Sainte-Beuve, on peut aussi consulter le Tableau de la littérature au dix-huitième siècle, par M.
Le célèbre peintre Zeuxis d’Héraclée ayant été invité par les Crotoniates à représenter dans un tableau une beauté parfaite, pensa bien qu’il ne pourrait pas en trouver un modèle existant dans la nature.
Tableau de mœurs ou la caricature se mêle au portrait, et l’invective à la raison, elle reflète ce qu’il y eut d’horrible et de risible dans cette explosion de folie qui précéda le règne d’Henri IV, « Le seul roi dont le peuple ait gardé la mémoire. » Dans certaines parties impérissables, c’est un modèle d’ironie, de dialectique véhémente et de virils accents mis au service d’une cause, alors nationale, dans une ville ruinée, affamée, fiévreuse et à demi repentante, qui attendait l’avénement de la poule au pot.
Homère et Virgile excellent dans ce grand art de peindre : leurs poèmes offrent une suite de tableaux de la dernière force et de la plus grande vérité. […] Et ce charmant tableau du même Auteur, dans son poème des Quatre Saisons : Bacchusd de pampres couronné, Ouvre la scène des vendanges ; Il brille, il marche environné D’Amourse qui chantent ses louanges.
Que signifient ces statues, ces tableaux, ces édifices ? […] Romains, hâtez-vous de renverser ces amphithéâtres ; brisez ces marbres ; brûlez ces tableaux ; chassez ces esclaves qui vous subjuguent, et dont les funestes arts vous corrompent.
Plutôt artiste que savant, il ne fut ni botaniste, ni anatomiste : il prit l’homme pour centre de ses tableaux, et n’étudia l’univers que par rapport à ce roi de la création, et selon le degré d’utilité ou de plaisir qu’il en peut tirer. […] Buffon a l’imagination du poëte : il peint des tableaux qu’il n’a pas vus.
Celui-là a fait également, dans un sermon sur la médisance, le tableau des désordres que cause « ce mal inquiet qui trouble la société, qui désunit les amitiés les plus étroites, qui est la source des haines et des vengeances, cette ennemie de la paix, de la douceur et de la politesse ».
Il a excellé particulièrement dans le portrait et dans les tableaux d’histoire.
Il y en a une autre qu’on peut nommer morale, qui est bien importante et malheureusement négligée ou méprisée par un grand nombre de romanciers. « Le divertissement du lecteur, dit Huet, évêque d’Avranches, dans son savant Traité de l’origine des romans, n’est qu’une fin subordonnée à la principale, qui est l’instruction de l’esprit et la correction des mœurs. » Le but que l’écrivain doit se proposer est donc d’instruire sous le voile de la fiction, de polir l’esprit et de former le cœur en présentant un tableau de la vie humaine.
Ce tableau est grandiose, mais peu touchant.
Tous ces objet n’étaient point revêtus de ces riches teintes de pourpre, de jaune doré, de nacarat1, d’émeraudes, si communes le soir dans les couchants de ces parages ; ce paysage n’était point un tableau colorié : c’était une simple estampe, où se réunissaient tous les accords de la lumière et des ombres.
Le langage ainsi analysé devient la peinture vivante de nos idées ; notre esprit se plaît à en saisir les rapports, notre imagination les voit comme sur un tableau, et notre mémoire vient facilement à bout de s’en souvenir.
Cette dernière condition était la plus nécessaire de toutes ; un simple tableau de la société athénienne vous fera comprendre qu’elle était aussi la plus difficile à remplir. […] Leurs descendants aimaient mieux le bien-être que la patrie et le repos que la liberté… Mais pourquoi m’étendre sur le tableau de la décadence de cette grande cité, quand Démosthène va vous le tracer lui-même avec d’incomparables couleurs ? […] — Il leur fait le tableau le plus sombre de leur situation.
Villemain, Tableau de la littérature au dix-huitième siècle, 22e leçon ; M.
Ce sont des tableaux de mœurs françaises.
