L’abbé Gobelin lui disait un jour : « Vous n’avez que des étoffes communes : mais je ne sais ce qu’il y a, ma très-honorée dame, quand vous venez vous confesser, je vois tomber à mes pieds une quantité d’étoffes qui a trop bonne grâce et sied trop bien. » 4.
Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile s’était tourné dans les affaires en air d’apologie1 ; il croyait toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes qui ne marquent pas assez de foi à la vertu2, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y était entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connaître et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli et pour le plus honnête homme, à l’égard de la vie commune, qui eût paru dans son siècle.
Mais Homère et Empédocle n’ont rien de commun que le vers. […] Il y a encore un certain Ariphradès qui a voulu railler les tragiques sur ces locutions dont personne n’use dans le langage commun, par exemple, lorsqu’ils écrivent δωμάτων ἄπο pour ἀπο δωμάτων, σέθεν, ἐγὼ δέ νιν, Ἀχιλλέως πέρι, et autres phrases semblables. […] Ce n’est pas l’opinion commune ; ce n’est pas le mieux ; mais c’est le fait : comme lorsqu’on blâme Homère d’avoir dit, leurs piques étaient fichées en terre : c’était la manière de ces peuples, comme encore aujourd’hui chez les Illyriens.
Elle admet le récit des faits les plus ordinaires, les plus petits détails, la description des objets les plus communs, pourvu que tout y soit exprimé avec grâce. […] Le malheur de ta fille au tombeau descendue Par un commun trépas, Est-ce quelque dédale où ta raison perdue Ne se retrouve pas ? […] Dans les palais des rois cette plainte est commune ; On n’y connaît que trop les jeux de la fortune, Ses trompeuses faveurs, ses appas inconstants ; Mais on ne les connaît que quand il n’est plus temps.
La mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin, Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire. […] Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux ; Peut-être il obtiendra la guérison commune. […] Je ne les blâme point ; je souffre cette humeur : Elle est commune aux dieux, aux monarques, aux belles.
Certainement si quelqu’un, pour esmouvoir haine à rencontre de ceste doctrine, de laquelle ie me veux efforcer de vous rendre raison, vient à arguer qu’elle est desia condamnee par un commun consentement de tous estats, qu’elle a receu en jugement plusieurs sentences contr’elle, il ne dira autre chose, sinon qu’en partie elle a esté violentement abbatue par la puissance et coniuration des adversaires, en partie malicieusement opprimee par leurs mensonges, tromperies, calomnies et trahison. […] Les imbecilles102 sentent encores quelque image de cecy : car en Italie ie disois ce qu’il me plaisoit, en devis communs ; mais aux propos roides, ie n’eusse osé me fier à un idiome que ie ne pouvois plier ny contourner oultre son allure commune : i’y veulx pouvoir quelque chose du mien. […] Qu’on ne me mette point en ce reng ces aultres amitiez communes ; i’en ay autant de cognoissance qu’un aultre, et des plus parfaictes de leurs genres : mais ie ne conseille pas qu’on confonde leurs regles ; on s’y tromperoit. […] Tout estant, par effect, commun entre eulx, volontez, pensements, iugements, biens, enfants, honneur et vie, et leur convenance n’estant qu’une ame en deux corps, selon la trespropre definition d’Aristote, ils ne se peuvent ny prester ny donner rien. […] L’affection du prince a esté de tous temps comparee à la paternelle : le pere cruel euvers ses enfans est ung monstre denaturé et execrable, s’efforçant de despiter le vray et commun pere des hommes et de la nature.
« Ç’a été, dit-il, dans notre siècle, un grand spectacle, de voir dans le même temps et dans les mêmes campagnes, ces deux hommes que la voix commune de toute l’Europe égalait aux plus grands capitaines des siècles passés, tantôt à la tête de corps séparés, tantôt unis, plus encore par le concours des mêmes pensées, que par les ordres que l’inférieur recevait de l’autre ; tantôt opposés front à front, et redoublant l’un dans l’autre l’activité et la vigilance.
