, les plus beaux exemples de la véritable éloquence, en donna les préceptes dans son livre de l’Orateur, que l’abbé Colin a fort bien traduit.
Il s’offrit, de plus, à plaider pour Louis XVI, et il écrivit du moins en sa faveur : c’est assez expliquer la condamnation capitale qui le frappa.
Leurs institutions si variées, leurs mœurs plus variées encore se sont ressemblé pourtant par un résultat et peut-être par un but commun, celui de conserver à l’individu sa valeur propre, et de lui offrir le plus libre développement de toutes ses facultés1.
Offrez-leur donc, Romains, vos prières, vos hommages, et conjurez-les de défendre, contre l’audace de quelques citoyens indignes de ce nom, celle ville dont l’éclat égale la puissance, et qui, grâce à leur faveur signalée, ne connaît plus d’ennemis ni sur terre ni sur mer ». […] Il en résulte nécessairement que la république sans défense offre une proie facile à qui veut s’en saisir.
Mais il est facile de s’apercevoir que le traducteur d’Homère n’a pas dédaigné d’enrichir ses vers de ce qu’offraient de bon ceux du traducteur de Virgile.
Le genre de l’oraison funèbre tient beaucoup de celui du sermon ; mais plus variée, plus étendue, plus élevée, elle offre plus de ressources à l’imagination, et un champ bien plus fécond en leçons utiles pour les auditeurs.
Le discours de Cicéron pour Milon est l’exemple le plus complet peut-être et le plus remarquable que nous offrent les annales du barreau de l’emploi de ce lieu.
Ce genre a surtout pour but de plaire ; il n’offre pas l’intérêt vif et puissant de l’éloquence de la chaire, de la tribune et du barreau.
Ajoutons que le sacrifice magique représenté par Rousseau peut soutenir le parallèle avec ceux que nous offrent ces chefs-d’œuvre de l’antiquité.
Pour avoir ce Démosthène en son pouvoir, ce Philippe offrit aux Athéniens la ville d’Amphipolis ; et il ne s’en faut point étonner, puisque par cet échange il mettait en danger celle d’Athènes, et qu’il assurait toutes celles de son royaume.
Ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe.
Sa biographie nous offre une des variétés choisies du Jeune homme pauvre, aux prises avec les dures nécessités de la vie.
Je crois leur offrir ainsi cette rhétorique « française, sensée, juste, naturelle » que demandait Sainte-Beuve. […] Bien-tost après fille de roy s’esprit De son amour, qui voulentiers s’offrit Au bon Richard en second mariage. […] Junon, dit-il, lui promettait l’empire de l’Asie ; Minerve, la victoire dans les combats ; Vénus, la belle Hélène ; comme Paris ne put (poursuit-il), dans ce jugement, regarder les visages de ces déesses, à cause de leur éclat, il ne put juger que du prix des trois choses qui lui étaient offertes : il préféra Hélène à l’empire et à la victoire. […] Dis-moi donc, lorsqu’Othon s’est offert à Camille. […] Pour moi, je suis plus fière et fuis la gloire aisée D’arracher un hommage à tant d’autres offert, Et d’entrer dans un cœur de toutes parts ouvert.
Acriter pro patriâ se morti offert vir fortis. — 2. […] Ménécée à Thèbes, Codrus à Athènes, à Rome Curtius et les deux Décius Mus se sont offerts à la mort pour le salut de leurs concitoyens. — 3. […] Tùm Zopyrus, regis amicus, domi se verberibus toto corpore lacerat ; nasum, aures et labia sibi præcidit, atque ità regi inopinanti se offert.
Nous nous y sommes arrêtés de préférence, parce qu’il offre des rapprochements précieux, des vérités de tous les temps, et qu’il montre à la fois, dans Cicéron, l’homme d’état, le grand orateur et le vrai citoyen.
Ce fut en 1696, trois ans après avoir été reçu, non sans lutte et sans peine, à l’Académie française que mourut ce rare écrivain, qui, à côté de quelques tours laborieux et de quelques remarques subtiles, offre une abondance incroyable de justes et piquantes réflexions, de pensées solides et de formes heureuses2.
Les côtes mêmes qui paraissent les plus stériles et les plus sauvages offrent souvent des fruits délicieux, ou des remèdes très-salutaires, qui manquent dans les plus fertiles pays.
Il faut lire la lettre qu’il écrivit à l’un de ses anciens professeurs en lui envoyant un de ses ouvrages : « Je juge bien que vous n’aurez pas retenu les noms de tous les disciples que vous aviez il y a vingt-trois ou vingt-quatre ans (la lettre est du 15 juin 1637, et Descartes avait quitté le collége en 1612), lorsque vous enseigniez la philosophie à la Flèche, et que je suis du nombre de ceux qui sont effacés de votre mémoire ; mais je n’ai pas cru pour cela devoir effacer de la mienne les obligations que je vous ai, ni n’ai pas perdu le désir de les reconnaître, bien que je n’aie aucune occasion de vous en rendre témoignage, sinon qu’ayant fait imprimer ces jours passés le volume que vous recevrez en cette lettre, je suis bien aise de vous l’offrir, comme un fruit qui vous appartient… » 2.
Mais quand l’occasion s’offrit, quand la nécessité arriva, sans effort de sa part, sans surprise de la part des autres, ou plutôt, comme on vient de le voir, selon leur attente, le sage planteur fut un grand homme.
