On nous permettra cependant de ne pas séparer ici les poètes des prosateurs, qui, d’ailleurs, se ressemblent souvent, à la rime près. […] Non qu’il soit juste d’oublier les monuments de sagesse patriotique que nous ont transmis les annales de nos anciens états généraux ; mais le retour irrégulier de ces assemblées, leur courte durée, les règles gênantes de leur discipline intérieure, ne permirent pas à la France, comme à l’Angleterre, de fonder le droit de discussion permanente et de contrôle efficace sur les intérêts publics. […] Ils ont tous, néanmoins, s’il est permis de parler ainsi, une certaine teinture d’esprit qui leur est commune, et qui dans cette diversité de génie et de style les rapproche et les réunit, et met une différence sensible entre eux et les autres écrivains qui ne sont pas marqués au coin de la bonne antiquité. […] Il leur échappa mille traits qu’il ne m’est pas permis de rapporter, et qui marquaient bien le dérèglement de leurs mœurs. […] Sa vie agitée, inquiète, a eu des contacts trop suspects pour ne pas rester atteinte : même en atténuant le reproche, il a trop souvent mêlé la littérature à l’industrie ; tout n’est pas clair dans son rôle commercial et politique de la guerre d’Amérique, et nous savons que sa conscience était assez accommodante pour lui permettre de fournir des nègres aux colonies espagnoles.
Vos mains n’ont subjugué Tigrane et Mithridate, Votre sang n’a rougi les ondes de l’Euphrate, Que pour enorgueillir d’indignes sénateurs, De leurs propres appuis lâches persécuteurs, Grands, par vos travaux seuls ; et qui, pour récompense, Vous permettaient de loin d’adorer leur puissance. […] Quant à mon épouse et à mes enfants, je les exposerais volontiers à la mort, s’il y allait de votre gloire ; mais je les soustrais à des forcenés, afin que, quelque excès nouveau que se permette leur fureur, mon sang seul l’expie, et qu’ils n’ajoutent pas à leurs crimes le meurtre du petit-fils d’Auguste et de la belle-fille de Tibère.
Chez les anciens, d’ailleurs, la liberté républicaine permettait plus d’énergie aux sentiments, et laissait plus de franchise au langage.
C’est là que l’on nous dit que souvent les vers de Voltaire sortent de la ligne, pour se faire remarquer ; au lieu que dans Racine, ils marchent tous ensemble sous une discipline égale, qui ne permet à aucun de se faire remarquer aux dépens de la troupe.
Né à Clermont-Ferrand en 1623, il précéda tous les grands prosateurs du règne de Louis XIV, et ne fut dépassé par aucun d’eux : sa courte carrière, vouée aux découvertes scientifiques aussi bien qu’aux travaux des lettres, ne lui a permis toutefois que de laisser deux ouvrages, les Provinciales et les Pensées.
A cette lutte, qui troubla sa vie et pèse sur sa mémoire, furent consacrées surtout les années de sa longue vieillesse : elles lui permirent de voir les commencements du règne de Louis XVI, après que sa jeunesse avait vu la fin de celui de Louis XIV.
L’usage ne permet pas toujours cette manière d’interroger à la première personne, parce que la prononciation en serait rude et désagréable.
Si c’est pour votre propre intérêt, il est certain que vous la pouvez mieux réparer que l’autre, en ce que l’acquisition d’un fidèle ami peut autant valoir que l’amitié d’un bon frère1 ; et si c’est pour l’intérêt de celui que vous regrettez, comme sans doute votre générosité ne vous permet pas d’être touché d’autre chose, vous savez qu’il n’y a aucune raison ni religion qui fasse craindre du mal après cette vie à ceux qui ont vécu en gens d’honneur, mais qu’au contraire l’une et l’autre leur promettent des joies et des récompenses.
Qui ne permet pas de mêler le mépris avec la haine.
La Poétique d’Aristote est écrite comme elle est pensée, avec un soin, un scrupule qui ne permet pas au lecteur la moindre distraction. […] Dans l’épopée, l’étendue du poème permet de longs épisodes : dans les drames, ils ne réussiraient pas de même. […] Il est bien aisé, disait Euclide l’ancien, de faire des vers, lorsqu’on se permet d’étendre et de changer les syllabes.