Par exemple, Boileau, dans le dernier chant de son Art poétique, interrompt la série de préceptes qui constitue l’art qu’il enseigne, pour introduire le tableau des bienfaits de la poésie, qu’il raconte en ces termes : Avant que la raison, s’expliquant par la voix, Eût instruit les humains, eût enseigné des lois, Tous les hommes suivaient la grossière nature ; Dispersés dans les bois, couraient à la pâture ; La force tenait lieu de droit et d’équité ; Le meurtre s’exerçait avec impunité. […] Le Roland amoureux de Boïardo fournit à L’Arioste, né à Reggio, en 1474, l’idée de son Roland furieux, poème où toutes les règles sont foulées aux pieds, mais admirable dans ses détails et dans son style, et plein de tableaux tour à tour sublimes et riants.
L’expression est encore plus riche lorsqu’elle fait tableau ou image : ……………………… Jéhovah s’élance Du sein de son éternité. […] Chaque ouvrage, comme chaque tableau, doit avoir un ton général ; mais les nuances intermédiaires peuvent être fort diversifiées.
« Il faut voir dans Montluc le tableau de la bataille de Ver pour prendre une juste idée du soldat et de l’écrivain, de ce courage que rien n’ébranle, de ce style qui ne bronche jamais. » (Géruzez, Hist. de la litt.
Il faut éviter, dans le choix des métaphores, des tableaux communs et vulgaires. […] C’est de chercher à en former un tableau, et de considérer comment les diverses parties s’accommoderaient, et quelle espèce de figure le tout offrirait lorsque le pinceau l’aurait retracé. […] C’est moins une figure que l’emploi ingénieux de plusieurs figures groupées pour former un tableau. […] Quel tableau plus sûr d’émouvoir que celui d’un homme frappé tout à coup par le malheur, arraché aux objets de ses plus chères affections, privé de tout ou sur le point de tout perdre, tombé dans l’abîme ou sur le point d’y tomber ? […] Développer le cœur, et le montrer à celui qui le porte sous un jour où il ne l’avait point encore vu, c’est présenter un tableau d’un effet prodigieux.
L’éloquence est une peinture de la pensée ; et ainsi ceux qui, après avoir peint, ajoutent encore, font un tableau au lieu d’un portrait. […] Voyez ceci, c’est pour votre chapelle ; Sur ma parole achetez ce tableau ; C’est Dieu le Père en sa gloire éternelle, Peint galamment dans le goût de Watteau. […] Ils auraient exterminé Le Brun pour avoir fait le tableau de la famille de Darius. […] On s’accoutume à voir des tableaux, avec les yeux de Le Brun, du Poussin, de Le Sueur. […] Pourquoi une statue informe, un mauvais tableau où les figures sont estropiées, n’ont-ils jamais passé pour des chefs-d’œuvre ?
Voyez particulièrement la 58e leçon du Tableau de la littérature au XVIIIe siècle, et la Revue des Deux-Mondes, 15 janvier 1838, 1er février 1839, 1er juin 1844.
Tableau de la littérature française au seizième siècle.
Lorsque, joignant la réflexion, la combinaison à la mémoire, elle compose avec les traits et les circonstances que lui fournit cette dernière faculté des tableaux dont l’ensemble n’a point de modèle dans la nature, elle devient créatrice ; et c’est alors qu’elle appartient au génie.
L’orateur s’y propose, 1º de dissiper les fausses alarmes que les partisans secrets de Catilina s’efforçaient de répandre, en exagérant ses ressources et le danger où se trouvait la république ; 2º il oppose à ces insinuations, aussi lâches que perfides, le tableau fidèle des forces des deux partis, et le contraste de la puissance romaine, et d’une armée de brigands ; 3º enfin il ranime le courage du peuple romain, par de nouvelles protestations de son dévouement à la chose publique, et par sa confiance surtout dans la protection déclarée des dieux. […] » C’est à vous que je m’adresse ici, vous qui avez toujours moins chéri l’état, que vos palais, vos maisons de campagne et vos tableaux : voulez-vous conserver ces objets de votre attachement ; voulez-vous ménager la sûreté de vos plaisirs ?
De ce principe, comme du centre, se répand la lumière sur toutes les parties de cet ouvrage, de même qu’un peintre place dans son tableau le jour, en sorte que d’un seul endroit il distribue à chaque objet son degré de lumière. […] Dans ce tableau de la vie de cour, on reconnaît l’auteur du Telèmaque.