On peut remarquer, d’après tout ce qui précède, que décrire ce n’est pas accumuler sans choix tous les détails d’une action ou d’un objet, quelque vrais qu’ils soient ; et que le mérite du style descriptif est d’offrir les circonstances principales, de donner à chacune la place et l’ étendue qui lui conviennent. […] On n’a point pour s’excuser la réalité du fait, puisqu’on dispose à son gré des événements ; 3° donnez à la narration l’unité la plus parfaite, ne vous plaignez point de la multiplicité des événements, de l’aridité des détails, de l’imperfection des caractères : car vous êtes maître de tout ; 4° l’action doit offrir fort nettement un commencement, un milieu et une fin ; mais, soit pour éviter les longueurs, soit pour faire arriver l’intérêt dès l’abord, on peut ne pas commencer par l’exposition.
Or, deux sujets immenses par leur étendue et leur variété s’offrent sans cesse à l’écrivain, l’homme et la nature, l’un et l’autre éternellement les mêmes considérés sous une de leurs faces, éternellement inconstants sous l’autre, séparés en mille rencontres et se touchant par mille points.
Mais une fois sur le terrain de la discussion, ne prévenez l’objection que quand vous serez sûr d’en triompher ; autrement, vous courez risque d’offrir à l’ennemi des armes dont lui-même ne soupçonnait pas l’existence.
Anacréon et Horace offrent, il est vrai, quelques exemples de ce procédé, et je le crois fort admissible dans les œuvres de peu d’importance, dans les badinages, dans les caprices de la fantaisie, dans ces poésies que j’appellerais, par un emprunt au langage ascétique, poésies jaculatoires.
Ainsi encore le Chapeau de paille, la Descente de croix, le Martyre de saint Liévin du roi des peintres flamands, offrent plus d’analogie avec sa Chasse qu’avec la Transfiguration ou la Fornarina.
Exorde pompeux ou solennel offre un magnifique préambule qui convient surtout aux oraisons funèbres et aux discours académiques.
C’est l’heure où la nature, un moment recueillie, Entre la nuit qui tombe et le jour qui s’enfuit, S’élève au créateur du jour et de la nuit, Et semble offrir à Dieu, dans son brillant langage.
Les premières pièces offraient les mugissements contenus des valets, désespérés de la perte d’un maître si fait exprès pour eux, et pour les consoler d’un autre qu’ils ne prévoyaient qu’avec transissement, et qui par celle-ci devenait le leur propre.
vous avez devant vous un jury composé de bourgeois et de paysans, pour qui un attentat à la propriété est le plus grand des crimes, que le seul mot d’incendie fait frémir pour leurs maisons, leurs récoltes, leurs troupeaux, et, au lieu de vous présenter avec le calme de la confiance, au lieu de dire : Messieurs, le hasard ne pouvait m’offrir pour mon début une affaire plus simple, où l’innocence de l’accusé éclatât plus manifestement et fût plus facile à démontrer, — vous allez parler de votre âge, de votre inexpérience, de la difficulté du procès ; vous allez appeler sur vous l’indulgence de ces braves gens, résolus d’avance à punir, je ne dirai pas le crime, mais l’ombre du crime d’incendie, comme si vous doutiez de la bonté de votre cause, comme si elle était déjà perdue à vos yeux et désespérée !
XXIX Ipse, ipsa, ipsum, construit avec un pronom complément du verbe, s’accorde avec le sujet, quand c’est l’idée exprimée par le sujet qui offre le plus d’intérêt. […] Comment se fait-il, ò Mécène, que personne ne vive content du sort qu’il a choisi, ou que le hasard lui a offert ? […] De quelque côté que vous vous tourniez, vous verrez Dieu s’offrir à vos regards.
« Puis donc que la guerre actuelle est tellement indispensable, qu’il est impossible d’y renoncer ; puisqu’elle est si importante, que rien n’en doit détourner notre attention ; puisqu’enfin nous en pouvons remettre le commandement à un général qui réunit à une connaissance profonde de l’art militaire, toutes les vertus d’un guerrier, une brillante réputation, et le bonheur le plus constant, balancerez-vous, Romains, à consacrer au salut et à l’agrandissement de la république, le bien inestimable qui nous est offert et accordé par les Dieux immortels !
Elle-même avec art dessina le fauteuil, Qui, par un double appui, soutenant sa faiblesse, Sur un triple coussin reposait sa vieillesse ; Elle-même à son père offrait ses vêtements… Un peu plus loin, la jeune fille dit qu’elle préfère cette vie de sacrifices à toutes les joies du mariage : Pour moi, mon cœur jouit des biens qu’il se refuse ; Je jouis, quand le jour, appuyé sur mon bras, Mes secours attentifs aident ses faibles pas ; Dans des liens nouveaux ma jeunesse engagée Par deux objets chéris se verrait partagée… etc.
Parmi les anciens, Phèdre dans ses Fables,Térence dans ses Comédies, Horace dans ses Épîtres et ses Satyres, Cicéron dans ses Lettres ; parmi nous La Fontaine et madame de Sévigné offrent en ce genre des exemples sans nombre.
J’ai donné ma pièce au public pour l’amuser et pour l’instruire, mais non pour offrir à Arsinoë le plaisir d’en aller penser du bien en petite loge, à condition d’en dire du mal en société.
Enfin un ouvrage unique dans son genre, et dont l’antiquité ne nous offre pas un autre modèle, ce sont ces lettres si précieuses pour l’histoire, plus précieuses encore, selon moi, par les rapports qu’elles établissent entre l’âme de celui qui les lit et la belle et excellente âme de Cicéron.