Une armée, alors la seule défense de l’État, attend en vain sa subsistance des magasins qu’un hiver destructeur n’a pas permis de remplir. […] Le style est grave, quand il évite les saillies et les plaisanteries ; méthodique, lorsqu’il marche avec ordre, ne se permettant aucun écart ; précis, quand il rend les idées avec le moins de mots possible ; ferme et énergique quand la justesse des expressions répond à la solidité des pensées. […] Ils s’écrièrent : « Il sera saint aux yeux de Dieu, et le Seigneur permettra des miracles sur sa tombe !
Il convient dans les discours d’apparat principalement destinés à plaire, dans les compliments faits aux puissances, dans les panégyriques où il est permis d’employer toutes les richesses de l’art et d’en étaler toute pompe. […] Pour bien écrire, il faut bien posséder son sujet, ne point s’en écarter, c’est ce que l’académicien appelle sévérité du style ; bien choisir ses expressions conduit à la noblesse du style ; et l’absence du brillant, de l’équivoque et de la plaisanterie, constitue la gravité, et même la majesté du style ; et si l’on écrit comme on pense, le style aura de la vérité : Pour bien écrire, il faut donc posséder pleinement son sujet ; il faut y réfléchir assez pour avoir clairement l’ordre de ses pensées, et en former une suite, une chaîne continue, dont chaque point représente une idée ; et, lorsqu’on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s’en écarter, sans l’appuyer trop inégalement, sans lui donner d’autre mouvement que celui qui sera déterminé par l’espace qu’elle doit parcourir. […] Certes un tel spectacle peut causer de l’émotion, mais il effraye au lieu de plaire ; et les romantiques se permirent des hardiesses poussées jusqu’à l’extravagance, inspirèrent le dégoût par l’horreur de leurs tableaux, et ébranlèrent fortement les imaginations au lieu de les charmer agréablement.
« Au moment que j’ouvre la bouche pour célébrer la gloire immortelle de Louis de Bourbon, prince de Condé, je me sens également confondu et par la grandeur du sujet, et, s’il m’est permis de l’avouer, par l’inutilité du travail.
Car, il est bon de le faire remarquer ici aux jeunes gens ; la presque totalité de ces gens qui parlent et prononcent avec un ton si décisif, qu’il ne permet pas même une modeste objection, ne prononcent et ne parlent jamais que d’après un thème fait d’avance, ou d’après un auteur adoptif qui règle leurs opinions comme il dirige leurs sentiments, et le tout aux dépens de la raison (dans leur sens) ; donc ils ne peuvent avoir tort : la conséquence est juste, et il n’y a rien à répondre à cela, parce qu’il n’y a rien à gagner sur de tels esprits.
Et principalement nous avons une ieunesse fort corrompue : ainsy, quand on ne leur veult point permettre toute licence, ils fonct des mauvais chevaulx à mordre et à regimber5.
Toutefois, à ces bulletins de la grande armée, je préfère les rêveries mélancoliques, et les peintures gracieuses que lui inspirèrent les ombrages de Tancarville, lorsqu’une sinécure administrative le déroba aux menaces de la conscription, et lui permit de studieux loisirs.
Me voulez-vous bien permettre d’ajouter ici que vous m’avez pris par mon foible, et que ma Sophonisbe, pour qui vous montrez tant de tendresse4, a la meilleure part de la mienne ?
« Si l’on faisait une sérieuse attention à tout ce qui se dit de froid, de vain et de puéril dans les entretiens ordinaires, l’on aurait honte de parler ou d’écouter ; et l’on se condamnerait peut-être à un silence perpétuel, qui serait une chose pire dans le commerce que les discours inutiles Il faut donc s’accommoder à tous les esprits, permettre comme un mal nécessaire le récit des fausses nouvelles, les vagues réflexions sur le gouvernement présent ou sur l’intérêt des princes, le débit des beaux sentiments, et qui reviennent toujours les mêmes ; il faut laisser Aronce parler proverbe, et Mélinde parler de soi, de ses vapeurs, de ses migraines et de ses insomnies.
