Du reste, rien ne démontre mieux à quelle perfection supérieure les trois unités conduisent, que l’examen de l’Œdipe grec et d’Athalie, modèles aussi purs dans le genre tragique, que le sont le Laocoon et l’Apollon du Belvédère dans la sculpture, et, conséquemment, les types véritables du beau idéal en poésie dramatique. […] Si l’action est réellement intéressante ; si le drame est bien conduit ; si les scènes sont heureusement agencées ; si le caractère des personnages est vrai ; si l’intérêt se soutient et va croissant jusqu’au dénoûment ; si le vers exprime comme il convient la pensée du poète, et que cette pensée soit toujours à la hauteur des situations ; si, enfin, dans la tragédie, la terreur et la pitié oppressent toutes les poitrines, on aura fait un chef-d’œuvre dramatique, qu’on ait ou non observé les trois unités. — Enfin, nous citerons, en terminant, les remarques judicieuses que M. […] — Où le conduisez-vous ? […] Il faut que l’amour conduise aux malheurs et aux crimes, pour faire voir combien il est dangereux, ou que la vertu en triomphe, pour montrer qu’il n’est pas invincible.
Les trois autres reposent seulement sur l’analogie, et ne conduisent pas d’ordinaire à une conclusion aussi rigoureuse. […] Conduisez-vous comme à Austerlitz, à Friedland, à Smolensk, et que la postérité la plus reculée cite avec honneur ce que vous aurez fait dans cette journée. […] Cette introduction sera courte et conduira tout droit au fond du sujet. […] Ils raisonnent plus qu’ils ne sentent ; car le raisonnement conduit à l’intérêt, le sentiment à la vertu. […] La dernière pensée est fort belle, et conduit naturellement du premier motif au second.
et marchons par où Dieu-nous conduit ».
La phrase simple conduit directement à la phrase complexe, qui se distingue par plusieurs sujets, ex.
Mais c’est trop moraliser pour un villageois, et trop s’enfoncer dans la politique pour un infirme qui se laisse conduire dans le vaisseau où il se trouve embarqué, sans entreprendre d’aider les matelots ni de corriger le pilote1.
Elle nous donna pour guide l’aîné de ses garçons, qui, après une demi-heure de marche, nous conduisit à travers des marais dans les bois d’Ermenonville.
Mais la troisième est une loi de consolation et de douceur, qui nous rend ses préceptes les plus rigoureux en apparence, aisés à pratiquer, parce qu’elle nous conduit, non par la crainte, mais par l’amour, etc. […] Au lieu des prodigieux exploits de guerre, au lieu des victoires et des triomphes, au lieu des éminentes qualités du Prince de Condé, je viens, touché de choses encore plus grandes et plus dignes de vos réflexions, vous raconter les miséricordes que Dieu lui a faites, les desseins que la Providence a eus sur lui, les soins qu’elle a pris de lui, les grâces dont elle l’a comblé, les maux dont elle l’a préservé, les précipices et les abîmes d’où elle l’a tiré, les voies de prédestination et de salut par où il lui a plu de le conduire, et l’heureuse fin dont, malgré les puissances de l’enfer, elle a terminé sa glorieuse course. […] Or, on ne peut pas supposer que la multitude, ou tous ces particuliers soient animés d’un même esprit, conduits par les mêmes vues, par les mêmes motifs.
La science, comme un guide aussi fidèle que rapide, le conduit de pays en pays, de royaumes en royaumes. […] Elle se met en mer au mois de février, malgré l’hiver et les tempêtes ; et, sous prétexte de conduire en Hollande la princesse royale sa fille aînée, qui avait été mariée à Guillaume, prince d’Orange, elle va pour engager les États dans les intérêts du roi, lui gagner des officiers, lui amener des munitions. […] L’amiral, où elle était, conduit par la main de celui qui domine sur la profondeur de la mer, et qui dompte ses flots soulevés, fut repoussé aux ports de Hollande ; et tous les peuples furent étonnés d’une délivrance si miraculeuse.
je ne songe qu’à partir, laissez-m’en le soin : je conduis des yeux toutes choses ; et si ma tante prenait le chemin de languir, en vérité je partirais. […] « Que d’affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d’intérêts à démêler, que de guerres commencées, que d’intrigues, que de beaux coups d’échecs à faire et à conduire ! […] Je me suis uniquement conduit par mes réflexions, et surtout par le mépris que j’ai eu pour les hommes. […] C’est peu d’aller au ciel, je veux vous y conduire. […] Où le conduisez-vous ?