Ce fut dans ce cénacle que naquit la Ménippée, sorte d’épopée comique improvisée en commun par des causeurs courageux.
Les amitiés Les trois principes les plus communs qui lient les hommes les uns avec les autres, et qui forment toutes les unions et les amitiés humaines, sont le goût, la cupidité et la vanité.
Il veut dire que deux esprits amis mettent en commun leurs idées.
Lieux communs Nous savons ce que les rhéteurs entendaient par lieux communs.
Ceux qui la suivaient et qui avaient faveur à la cour avaient peur d’être oubliés dans la commune persécution ; ils allaient s’accuser eux-mêmes, s’ils manquaient de délateurs. […] Certainement, quand le feu s’allume aux quatre coins de la France, et qu’à cent pas d’ici la terre est toute couverte de troupes, les armées ennemies, d’un commun consentement, pardonnent toujours à notre village, et le printemps, qui commence les sièges ou les autres entreprises de la guerre, ne nous fait jamais rien voir de nouveau que des violettes et des roses. […] Ils ne savent pas se consulter eux-mêmes, et apprendre de leur cœur que toutes ces choses n’ajoutent rien d’elles-mêmes à leur plaisir, et que tout ce qu’elles y contribuent ne vient que de leur vanité ; car la raison pour quoi les gens du monde aiment tous les ornements de l’art, et sont si peu touchés des beautés de la nature, c’est qu’ils voient bien que ceux qui ne sont pas riches comme eux ne sont pas capables de les avoir ; ainsi, ces choses artificielles les distinguent du commun du monde. […] Parlons un peu de la cruelle et continuelle chère427 que l’on fait, en ce temps-ci ; ce ne sont pourtant que les mêmes choses qu’on mange partout : des perdreaux, cela est commun ; mais il n’est pas commun qu’ils soient tous comme lorsque à Paris chacun les approche de son nez, en faisant une certaine mine, et criant : « Ah, quel fumet428 ! […] Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu’aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie481; enfin une chose dont on ne trouve qu’un exemple dans les siècles passés ; encore cet exemple n’est-il pas juste ; une chose que nous ne saurions croire à Paris, comment la pourrait-on croire à Lyon ?
Rien n’est plus opposé au beau naturel que la peine qu’on se donne pour exprimer des choses ordinaires ou communes d’une manière singulière ou pompeuse ; rien ne dégrade plus l’écrivain. […] Entre ces marais infects qui occupent les lieux bas, et les forêts décrépites qui couvrent les terres élevées, s’étendent des espèces de landes, des savanes qui n’ont rien de commun avec nos prairies ; les mauvaises herbes y surmontent, y étouffent les bonnes ; ce n’est point ce gazon fin qui semble faire le duvet de la terre, ce n’est point cette pelouse émaillée qui annonce sa brillante fécondité : ce sont des végétaux agrestes, des herbes dures, épineuses, entrelacées les unes dans les autres, qui semblent moins tenir à la terre qu’elles ne tiennent entre elles, et qui, se desséchant et repoussant successivement les unes sur les autres, forment une bourre grossière, épaisse de plusieurs pieds.
Si le lieu estoit plus grant que d’une prison commune, aussi estoit-li plus grant que prisonniers communs119. […] Le sol de la patrie La société humaine demande753 qu’on aime la terre où l’on habite ensemble : on la regarde comme une mère et une nourrice commune, on s’y attache, et cela unit. […] Il ne se croyait dispensé ni par son mérite, ni par sa réputation, d’aucun des devoirs du commerce ordinaire de la vie ; nulle singularité, ni naturelle, ni affectée ; il savait n’être, dès qu’il le fallait, qu’un homme du commun. […] Grand murmure dans les travées qui étaient pleines ; et un moment après chaque femme souffle sa bougie, et s’en va, tant et si bien qu’il n’y demeura en tout que Mme de Dangeau1027et deux autres assez du commun. […] Vauban, d’accord sur ces suppressions, passait jusqu’à celle des impôts mêmes : il prétendait n’en laisser qu’un unique, et, avec cette simplification, remplir également leurs vues communes sans tomber en aucun inconvénient.