L’oraison funèbre demande plus d’élévation, plus d’éclat que le sermon ; l’art oratoire peut y déployer toutes ses ressources, la majesté dans le ton, la vigueur-, la richesse dans les narrations et les tableaux, la force, la dignité dans le style29.
On citerait difficilement dans notre littérature un tableau plus finement touché et d’un meilleur comique.
Villemain, Tableau de la littérature au xviiie siècle (13e leçon).
., liv Ier, ch. 9), il faut voir le Tableau de la littérature ou dix-septième siècle par M.
Lorsque l’Ame est tranquille, toutes les parties du visage1sont dans un état de repos ; leur proportion, leur union, leur ensemble, marquent encore assez la douce harmonie des pensées, et répondent au calme de l’intérieur ; mais lorsque l’âme est agitée, la face humaine devient un tableau vivant où les passions sont rendues avec autant de délicatesse que d’énergie, où chaque mouvement de l’âme est exprimé par un trait, chaque action par un caractère, dont l’impression vive et prompte devance la volonté, nous décèle, et rend au dehors par des signes pathétiques2 les images de nos secrètes agitations.
Ce vers est tout un tableau.
Thiers est un vulgarisateur éminent1 qui, dans ses vastes et dramatiques tableaux, sait à la fois embrasser un plan général, et descendre aux moindres détails, avec une précision toujours instructive même pour les lecteurs les plus compétents.
La peinture, quoique peu avancée à cette époque, représentait peut-être quelques-uns des traits et des vêtements de l’assassin ou de la victime ; et ce tableau devenait un acte d’accusation dressé contre le meurtrier. […] Pourquoi regarde-t-on avec une sorte de dégoût certains tableaux de bataille, remarquables d’ailleurs par l’expression des détails et par la vérité du coloris ? […] Tous ces tableaux se succèdent sans confusion ; il y a entre eux une gradation marquée, et toute cette grande composition n’exprime qu’une seule idée, celle que le poëte a voulu chanter, la colère d’Achille. […] Boileau s’est moqué avec raison de ces inscriptions pleines d’emphase qu’on avait placées, dans la grande galerie de Versailles, au bas des tableaux de Lebrun. « Il suffit, dit-il, d’énoncer simplement les choses pour les faire admirer. […] Le tableau est achevé ; et comme toutes les couleurs en sont graduées !
Elle peut être dans un tableau, dans le geste, dans le regard, dans l’attitude extérieure de l’homme, et jusque dans son silence. […] C’est une sorte d’antithèse où l’on force l’esprit de l’auditeur à trouver lui-même une vérité, en lui présentant d’abord l’ombre du tableau qu’on prépare. […] Il faut des ombres à un tableau ; c’est la loi de tous les arts, c’est la loi de la nature. […] L’éloge est une couronne ; ornez-la de fleurs et même de diamants, si vous le pouvez ; mais que tout ne soit pas également riche et fleuri : il faut des ombres pour faire mieux paraître les couleurs du tableau. […] Le premier ministre des finances ne vous a-t-il pas offert le tableau le plus effrayant de notre situation actuelle ?
À ces portraits si fièrement dessinés, et si frappants d’une hideuse vérité, succède un tableau non moins énergique, celui des troubles excités dans Rome par Clodius et sa faction, pour empêcher que le décret qui rappelait Cicéron ne passât à l’assemblée du peuple.
. — De ces distinctions très-justes entre Homère et Virgile, ou plus généralement, entre les différents âges de l’épopée, on peut rapprocher une leçon (la 11e) du Tableau de la littérature au moyen âge, par M.
« Ce sont là, dit Chamfort, des traits qui valent un tableau tout entier. » 4.
Une vie romanesque et aventureuse, en lui faisant voir bien des pays1, éprouver bien des conditions diverses, l’avait initié à cette science du cœur humain sans laquelle on ne saurait offrir un tableau véritable de la société.
Ses descriptions ont de la couleur, de l’éclat et un charme pénétrant ; peintre ému, il mêle à ses tableaux un accent domestique et bourgeois qui est une importante nouveauté dans notre littérature.
