Puis j’entre, et c’est d’abord un silence profond, Une nuit calme et noire ; aux poutres du plafond Un rayon de soleil, seul, darde sa lumière, Et tout autour de lui fait danser la poussière5.
Il renferme les semences de tous les déréglements, depuis les plus légers jusqu’aux plus détestables. » Massillon exprime la même idée avec plus d’éclat : « Nous qui ne sommes qu’un atome imperceptible au milieu de ce vaste univers, nous voudrions en faire mouvoir la machine au gré de nos seul désirs ; que tous les événements s’accommodassent à nos vues ; que le soleil ne se levât et ne se couchât que pour nous seuls.
La voûte céleste, parsemée d’étoiles avec une magnifique profusion, frappe l’imagination d’une grandeur en quelque sorte plus imposante que lorsqu’elle est resplendissante des feux du soleil ; l’effet que produit sur nous le son longuement prolongé d’une grosse cloche, ou la sonnerie d’une horloge, augmente du double, si c’est au milieu du calme de la nuit qu’il se fait entendre. […] Indépendamment de ces associations d’idées, nous devons encore observer, à l’égard des couleurs, que les plus belles sont en général les plus tendres, et non celles qui jettent un éclat très vif : telles sont les couleurs dont la nature a paré ses productions, et que l’art s’efforce en vain d’imiter, comme le plumage de quelques espèces d’oiseaux, la corolle des fleurs, et cette magnifique variété de nuances que le ciel nous offre au lever et au coucher du soleil. […] À l’appui de ces principes, il fournit les exemples suivants : le soleil, dans notre langue, est toujours mis au masculin, et la lune au féminin, parce qu’elle reçoit et reproduit les rayons du soleil ; la terre est toujours au féminin ; une frégate, une contrée, une ville, sont aussi employées au féminin, parce qu’elles reçoivent ou contiennent, soit des hommes, soit des habitants. […] Ainsi lorsque je dis : « le soleil brille, » briller est l’attribut du soleil, le temps présent est désigné, et il y a en outre affirmation que la propriété de briller appartient en ce moment au soleil. […] Qui doit se rapporter au mot spectacle comme à son antécédent ; mais il en est placé si loin, qu’à moins de donner au sens la glus grande attention, on est conduit naturellement, et d’après les règles de la syntaxe, à l’attribuer à lever ou coucher du soleil, ou même à soleil, ce qui jette quelque obscurité sur toute la phrase.
Ces armes étaient polies comme une glace et brillantes comme les rayons- du soleil.
Le soleil n’agit pas de toute sa force, comme il fit dès le mois d’avril de l’année passée, quand il brûla les herbes naissantes.
À la mémoire d’un ami …………… L’Orne, comme autrefois, nous reverrait encore, Ravis de ces pensers1 que le vulgaire ignore, Égarer à l’écart nos pas et nos discours ; Et couchés sur les fleurs, comme étoiles semées, Rendre en si doux ébats les heures consumées, Que les soleils nous seraient courts.
Ne crains plus tant ces jours de courses vaincs Où notre destin fut pareil : Ces jours mêlés de plaisirs et de peines, Mêlés de pluie et de soleil.
Si par exemple le génie ou l’éloquence d’un orateur débrouillent dans mon entendement le chaos de m’es pensées et en dissipent l’obscurité, je me rappelle que le soleil produit le même effet sur la nature, et je dis de cet orateur que c’est un génie lumineux. […] Le soleil de justice n’a point de coucher ; l’incrédule a beau creuser dans ses souvenirs, il ne trouvera jamais un seul jour où il ait été éclipsé. […] Il faut, dit Quintilien, que l’expression soit tellement claire que l’idée frappe les esprits comme le soleil frappe les yeux. […] Je ne suis qu’au printemps, je veux voir la moisson, Et, comme le soleil, de saison en saison, Je veux achever mon année. […] — À peine le soleil fait ouvrir les boutiques !
La maison est dans un des angles du jardin ; de grands arbres grêles, qui sont, je crois, des acacias, s’élèvent à la hauteur du toit, et parent les rayons du soleil sans nuire à la vue ; tellement qu’on voit de là tout Rome au bas du Pincio, et les collines opposées de Saint-Pierre in Montorio et du Vatican.