— « Certainement les lois ne toléreraient pas un semblable appareil de défense, si elles ne nous permettaient jamais de nous en servir. » — C’est la conséquence. » (Cicéron, Milonienne.)
Lorsque tout dort, je travaille et je veille ; La paix des nuits ne ferme plus mes yeux : Permets du moins, appui des malheureux, Que ma douleur jusqu'au matin sommeille. […] Qui, régime d'une préposition, ne s'emploie dans la prose qu'avec un nom de personne ; mais, dans les vers, la mesure et l'euphonie permettent de l'employer avec un nom de chose : Soutiendrez-vous un faix sous qui Rome succombe ? […] Mais la poésie et le laisser-aller de la conversation permettent de dire : Ses père et mère ; les langues française, anglaise et espagnole lui sont famillières ; le premier et le second étage. […] Sans doute il est des règles dont la justesse a été démontrée, mais ces règles ne doivent point être, pour l'homme de lettres, des entraves qui embarrassent sa marche : quand la phrase poétique est claire, harmonieuse et cadencée, quand une image frappe en même temps qu'elle intéresse, le poëte a atteint au but qu'il s'était proposé ; il ne vise point à cette exactitude rigoureuse que réclame la prose ordinaire, et il est aisé de se convaincre que, sans ces négligences et ces licences, qu'il se permet quelquefois, son vers perdrait quelque chose de la grâce et de l'harmonie qui nous le font aimer.
Mais deux choses en ceci sont bien remarquables : l’une, que le soleil, quoiqu’éclipsé, ne perd rien du fond de ses lumières, et que malgré sa défaillance, il ne laisse pas de conserver la rectitude de son mouvement : l’autre, qu’au moment qu’il s’éclipse, c’est alors que tout l’univers est plus attentif à l’observer et à le contempler, et qu’on en étudie plus curieusement les variations et le système : symbole admirable des états où Dieu a permis que se soit trouvé notre Prince, et où je me suis engagé à vous le représenter. […] Jupitera leur avait permis de descendre du ciel, et de se mêler dans le combat des Grecs et des Troyens, en prenant chacun le parti de ceux qu’ils voudraient favoriser.
Mais il est des matériaux tout à fait rebelles à la forme, permettez-nous au moins de dire qu’il ne faut jamais les employer.
Et grâces soient rendues à l’auteur de la nature qui l’a permis ainsi ; car on conçoit que, s’il en était autrement, la vie de l’écrivain et de l’orateur serait la plus intolérable existence qu’on pût imaginer.
Dieu permet cet oubli afin que l’on fasse des voyages en Provence.
Il est permis de rompre le fil du récit de la principale action par des incidents ou événements particuliers ; mais il faut que ces incidents soient vraisemblables ; qu’ils tiennent fortement au sujet et soient même nécessaires à son développement ; qu’ils piquent d’ailleurs la curiosité, et offrent assez d’intérêt pour dédommager le lecteur du retard qu’on met à satisfaire son impatience d’arriver à la fin des aventures.
Ne serait-il pas étrange qu’il fût permis aux ennemis de la vérité d’attirer les hommes dans l’erreur par des discours vifs et pathétiques, et que le même avantage fût interdit à ceux qui la défendent ? […] La sainteté de la chaire chrétienne ne permet pas qu’on se borne, dans l’éloge des héros, à des faits purement humains. […] Le rapporteur doit surtout ne pas oublier qu’il parle non comme avocat, mais comme juge ; que, par conséquent, il est sans passions, et qu’il ne lui est nullement permis d’exciter celles des autres.
Ils s’adresseront d’abord aux classes aisées et industrielles, naturellement amies du repos et ennemies de l’imprévu : ils leur remontreront la nécessité de la guerre, l’état prospèré des finances qui permet de la soutenir longtemps et la redoutable organisation des forces militaires qui permet de la finir promptement. […] Si Troie succombe, il lui permettra de puiser à pleines mains l’or et l’argent dans le butin commun, et d’en charger ses vaisseaux ; il le laissera libre de choisir vingt captives Phrygiennes parmi les plus belles.
