À d’autres temps, la théorie commode de l’art pour l’art ; tout dans notre époque, le mal comme le bien, tout nous avertit que l’éducation morale est la grande affaire de l’humanité, le salut ou la perte de l’avenir. […] Plus d’une fois les Romains s’étaient mesurés avec eux en bataille rangée ; mais dans toutes les occasions précédentes ils avaient eu affaire à de petits corps d’aventuriers qui ne présentaient que peu de surface, et qu’on pouvait dérouter par la supériorité des manœuvres. […] Il voyait tout de ses propres yeux dans les affaires principales. […] S’ils veulent pousser plus avant la liaison, on esquive doucement : tantôt on a une affaire ; tantôt une autre. […] Il est vrai, jusqu’ici j’ai cru la chose claire ; Mais ton bâton sur cette affaire M’a fait voir que je m’abusais.
Voici comme Thomas décrit les devoirs et les travaux de l’homme d’état : « Il doit gouverner comme la nature, par des principes invariables et simples ; bien organiser l’ensemble, pour que les détails roulent d’eux-mêmes : pour bien juger d’un seul ressort, regarder la machine entière, calculer l’influence de toutes les parties les unes sur les autres, et de chacune sur le tout ; saisir là multitude des rapports entre des intérêts qui semblent éloignés ; faire concourir les divisions même à l’harmonie du tout ; veiller sans cesse à retrancher de la somme des maux qu’entraînent l’embarras de chaque jour, le tourment des affaires, le choc et le contraste éternel de ce qui serait possible dans la nature, et de ce qui cesse de l’être par les passions ».
Voici un rondeau composé par Chapelle pour critiquer Benserade, qui avait eu la malheureuse idée de traduire en rondeaux les Métamorphoses d’Ovide : À la fontaine où l’on puise cette eau Qui fait rimer et Racine et Boileau, Je ne bois point, ou bien je ne bois guère ; Dans un besoin si j’en avais affaire, J’en boirais moins que ne fait un moineau.
L’ambition L’ambition montre à celui qu’elle aveugle, pour terme de ses poursuites, un état florissant où il n’aura plus rien à désirer, parce que ses vœux seront accomplis, où il goûtera le plaisir le plus doux pour lui, et dont il est le plus sensiblement touché ; savoir, de dominer, d’ordonner, d’être l’arbitre des affaires et le dispensateur des grâces, de briller dans un ministère, dans une dignité éclatante ; d’y recevoir l’encens du public et ses soumissions ; de s’y faire craindre, honorer, respecter.
Je vous aime l’un et l’autre avec une égale tendresse ; je veux néanmoins que l’administration des affaires et l’autorité suprême appartiennent à celui qui, ayant plus vécu, est raisonnablement supposé avoir plus d’expérience. — Que la couronne soit donc à vous, Cambyse, les dieux vous la défèrent ; et, autant qu’il est en mon pouvoir, je vous la donne. […] L’ambition d’exécuter des entreprises difficiles ; la multiplicité fatigante des affaires ; un genre de vie ennemi du repos ; l’ardeur inquiète d’imiter mes actions, ou même de les surpasser ; des embûches à dresser ou à éviter ; voilà le partage de celui qui régnera : vous serez exempt de tous ces soins, qui sont autant d’obstacles au bonheur.
Je ne saurais aucunement approuver ces humeurs brouillonnes et inquiètes, qui, n’étant appelées ni par leur naissance ni par leur fortune au maniement des affaires publiques, ne laissent pas d’y faire toujours en idées1 quelque nouvelle réformation ; et si je pensais qu’il y eût la moindre chose en cet écrit par laquelle on me pût soupçonner de cette folie, je serais très-marri2 de souffrir qu’il fût publié.
Fatiguée de désennuyer Louis XIV, de faire bonne mine à contre-cœur, de subir le contre-coup de toutes les afflictions, l’embarras des affaires, les assauts de la jalousie, de l’envie ou de la haine, elle s’écriait : « J’en ai jusqu à la gorge !
C’est à cette qualité que le roi Louis XIV rendait hommage lorsque, demandant son avis sur quelque affaire importante, il lui disait plaisamment : « Qu’en pense votre solidité ?
En effet, dans ses plus grands intérêts et dans ses plus importantes affaires, où la violence de ses souhaits appelle toute son attention, il voit, il sent, il entend, il imagine, il soupçonne, il pénètre, il devine tout ; de sorte qu’on est tenté de croire que chacune de ses passions a une espèce de magie qui lui est propre.
A ces maîtres, dont l’activité sous le règne de Louis-Philippe sera, pour plusieurs du moins, disputée par les affaires publiques, viendront se joindre Michelet et tant d’autres, que nous ne pourrions entreprendre de nommer, sans risquer de commettre de trop nombreux oublis. […] Mais les combats de la foi sont des combats de tous les jours : on a affaire à des ennemis qui renaissent de leur propre défaite. […] D’un autre côté, Rome, travaillée par ses dissensions civiles, occupée de maux plus pressants, négligea les affaires d’Asie, et laissa Mithridate suivre ses victoires ou respirer après ses défaites. […] J’aime les maisons où je puis me tirer d’affaire avec mon esprit de tous les jours165. […] mes chers ennemis, vous entendez mai votre affaire ; passez-moi ce léger avis : si vous voulez me nuire absolument, faites au moins qu’on puisse vous croire290.
