« Lorsqu’en 1829, dit l’auteur de cet article, le libraire Ladvocat confia à M. […] Avis à qui voudra vérifier un des arcanes particuliers du l’aire harmonieux de l’auteur des Martyrs. » 80.
L’unité et la simplicité du plan ont pour but d’empêcher l’auteur de se perdre dans les détails de son œuvre. […] Ce ne sera pas assurément l’auteur du projet qui vous est présenté.
Il veut qu’on le consulte sur toutes les affaires d’esprit ; et je suis sûre que si l’auteur lui eût montré sa comédie avant que de la faire voir au public, il l’eût trouvée la plus belle du monde1. […] « Je sais bon gré à l’abbé d’Aubignac, disait le prince de Condé, d’avoir si bien suivi les règles d’Aristote ; mais je ne pardonne point aux règles d’Aristote d’avoir fait faire à l’abbé d’Aubignac une si méchante tragédie. » L’abbé était l’auteur de Zénobie.
Si tel auteur profite d’un talent incontestable pour faire l’éloge du vice et tâcher de décrier la vertu, je suis en droit de dire que cet homme ne sera jamais orateur.
2, méchant même par principes ; un esprit léger et frivole, qui n’a point de goût décidé ; qui n’éclaire les choses et ne les recherche jamais pour elles-mêmes, mais uniquement selon la considération qu’il y croit attachée, et fait tout par ostentation ; un homme souverainement confiant en lui et dédaigneux, qui méprise les affaires3 et ceux qui les traitent, le gouvernement et les ministres, les ouvrages et les auteurs ; qui se persuade que toutes ces choses ne méritent pas qu’il s’y applique, et n’estime rien de solide que le don de dire des riens ; qui prétend néan-moins à tout, et parle de tout sans pudeur ; en un mot, un fat sans vertus, sans talents, sans goût de la gloire, qui ne prend jamais dans les choses que ce qu’elles ont de plaisant, et met son principal mérite à tourner continuellement en ridicule tout ce qu’il connaît sur la terre de sérieux et de respectable.
David, qui en est l’auteur, y remplit à la fois deux personnages également faciles à distinguer. […] Les Juifs reprennent la parole, et insultent, par cette ironie amère, à l’auteur de leurs maux : Comment es-tu tombé de ton char radieux, Brillant fils du matin !
« Seulement, ajoute-t-il, nous ne sommes pas les maîtres, nous autres auteurs, de tailler les mots et de les polir pour les lier convenablement ensemble ; nous sommes forcés de les prendre tels qu’ils sont et de leur choisir une bonne place ; et l’un des moyens les plus efficaces pour rendre la phrase nombreuse, gracieuse, énergique, c’est de savoir intervertir à propos l’ordre des mots, nec aliud potest sermonem facere numerosum quam opportuna ordinis mutatio 121. » Naturellement les langues transpositives se prêtent beaucoup mieux à ces inversions que les langues analogues. […] Le type, sous ce rapport, est l’auteur d’un roman fameux, il y a quelque trente ans, le Solitaire ; dans ce livre, comme dans le Renégat, dans la Mort et l’Amour, etc., du même écrivain, on trouve des constructions fabuleuses et des inversions que le maître même de M.
Ce pséphisma ou décret portait le nom de celui qui l’avait proposé, et était toujours cité par le nom de son auteur, et la date du jour où il avait été rendu. […] Des quatre discours que Cicéron prononça dans cette circonstance, la plus importante et la plus glorieuse de sa vie, deux surtout sont d’autant plus admirables, que tout nous porte à croire qu’ils furent improvisés ; et quoique l’auteur les ait sans doute retouchés, lorsqu’il les publia dans la suite, le grand effet qu’ils produisirent alors est une preuve du mérite réel qu’ils avaient. […] Qui croirait que l’homme capable de produire des tirades aussi fortes de choses et d’éloquence ; que l’auteur d’Électre, d’Atrée et de Rhadamiste ait été traité de barbare par Voltaire ; et que cette même tragédie de Catilina ait été présentée par M. de La Harpe, dans le Cours de Littérature, comme la conception la plus inepte qui ait jamais déshonoré la scène et les lettres françaises : Crébillon n’est pas, sans doute, un modèle de style ; mais c’était un génie d’une trempe ferme et vigoureuse, et vraiment né pour la tragédie.