» Oui, ma chère fille, on le peut, et il ne nous est pas permis de croire que Dieu nous manque.
Il ne plaît pas de vivre aux malheureux, et il ne leur est pas permis de mourir. — 7. […] Autrefois il n’était pas permis aux femmes romaines de boire du vin. — 11. […] A la guerre, le principal déshonneur est d’avoir abandonné son bouclier, et il n’est permis à celui qui s’est déshonoré ni de prendre part aux sacrifices ni d’assister aux assemblées. […] Il y a du mérite à faire, non ce qui est permis, mais ce qui est bien. — 8.
La grande vertu de la précision, c’est de donner à l’idée une allure dégagée, en coupant de droite et de gauche les mots qui embarrassent sa marche et ne permettent pas à l’esprit de la suivre : Est brevitate opus, ut currat sententia, neu se Impediat verbis lassas onerantibus aures.
S’il est permis de jeter en passant quelques réflexions courtes et vives, qui éclairent l’ouvrage comme des traits lumineux, il ne faut pas oublier que l’action est l’élément essentiel de l’épopée.
Qu’il me soit permis de prendre encore un exemple parmi les choses les plus familières1.
Ce qui sert surtout au jugement et à la pénétration, c’est l’étendue de l’esprit qui permet d’embrasser beaucoup d’idées à la fois sans les confondre.
Permettez-moi de vous le dire, par l’intérêt que je prends à votre repos et à votre instruction : méprisez de vaines clameurs par lesquelles on cherche moins à vous faire mal qu’à vous détourner de bien faire. […] Il ne lui est pas permis de se montrer constamment ni tout entier à notre vue, mais il ne lui est pas interdit de choisir une heure et de nous la donner.
Ce qui lui est permis, s’il est convaincu de la culpabilité de son client, c’est de chercher à faire ressortir tout ce qui peut l’atténuer.
Il disait ailleurs : « Je supplie qu’on me permette de détourner les yeux des horreurs des guerres de Marius et de Sylla ; on en trouvera dans Appian l’épouvantable histoire. » Il termine ainsi son ouvrage sur la grandeur et la décadence des Romains : « Je n’ai pas le courage de parler des misères qui suivirent ; je dirai seulement que, sous les derniers empereurs, l’empire, réduit aux faubourgs de Constantinople, finit comme le Rhin, qui n’est plus qu’un ruisseau lorsqu’il se perd dans l’Océan. » 1.
Il eut le tort d’oublier trop souvent qu’il n’est pas permis aux intelligences supérieures d’amoindrir ou de dissiper le trésor dont la postérité leur demandera compte.
. — De tout temps, cet exercice, tel que nous l’avons défini, a été permis et conseillé.
Cette naïveté de l’apologue ne permet pas de mettre sur la scène des êtres métaphysiques, et d’y représenter, comme l’a fait Lamotte, Don Jugement, Dame Mémoire, Demoiselle Imagination. […] Phèdre et La Fontaine placent indifféremment la moralité tantôt avant, tantôt après le récit, selon que le goût l’exige ou le permet.
Le lion tint conseil, et dit : « Mes chers amis, Je crois que le ciel a permis Pour nos péchés cette infortune.
Une fortune aisée, dont il usait largement, lui permit de ne l’être que pour son plaisir.
L’air emportait la voix, et ne permettait d’ouïr que le sifflement aigu des vergues et des cordages, et les bruits rauques des flots, semblables aux hurlements des bêtes féroces.
Et, qu’il me soit permis de le dire, à vous qui m’appréciez avec trop de bonté, elles auront peut être la honte et le malheur de réussir.