Le paysan, noir, livide et tout brûlé du soleil, fouille et remue la terre avec une opiniâtreté invincible, il se retire la nuit dans une tanière où il vit de pain noir, d’eau et de racine. […] Avant de m’endormir de mon dernier sommeil, Je veux, pour quelques jours, vivre libre au soleil, Et j’ai réglé mon compte avec la poésie. […] Je dis au fainéant qui s’endort au soleil : Travaille, l’été fuit et la bise va suivre ; Travaille, l’hiver seul est fait pour le sommeil. […] Cependant un jeune homme a traversé la foule, ce n’est pas une ombre mais un mortel égaré, sans doute, en ces lieux ; éperdu, sa robe blanche fait ressortir sa mâle beauté, il étreint une lyre dans la main ; tombant à genoux devant les juges, il leur fait le récit touchant de son infortune en l’accompagnant des accents de sa lyre ; sa femme bien-aimée, sa chère Eurydice, a disparu, il l’a cherchée aux deux pôles et sous le soleil brûlant des tropiques et vient la demander à Pluton : « Orphée, vos malheurs touchent mon cœur, mais le remède n’est pas en mon pouvoir ; Pluton seul peut vous satisfaire ; rendez-vous à son palais. » Il dit, et le suppliant s’éloigne à travers la foule attendrie. […] Le soleil continuera sa course féconde, la richesse circulera dans le monde, mais Klausias ne sentira pas les rayons du soleil et, nouveau Tantale, ne pourra pas saisir son or à jamais perdu.
Il commande au soleil d’animer la nature.
« Je vais lire vos Portraits, lui écrivait Voltaire ; si jamais je veux faire celui du génie le plus naturel, de l’homme du plus grand goût, de l’âme la plus haute et la plus simple, je mettrai votre nom au bas. » Vauvenargues disait ailleurs : « On doit se consoler de n’avoir pas les grands talents, comme on se console de n’avoir pas les grandes places : on peut être au-dessus de l’un et de l’autre par le cœur. » Citons encore de lui quelques pensées détachées : « Les feux de l’aurore ne sont pas si doux que les premiers regards de la gloire. » « Les orages de la jeunesse sont environnés de jours brillants. » « Les premiers jours du printemps ont moins de grâce que la vertu naissante d’un jeune homme. » « La servitude abaisse l’homme jusqu’à s’en faire aimer. » « La liberté est incompatible avec la faiblesse. » « Le fruit du travail est le plus doux plaisir. » « C’est un grand signe de médiocrité que de louer toujours modérément. » « Si vous avez quelque passion qui élève vos sentiments, qui vous rend plus généreux, plus compatissant, plus humain, qu’elle vous soit chère. » « Les conseils de la vieillesse éclairent sans échauffer, comme le soleil d’hiver. » « Les longues prospérités s’écoulent quelquefois en un moment, comme les chaleurs de l’été sont emportées par un jour d’orage. » 1.
On s’élance vers les espaces jusqu’ici inaccessibles du ciel, et après avoir complété le système de Newton dans l’empire borné de notre soleil, on est sur la voie des mouvements auxquels obéissent ces étoiles que leur incommensurable distance nous fait paraître fixes dans les régions mieux explorées de l’infini.
Ce genre, ainsi que les deux autres, n’a pas eu la même forme parmi nous que chez les anciens, car quoi qu’il soit vrai dans un sens qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, il est vrai dans un autre, que tout a changé et que tout peut changer encore. […] Mais le soleil tombait des montagnes prochaines, Et la mère avait dit : « Il faut nous séparer, » Et l’enfant s’en allait à travers les grands chênes, Se tournant quelquefois / et n’osant pas pleurer. […] Déjà la rapide journée Fait place aux heures du sommeil Et du dernier fils de l’année S’est enfui le dernier soleil.
Dans une éclatante voûte Il a placé de ses mains Ce soleil qui, dans sa route, Eclaire tous les humains.
il est monté jusqu’aux cieux : pour marcher plus sûrement, il a appris aux astres à le guider dans ses voyages ; pour mesurer plus également sa vie, il a obligé le soleil à rendre compte, pour ainsi dire, de tous ses pas.
Le soleil n’agit pas de toute sa force, comme il fit dès le mois d’avril de l’année passée, quand il brûla les herbes naissantes.