Un auteur très ingénieux a imaginé que la terreur est la source du sublime, et que les objets, pour avoir ce caractère, doivent produire une impression de douleur et de danger.
Voyez, sur les questions que soulève ce texte, les auteurs cités plus haut sur le chap.
Henri IV 1553-1610 [Notice] Élevé par son grand-père, Henri d’Albert, au milieu des pâtres du Béarn, habillé, nourri comme eux, Henri de Bourbon avait eu pour précepteur le savant belléniste La Gaucherie et Florent Chrestien, l’un des auteurs de la Ménippée.
Voilà d’abord tous ces chers confidents, De son mérite admirateurs ardents, Qui, par cantons répandus dans la ville, Pour l’élever dégraderont Virgile : Car il n’est point d’auteur si désolé5 Qui dans Paris n’ait un parti zélé ; Rien n’est moins rare.
Les moyens pratiques sont la lecture, l’étude des bons auteurs, et l’exercice de la composition ; les moyens théoriques sont l’étude des règles de l’art d’écrire et l’histoire critique de la littérature.
. — Après 1625, époque où parurent les Bergeries, l’auteur se reposa presque entièrement dans l’amour indolent de la campagne, « faisant de chacun de ses jours le commentaire vivant de ses belles stances ».
Même observation, sans nom d’auteur, dans le scholiaste de l’Iliade, XIX, 283.
Ainsi l’a escrit Corneille Tacite, auteur bon et grave des plus7, et certes croyable.
Silvestre de Sacy Né en 1804 [Notice] Né à Paris, le 17 octobre 1804, fils d’un orientaliste célèbre, membre de l’Académie française, auteur de deux volumes très-appréciés par un public choisi1, M. de Sacy est un lettré de la vieille roche.
Quant aux auteurs qui nous ont servi de guides, ils sont nombreux et d’un grand poids.
On se plaît aux phrases rudes que cet auteur jette de temps en temps contre les abus et les iniquités.
Ses favoris l’exhortent à punir Élaïm, auteur du livre. […] Ce fait a eu lieu dans les premiers siècles de la république romaine et est rapporté par Columelle, auteur qui a écrit sur l’agriculture. […] Auguste est donc le seul auteur du malheur qui est arrivé. […] Parce qu’il aurait été inexécutable ; 3° Parce que, s’il eût été commis, il aurait attiré sur son auteur un châtiment affreux, prompt, inévitable. […] Selon quelques auteurs, les Volsques le condamnèrent à mort.
. — Au genre de l’histoire appartiennent les Mémoires, où l’auteur raconte sa vie, se peint, lui-même et ses contemporains, avec mille détails qui souvent seraient au-dessous de la gravité historique. […] — Tous nos meilleurs auteurs vous diront que c’est l’empêchement de l’action de sa langue. […] « Vous ne sauriez me nier deux choses : l’une, qu’Alceste est dans cette pièce un homme droit, sincère, estimable, un véritable homme de bien ; l’autre, que l’auteur lui donne un personnage ridicule. […] « Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi ; car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme. » (Pascal, Pensées, éd. de M. […] Voici comme les définit Dumarsais, auteur d’un traité complet des figures appelées Tropes : « Qu’est-ce que les figures ?
Auteur, n. m. celui qui a fait une chose.
Il me faut l’auteur de l’univers pour raison de tout ce qui arrive.
Ce monde a un auteur parfaitement sage et bon.
Nous ne mentionnerons ici que ceux dont l’usage est le plus fréquent dans les auteurs classiques.
Gresset s’en est souvent servi avec avantage : Dans maint auteur de science profonde J’ai lu qu’on perd à trop courir le monde ; Très rarement en devient-on meilleur : Un sort errant ne conduit qu’à l’erreur. […] : Un auteur quelquefois trop plein de son objet, Jamais sans l’épuiser n’abandonne un sujet. […] D’après quelques auteurs, la rime remonterait aux vieux bardes ou poètes gaulois.
Sans vouloir refuser toute inspiration aux auteurs profanes, nous devons dire que, chez aucun d’eux, le sublime ne se trouve à un degré aussi éminent que chez les écrivains sacrés. […] Nous citerons, parmi les principaux auteurs des hymnes liturgiques, saint Hilaire, saint Ambroise, saint Grégoire, saint Bernard et saint Thomas d’Aquin. […] D’après certains auteurs, la mythologie sert à répandre de l’agrément dans ces sortes de poésies.