Mais si, en restreignant ce mot au sens où il se prend pour l’ordinaire, on l’abandonne exclusivement à la poésie proprement dite, on ne concevra plus ce qu’il peut avoir de commun avec l’éloquence de la chaire, par exemple, ou avec celle du barreau.
. — Rappelons à ce sujet une pensée très-juste de Balzac : « La paresse n’a rien de commun avec l’oisiveté : celle-ci réveille, aiguise, purifie les sens ; celle-là les endort et les émousse. » 2.
Comme il n’y a pas de branche de la littérature qui soit plus féconde et qui intéresse plus le commun des lecteurs que celle des romans, il n’y en a pas non plus dont on ait étudié et classé les produits avec plus de soin.
Tous ces objet n’étaient point revêtus de ces riches teintes de pourpre, de jaune doré, de nacarat1, d’émeraudes, si communes le soir dans les couchants de ces parages ; ce paysage n’était point un tableau colorié : c’était une simple estampe, où se réunissaient tous les accords de la lumière et des ombres.
Il est facile de juger, d’après ces exemples, que les mots synonymes, outre les idées qui leur sont communes, présentent aussi à l’esprit des idées particulières qui les distinguent et donnent à chacun d’eux le caractère qui lui est propre.
C’est à lui que nous empruntons la définition suivante de l’esprit : « Ce qu’on appelle esprit, c’est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine ; ici, l’abus d’un mot que l’on présente dans un sens et qu’on laisse entendre dans un autre ; là, un rapprochement délicat entre deux idées peu communes ; c’est une métaphore singulière ; c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet ; c’est l’art, ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer l’une à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié sa pensée, pour la laisser deviner. » Veut-on voir l’esprit de madame de Sévigné dans une narration pleine de vivacité et d’enjouement ? […] Quand il ne s’agirait que d’un simple billet, il faut qu’il y ait dans ce qu’on écrit un cachet d’individualité, une tournure, un mot qui relève ce que le sujet a de trop commun. […] Ces réflexions sont communes, qu’importe ?
« Rien, ajoute-t-il encore, n’est plus opposé au beau naturel, que la peine qu’on se donne pour exprimer des choses ordinaires ou communes d’une manière singulière ou pompeuse ; rien ne dégrade plus l’écrivain.
Nous autres personnes du commun, nous regardons les grands seigneurs avec une prévention qui leur prête souvent un air de grandeur que la nature leur a refusé1.
Or, le récit est ce qui la distingue de la tragédie et ce qu’elle a de commun avec l’histoire. […] D’autres poèmes admettent le merveilleux de l’épopée ; mais l’action, au lieu d’être d’une grande importance, n’est que commune ou même risible141.
Il faut, au contraire, éviter celles qui sont communes et triviales, celles qui n’éveillent dans l’esprit que des idées vulgaires, sans ajouter aucun intérêt à la pensée. […] « Il y a dans les vers une cadence simple, commune, ordinaire, qui se soutient également partout, qui rend le vers doux et coulant, qui écarte avec soin tout ce qui pourrait blesser l’oreille par un son rude et choquant, et qui, par l’heureux mélange de différentes mesures, forme cette harmonie si agréable qui règne dans tout l’ensemble d’un poème.
L’abbé Gobelin lui disait un jour : « Vous n’avez que des étoffes communes ; mais je ne sais ce qu’il y a, ma très-honorée dame, quand vous venez vous confesser, je vois tomber à mes pieds une quantité d’étoffes qui a trop bonne grâce et sied trop bien. » 1.