Là, soit que le soleil rendît le monde au jour, Soit qu’il finît sa course au vaste sein de l’onde, Sa voix faisait redire aux échos attendris Le nom, le triste nom de son malheureux fils.
Vers l’horizon obscur tel le soleil naissant Jette à peine, au milieu des vapeurs nébuleuses, De timides rayons et des lueurs douteuses ; Ou tel, lorsque sa sœur offusque ses clartés, Pâle, et portant le trouble aux rois épouvantés, Il épanche à regret une triste lumière, Des désastres fameux sinistre avant-courrière ; Mais à travers la nuit qui nous glace d’effroi, Tous les astres encore reconnaissent leur roi7.
« Summa virtus orationis est perspicuitas, » dit Quintilien, dès le premier livre de ses Institutions, pour revenir sur cette vérité au huitième : « nobis prima sit virtus perspicuitas. » Le discours, selon lui, doit être clair comme la lumière du soleil, » occurrat in animum audientis oratio, sicut sol in oculos. » Mais la clarté de l’expression suppose une conception nette des idées, et une méthode habile dans leur disposition.
Quand vous voyez quelquefois un nombreux troupeau qui, répandu sur une colline vers le déclin d’un beau jour, paît tranquillement le thym et le serpolet, ou qui broute dans une prairie une herbe menue et tendre qui a échappé à la faux du moissonneur, le berger soigneux et attentif est debout auprès de ses brebis ; il ne les perd pas de vue, il les suit, il les conduit, il les change de pâturages : si elles se dispersent, il les rassemble ; si un loup avide paraît, il lâche son chien, qui le met en fuite ; il les nourrit, les défend ; l’aurore le trouve déjà en pleine campagne, d’où il ne se retire qu’avec le soleil.
Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un coche6.
Il était né sous le soleil de la Provence, et issu d’une famille noble.
Maintenant que vous avez quitté, malgré vous, notre territoire, et que nous-mêmes ayant passé en Afrique, sommes maîtres de tout ce que le soleil éclaire dans ce pays, qui pourrait ne pas comprendre qu’un grand changement s’est opéré ? […] Si nous soumettons les Athéniens et les peuples qui leur sont limitrophes, nous étendrons considérablement nos frontières : la terre de Perse touchera au trône de Jupiter ; car le soleil n’en éclairera aucune qui soit voisine de la nôtre. […] Nous allons entrer dans des plaines stériles, brûlées par le soleil, ou l’on rencontre à peine quelques sources d’eau, et qui sont infestées de serpents dont la piqûre donne la mort. […] Quant à moi, pourvu que le premier je foule aux pieds les sables brûlants du désert, je consens à braver les feux du soleil, la morsure des serpents venimeux, et à m’exposer aux périls qui nous attendent. […] Le bonheur consiste maintenant à ne voir ni le lever, ni le coucher du soleil.
Il faut, dit Quintilien, que l’expression soit tellement claire, que l’idée frappe les esprits comme le soleil frappe les yeux. […] Boileau, voulant critiquer les mauvais auteurs de son temps, affecte de les louer ainsi : Je le déclare donc, Quinault est un Virgile ; Pradon comme un soleil en nos ans a paru ; Pelletier écrit mieux qu’Ablancourt ni Patru.
La dissertation peut prendre pour sujets, soit les phénomènes physiques, tels que le lever et le coucher du soleil, qui atteste par l’exactitude de son cours l’existence d’un être régulateur et souverain ; la conscience, qui est notre juge intérieur dans toutes nos actions et nos sentiments. […] Pour caractériser cette première partie de la journée, on peindra le lever du soleil, la rosée couvrant les fleurs, le réveil et le chant des oiseaux, la fraîcheur de la brise ; le chant du coq matinal ; et pour animer la scène, le berger répandant son troupeau dans la campagne.
Il anima le soleil, les astres, les fleuves, les montagnes, les vents. […] Enfin, nous mentionnerons quelques odes sacrées empruntées aux littératures étrangères, comme une ode d’Ossian, qui a pour titre : Hymne au soleil, et une autre de même nom de Léopold de Stolberg ; une ode du protestant Novalis à la Vierge Marie, que l’on prendrait pour l’œuvre d’un catholique ; une prière à sainte Marie Madeleine, par Pétrarque ; les Disciples à l’Ascension, de Louis Ponce de Léon ; puis l’Hymne de la Résurrection, de Manzoni, et une autre pour la victoire de Lépante, par Herréra II. — Ode héroïque ou pindarique.