Mais je serai bien aise de faire voir en ce discours quels sont les chemins que j’ai suivis, et d’y représenter ma vie comme en un tableau, afin que chacun en puisse juger, et qu’apprenant du bruit commun les opinions qu’on en aura, ce soit un nouveau moyen de m’instruire que j’ajouterai à ceux dont j’ai coutume de me servir.
J’aurai présenté de beaux tableaux, j’aurai consolé, fortifié et rassuré l’homme dans le passage rapide de la vie.
Le ministre des finances ne vous a-t-il pas offert le tableau le plus effrayant de notre situation actuelle ?
Toi donc, si tu veux, ô poète, Vivant miroir de l’univers, Qu’animant ton œuvre imparfaite, Le vrai soleil brille en tes vers ; Si tu veux qu’à travers ses voiles, Un meilleur monde, en souriant, Reflète en ton sein les étoiles Et les roses de l’Orient ; Que l’homme à ta voix se console, Et, comme au bord de ce lac bleu, Qu’il se penche sur ta parole Pour voir passer l’esprit de Dieu ; Qu’enfin l’adorable nature Respire et vive en tes tableaux...
Tout est achevé dans ce tableau ; et à quoi doit-il principalement son éclat ? […] Où se présentait-elle plus naturellement encore, que dans le tableau moral de l’homme, qui n’est, comme l’on sait, qu’un composé bizarre de tous les extrêmes réunis ?
Démosthène répond à cette inculpation par un tableau énergique de la conduite odieuse de Philippe, et de la nécessité urgente de s’opposer à ses desseins et de contrarier son plan d’invasion.
On lui présente la description d’un incendie, par exemple, et il calque sur ce tableau celui d’une inondation ; d’un lever de soleil il fait un coucher de soleil ; ou encore d’après un portrait de la colère, prenant le contre-pied de chaque idée, de chaque période, il trace celui de la douceur.
« En effet, dit Cicéron, le discours se composant de la pensée et de l’expression, l’expression n’existe pas, si vous retranchez la pensée ; la pensée ne se manifeste pas, si vous supprimez l’expression. » Ce qui revient à l’idée de Buffon : « Bien écrire est tout à la fois bien penser, bien sentir et bien rendre ; c’est avoir à la fois de l’esprit, de l’âme et du goût63. » Mais par là même qu’on met à part le bien rendre, on conçoit qu’on puisse, en rhétorique, abstraire l’expression d’un écrit, pour la considérer indépendamment de toute autre propriété, comme, en géométrie, on abstrait l’étendue de la matière, en peinture, le coloris du tableau.
8° II veille à ce qu’il n’y ait rien de disparate dans tous ses arrangements à ce que tout concoure à la beauté, à la perfection de son palais — C’est l’harmonie de la disposition, 9° Enfin, il pose ses ornements, taille avec élégance ses colonnes, sculpte ses statues et ses vases, il couvre les murs intérieurs de riches tentures, de peintures agréables ; l’œil s’y repose satisfait sur des tableaux magnifiques et sur des couleurs séduisantes. — C’est le style, ce sont les figures, c’est, en un mot l’élocution dont nous allons parler avec étendue, parce que c’est, à proprement parler, toute la rhétorique de la jeunesse.
. — 2° La véritable gloire du prince de Condé, sa piété dans ses dernières années ; — 3° Le tableau de ses derniers moments ; ses adieux au roi et à sa famille On ne divise pas toujours les discours d’une manière uniforme ; ils peuvent très bien n’avoir que deux ou trois parties que l’on appelle quelquefois Points.
Ses œuvres, où circule le feu de sa parole, sont un vaste tableau dans lequel la pensée humaine, se contemplant elle-même, étudie sa propre histoire depuis ses obscurs commencements jusqu’à ses plus magnifiques triomphes.
Vieillards, vous aimerez à retrouver dans les livres de morale le tableau du monde où vous aurez joué votre rôle et le souvenir affaibli des agitations de votre cœur.
Voyez ce tableau du pécheur mourant : « Alors le pécheur mourant ne trouvant plus dans le souvenir du passé que des regrets qui l’accablent ; dans tout ce qui se passe à ses yeux, que des images qui l’affligent ; dans la pensée de l’avenir, que des horreurs qui l’épouvantent : ne sachant plus à quoi avoir recours, ni aux créatures qui lui échappent, ni au monde qui s’évanouit, ni aux hommes qui ne sauraient le délivrer de la mort, ni au Dieu juste qu’il regarde comme un ennemi déclaré, dont il ne doit plus attendre d’indulgence, il se roule dans ses propres horreurs ; il se tourmente, il s’agite pour fuir la mort qui le saisit, ou du moins pour se fuir lui-même.