Nous en citerons, pour preuve, quelques fragments du discours prophétique, où, vingt ans avant la révolution, l’orateur-magistrat la dénonçait au roi, à la France, à l’Europe entière ; en exposait le but, le plan, les moyens, les auteurs, de manière à ne pas laisser l’ombre d’un doute sur l’existence de cette effrayante conspiration contre le bonheur et la moralité de tous les peuples.
Ce n’est pas que la justesse en soit inattaquable ; bien au contraire : on a dit avec raison que cet auteur calomniait souvent la nature humaine.
Depuis que js t’ai quitté, j’ai toujours fait le métier d’auteur, j’ai composé des romans, des comédies, toutes sortes d’ouvrages d’esprit.
Auteur de romans anglais, mort en 1823.
Nous faisons aussi une métonymie, quand nous prenons le nom d’un auteur pour ses ouvrages. […] Quand les auteurs anciens disent le Philosophe, ils entendent Aristote ; et quand les Latins disent l’Orateur, ils entendent Cicéron ; quand ils disent le Poète, ils veulent nommer Virgile. […] Dans cette autre période du même auteur, la gradation est descendante d’abord, puis ascendante. […] (Il exprime non le principe ni l’auteur, comme facere, mais une suite de soins et d’activité.) […] Il se prend généralement pour accusé dans les bons auteurs.
Tel est le caractère des écrits d’Addisson, de l’auteur du Télémaque, et surtout de Racine, inimitable dans ce genre comme dans presque tous les autres.
Que s’il est ainsi, qui ne voit que toute la nature conjurée ensemble n’est pas capable d’éteindre un si beau rayon ; et qu’ainsi notre âme, supérieure au monde et à toutes les vertus qui le composent, n’a rien à craindre que de son auteur » ?
Les chants nommés Cassideh, et Ghazèls, par divers auteurs.
Voilà ce qu’a dit l’auteur latin, et tout le monde sait par cœur l’imprécation sublime : Rome ! […] Commençons par en donner une idée dans l’auteur original.
Elles veulent écrire et devenir auteurs. […] Combien d’auteurs qui intérieurement se font les mêmes compliments !
Un écrivain du plus grand mérite, l’auteur du Génie du Christianisme, a rapproché plusieurs morceaux d’Homère et de la Bible, et cet endroit n’est pas le moins intéressant de son ouvrage.
Un d’entre eux admirant ces chefs-d’œuvre dont l’univers est rempli, se forma une idée, quoique bien imparfaite, de leur auteur, dont il entreprit de publier la gloire.
L’une et l’autre sont absolument nécessaires à tout homme qui veut avoir une foi éclairée et rendre à Dieu ce culte spirituel, cet hommage de l’être raisonnable à son auteur, qui est le premier et le principal devoir des créatures intelligentes ; mais l’une et l’autre sont encore plus essentielles à ceux qui sont destinés à vivre au milieu de la corruption du siècle présent, et qui désirent sincèrement d’y conserver leur innocence, en résistant au torrent du libertinage qui s’y répand avec plus de licence que jamais, et qui serait bien capable de faire trembler un père qui vous aime tendrement, si je ne croyais, mon cher fils, que vous le craignez vous-même.
. — Cela est vrai, monsieur, reprit le bon vieillard, mais il n’était pas à moi. » Études de la nature (notes de l’auteur).
François, prince de Marsillac, puis duc de La Rochefoucauld, l’auteur des Maximes.
Car, il est bon de le faire remarquer ici aux jeunes gens ; la presque totalité de ces gens qui parlent et prononcent avec un ton si décisif, qu’il ne permet pas même une modeste objection, ne prononcent et ne parlent jamais que d’après un thème fait d’avance, ou d’après un auteur adoptif qui règle leurs opinions comme il dirige leurs sentiments, et le tout aux dépens de la raison (dans leur sens) ; donc ils ne peuvent avoir tort : la conséquence est juste, et il n’y a rien à répondre à cela, parce qu’il n’y a rien à gagner sur de tels esprits.
A cette époque, l’auteur de cette lettre n’était encore que la gouvernante des enfants du roi et de Mme de Montespan.
Saint-René Taillandier, qui venait de citer cette page, ajoutait : « Quel est l’auteur de ces beaux vers ?