Non seulement il faisait payer les mauvaises actions qu’on avait faites ; il fallait encore acheter la liberté d’en faire, et lorsqu’on avait de l’argent à lui donner, on pouvait être criminel ou le devenir ;… il était permis de contenter toutes ses passions, pourvu qu’on satisfît son avarice. […] Vous avez beaucoup de grâces à rendre à Dieu, de ce qu’il a permis qu’il ne vous soit arrivé aucun fâcheux accident, et que la fluxion qui vous était tombée sur les yeux n’ait point eu de suite. […] Tout ce qu’on trouve d’esprit en eux surprend, parce qu’on n’en attend point de cet âge ; toutes les fautes de jugement leur sont permises et ont la grâce de l’ingénuité ; on prend une certaine vivacité du corps, qui ne manque jamais de paraître, dans les enfants, pour celle de l’esprit. […] On promet de réparer ce malheur ; les temps ne l’ont pas permis : la famille reste dispersée et mendiante dans le pays étranger avec d’autres familles que la misère a chassées de leur patrie. […] N’est-il pas bien permis, que dis-je !
Pour bien sentir ce que c’est que la période, relisons, dans l’oraison funèbre du grand Condé, par Bossuet, ce fragment de la péroraison : « Pour moi, s’il m’est permis ; après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau, ô prince, le digne objet de nos louanges et de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire ; votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface ; vous aurez dans cette image des traits immortels : je vous verrai tel que vous étiez à ce dernier jour, sous la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître… » On voit qu’ici toutes les idées, quoique distinctes, s’enchaînent et forment un ensemble harmonieux : telle est la période. […] Celui-ci se croyait l’hyperbole permise : J’ai vu, dit-il, un chou grand comme une maison.
Il ne faudrait pas croire cependant que tout soit permis dans l’élégie, et que le succès y soit facile. […] Après lui, beaucoup de poètes attiques s’exercèrent en ce genre, qui permettait des métaphores hardies (audaces), des transitions brusques, des expressions neuves et inusitées (nova verba).
« Je ne me plaindrai jamais de la surabondance chez les enfants… Permettons à cet âge d’oser beaucoup, d’inventer et de se complaire dans ce qu’ils inventent, quand même leurs productions ne seraient ni assez châtiées, ni assez sévères.
mais en lui permettant les délassements et la curiosité, je n’admets pas qu’il s’écarte à tout propos de la route, qu’il s’arrête pour étudier ici une fleur, là une ruine, au point d’oublier le terme et de se laisser surprendre à la nuit.
Pour moi, s’il m’est permis, après tous les autres, de venir rendre les derniers devoirs à ce tombeau, ô Prince, le digne sujet de nos louanges et de nos regrets, vous vivrez éternellement dans ma mémoire ; votre image y sera tracée, non point avec cette audace qui promettait la victoire ; non, je ne veux rien voir en vous de ce que la mort y efface ; vous aurez dans cette image des traits immortels : je vous y verrai tel que vous étiez à ce dernier jour sous la main de Dieu, lorsque sa gloire sembla commencer à vous apparaître.
C’est que son nom et les services de ses ancêtres lui permettaient d’aspirer à tout, au lieu qu’un parti différent l’eût laissé dans l’obscurité d’une vie privée.
Descartes est un grand écrivain, parce qu’on ne peut pas ne pas l’être, quand on pense et quand on sent avec grandeur : mais s’il est permis de le dire, l’écrivain dans Descartes a moins d’art que de génie ; et en prose c’est Pascal qui doit être considéré comme le premier grand artiste qu’ait produit la France.
Est-il permis de revêtir une pensée triviale d’une image pompeuse ? […] L’écrivain qui s’est fait une habitude de donner aux mots leur juste valeur, y trouve toujours quelques traits caractéristiques qui ne lui permettent pas de les confondre, et dont il peut se servir pour nuancer et finir ses tableaux. — On pourrait être tenté de confondre tutus et securus ; cependant ces mots n’ont pas le même sens : tutus signifie hors de danger ; securus libre de la crainte du danger.
La condescendance de Dieu à notre faiblesse est si grande, qu’il nous permet de partager pour le besoin ce moment entre lui et les créatures.
Au milieu des horreurs de la guerre, dans la fermentation des esprits, dans le tumulte des armes, on devait s’attendre que la république, agitée par de violentes secousses, quel que fût l’événement, perdrait beaucoup de sa splendeur, de sa stabilité et de sa force : on devait s’attendre que les deux chefs, les armes à la main, se permettraient bien des excès qu’ils auraient condamnés au sein de la paix.
permets ce nom à un vieillard qui t’a vu naître et qui t’a tenu enfant dans ses bras ; songe au fardeau que t’ont imposé les dieux ; songe aux devoirs de celui qui commande, aux droits de ceux qui obéissent.