Il s’est mis en cause commune avec Socrate, Pascal, Cicéron, Franklin, Démosthène, saint Paul, saint Basile ; il s’est environné de ces grands hommes, comme d’une glorieuse milice d’apôtres de la liberté de penser, de publier, d’imprimer ; il les montre pamphlétaires comme lui, faisant, chacun de son temps, contre une tyrannie ou contre l’autre, ce qu’il a fait du sien, lançant de petits écrits, attirant, prêchant, enseignant le peuple, malgré les plaisanteries de la cour, le blâme des honnêtes gens, la fureur des hypocrites et les réquisitoires du parquet ; les uns allant en prison comme lui, les autres forcés d’avaler la ciguë ou mourant sous le fer de quelque ignoble soldat.
Dans son premier volume (quoique chaque volume soit indépendant et forme un tout complet), intitulé le Style, l’auteur expose les principes généraux de l’art d’écrire, principes qui sont communs à tous les genres de compositions littéraires.
La glorification du vague et de la périphrase, la froideur, la pesanteur, la monotonie, la nécessité de se renfermer presque toujours dans des généralités communes, d’éviter le détail et le spontané, c’est-à-dire les éléments les plus actifs de l’originalité et de la vérité.
L’histoire, c’est le drame des peuples ; la poésie lyrique peint les émotions intimes de l’âme ; le roman, les passions de la vie commune.
L’unité de l’action consiste à faire converger toutes les parties autour d’un centre commun.
Leurs institutions si variées, leurs mœurs plus variées encore se sont ressemblé pourtant par un résultat et peut-être par un but commun, celui de conserver à l’individu sa valeur propre, et de lui offrir le plus libre développement de toutes ses facultés1.
Elle demande beaucoup de vivacité et de force dans l’entendement, et une facilité peu commune à peindre promptement les impressions qui lui ont été transmises.
« Revenons maintenant à ceux que Catilina a laissés dans nos murs, pour y travailler à notre perte commune. […] Ce n’est point ma pensée ; mais je veux que leurs biens soient confisqués, qu’ils soient détenus prisonniers dans nos villes municipales les plus fortes ; qu’il ne soit plus question d’eux ni dans le sénat ni auprès du peuple, sous peine d’être déclaré coupable d’attentat contre la république et le salut commun ».
Disons plutôt, avec Domairon, que le poème comique est, en général, celui où l’on introduit sur la scène des personnages qui font une action amusante et risible, mais commune, c’est-à-dire relative, au caractère aux mœurs, à la manière de vivre des hommes dans la société ordinaire. En un mot, la comédie diffère de la tragédie par le sujet, qui est gai au lieu d’être triste ; par la condition des personnages, qui sont pris dans la vie commune et la classe moyenne, ou la basse classe de la société ; par le style et le ton du dialogue, qui doit être en rapport avec le sujet et les personnages.
Mais de telles compositions auront toujours quelque chose de faible et de commun.
Ce nom était autrefois commun à plusieurs barrières, en raison même des sergents qui y étaient placés pour la perception des impôts.
Oui, monsieur, que l’ignorance rabaisse tant qu’elle voudra l’éloquence et la poésie, et traite les habiles écrivains de gens inutiles dans les États, nous ne craindrons point de le dire à l’avantage des lettres et de ce corps fameux dont vous faites maintenant partie, du moment que des esprits sublimes, passant de bien loin les bornes communes, se distinguent, s’immortalisent par des chefs-d’œuvre comme ceux de M. votre frère, quelque étrange inégalité que, durant leur vie, la fortune mette entre eux et les plus grands héros, après leur mort cette différence cesse.
L’effort d’une vertu commune Suffit pour faire un conquérant : Celui qui dompte la fortune Mérite seul le nom de grand.
Rien n’est plus opposé au beau naturel que la peine qu’on se donne pour exprimer des choses ordinaires ou communes d’une manière singulière ou pompeuse ; rien ne dégrade plus l’écrivain.