ô soleil !
Le peintre repousse sa lumière par des ombres vigoureuses ; mais c’est du même soleil ou du même flambeau que proviennent les ombres et les lumières ; pour les unir, il cherche à imiter cette transition d’une teinte à l’autre que l’air ambiant produit dans la nature, et si ses couleurs crient, si ses jours papillotent, c’est qu’il a violé ou ignoré les principes de son art.
« Qui ne sait traiter que l’espèce, dit Vico, diffère autant de celui qui s’élève jusqu’au genre que l’homme qui voit les objets de nuit et au flambeau diffère de celui qui les contemple à la lumière du soleil. » Quand on peut, dans une cause particulière, dans une discussion actuelle, rattacher son argumentation à quelque grand principe, à quelque vérité d’un ordre élevé, soit en morale, soit en politique, on lui donne une gravité, une autorité, une abondance, que les spécialités ne comportent pas.
Les voyageurs étrangers insultent Rome, et les Romains, au lieu de s’indigner d’un affrout si sanglant, sourient au barbare, lui vendent leur soleil qu’il aime.
que ta France était belle Au grand soleil de messidor !
Tel est, outre le tableau déjà cité : Fortunate senex, le passage suivant de Segrais : Qu’en ses plus beaux habits, l’aurore au teint vermeil Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que, devant son char, ses légères suivantes Ouvrent de l’Orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour ni clarté pour mes yeux.
La Navigation de Télémaque et le Lever du soleil sont d’excellents modèles à étudier. […] Voici comment La Fontaine peint l’heure de l’affût, c’est-à-dire le matin et le soir : A l’heure de l’affût, soit lorsque la lumière Précipite ses flots dans l’humide séjour, Soit lorsque le soleil entre dans sa carrière Et que, n’étant plus nuit, il n’est pas encor jour. Fénelon décrit de la manière suivante le commencement d’un beau jour : Cependant l’aurore vint ouvrir au soleil les portes du ciel et nous annonça un beau jour : l’Orient était tout en feu, et les étoiles, qui avaient été longtemps cachées, reparurent à l’arrivée de Phébus.
C’est l’émeraude richement enchâssée, ou la rose qui vient de s’épanouir aux premiers rayons du soleil. […] Reboul a eu tort de dire : Cependant le soleil se montre à l’horizon, Mais triste comme un roi que l’on sort de prison, parce que le verbe sortir n’est pas actif.
Son visage était brûlé par un soleil ardent ; ses traits avaient je ne sais quoi de fier, et sa tête dominait sur toute l’assemblée C’était un Africain.
L’antiquité vivait en plein air ; aux rayons étincelants du soleil, on sous les frais ombrages des jardins publies et privés, le Grec, à la fois ingénieux et loquace, pensait tout haut.
Si nous avons à décrire les phénomènes de la nature, les splendeurs du soleil à son lever ou à son coucher, la lumière se jouant en mille nuances autour de notre globe, le calme d’une belle nuit, un orage, la mer et ses mille aspects merveilleux, la campagne et ses charmes enivrants ; si nous voulons peindre l’homme et la société avec les vertus, les passions ou les travers qui nous présentent sans cesse un drame ou une comédie vivante, il vaut mieux interroger notre mémoire et nos impressions que les livres ; nos compositions auront une couleur plus vraie, nous y ferons circuler davantage la chaleur et la vie.
Oui, beaucoup : elles sont mêlées d’aurore et de feuille morte : cela fait une étoffe admirable. » Ailleurs, voulant peindre un de ces jours d’hiver où le soleil brille, elle représente les arbres « tout parés de perles et de cristaux ».