C’est d’ailleurs un de ceux dont on a le plus souvent donné la théorie, bien qu’il soit le plus indépendant des règles, le plus varié, le plus capricieux dans son allure, le seul qui permette à l’écrivain de laisser courir sa plume la bride sur le cou, comme disait madame de Sévigné.
Ecrivain, ne vous permettez jamais de raillerie offensante, et ne soyez pas de ceux qui perdraient vingt amis plutôt qu’un bon mot ; n’étendez point votre satire à une nation, à une fraction sociale tout entière, sans dire au moins un mot des exceptions : toute règle en a, et souvent de nombreuses ; Molière, qui sut distinguer si bien le vrai dévot du tartufe, devait croire que tous les médecins n’étaient pas des Diafoirus et des Purgon.
Mascaron en aurait signalé lui-même une sublime, lorsque, dans un de ses sermons, rappelant à Louis XIV l’histoire de Nathan, envoyé de Dieu pour annoncer à David le châtiment de son adultère, il ajouta ces remarquables paroles de saint Bernard : « Si le respect que j’ai pour vous ne me permet de dire la vérité que sous des enveloppes, il faut que vous ayez plus de pénétration que je n’ai de hardiesse, et que vous entendiez plus que je ne vous dis. » Je bornerais volontiers la métalepse à l’une de ses applications, la plus ingénieuse, et en même temps la plus hardie, à cette forme par laquelle un écrivain semble effectuer lui-même ce qu’il ne fait que raconter ou décrire.
Mais, tout en nous adonnant à une étude particulière, nous devons chercher à acquérir des connaissances générales, qui ne nous laissent rien ignorer de ce que tout le monde sait, et nous permettent de figurer avec honneur dans la société.
« Mon Seigneur, permettez, je vous prie, à votre serviteur de vous dire un mot, et ne vous mettez pas en colère contre votre esclave ; car vous jugez aussi souverainement que Pharaon1.
« Ma cousine, l’extrême déplaisir que j’ai de la mort de mon cousin le duc de Longueville, et la crainte de vous donner une si mauvaise nouvelle, ne m’ont pas permis de vous rendre plus tôt ce que l’amitié et la parenté désiraient de moi en cette rencontre.
Prémunis par là contre bien des agitations insensées, sachons nous tenir à un calme grave, à une habitude réfléchie et naturelle, qui nous fasse tout goûter selon la mesure, nous permette une justice clairvoyante, dégagée des préoccupations superbes, et, en sauvant nos productions sincères des changeantes saillies du jour et des jargons bigarrés qui passent, nous établisse dans la situation intime la meilleure pour y épancher le plus de ces vérités réelles, de ces beautés simples, de ces sentiments humains bien ménagés, dont, sous des formes plus ou moins neuves et durables, les âges futurs verront se confirmer à chaque épreuve l’éternelle jeunesse.
. — L’Usurier Saisissez-vous bien sa figure pâle et blafarde à laquelle je voudrais que l’Académie me permit de donner le nom de face lunaire, et qui ressemblait à du vermeil dédoré. […] Le but de ce dialogue est d’exposer la vérité et la noblesse de celle maxime : Il n’est jamais permis de prendre les armes contre sa patrie, Ne reproduisez point la note qui est en tête du canevas, mais tirez en tout ce qui pourra être utile à votre rédaction. […] Le cadi fut embarrassé — … Il prit un âne et un sac et alla trouver le calife dans ses nouveaux jardins — … Introduit près d’Hakkam, il le pria de lui permettre d’emplir le sac de terre — … Quand le sac fut plein, le cadi pria le calife de l’aider à placer ce fardeau sur l’âne — … Le calife surpris, y consentit pourtant, mais il trouva le sac trop pesant — … Ah ! […] Cette simplicité de style vous permettra de vous élever jusqu’au sublime, quand vous exposerez les motifs surnaturels, et que vous parlerez de la force et de la grandeur du Dieu de la victoire. […] Le permettront-elles ?