Il n’eut pourtant de commun avec lui que la cécité qui affligea sa vieillesse.
La perte que vous avez faite, et la douleur que vous en avez, vous sont communes avec nous qui l’avons particulièrement aimé et respecté pendant sa vie, et avec tous ceux qui aiment l’Église, dont il a été le très-fidèle et très-zélé défenseur.
« On est régenté où l’on voudrait être attiré par le charme… Il y a dans ses livres assez de talent pour sortir du commun, pas assez pour être de l’élite… » (M.
Le plus souvent elle sert à relever les choses communes et les petits détails, ou à adoucir des expressions dures ou choquantes.
Ce precepte est commun : car qui veult s’avancer A la court, de bonne heure il convient commencer. […] ……………………………………………………… ……………………… Si tu m’en veux croire, Au jugement commun ne hasarde ta gloire, Mais, sage, sois content du jugement de ceux Lesquelz trouvent tout bon, ausquelz plaire lu veux, Qui peuvent t’avancer en estais et offices, Qui te peuvent donner les riches benefices, Non ce vent populaire151, et ce frivole bruit Qui de beaucoup de peine apporte peu de fruict. […] ô Dieu pere commun Des Juifs, et des Chrestiens, des Turcs, et d’un chacun, Qui nourris aussi bien par ta bonté publique Ceux du pole antartique et ceux du pole artique ; Qui donnes et raison et vie et mouvement, Sans respect224 de personne, à tous egalement ; Et fait du ciel là haut sur les testes humaines Tomber, comme il te plaist, et les biens et les peines ! […] La sueur du harnois est nostre commun baume ; Les combats, les assauts sont l’esbat du royaume. […] De ces deux proceda leur commune Puissance, Leur Esprit, leur Amour, non divers en essance, Ains divers en Persone, et dont la Déité Subsiste heureusement dés toute éternité Et fet ensemble une essence triple-une363.
Les Lieux communs La rhétorique indique comme sources où l’on peut puiser des idées, certains magasins ou arsenaux sous le nom de Lieux communs, ainsi nommés parce qu’ils peuvent servir presque tous les sujets.
« Si l’on s’étonnait, par le passé, que dans une république aussi puissante, et dans un aussi illustre empire, il se rencontrât si peu de citoyens assez fermes, assez intrépides, pour oser dévouer leur personne et leur vie au salut de l’état et au maintien de la liberté commune ; que l’on s’étonne bien plus aujourd’hui de rencontrer encore de braves et généreux citoyens, que de trouver des hommes timides et plus occupés d’eux-mêmes que des intérêts de la patrie.
L'antonomase (du grec ἁντί, pour, au lieu de, et ονοµα, nom) est une seconde espèce de métonymie qui consiste à employer un nom commun pour un nom propre, ou un nom propre pour un nom commun. Ainsi, les mots philosophe, orateur, poète, roi, ville, etc., sont des noms communs ; mais, par antonomase, on en fait des noms particuliers équivalant à des noms propres. […] L'antonomase prend aussi un nom propre pour un nom commun. […] — Adimere (de emere, ôter), et les autres composés de emere, comme interimere, perimere, ont tous la signification commune d’ôter la vie ; la préposition seule en fait la différence. — Trucidare (de trux, féroce, cruel), maltraiter affreusement en perçant, mutilant, coupant.
N’oublions pas, comme je l’ai dit ailleurs15, qu’au fond de toutes les spécialités locales ou temporaires repose toujours l’humanité identique et universelle ; qu’avant d’être l’homme de telle période et de telle latitude, on est l’homme ; qu’exprimer ces caractères génériques, ces passions, ces mœurs, aussi vieilles que le monde, ces vérités non moins anciennes, qui forment le fond commun de l’humanité, est la condition essentielle de tout écrit digne d’être lu ; que plus un écrivain conserve de points de contact avec l’humanité en général, plus il obéit à sa nature ; que plus il pénètre avec profondeur et sagacité dans le domaine de tous, plus il est fidèle à sa mission.