L'importance de cette matière nous oblige de lui donner plus de développement, et de mettre sous les yeux, en suivant un ordre logique, les expressions les mieux choisies, les tournures les plus élégantes qui ont été employées par les bons auteurs. […] Les bons auteurs ont donné quelquefois pour complément à certains verbes intransitifs le substantif formé de la même racine que le verbe, ou quelque autre de signification analogue, par ex. : Jucundam vivere vitam, mener une vie agréable. […] 3° Dans le sens de in, dans, avec les noms d’auteurs. […] Si l’auteur avait dit : quòd corrumpebat juventutem, il aurait affirmé lui-même le fait comme certain.)
Voici la traduction en vers de ce morceau par Boileau, frère de l’auteur du Lutrin. […] Passons aux exemples que nous fournissent les Auteurs profanes.
Le sujet y est sans doute pour quelque chose ; et c’est par la même raison que les éloges d’Hélène et de Busiris, du même auteur, ne sont que de misérables jeux d’esprit où il n’y a rien, absolument rien à recueillir, que cette grande leçon, que toute la pompe du style le plus harmonieux, les périodes les plus heureusement enchaînées, les chutes les plus laborieusement étudiées, le choix même des expressions et des tournures, ne rachèteront jamais, auprès du lecteur judicieux, la sécheresse du sujet et la stérilité des idées.
Et grâces soient rendues à l’auteur de la nature qui l’a permis ainsi ; car on conçoit que, s’il en était autrement, la vie de l’écrivain et de l’orateur serait la plus intolérable existence qu’on pût imaginer.
. — Au sujet de cet auteur, on peut consulter avec fruit une notice de Dussault et l’Essai de M.
Tout reconnut ses lois : et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle.
Dans la chanson du Tailleur et de la Fée, l’auteur a déjà eu l’occasion de dire qu’à l’âge de douze ans il fut frappé du tonnerre.
Il faut pour cela remonter à sa première origine, le suivre par degrés dans ses développements successifs, et remarquer avec soin, tant dans les dictionnaires, que dans les bons auteurs, les variétés de sens que l’usage et la progression des idées lui ont fait subir.
Parmi les discours d’apparat étrangers aux réceptions, on peut signaler l’Éloge funèbre de Louis XIV, prononcé par Lamotte dans le sein de l’Académie, le 19 décembre 1715, une des productions distinguées de la prose française ; le Discours de remercîment adressé par Fontenelle, en 1741, à l’Académie française, qui, cinquante ans après son entrée dans ce corps, l’avait revêtu, sans consulter le sort, des fonctions de directeur ; le Discours prononcé par d’Alembert à l’Académie des sciences, en présence du roi de Danemarck, le 5 décembre 1768 ; c’est un modèle de convenance et de dignité ; les Réflexions sur la marche actuelle des sciences et sur leurs rapports avec la société, lues par Cuvier dans la première séance annuelle des quatre Académies, le 24 avril 1816 ; le discours du même Cuvier, Sur les prix de vertu, prononcé en 1829 à l’Académie française, et qui se distingue par l’exposition élégante de quelques vues originales sur les bases de la morale ; enfin, plusieurs discours prononcés de nos jours, et dont les auteurs, encore vivants, ne doivent pas être désignés ici. […] Parmi ces recueils de lieux communs, il y a cependant des ouvrages qui méritent d’être distingués ; par exemple, le discours de Fontenelle, Sur la patience, couronné par l’Académie en 1687 ; et un autre discours plus remarquable du même auteur, sur le Danger qu’il y a dans certaines voies qui paraissent sûres, couronné en 1695. Fontenelle était alors membre de l’Académie, et, par conséquent, exclu du concours et même du jugement des pièces dont il pouvait connaître les auteurs.
Que l’éloquence ait pour but de persuader, tout le monde est d’accord sur ce point ; mais sur les moyens à employer pour y parvenir, il y a autant d’avis différents que d’auteurs qui ont traité cette matière. […] L’auteur est un magicien qui, d’un coup de baguette, à votre insu, vous a transporté, pour quelques heures, loin du monde connu que vous habitez dans un monde idéal que sa fantaisie a créé. […] On acquiert cette justesse et cette propriété par l’étude de la langue et par la lecture des bons auteurs.
Villemain : « Rien dans notre langue ne surpasse l’élévation et la gravité philosophique, ni les divisions, les détails et le style de cette histoire conjecturale. » On sait que les Epoques de la nature (elles eurent d’abord leur place dans les Suppléments de l’Histoire naturelle, mais les éditeurs récents les ont justement placées en tête de l’ouvrage), écrites par Buffon à soixante-dix ans, ont été onze fois recopiées ; aussi l’auteur avait-il coutume de dire dans sa vieillesse la plus avancée « qu’il apprenait tous les jours à écrire ».