Je demanderais surtout qu’infidèle à ses amis, ingrat envers ses protecteurs, odieux aux auteurs dans ses censures, nauséabond aux lecteurs dans ses écritures, terrible aux emprunteurs dans ses usures, colportant les livres défendus, espionnant les gens qui l’admettent, écorchant les étrangers dont il fait les affaires, désolant, pour s’enrichir, les malheureux libraires, il fût tel enfin dans l’opinion des hommes, qu’il suffît d’être accusé par lui pour être présumé honnête, d’être son protégé, pour devenir à bon droit suspect : donne-moi Marin 1 « Que si cet intrus doit former le projet d’affaiblir un jour ma cause en subornant un témoin dans cette affaire, j’oserais demander que cet autre argousin fût un cerveau fumeux, un capitan sans caractère, girouette tournant à tous les vents de la cupidité, pauvre hère qui, voulant jouer dix rôles à la fois, dénué de sens pour en soutenir un seul, allât, dans la nuit d’une intrigue obscure, se brûler à toutes les chandelles, en croyant s’approcher du soleil ; et qui, livré sur l’escarpolette de l’intérêt à un balancement perpétuel, en eût la tête et le cœur étourdis au point de ne savoir ce qu’il affirme, ni ce qu’il a dessein de nier : donne-moi Bertrand.
Mais l’anathème doit frapper plus directement et plus visiblement sur l’homme2 : l’ange exterminateur tourne comme le soleil autour de ce malheureux globe, et ne laisse respirer une nation que pour en frapper d’autres.
Par les soleils brûlans, par les frimas humides Qu’ils soient deux fois mûris et deux fois engraissés : Tes greniers crouleront sous tes grains entassés. […] Telles sont, dans le premier livre des Géorgiques, les descriptions du règne de Jupiter et de la nécessité du travail, à l’occasion de l’origine de l’agriculture : et celle de la mort de César, à l’occasion des pronostics du soleil : dans le deuxième, la belle description de la campagne d’Italie, à l’occasion des différens arbres que produit chaque climat ; et celle de la vie heureuse des laboureurs, à l’occasion des combats nés au milieu des festins et de la débauche : dans le troisième, la description de la course des chevaux et de l’invention des chars, à l’occasion du choix des chevaux ; et celle d’une peste qui avoit fait d’effroyables ravages parmi le bétail, à l’occasion des maladies des troupeaux ; dans le quatrième enfin, la belle fable d’Aristée, qui renferme celle d’Orphée et d’Euridice, à l’occasion des moyens qui sont indiqués pour repeupler les ruches. […] Le poëte parle d’abord des pronostics du soleil. […] Qui pourroit, ô Soleil ! […] Parbleu, s’il faut parler de gens extravagans, Je viens d’en essuyer un des plus fatigans, Damon le raisonneur, qui m’a, ne vous déplaise, Une heure, au grand soleil, tenu hors de ma chaise.
Il doit être gracieux dans les descriptions comme dans ce passage du même auteur : Qu’en ses plus beaux habits l’Aurore, au teint vermeil, Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que devant son char ses légères suivantes Ouvrent de l’orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour, ni clarté pour mes yeux. […] Il anima le soleil, les astres, les fleuves, les montagnes, les vents.
ne peut-il pas traiter ici de la justice ou de la liberté de la presse, là d’un lever ou d’un coucher de soleil, plus loin d’une émeute populaire, etc. ; élaborer pour un roman ou un discours imaginaire un exorde, une péroraison, un récit, une description, tous les détails enfin que le hasard, sa fantaisie ou un plan suivi d’études générales lui auront suggérés ?
Rapprochez tout de suite cette phrase de Bossuet ; « Semblable, dans ses sauts hardis et dans sa légère démarche, à ces animaux vigoureux et bondissants, il ne s’avance que par vives et impétueuses saillies, et n’est arrêté ni par montagnes ni par précipices. » Observez au contraire dans le Coche et la Mouche le rhythme brisé, haletant, laborieux du début : Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un coche.
Le sublime, c’est Dieu, l’éternité, l’océan, la nuit dans les plaines immenses, ou les glaciers des Alpes resplendissant au soleil, opposés à l’humanité si chétive et si bornée, et capable pourtant, en dépit de son infirmité, de sentir une telle grandeur ; c’est aussi le courage, le dévouement, la générosité, la grandeur d’âme extrêmes de quelques-uns, opposés à la crainte, à l’amour de la vie et de la personnalité, à la répulsion instinctive de la douleur et du sacrifice, communs à l’humanité si égoïste, et à laquelle pourtant, en dépit de son égoïsme, appartiennent ces âmes d’élite.
Tous les crus de notre sol plantureux fermentent ici comme dans une cuve féconde, sous le chaud soleil de la Renaissance.
— A peine le soleil fait ouvrir les boutiques.