Partout, lorsqu’il s’est conduit avec sagesse, il a suivi les leçons de la nature, profité de ses exemples, employé ses moyens, et choisi dans son immensité tous les objets qui pouvaient lui servir ou lui plaire.
Qu’on ne prétende pas de là néanmoins1 que les choses2 soient égales : car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu3.
Allez, poursuivit-il en me poussant par les épaules hors de son cabinet, allez dire à mon trésorier qu’il vous compte cent ducats, et que le ciel vous conduise avec cette somme.
Elle vit paraître ce que Jésus-Christ n’a pas craint de nous donner comme l’image de sa tendresse, une poule devenue mère , empressée autour de ses petits qu’elle conduisait ; un d’eux s’étant écarté, notre malade le voit englouti par un chien avide , elle accourt, etc. […] J’ai conduit votre peuple où vous avez voulu.
En remontant aux premiers principes, il les enchaînera tous les uns aux autres sans la moindre confusion ; les exposera dans le plus grand jour ; en tirera les conséquences qui en découlent, et conduira insensiblement le lecteur à une entière connaissance de toutes les règles de l’art.
En 1523, nous le voyons conduire une périlleuse retraite à Saint-Jean-de-Luz, et y gagner le commandement d’une compagnie.
Je ne suis pas plus grande dame que je n’étais rue des Tournelles, où vous me disiez fort bien mes vérités1 ; et si la faveur où je suis met tout le monde à mes pieds, elle ne doit pas produire cet effet-là sur un homme chargé de ma conscience, et à qui je demande instamment de me conduire dans le chemin qu’il croit le plus sûr pour mon salut.
Nous ferons seulement observer que la suppression des cas a rendu l’usage des prépositions très-fréquent dans la langue française, et cette observation nous conduit à l’examen de la construction des phrases. […] Un poteau fut placé sur la place publique ; Marius, l’homme le plus noble de la ville, y fut conduit ; on lui ôta ses vêtements, et il fut battu de verges. […] Il y a quelques années, on envoya d’Asie, en qualité de lieutenant, un jeune homme qui, pendant sou voyage, n’avait pas encore pris possession de sa dignité, il se faisait porter dans une litière : un bouvier de Vénusium se trouva sur son passage, et, ignorant qui l’on conduisait ainsi, demanda en plaisantant si c’était un mort que l’on portait. […] L’amiral où elle était, conduit par la main de celui qui domine sur la profondeur de Ta mer et qui dompte ses flots soulevés, fut repoussé aux ports de Hollande, et tous les peuples furent étonnés d’une délivrance si miraculeuse. […] Quelquefois l’orateur semble se confondre avec ses auditeurs, faire cause commune avec eux, et les consulter sur ce qu’il doit leur dire : mais ce n’est que pour les conduire plus sûrement à son but, et pour agir ensuite sur leur âme avec plus de puissance.
Allons donc à l’économie des moments, et hâtons-nous d’arriver à l’éloquence elle-même : nous n’avons fait jusqu’ici que préparer les sentiers qui y conduisent.
Ainsi, pour prouver que la négligence amène le vice, je fais le sorite suivant : La négligence produit l’oisiveté, l’oisiveté amène l’ignorance ; l’ignorance causa l’oubli du devoir ; l’oubli du devoir conduit au vice ; donc la négligence peut amener le vice.
Nul narrateur ne sait plus adroitement conduire une action, préméditer ses effets, les préparer dans leurs causes, émouvoir par la logique de ses combinaisons, créer d’emblée l’ensemble et les détails d’une fable, en un mot construire un mécanisme si savant que le dénoûment se déduit comme une conséquence de ses prémisses.