Tout discours pourrait donc devenir une lettre s’il était écrit ; toute lettre deviendrait un discours si l’auteur, au lieu de l’écrire, pouvait la réciter.
J’ai vu mourir un autre bel esprit qui avait fait les plus rares ouvrages que l’on puisse imaginer, et qui n’avait pas voulu les faire imprimer, ne voulant pas être sur le pied d’auteur ; il brûla tout, et il n’en est resté que quelques fragments dans ma mémoire.
Il avait la recherche du rare et de l’exquis, mais surtout dans l’idée ; son effort d’artiste vers la perfection consistait moins dans le travail du style, toujours soigné pourtant, que dans la spiritualisation de plus en plus exquise de la pensée, et aussi dans l’art savant de la composition où aucun de ses rivaux ne l’a égalé. » Louis Ratisbonne, Auteurs et Livres.
Il n’est guère sympathique aux Ménalques ; voulez-vous voir son idéal secret, lisez cette page : « Quand je trouve dans un ouvrage une grande imagination avec une grande sagesse, un jugement net et profond, des passions très-hautes mais vraies, nul effort pour paraître grand, une extrême sincérité, beaucoup d’éloquence, et point d’art que celui qui vient du génie, alors je respecte l’auteur, je l’estime autant que les sages ou que les héros qu’il a peints.
Sa langue est devenue la langue de l’Europe ; tout y a contribué : les grands auteurs du siècle de Louis XIV ; ceux qui les ont suivis ; les pasteurs calvinistes réfugiés, qui ont porté l’éloquence, la méthode, dans les pays étrangers ; un Bayle surtout, qui, écrivant en Hollande, s’est fait lire de toutes les nations ; un Rapin de Thoyras, qui a donné en français la seule bonne histoire d’Angleterre ; un Saint-Évremond, dont toute la cour de Londres recherchait le commerce ; la duchesse de Mazarin, à qui l’on ambitionnait de plaire ; Madame d’Olbreuse, devenue duchesse de Zell, qui porta en Allemagne toutes les grâces de sa patrie.
En effet, les émotions qui viennent du corps sont bornées et monotones : on connaît bien vite toutes les contorsions tragiques des passions exagérées ; on s’aperçoit promptement que ces cris de souffrance et d’agonie qui, la première fois, ont frappé l’oreille d’un coup inattendu et terrible, rendent toujours le même son ; et, au bout de quelque temps, l’auteur et le spectateur viennent échouer contre l’impossibilité de faire sentir autre chose que ce qu’ils ont fait et senti hier.
Ne pouvant développer ici plus au long cette intéressante question, nous indiquerons les principaux auteurs qui l’ont traitée.
Ouvrez les bons auteurs, vous verrez que jamais une phrase ne ressemble à la phrase qui précèdé ; que jamais, ou presque jamais, elles ne sont disposées de la même manière. […] Il est évident que l’on désire connaître le nom de l’auteur, ou de celui qui le possède, plutôt que le nom du livre, qui nous est déjà connu. […] Si l’auteur eût donné une autre disposition à cette phrase, et qu’il eût dit : Ergò homines diffluentes deliciis non audiendi erunt, si quandò de amicitià disputabunt, quam cognitam nec usu, nec ratione habent ; toute l’harmonie, tout l’intérêt, toute la beauté auraient disparu.
Les véritables auteurs de l’art sont donc les orateurs ; mais nous devons pourtant quelque reconnaissance à ceux qui ont aplani les difficultés ; car toutes les vérités que, grâce à leur génie, les orateurs ont découvertes une à une, les rhéteurs nous ont épargné la peine de les chercher et les ont rassemblées sous nos yeux. » Tous ceux qui écrivent reconnaissent d’ailleurs qu’il est dans leur art, comme dans tous les autres, certains procédés de composition, certains secrets de métier, une sorte de mécanisme littéraire, que l’on ne devine point, que l’on n’apprend qu’à l’user, après bien des essais et des tâtonnements.
Le père de l’auteur était Emmanuel de Gondy, général des galères de France.
Géricault, peintre, auteur du Naufrage de la Méduse, mort en 1824.