Les esprits élevés savent démêler les fils les plus déliés d’un événement à travers la trame Je l’ensemble des choses, et les rattachent peut-être aux limites les plus reculées de l’avenir et de la destinée, tandis que le commun des hommes ne sait voir là qu’un fait Isolé au milieu du libre espace de l’univers.
Celte espèce d’antithèse se nomme dérivation, quand les mots, différents entre eux, ont une origine commune, Ton bras est invaincu mais non pas invincible… Et le combat cessa faute de combattants ; et polypiote, quand ce sont diverses formes du même mot : Il plaît à tout le monde, et ne saurait se plaire.
Un mot ne peut rimer avec son composé, à moins que l’usage n’ait établi une différence de signification qui efface en partie l’origine commune.
Il faut prendre garde, en s’emparant des petites circonstances, de mettre la main sur des détails bas et communs, ceux par exemple que personne n’ignore.
Il semble que le temps soit un ennemi commun contre lequel tous les hommes sont convenus à conjurer : toute leur vie n’est qu’une attention déplorable à s’en défaire ; les plus heureux sont ceux qui réussissent le mieux à ne pas sentir le poids de sa durée ; et ce qu’on trouve de plus doux, ou dans les plaisirs frivoles1, ou dans les occupations sérieuses, c’est qu’elles abrégent la longueur des jours et des moments, et nous en débarrassent sans que nous nous apercevions presque qu’ils ont passé.
« Je passe ma vie à chasser aux papillons, tenant pour bonnes les idées qui se trouvent conformes aux communes, et les autres seulement pour miennes.
Partout, à tous les moments, il était prêt à s’élever des frivolités de la vie commune aux mystères de l’âme et de la destinée.
L’éloquence est un don fort commun que la nature accorde aux hommes comme le chant aux oiseaux, l’adresse aux singes et la vivacité aux écureuils.
Est-ce donc à vous de mesurer la durée de vos jours sur le peu de prix que peut y ajouter votre grandeur d’âme, et non pas sur l’intérêt commun ?
Ce discours renferme, comme l’on voit, des beautés oratoires du premier ordre ; et c’est à tous égards, la plus estimable des productions de Thomas, quoique les vices dominants de sa manière, l’emphase et la déclamation, l’enthousiasme factice ne s’y reproduisent encore que trop souvent : quoique des vérités communes y soient quelquefois présentées avec une prétention qui ressemble à de la morgue, et données comme des idées neuves ; quoique la manie doctorale, cachet distinctif de l’éloquence philosophique, y vienne à tout moment glacer des cœurs que commençait à échauffer la sensibilité de l’orateur.
L’architecture grecque a été, longtemps considérée comme la plus parfaite ; le moyen-âge a créé l’architecture gothique, à laquelle il a donné l’empreinte de sa foi ; et cet art, d’après l’opinion commune aujourd’hui, ne le cède ça rien au premier.
On voit par-là que ce genre s’éloigne peu de la manière commune de parler.
Voyant la splendeur non commune Dont ce maraud est revêtu, Dirait-on pas que la fortune Veut faire enrager la vertu ?
Par des pamphlets tantôt sérieux jusqu’à l’éloquence, tantôt plaisants jusqu’à la bouffonnerie, il livre le parlement Meaupou à la risée de l’Europe, immole la justice tout en paraissant n’attaquer que ses indignes ennemis, et s’érige en avocat du droit commun.
Or, à part un très-petit nombre de noms grandioses et fortunés qui, par l’à-propos de leur venue, l’étoile constante de leurs destins, et aussi l’immensité des choses humaines et divines qu’ils ont les premiers reproduites glorieusement, conservent ce privilége éternel de ne pas vieillir, ce sort un peu sombre, mais fatal, est commun à qui porte dans l’ordre des lettres le titre de talent et même celui de génie.