Oui, beaucoup : elles sont mêlées d’aurore et de feuille morte : cela fait une étoffe admirable. » Ailleurs, voulant peindre un de ces jours d’hiver où le soleil brille, elle représente les arbres « tout parés de perles et de cristaux. » Ne sentez-vous pas l’air du printemps dans ces lignes : « Il fait un temps charmant ; nous sommes tellement parfumés de jasmins et de fleurs d’oranger que, par cet endroit, je crois être en Provence. » Mais nous n’en finirions pas, si nous voulions recueillir tous les détails pittoresques de sa correspondance.
Son règne à ses peuples chéris Sera ce qu’aux champs défleuris Est l’eau que le ciel leur envoie ; Et tant que luira le soleil, L’homme plein d’une sainte joie Le bénira dès son réveil.
Lorsqu’une plante est seule, ne trouvant point d’abri contre l’ardeur du soleil, elle languit et se dessèche, et meurt.
Une fois l’action engagée, vous ne vous possédez plus, vous n’êtes plus à vous, vous êtes tout à la scène, aux personnages, aux événements ; vous oubliez que dans le spectacle que vous avez devant les yeux tout est joué, rien n’est réel, que ces personnages sont des acteurs, que ces événements sont imaginaires, que cette forêt est de carton, que ce soleil est un lustre. […] Dans le soleil aux rayons pénétrants ils voient tantôt un archer aux flèches d’or, tantôt un berger qui chasse devant lui les troupeaux monstrueux des nuages errants.
Les pluies viennent ; les feuilles pourrissent et se mêlent avec la terre, qui, ramollie par les eaux, ouvre son sein aux semences, que la chaleur du soleil, jointe à l’humidité, fera germer en son temps.
L’habitude a affadi toutes ces similitudes tirées de la mythologie, du soleil et de la lune, des montagnes et des plaines, des lions et des vagues, des temples et des palais.
Pascal ne juge ici que l’apparence ; car c’est la terre qui tourne autour du soleil.
» Je demande, et saisis avec un cœur avide » Ces moments que m’éclaire un soleil si rapide ; » Dons à peine obtenus qu’ils nous sont emportés ; » Moments que nous perdons, et qui nous sont comptés.
Le Soleil est un Dieu monté sur un char étincelant, que traînent des chevaux immortels, qui vomissent la flamme.
Si la Renaissance avait eu ses signes avant-coureurs, elle resplendit comme un lever de soleil le jour où la chute de Byzance précipita l’émigration des glorieux fugitifs qui apportaient à leur patrie adoptive les merveilles d’Athènes, au moment même où, par une fortune inespérée, l’invention de l’imprimerie allait multiplier et perpétuer ces chefs-d’œuvre.
En poésie, ainsi : Et toute ma grandeur me devient insipide, Tandis que le soleil éclaire ce perfide.
Le soleil ne passe plus sur sa tête comme un feu qui s’éteint le soir et se rallume au matin, mais comme la grave mesure des âges, apportant à chaque jour son devoir, à chaque siècle sa durée.
Nos pères préféraient le soleil du champ de Mars à l’ombre des écoles, et faisaient plus de cas d’un bon fermier que d’un habile discoureur.
La règle de l’unité de jour a son fondement sur ce mot d’Aristote, « que la tragédie doit renfermer la durée de son action dans un tour du soleil, ou tâcher de ne le passer pas de beaucoup41. » Ces paroles donnent lieu à cette dispute fameuse, si elles doivent être entendues d’un jour naturel de vingt-quatre heures ou d’un jour artificiel de douze : ce sont deux opinions dont chacune a des partisans considérables ; et pour moi, je trouve qu’il y a des sujets si malaisés à renfermer en si peu de temps, que non seulement je leur accorderais les vingt-quatre heures entières, mais je me servirais même de la licence que donne ce philosophe de les excéder un peu, et les pousserais sans scrupule jusqu’à trente. […] Personne ne douta jamais sérieusement s’il y a une terre, un soleil et une lune, ni si le tout est plus grand que sa partie.
Ajoutez-y cette multitude assemblée sur les gradins d’un vaste édifice aux lignes harmonieuses et régulières ; le soleil éclairant la scène ; le chœur la remplissant de sa mélodie ; les acteurs grandis par le cothurne, et couverts d’un masque qui grossissait la voix : vous aurez une idée de l’art grec dans toute sa majesté.