Pour qu’il soit digne de la tragédie, il faut que ce soit une passion véritablement tragique, regardée comme une faiblesse et combattue par des remords ; il faut, ou que l’amour conduise aux malheurs et aux crimes, pour faire voir combien il est dangereux ; ou que la vertu en triomphe, pour montrer qu’il n’est pas invincible. » Ces derniers mots nous conduisent à parler de la fin morale ou moralité de la tragédie.
Mais la supériorité d’intelligence manifestée par des écrits, quels qu’ils soient, conduit souvent au même but que l’éloquence proprement dite, et, sous bien des rapports, le pouvoir de la presse a succédé à celui de la parole.
Bourdalouc s’adresse aux semblables pour développer l’inconséquence de celui qui nie la Providence dans le gouvernement de l’univers : « Il croit qu’un Etat ne peut être bien gouverné que par la sagesse et le conseil d’un prince ; il croit qu’une maison ne peut subsister sans la vigilance et l’économie d’un père de famille ; il croit qu’un vaisseau ne peut être bien conduit sans l’attention et l’habileté d’un pilote ; et quand il voit ce vaisseau voguer en pleine mer, cette famille bien réglée, ce royaume dans l’ordre et dans la paix, il conclut, sans hésiter, qu’il y a un esprit, une intelligence qui y préside ; mais il prétend tout autrement à l’égard du monde entier, et il veut que, sans Providence, sans prudence, sans intelligence, par un effet du hasard, ce grand et vaste univers se maintienne dans l’ordre merveilleux où nous le voyons. » Racine fait de même pour démontrer qu’en remettant Joas à Athalie, on concourt peut-être à l’accomplissement des secrets desseins de Dieu sur cet enfant : Pour obéir aux lois d’un tyran inflexible, Moïse, par sa mère au Nil abandonné, Se vit, presque en naissant, à périr condamné ; Mais Dieu, le conservant contre toute espérance, Fit par le tyran même élever son enfance.
Mais c’est trop moraliser pour un villageois, et trop s’enfoncer dans la politique pour un infirme qui se laisse conduire dans le vaisseau où il se trouve embarqué, sans entreprendre d’aider les matelots ni de corriger le pilote2.
Vingt héros, divers de caractère et de talent, pareils seulement par l’âge et le courage, conduisaient ses soldats à la victoire.
Des instincts religieux et poétiques, les inquiétudes d’une mélancolie précoce le conduisirent en 1832 sous les ombrages de la Chenaie, dans ce monastère laïque fondé par M. de Lamennais, et qu’un orage devait bientôt disperser.
Le plaisir et l’agrément sont comme une voie plus sûre et plus aimable dont le poète se sert pour conduire à la vérité et à la vertu. […] Rien de plus sublime que l’idée d’un Dieu créateur et maître du monde, gouvernant tout par sa providence, se servant du ministère de ses anges pour conduire toutes choses à leur fin. […] Il faut, ajoute le même auteur, que l’amour conduise aux malheurs et aux crimes pour faire voir combien il est dangereux, ou que la vertu en triomphe pour montrer qu’il n’est pas invincible.
Il faut donc que le poète dispose et conduise sa matière de sorte que les principaux objets qu’il traite soient exactement distingués entre eux, et se trouvent à leur place respective. […] Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire.
Nous nous intéressons plus vivement à l’entreprise que conduit la valeur ou la sagesse d’un seul homme, et le poète trouve une occasion de déployer tout son art en réunissant dans la peinture d’un seul caractère toute la grâce et toute la force de son pinceau. […] Les mœurs consistent dans la manière habituelle de se conduire.
La précision a deux écueils à craindre : la prolixité, qui dégénère en une abondance stérile de paroles vagues et insignifiantes ; et l’extrême concision, qui conduit souvent dans l’obscurité : J’évite d’être long, et je deviens obscur.
Vous qui êtes nobles, je vous exciterai à imiter vos ancêtres ; vous qui, par votre génie et par votre courage, pouvez vous élever à la noblesse, je vous exhorterai à suivre une route qui a conduit tant d’hommes nouveaux à la gloire et aux honneurs.
Alexandre, dans la rapidité de ses actions, dans le feu de ses passions même, avait, si j’ose me servir de ce terme, une saillie de raison qui le conduisait, et que ceux qui ont voulu faire un roman de son histoire, et qui avaient l’esprit plus gâté que lui, n’ont pu nous dérober.
