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142. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Maintenon 1635-1719 » pp. 94-99

Cette lettre fait honneur à madame de Maintenon, et venge sa mémoire contre bien des calomnies.

143. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Il en est de même de Moschus, qui a les qualités et les défauts de son maître, et qui a consacré à sa mémoire un chant funèbre justement admiré. […] Elle égorgeait Thouret, Barnave, Chapelier, L’ingénieux Bailly, le savant Lavoisier, Vergniaud, dont la tribune a gardé la mémoire, Et Custine, qu’en vain protégeait la victoire. […] La France compte un troisième lyrique : c’est Lebrun (Écouchard), de qui Chénier a dit, dans son Tableau de la littérature française : « Il devra surtout à ses odes cette immortalité qu’il s’est promise ; et, dût cette justice rendue à sa mémoire étonner quelques préventions contemporaines, il sera dans la postérité l’un des trois grands lyriques français. » On peut sans doute trouver que Chénier ne marque pas assez la distance qu’il y a entre Lebrun et ses deux devanciers ; mais, en le mettant à sa juste place, il lui reste encore assez de beautés pour mériter sa renommée.

144. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Satire Ménippée, 1594 » pp. -

Tableau de mœurs ou la caricature se mêle au portrait, et l’invective à la raison, elle reflète ce qu’il y eut d’horrible et de risible dans cette explosion de folie qui précéda le règne d’Henri IV, « Le seul roi dont le peuple ait gardé la mémoire. » Dans certaines parties impérissables, c’est un modèle d’ironie, de dialectique véhémente et de virils accents mis au service d’une cause, alors nationale, dans une ville ruinée, affamée, fiévreuse et à demi repentante, qui attendait l’avénement de la poule au pot.

145. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Leur grand nombre charge la mémoire, et ils ne produisent pas la même conviction que s’ils étaient moins nombreux et mieux choisis. […] Après l’action des sens vient celle de la mémoire, et après l’action de la mémoire est celle de l’imagination. […] Les Mémoires du duc de Sully, tels qu’ils sont actuellement présentés en public, sont très recommandables, et méritent que nous en fassions un éloge particulier. […] Dans la suite on inventa l’art d’écrire, qui fut chargé de rappeler à la mémoire les événements passés. […] Son Épître d’Héloïse à Abailard, et ses vers à la mémoire d’une femme infortunée, nous prouvent qu’il savait exprimer les sentiments les plus tendres.

146. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

La culture des belles-lettres est donc une étude sérieuse et utile ; elle épure le goût, développe l’intelligence, enrichit la mémoire, embellit et perfectionne toutes les facultés. […] La mémoire est la faculté de saisir promptement et de rappeler fidèlement les mots et les choses qui ont été présentés à l’esprit. Sans la mémoire, il est impossible d’exceller dans les belles-lettres. […] Ils ont développé en eux l’entendement, le jugement et la mémoire ; mais ils n’ont point cultivé l’imagination et la sensibilité, et leur style est dépourvu de grâce et de chaleur. […] Nous n’en parlerons point ici parce que ces longues nomenclatures chargent inutilement la mémoire et n’aboutissent dans la pratique à aucun résultat sérieux.

147. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre premier. Apologie de Socrate par Platon. »

Cette manière de louer était digne du maître et de l’élève ; mais, peu content de cet hommage tacite rendu partout à la vertu sublime de Socrate, Platon crut devoir à sa mémoire un monument plus éclatant encore, où Socrate lui-même figurât, dans les circonstances les plus intéressantes pour nous, et les plus glorieuses pour lui, son jugement et sa mort.

148. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre III. du choix du sujet. » pp. 38-47

Un homme, un pays, un fait sont inconnus de tous, excepté de l’auteur et de sa coterie ; ou encore l’auteur se prend lui-même pour sujet, dans des élégies, des poésies intimes, des autobiographies, des mémoires signés ou anonymes ; ou enfin son livre n’éveille qu’un sentiment de curiosité, sans attacher par l’importance des choses et des personnes.

149. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Molière, (1622-1673.) » pp. 205-211

. — Signalons enfin les beaux vers par lesquels Boileau honora dans sa VIIe épître la mémoire de cet homme illustre, tout en s’efforçant de soutenir le courage de Racine contre les dégoûts dont l’abreuvaient ses ennemis.

150. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VI. Contes, romans, nouvelles. »

Aussi est-ce le temps des Mémoires et des souvenirs de toute sorte ; et l’intérêt de ces bruits de salon a été tel, que des souverains étrangers ont entretenu à grands frais, à Paris, des correspondants pour être mis au courant de tout ce qui se passait dans les bonnes compagnies.

151. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — D’Aubigné, 1550-1630 » pp. -

Des Mémoires, écrits sous le règne de Louis XIII, furent le testament de ce vieillard, dont l’imagination et le cœur, toujours jeunes, se souvenaient si bien de l’épisode d’Amboise.

152. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

À la mémoire d’un ami …………… L’Orne, comme autrefois, nous reverrait encore, Ravis de ces pensers1 que le vulgaire ignore, Égarer à l’écart nos pas et nos discours ; Et couchés sur les fleurs, comme étoiles semées, Rendre en si doux ébats les heures consumées,   Que les soleils nous seraient courts.

153. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Béranger 1780-1859 » pp. 488-497

Je me souviens, car j’ai bonne mémoire,   Du premier jour où je te mis.

154. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE I. De la propriété des mots. » pp. 2-8

Le langage ainsi analysé devient la peinture vivante de nos idées ; notre esprit se plaît à en saisir les rapports, notre imagination les voit comme sur un tableau, et notre mémoire vient facilement à bout de s’en souvenir.

155. (1862) Cours complet et gradué de versions latines adaptées à la méthode de M. Burnouf… à l’usage des classes de grammaire (sixième, cinquième, quatrième) pp. -368

Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.

156. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre III. Discours académiques de Racine, de Voltaire et de Buffon. »

La cause en est bien sensible : les premiers bons vers, ceux même qui n’en ont que l’apparence, s’impriment dans la mémoire, à l’aide de l’harmonie.

157. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Le Sage, 1668-1747 » pp. 216-222

À cette époque, la mémoire n’a plus aucun ressort.

158. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Je m’arrête, il siérait mal, en ce moment, d’accuser avec amertume la mémoire d’un grand monarque dont la postérité vient de subir tant d’infortunes. […] Que ton âme, divin Auguste, en possession du ciel, que ton image, ô mon père Drusus, que ta mémoire, avec ces mêmes soldats dont l’âme s’ouvre au sentiment de l’honneur et de la gloire, effacent cette tache et tournent nos dissensions civiles à la perte de nos ennemis ! […] p. 99) que « une heureuse division prévient favorablement, soutient l’attention, soulage la mémoire et n’empêche pas que l’orateur n’échauffe et ne remue. » Chapitre III. […] Dans les sujets qui appartiennent à la mémoire, l’écrivain expose ou raconte : il faut que son style soit uni, facile, naturel et rapide. […] non, c’est de l’avoir fait reine malheureuse. » Corneille, dans sa tragédie de Cinna, dit : Tu t’en souviens, Cinna, tant d’heur et tant de gloire Ne peuvent pas sitôt sortir de ta mémoire.

159. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

Tous les sujets qu’on traite appartiennent ou à la mémoire, ou à la raison, ou au sentiment, ou à l’imagination. Dans ceux qui appartiennent à la mémoire, l’écrivain expose, raconte : il faut que son style soit uni, facile, naturel et rapide.

160. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre IV. Des Ouvrages Didactiques. »

Ils servent d’ailleurs à en approfondir d’autres, que le lecteur débrouille sans peine, dès lors qu’on a mis sous ses yeux ces premiers éléments, et qu’il en a la mémoire toute remplie.

161. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Nicole. (1625-1695.) » pp. 40-47

Ce que nous lisons entre dans notre mémoire, et y est reçu comme un aliment qui nous nourrit et comme une semence qui produit dans les occasions des pensées et des désirs.

162. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Par les arts seuls qu’ils ignorent, ils vivent dans la mémoire, et leur gloire, toujours indépendante du labeur d’autrui, périt, si quelqu’un ne prend soin de la conserver.

163. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre IV. »

En cherchant dans notre mémoire tout ce qui offre de l’analogie avec celui qui nous occupe, nous trouverons, par les rapprochements et la similitude, à lui donner de la clarté et de la force.

164. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

Un siége aux clous d’argent te place à nos festins ; Et là, les mets choisis, le miel et les bons vins, Sous la colonne où pend une lyre d’ivoire, Te feront de tes maux oublier la mémoire.

165. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre premier. »

Aussi la règle prescrite à cet égard par Cicéron, est-elle de donner à chacun de ces points intéressants le plus de force, avec le moins d’étendue possible : c’est une récapitulation pour soulager la mémoire de celui qui écoute, et non un morceau d’apparat pour faire briller le talent de celui qui parle : ut memoria, non oratio, renovata videatur .

166. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre premier. de la rhétorique en général  » pp. 13-23

Qui veut voler par les mains et les bouches des hommes, doit longuement demeurer en sa chambre ; et qui désire vivre en la mémoire de la postérité doit, comme mort en soi-même, suer et trembler maintes fois, et endurer la faim, la soif et de longues veilles.

167. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre V. des topiques ou lieux. — lieux applicables aux parties du sujet  » pp. 64-74

Les soins du nom et de la postérité sont donc frivoles ; l’honneur qu’on rend à la mémoire des hommes illustres, une erreur puérile, puisqu’il est ridicule d’honorer ce qui n’est plus ; la religion des tombeaux, une illusion vulgaire ; les cendres de nos pères et de nos amis, une vile poussière qu’il faut jeter au vent et qui n’appartient à personne ; les dernières intentions des mourants, si sacrées parmi les peuples les plus barbares, le dernier son d’une machine qui se dissout,… etc. » Ce lieu se rapproche du conséquent comme le lieu cause de l’antécédent.

168. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Il est donc juste que les sciences, que les beaux-arts s’emploient à éterniser la mémoire d’un prince à qui ils sont tant redevables : il est juste que les écrivains les plus illustres le prennent pour objet de toutes leurs veilles ; que les peintres et les sculpteurs s’exercent sur un si noble sujet2.

169. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

. — Pour défendre, au reste, la mémoire de Jean-Baptiste, on doit rappeler qu’il eut et conserva pour amis des hommes dignes de la plus haute estime, tels que Louis Racine, Rollin et Lefranc de Pompignan.

170. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

Comme dans une lampe une flamme fidèle, Au fond du Parthénon le marbre inhabité Garde de Phidias2 la mémoire éternelle, Et la jeune Vénus, fille de Praxitèle, Sourit encor, debout dans sa divinité, Aux siècles impuissants qu’a vaincus sa beauté.

171. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

Il faut retenir ces formules dans la mémoire du bon sens.

172. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Thiers. Né en 1797. » pp. 513-521

Chacun d’eux a sa qualité particulière et saillante ; tel raconte avec une abondance qui entraîne, tel autre, sans suite, va par saillies et par bonds, mais en passant, il trace en quelques traits des figures qui ne s’effacent jamais de la mémoire des hommes ; tel autre enfin, moins abondant ou moins habile à peindre, mais plus calme, plus discret, pénètre d’un œil auquel rien n’échappe dans la profondeur des événements humains, et les éclaire d’une éternelle clarté.

173. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

On assure qu’au moyen de ces peintures historiques, les Mexicains avaient consacré la mémoire des fastes les plus intéressants de leur empire. […] Son auteur, caché sous les ténèbres de l’antiquité la plus reculée, est privé des honneurs que nous aimerions à rendre à sa mémoire au nom de tous ceux qui cultivent les lettres et les sciences. […] Quelques esprits superficiels peuvent la dédaigner parce qu’elle rentre dans ces éléments généraux de nos connaissances que l’on nous inculque dans notre jeunesse ; mais, quoiqu’on cherche à en meubler notre mémoire avant que les principes en soient à notre portée, elle nous dédommage amplement, dans un âge plus avancé, des peines que nous a coûtées l’étude que nous en avons faite, et c’est à l’ignorance de la grammaire qu’il faut attribuer la majeure partie des fautes les plus graves du style. […] Mais c’est tomber dans un autre excès que de trop multiplier les phrases courtes ; le sens se trouve haché, les transitions sont pénibles, et la mémoire du lecteur est comme surchargée de cette longue série de petits objets qu’on lui fait passer successivement en revue.

174. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre III. Du Sublime dans les Compositions littéraires. »

Je saisirai toutes les occasions de consacrer ou de réhabiliter, dans un ouvrage classique, la mémoire des hommes qui ont honoré les lettres françaises par leurs mœurs, leurs talents, et l’usage respectable qu’ils en ont fait.

175. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Elle prête au discours un charme de plus, celui de graver aisément dans la mémoire ou dans le cœur de grandes pensées ou de beaux sentiments : ce qui deviendrait impossible sans son secours.

176. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXI. des figures  » pp. 289-300

Avant d’entrer dans les détails, et sans vouloir, je le répète, imposer mon système, je recommanderai seulement à celui qui étudie les figures, d’abord, de ne point perdre de vue dans son travail la division que je viens d’indiquer, d’en vérifier l’exactitude par l’examen des faits, et, à mesure que se présente un terme nouveau, de le ramener sous ce que j’ai appelé sa bannière ; cette attention lui facilitera l’intelligence et le souvenir de chaque figure ; ensuite de mettre à part, d’un côté, celles qui ne sont, selon la remarque consignée plus haut, que des idiotismes consacrés par l’usage, de simples catachrèses, n’admettant par conséquent aucun précepte, aucune modification, en un mot, choses de mémoire et de théorie ; de l’autre, celles qui sont entièrement abandonnées au libre arbitre de l’écrivain, et par là même obligent le rhéteur à en régler l’emploi, à en déterminer les limites, choses de réflexion et de pratique.

177. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre premier. Division générale. »

Par l’heureuse disposition des syllabes, par la coupe habile du vers, par la répétition des mêmes sons, la pensée se dessine plus frappante et plus vive ; elle saisit à la fois l’oreille et l’imagination, elle pénètre plus profondément dans le cœur et dans la mémoire.

178. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

Cependant ma mémoire en a fait son asile… Là ces esprits subtils, toujours prêts à partir, Attendent le signal qui les doit avertir.

179. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Si nous consultons les mémoires du temps, si dans ses paroles à demi figées sur le papier nous cherchons à reconnaître l’inspiration primitive, nous voyons un homme audacieux par le caractère autant que par le génie ; attaquant avec véhémence, lorsqu’il aurait eu peine à se défendre ; faisant passer les mépris qu’on lui avait d’abord montrés pour le premier des préjugés qu’il veut détruire ; y réussissant à force de hardiesse et de talent, et ressaisissant par l’éloquence l’ascendant sur les passions qu’il cesse de flatter.

180. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Cet homme, qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre ; qui couvrait son camp d’un bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des Rois ligués contre lui, des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob50 par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle : cet homme, qui défendait les villes de Juda51, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon52 et d’Esaü53, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie54, après avoir brûlé, sur leurs propres autels, les Dieux des nations étrangères : cet homme, que Dieu avait mis autour d’Israël55 comme un mur d’airain, où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie, et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus fiers et les plus habiles généraux des rois de Syrie56, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie, que l’honneur de l’avoir servie : ce vaillant homme poussant enfin, avec un courage invincible, les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe. […] Il y excite presque toutes les passions des juges : il leur inspire de l’indignation contre les accusateurs, de l’estime pour l’accusé, de l’amour pour sa vertu, de l’admiration pour ses sentiments, de la reconnaissance même pour les services qu’il avait rendus à la république, enfin de la haine pour la mémoire de Clodius, et de l’horreur pour ses forfaits. […] Pour moi, s’il m’est permis, après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau ; ô Prince, le digne sujet de nos louanges et de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire : votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je, ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface : vous aurez dans cette image des traits immortels ; je vous y verrai tel que vous étiez à ce dernier jour, sons la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître.