Frappés du coloris de ces tableaux de mœurs, du piquant de ces détails qui présentaient la vie des hommes au naturel, ils voulurent les reproduire, mais au lieu de rattacher, comme l’avait fait Bourdaloue, leurs portraits à des principes, ils firent de l’accessoire le principal, et d’une petite partie, le tout.
Ainsi : Métonymies de la cause pour l’effet ou l’instrument : Bacchus, Cérès, pour vin et blé ; André Chénier a osé dire : Allez sonder les flancs du plus lointain Nérée… Une Cybèle neuve et cent mondes divers, Aux yeux de nos Jasons sortis du sein des mers ; Homère, pour la collection des œuvres de ce poëte ; Athalie, pour la tragédie dont cette reine est l’héroïne ; un Rubens, pour un tableau de Rubens ; Je l’ai vu cette nuit ce malheureux Sévère, La vengeance à la main… pour l’épée, instrument de vengeance.
Assez ordinairement l’Orateur ne persuade, qu’en peignant avec force et avec vérité : bien souvent aussi le Poète, en présentant des tableaux énergiques et vrais, parvient jusqu’à émouvoir et à persuader.
On appelle ainsi un tableau peint d’une seule couleur.
Une nouvelle littérature commence, qui déjà remplace à peu près et bientôt remplacera entièrement l’âge classique, littérature appropriée à notre temps et à nos mœurs, expression de la démocratie, mobile comme elle, violente dans ses tableaux, hardie ou négligée dans les mots, plus soucieuse du succès actuel que de la renommée à venir, et se résignant de bonne grâce à vivre moins longtemps pourvu qu’elle vive davantage dans l’heure qui passe ; féconde et inépuisable dans ses œuvres, capable de fournir à la consommation de tout un peuple, renouvelant sans cesse ses formes et essayant de toutes, voyant naître et mourir en un jour ses réputations les plus brillantes ; mais aussi riche, plus riche peut-être en talents divers que tous les siècles qui l’ont précédée !
Lucrèce par exemple aimerait à discuter l’origine du monde et le débrouillement du chaos avec Milton ; mais, en raisonnant tous deux dans leur sens, ils ne seraient d’accord que sur les tableaux divins de la poésie et de la nature.
L’inscription, qui n’est autre chose que l’épigramme des Grecs, consiste en quelques vers gravés sur un édifice, un monument, un temple, un arc de triomphe, une colonne, une fontaine, au bas d’une statue, d’un buste, d’un tableau, d’un portrait, etc. ; soit pour transmettre à la postérité la mémoire de quelque événement, soit pour faire connaître aux passants un fait, une personne ou une chose.
Les récits ne doivent venir que quand ils sont essentiels, ou qu’ils offrent un vif intérêt avec des tableaux touchants et pathétiques ; tout doit d’ailleurs y être animé de la chaleur du sentiment94. […] La France compte un troisième lyrique : c’est Lebrun (Écouchard), de qui Chénier a dit, dans son Tableau de la littérature française : « Il devra surtout à ses odes cette immortalité qu’il s’est promise ; et, dût cette justice rendue à sa mémoire étonner quelques préventions contemporaines, il sera dans la postérité l’un des trois grands lyriques français. » On peut sans doute trouver que Chénier ne marque pas assez la distance qu’il y a entre Lebrun et ses deux devanciers ; mais, en le mettant à sa juste place, il lui reste encore assez de beautés pour mériter sa renommée.
Car la première idée que porte à l’esprit la construction grammaticale de la phrase, c’est que le crime ne fait pas l’échafaud, comme on dit : le peintre fait le tableau et non pas la statue, tandis que l’auteur a voulu dire que l’échafaud ne fait pas la honte.
Quelle est la condition essentielle d’un beau tableau ?
La satire en sert qu’à rendre un fat illustre : C’est une ombre au tableau qui lui donne du lustre.