Pour se conduire en bonne politique, Il faudrait retirer le portrait d’Angélique.
Le hasard nous forma, le hasard nous détruit ; Et nous disparaissons comme l’ombre qui fuit… Plongeons-nous sans effroi dans ce muet abîme Où la vertu périt aussi bien que le crime ; Et, suivant du plaisir l’aimable mouvement, Laissons-nous au tombeau conduire mollement. » A ces mots insensés, le maître de Lucrèce, Usurpant le grand nom d’ami de la sagesse, Joint la subtilité de ses faux arguments.
« Fier de ses hautes qualités, s’égayant de ses vices, tour à tour altier ou souple, il séduisait les uns par ses flatteries, intimidait les autres par ses sarcasmes, et les conduisait tous à sa suite par une singulière puissance d’entrainement.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Elle mourut en accouchant de Benjamin, l’an 1738 avant Jésus-Christ, et fut enterrée sur le chemin qui conduit à Ephrata (aujourd’hui Bethléem), où Jacob lui érigea un tombeau, qu’on dit être encore subsistant. […] Il mourut maréchal de France, à Paris, en 1707, après avoir travaillé à 300 places anciennes et en avoir construit 33 nouvelles après s’être trouvé à 140 actions de vigueur, et avoir conduit 53 siéges.
Le voici : c’est que chez tous les Grecs, tous les ministres, à commencer par toi, s’étant laissé corrompre d’abord par Philippe, ensuite par Alexandre, je n’ai jamais été, moi, tenté ou engagé, ni par l’occasion, ni par la douceur des paroles, ni par la grandeur des promesses, ni par l’espérance, ni par la crainte, ni par aucun autre motif, à trahir ce que je regardai toujours comme les droits et les intérêts de ma patrie ; c’est que tous les conseils que je donnai, je ne les donnai jamais, ainsi que vous autres, penchant comme la balance, du côté qui reçoit davantage, mais que je montrai partout une âme droite et incorruptible ; c’est qu’ayant été plus que personne à la tête des plus grandes affaires, je me conduisis dans toutes avec une probité irréprochable.
Le mot de Buffon : « La méditation féconde l’esprit humain ; » et celui de Rousseau : « L’habitude de réfléchir ouvre l’entendement, » nous conduisent au troisième élément de l’invention, la méditation.
Si l’on est curieux de voir à quels étranges abus conduit cette théorie, on peut consulter un ouvrage intitulé les Réalistes et les Fantaisistes, par Gustave Merlet.
Quelles pensez-vous, dit Fléchier dans l’Oraison funèbre du président de Lamoignon, quelles pensez-vous que furent les voies qui le conduisirent à cette fin ? […] On lit dans l’Exode : Je vous conduirai dans un pays où coulent le lait et le miel. […] Aman, après avoir conduit Mardochée au triomphe, s’écrie : O douleur !
La phrase suivante, sans être précisément louche, n’est pas à l’abri d’une juste critique : cet illustre infortunéf fut conduit à Pignerol a, où M. de Saint-Mars était commandant. […] C’est un soin que l’auteur aurait pu aisément lui épargner, en disant : cet illustre infortuné fut conduit à Pignerol, où M. de Saint-Mars était commandant.
Il n’est devenu impie qu’en se fermant toutes les voies qui pouvaient le conduire à la vérité ; en ne faisant plus de la religion une affaire sérieuse ; en ne l’examinant plus que pour la déshonorer par des blasphèmes et des plaisanteries sacrilèges ; il n’est devenu impie qu’en cherchant à s’endurcir contre les cris de sa conscience, et se livrant aux plus infâmes voluptés.
Si vous emmenez encore celui-ci, et qu’il lui arrive quelque accident, vous accablerez ma vieillesse d’une affliction qui la conduira au tombeau.
Nicole, était si étendu, qui était le centre de tant de choses ; que d’affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d’intérêts à démêler, que de guerres commencées, que d’intrigues, que de beaux coups d’échecs à faire et à conduire !