181. (1858) Exercices latins adaptés à la Grammaire latine d’après Lhomond. Deuxième partie : Cours gradué de versions latines sur la syntaxe, à l’usage des classes de sixième, cinquième et quatrième. Livre du maître pp. -370

Claude, oncle et successeur de Caligula, était dépourvu de sens et de mémoire, lâche et timide, gourmand et ivrogne à l’excès. […] L’éloquence de Cicéron a imprimé des taches ineffaçables à la mémoire d’Antoine. — 10. […] Aucun animal, excepté l’homme, n’a meilleure mémoire ; mais le chien se souvient seulement des bienfaits, il oublie les injures. […] Atticus retenait avec une mémoire infaillible les bienfaits qu’il avait reçus. — 5. […] Thémistocle avait une mémoire incroyable : « Je me rappelle, disait-il, même ce que je ne veux pas ; je ne puis pas oublier ce que je veux. » version 115.

182. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

On chercha donc à s’éviter la peine de créer sans cesse de nouveaux mots ; et, pour alléger en même temps le travail de la mémoire, on se servit d’un mot déjà adapté à une chose connue, pour en exprimer une qui ne l’était pas encore, mais qui avait avec la première une analogie sensible. […] Fléchier, voulant faire voir à quel point il outragerait la mémoire de M. de Montausier, en flattant son portrait, se sert de la figure suivante : « Ce tombeau s’ouvrirait, ces ossements se rejoindraient pour me dire : Pourquoi viens-tu mentir pour moi, qui ne mentis jamais pour personne ?

183. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Dans les mémoires particuliers, les portraits et caractères se rencontrent à chaque instant. […] Dans l’histoire, un personnage se développe et se fait connaître par ses actions ; dans les mémoires, le lecteur est transporté dans l’intimité d’une famille, et il faut qu’il parcoure la galerie des portraits de tous ses membres et de tous ses amis ou ennemis.

184. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre III. Analyse et extraits des Harangues d’Eschine et de Démosthène, pour et contre Ctésiphon. »

et laisserez-vous s’éteindre avec eux la mémoire de tant de braves guerriers morts pour notre défense ?

185. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IX. de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété  » pp. 118-130

Elles frappent l’esprit du lecteur, elles le font penser et se fixent dans la mémoire par leur brièveté même.

186. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

Pour moi, s’il m’est permis, après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau, ô Prince, le digne sujet de nos louanges et de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire ; votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface ; vous aurez dans cette image des traits immortels : je vous y verrai tel que vous étiez à ce dernier jour sous la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître.

187. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Bossuet dans ses citations avait l’air de parler en son nom : il lisait les textes sacrés dans la mémoire de son cœur, dans sa conscience.

188. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Ils travaillent de mémoire, d’après des règles fixes, immuables, qu’ils ont dans la tête et qui, depuis des siècles, se transmettent dans leur école par la tradition et s’y perpétuent par la routine.

189. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

La mémoire de Drusus était grande auprès des Romains ; de là leur affection pour Germanicus. […] Et en lisant les épitaphes je ne crains pas de perdre la mémoire. […] La mémoire s’affaiblit si on ne l’exerce.

190. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre III. Éloges de Pompée et de César, par Cicéron. »

Aussi le discours pour Marcellus a-t-il été longtemps, aux yeux de bien des gens, une tache pour la mémoire de Cicéron.

191. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

De plus grands détails sur l’art de bien écrire, me paraîtraient ici superflus : ils ne serviraient qu’à fatiguer la mémoire et l’esprit des jeunes gens, sans les instruire peut-être davantage.

192. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Son intelligence est aussi étendue que son érudition est universelle et sa mémoire merveilleuse.

193. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Non, il me semble que nous ne sommes pas encore assez reconnaissants envers leur mémoire.

194. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

. ; soit pour transmettre à la postérité la mémoire de quelque événement, soit pour faire connaître aux passants un fait, une personne ou une chose.

195. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

Ceux qui, dans ce moment, se présentent à ma mémoire, sont les participes ri et plus. […] On demande s’il faut dire : il n’est point de mémoire d’un plus rude et d’un plus furieux combat. […] D’ailleurs l’Académie préfère : il n’est point de mémoire d’un plus rude ni d’un plus furieux combat .

196. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre IV. — Du Style. »

Elle n’est point effacée de notre mémoire, cette époque désastreuse et terrible, cette année la plus funeste des dernières années de Louis XIV, où il semblait que le ciel voulût faire expier à la France ses prospérités orgueilleuses, et obscurcir l’éclat du plus beau règne qui eût encore illustré ses annales. […] Toutes les institutions périssent ; la royauté s’en va ; le monde politique s’agite dans des convulsions de mort ; au milieu de ce désordre moral, un fait immense survit encore : c’est la puissance du Catholicisme, puissance de mystères, de pompes, de famille, d’arts et de saintes mémoires.

197. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

J’irais plus haut peut-être au temple de Mémoire, Si dans un genre seul j’avais usé mes jours ; Mais, quoi ! […] Saint-Marc Girardin : « Je trouve, dans les mémoires de Joinville, une histoire qui ressemble de bien près à la fable de La Fontaine. « Le jour où Mgr Hue de Landricourt fut mis en terre, dit Joinville, comme il était en sa bière, dans ma chapelle, six de mes chevaliers, qui étaient appuyés sur plusieurs sacs d’orge, se mirent à parler haut et à troubler le prêtre.

198. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

L’épithète que nous venons de louer, nous la blâmerions, si elle n’était en effet historique autant que pittoresque, si tous les Mémoires du temps n’attestaient ce regard d’aigle du grand Condé, et l’espèce d’éblouissement qu’il causait à qui l’affrontait pour la première fois.

199. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

Ils servent, d’ailleurs, à en approfondir d’autres que le lecteur débrouille sans peine, dès lors qu’on a mis sous ses yeux ces premiers éléments, et qu’il en a la mémoire remplie.

200. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Les personnes qu’ils ont commencé de connaître dans ce temps leur sont chères ; ils affectent quelques mots du premier langage qu’ils ont parlé : ils tiennent pour l’ancienne manière de chanter et pour la vieille danse ; ils vantent les modes qui régnaient alors dans les habits, les meubles et les équipages ; ils ne peuvent encore désapprouver des choses qui servaient à leurs passions, qui étaient si utiles à leurs plaisirs, et qui en rappellent la mémoire : comment pourraient-ils leur préférer de nouveaux usages, et des modes toutes récentes où ils n’ont nulle part, dont ils n’espèrent rien, que les jeunes gens ont faites, et dont ils tirent à leur tour de si grands avantages contre la vieillesse ? 

201. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

« Nous avons, disait déjà un contemporain (Saint-Évremond), quelques pièces particulières en français, d’une beauté admirable : telles sont les oraisons funèbres de la reine d’Angleterre et de Madame par M. de Condom. » — Bossuet avait auparavant célébré la mémoire de plusieurs autres personnes distinguées, entre lesquelles il faut citer Anne d’Autriche.

202. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

Ses personnages ont une physionomie si distincte qu’ils s’imposent invinciblement à la mémoire ; et bien qu’ils soient contemporains du poëte, tous les âges se reconnaissent en eux : ce sont des types qui demeureront à jamais.

203. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

1º Il y a une véritable adresse à identifier ainsi un auteur et son sujet, pour montrer que l’un est digne de l’autre, Faites la ressortir, 2º Pourquoi La Harpe partage-t-il en quatre espèces différentes le style de Buffon. 3º Indiquez une métalepse et expliquez-la. 4º Le mot devenus a un mérite particulier : dites-nous en quoi. 5º Pourquoi cette mémoire de Pline et d’Aristote ? […] Et, afin que l’on vit toujours dans ces deux hommes, de grands caractères, mais divers : l’un, emporté d’un coup soudain meurt pour son pays, comme un Judas Machabée : l’armée le pleure comme un père, et la cour et tout ;e peuple en gémissent ; sa piété est louée comme son courage, et sa mémoire ne se flétrit point par le temps ; l’autre, élevé par les armes au comble de la gloire comme un nouveau David, comme lui meurt clans son lit, en publiant les louanges de Dieu et en instruisant sa famille, et laisse tous les cœurs remplis, tant de l’éclat de sa vie que de la douceur de sa mort. […] Il promet la vengeance, et jure que ; le souvenir de cette ombre chère ne s’effacera jamais de sa mémoire. […] De Commines répond que, loin de vouloir flétrir la mémoire du roi, il s’est efforcé au contraire de faire de lui un portrait avantageux, qu’il a relevé ses bonnes qualités et adouci l’odieux de ses mauvaises actions ; qu’il a prouvé par là sa reconnaissance envers son maître, mais que la reconnaissance ne faisant pas le mérite d’une histoire, il a dû dévoiler ce qui, après tout, aurait été connu plus tard, qu’il n’a dit que la vérité, et que les rois doivent respecter l’histoire à laquelle ils appartiennent. […] J’ai combattu soixante ans pour ta gloire, J’ai vu tomber ton temple et périr la mémoire ; Dans un cachot affreux abandonné vingt ans, Mes larmes t’imploraient pour mes tristes enfants, Et lorsque ma famille est par toi réunie, Quand je trouve une fille, elle est ton ennemie ; Je suis bien malheureux !

204. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Les circonstances ont été ce que nous venons de dire ; voyons si le poète justifiera le reste du parallèle : Voyez le triste Hébreu, sur des rives lointaines, Lorsqu’emmené captif chez un peuple inhumain, À l’aspect de l’Euphrate il pleure le Jourdain : Ses temples, ses festins, les beaux jours de sa gloire, Reviennent tour à tour à sa triste mémoire : Et les maux de l’exil et de l’oppression Croissent au souvenir de sa chère Sion.

205. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Il est dans l’ignorance au premier âge de sa vie ; mais il s’instruit sans cesse dans son progrès ; car il tire avantage, non-seulement de sa propre expérience, mais encore de celle de ses prédécesseurs, parce qu’il garde toujours dans sa mémoire les connaissances qu’il s’est une fois acquises, et que celles des anciens lui sont toujours présentes dans les livres qu’ils en ont laissés.

206. (1852) Précis de rhétorique

Ce dernier ouvrage servira de développement à celui que j’offre aujourd’hui aux jeunes personnes, sous une forme un peu restreinte et peut-être un peu aride : car je ne me dissimule pas que, réduits à un simple exposé, les préceptes de l’art sont rebutants pour le jeune âge, qui trouve heureusement dans l’excellence et la fraîcheur de la mémoire une compensation à la sécheresse de la matière. […] Pour s’aider dans la méditation du plan, il faut mettre d’abord à profit tout le mécanisme de l’intelligence, c’est-à-dire saisir au vol toutes les idées que l’esprit présente à l’imagination, les retenir soit de mémoire soit par écrit, en former des pensées, voir si elles sont de bon goût, s’assurer si elles sont d’accord avec les sentiments de notre cœur, les adopter au moyen du jugement, et les classer avec discernement. […] Les noms des figures, la plupart tirés de la langue grecque, sont difficiles à retenir pour les jeunes personnes, et les définitions restent moins bien gravées dans leur mémoire, à cause de ces consonances étrangères, qui leur semblent barbares.

207. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Je serais l’achoppement éternel de la flatterie, et je les mettrais dans l’embarras vingt fois par jour ; ma mémoire serait incommode, et mon ombre malheureuse tourmenterait sans cesse les vivants.

208. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

L’histoire, un jour ou l’autre, sous la plume ignorée d’un contemporain, ou sous la plume tardive d’un homme de génie, a dévoilé leur cœur et châtié leur mémoire.

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