Pour bien écrire, il faut bien posséder son sujet, ne point s’en écarter, c’est ce que l’académicien appelle sévérité du style ; bien choisir ses expressions conduit à la noblesse du style ; et l’absence du brillant, de l’équivoque et de la plaisanterie, constitue la gravité, et même la majesté du style ; et si l’on écrit comme on pense, le style aura de la vérité : Pour bien écrire, il faut donc posséder pleinement son sujet ; il faut y réfléchir assez pour avoir clairement l’ordre de ses pensées, et en former une suite, une chaîne continue, dont chaque point représente une idée ; et, lorsqu’on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s’en écarter, sans l’appuyer trop inégalement, sans lui donner d’autre mouvement que celui qui sera déterminé par l’espace qu’elle doit parcourir.
Et par quel bizarre contraste somme-nous tout à la fois assez parfaits pour qu’une erreur soit punie de mort ; et assez-dépravés pour que ceux qui redoutent la vérité puissent conduire au supplice celui qui la dit ?
En remontant aux premiers principes, il les enchaînera tous les uns aux autres sans la moindre confusion, les exposera dans le plus grand jour, en tirera les conséquences qui en découlent, et conduira insensiblement le lecteur à une entière connaissance de toutes les règles de l’art.
Sans doute, il est vrai que Montaigne risque parfois de nous conduire à l’indifférence, qu’il étourdit la raison, qu’il l’humilie et la décourage.
Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire2 : Souvent la peur d’un mal nous conduit dans un pire.
Nicole, était si étendu, qui était le centre de tant de choses : que d’affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d’intérêts à démêler, que de guerres commencées, que d’intrigues, que de beaux coups d’échecs à faire et à conduire !
Les Ligueurs l’ayant fait prisonnier, le conduisirent dans la ville de Narbonneb qu’ils avaient en leur pouvoir : là on le menaça de la mort la plus rigoureuse, s’il ne livrait la place ; sa réponse fut qu’il était prêt à mourir.
Si je veux prouver à un jeune homme qu’il faut éviter le jeu, je lui dirai que la passion du jeu est irrésistible, qu’elle entraîne avec elle la ruine, le déshonneur, le crime même, et qu’elle peut conduire à l'échafaud : les moyens seront intrinsèques.
Vous croyez peut-être que je m’estime fort heureux d’être pourvu de l’emploi que j’exerce auprès de vous : désabusez-vous encore, Monsieur ; je ne m’en suis chargé que pour obéir au Roi et faire plaisir à Monseigneur, et nullement pour le pénible avantage d’être votre précepteur ; et afin que vous n’en doutiez pas, je vais vous conduire chez Sa Majesté, pour la supplier de vous en nommer un autre, dont je souhaite que les soins soient plus heureux que les miens.
Elle se met en mer au mois de février, malgré l’hiver et les tempêtes ; et sous prétexte de conduire en Hollande la princesse royale sa fille aînée2, qui avait été mariée à Guillaume, prince d’Orange3, elle va pour engager les Etats dans les intérêts du roi, lui gagner des officiers, lui amener des munitions.
Réduite à aller glaner pour vivre, Ruth se dévoue courageusement à ce genre nouveau de fatigue ; il s’agit de sa mère, tout est oublié : Le jour à peine luit, Qu’au champ du vieux Booz le hasard la conduit.
Tandis qu’au sein de ses roseaux, La Nymphe du Tage169 éplorée, Répand sur son urne azurée Des pleurs qui grossissent ses eaux, Les Dieux enfants de Cythérée170, À la lueur de leurs flambeaux, Conduisent l’Infante adorée.
Quand l’image masque l’objet et que l’on fait de l’ombre un corps ; quand l’expression plaît tellement qu’on ne tend plus à passer outre pour pénétrer jusqu’au sens ; quand la figure absorbe l’attention tout entière, on est arrêté en chemin, et la route est prise pour le gite, parce qu’un mauvais guide nous conduit. » 3.
Cette réflexion nous conduit à dire que pour réussir parfaitement dans l’action, il faut posséder les connaissances nécessaires pour diriger le goût, qui fait apprécier à leur valeur les beautés de la pensée et de la diction en littérature, et c’est à quoi tend l’étude des trois premiers chapitres de cet ouvrage. […] Quatre ans déjà passés, / j’y conduisis ton père ; Mais lui, / mon fils, / ne revint pas.
Où conduit-elle nécessairement ?
N’a-t-il pas dit : « Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Observateur profond, et peintre de caractères, il excelle dans l’art d’attirer l’attention par des remarques soudaines, des traits vifs et pénétrants, des métaphores passionnées, des hyperboles à outrance, des paradoxes simulés, des contrastes étudiés, des expressions originales, de petites phrases concises qui partent comme des flèches, des allégories ingénieuses, et des morceaux d’apparat où l’esprit étincelle dans les moindres détails Le berger et son troupeau 1 Quand vous voyez quelquefois un nombreux troupeau qui, répandu sur une colline vers le déclin d’un beau jour, paît tranquillement le thym et le serpolet, ou qui broute dans une prairie une herbe menue et tendre2 qui a échappé à la faux du moissonneur, le berger, soigneux et attentif, est debout auprès de ses brebis ; il ne les perd pas de vue, il les suit, il les conduit, il les change de pâturage ; si elles se dispersent, il les rassemble ; si un loup avide paraît, il lâche son chien qui le met en fuite ; il les nourrit, il les défend ; l’aurore le trouve déjà en pleine campagne, d’où il ne se retire qu’avec le soleil.
Athalie conduit ses questions avec une habileté très-sûre.
Qu’on s’imagine cette tête monstrueuse des peuples d’Italie, qui, par le suffrage de chaque homme, conduisait le reste du monde.
Dès que le jeune voyageur a percé les ténèbres, a débrouillé le chaos qui lui cachait ce monde nouveau qu’il vient habiter, tout le charme, tout l’étonne, tout le ravit ; une foule innombrable de vives sensations, de doux plaisirs, pénètrent dans son âme par les cinq parties que le ciel a placées artistement autour d’elle pour les y conduire.
Un auteur contemporain met dans la bouche d’une jeune orpheline cette touchante exhortation à un frère qui se conduit mal : C’est aujourd’hui le jour des morts. […] Ce petit commentaire me conduit à dire que la métaphore ne doit point être prodiguée, parce qu’on tombe alors dans l’affectation. […] « Il est bien facile d’observer, dit La Harpe, que cette division-là n’a pas d’objet bien distinct, et qu’elle ne conduit à aucun résultat essentiel.
Comme le but que se propose celui qui délibère est l’utile, et que le débat porte non pas sur la fin que l’on a en vue, mais sur les moyens qui conduisent à cette fin ; que ces moyens résident dans les actions, et que ce qui est utile est bon, il faut donc, d’une manière générale, prendre les éléments de ce débat dans leurs rapports avec le bien et l’utile. […] Ce sont encore les choses pour lesquelles on lutte sans rien craindre ; car c’est la disposition où nous sommes en faveur d’une bonne cause qui nous conduit à la gloire. […] Maintenant que l’on voit clairement en quoi consiste la crainte, ce qui la fait naître, quel est l’état d’esprit de ceux qui l’éprouvent, on verra non moins clairement, par suite, ce que c’est que l’assurance, sur quels objets elle porte, et comment se conduisent les gens qui en ont ; car l’assurance est le contraire de la crainte, et l’homme doué d’assurance le contraire de l’homme timoré. […] Voilà pourquoi Amasis ne pleura pas sur son fils que l’on conduisait à la mort, et pleura sur son ami qui demandait l’aumône. […] Ils se conduisent plutôt d’après leur caractère moral371 que d’après le calcul : or le calcul tient à l’intérêt, et la vertu à ce qui est beau.
Ce n’est point assez, pour se placer au rang des modèles, d’ouvrir une route nouvelle ; il faut voir où cette route peut conduire les imitateurs tentés de la suivre : il ne suffit pas de créer un nouveau genre, il faut examiner si ce genre nouveau est une richesse littéraire de plus : c’est peu enfin d’introduire dans le style, des formes qu’il ne connaissait pas, et dont Fénelon, Voltaire, Buffon et Rousseau n’ont pas eu besoin pour assurer à notre langue l’empire qu’elle exercera à jamais sur toutes les langues modernes ; sans quoi l’on appauvrit la langue, au lieu de l’enrichir.