Il est vrai qu’il eut affaire, lui aussi, à des adversaires qui ne le ménageaient pas. […] Les lettres d’affaires et de demande ne sauraient s’accommoder de rien autre chose. […] Les grandes affaires m’occupaient et je trouvais aussi du temps pour les plus petites. […] Ces heures que vous donniez aux affaires, gardez-les pour vous-même. […] Quiconque en use ainsi n’a plus affaire aux gens.
Dès qu’ils entrent dans nos passions, colère ou faveur, haine ou pitié, notre affaire devient la leur ; le torrent les emporte et ils se laissent aller.
Je vous écrivis vendredi qu’il s’était poignardé ; voici l’affaire en détail : le roi arriva le jeudi au soir ; la promenade, la collation dans un lieu tapissé de jonquilles, tout cela fut à souhait.
Voiture parlait ainsi de Richelieu : « Oui, lorsque dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli la Rochelle et abattu l’hérésie, et que par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Cazal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein ; et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines et quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui, et, à votre avis, l’aimeront-ils ou l’estimeront-ils moins, à cause que, de son temps, les rentes sur l’Hôtel de Ville se seront payées un peu plus tard, ou que l’on aura mis quelques nouveaux officiers à la chambre des comptes ?
Un magistrat allait par son mérite à la première dignité, il était homme délié et pratique dans les affaires ; il a fait imprimer un ouvrage moral qui est rare par le ridicule. […] C’est ce qui arrivera toujours lorsqu’une partie emploiera, pour plaider sa cause, un homme qui ne se soucie de son affaire que pour remplir sa profession avec éclat. […] Alors l’expérience des grandes affaires, l’amour de la liberté, la crainte des malheurs dont il était menacé, lui taisaient faire des efforts dignes d’un orateur. […] Sa pièce, étant une affaire de parti, eut un succès prodigieux. […] Il ne voulait pas qu’on mît le masque de Thalie sur le visage de Melpomène, ni qu’on prodiguât les grands mots dans les affaires les plus minces.
C’est le moyen que Servilius, accusé d’avoir perdu quelques troupes en suivant les ennemis après la victoire, emploie avec succès pour se défendre devant le peuple : Quelques-uns des plus modérés d’entre le peuple lui ayant crié qu’il prit courage et qu’il continuât sa défense : Puisque j’ai affaire à des juges, et non pas à des ennemis, ajouta-t-il, je vous dirai, Romains, que j’ai été fait consul avec Virginius dans un temps où les ennemis étaient maîtres de la campagne, et où la dissension et la famine étaient dans la ville. […] César et Henri IV Tous deux avaient reçu de la nature une âme élevée et sensible, un génie également souple et profond dans les affaires politiques, de grands talents pour la guerre ; tous deux furent redevables de l’empire à leur courage et à leurs travaux : tous deux pardonnèrent à leurs ennemis, et finirent par en être les victimes : tous deux connaissaient le grand art de s’attacher les hommes et de les employer ; art le plus nécessaire de tous à quiconque commande ou veut commander : tous deux étaient adorés de leurs soldats, et mêlaient les plaisirs aux fatigues militaires et aux intrigues de l’ambition. Farnèse, à qui notre Henri IV eut affaire, valait bien Pompée, le rival de César ; et la France fut pour tous deux un champ de victoire.
Mais n’ayant que des sciences imaginaires, il faut qu’ils prennent ces vains instruments qui frappent l’imagination à laquelle ils ont affaire ; et par là en effet ils s’attirent le respect.
car, s’il lui arrivait malheur, vous vous feriez bientôt un autre Philippe, en vous appliquant, de la sorte, à vos affaires. […] Ne serait-il pas ridicule, en effet, qu’un avocat, dans un litige de mur mitoyen, discutât l’affaire en termes pompeux, emphatiques ? […] peut-être d’avoir rétabli les affaires du roi, son fils ? […] Il n’avait eu d’autres relations à la cour que celles que lui donnèrent ses affaires ou ses devoirs. […] On fut longtemps à délibérer et, dans une affaire aussi délicate, on crut qu’il fallait tout donner au conseil, et ne rien laisser à la fortune.
Car sa vanité même n’a rien qui choque : elle a grand air, et justifie cette fière devise : « Nos vies et nos biens sont au roi, l’âme est à Dieu, l’honneur est à nous ; non, sur mon honneur mon roi ne peut rien. » Il fut de ces gentilshommes pour qui toute chaude affaire était une fête.
Sylla4 estant au siège devant Athenes, et n’ayant pas loisir d’y tenir le camp longuement, pour autant que5 d’autres affaires le pressoient, et que d’un costé Mithridates6 avoit envahy, occupé et ravy7 toute l’Asie, et d’austre costé la ligue de Marius8 se remettoit sus9, et recouvroit grande puissance dedans Rome, il y eut quelques vieillards en la boutique d’un barbier, qui en cacquettant ensemble dirent, qu’un certain quartier de la ville que l’on nommoit Heptachalcon n’estoit pas bien gardé, et qu’il y avoit danger que la ville ne fust prise par cest endroit là.
Fatiguée de désennuyer Louis XIV, de faire bonne mine à contre-cœur, de subir le contre-coup de toutes les afflictions, l’embarras des affaires, les assauts de la jalousie, de l’envie ou de la haine, elle s’écriait : « J’en ai jusqu’à la gorge !
L’affaire est d’importance. […] On serait puriste et affecté en disant : L’affaire est une affaire d’importance. […] Peut-être d’avoir rétabli les affaires du Roi son fils ? […] Les jeunes gens remarquent cela facilement ; quand on leur cite des exemples de sublime, ils restent à peu près indifférents et froids ; mais quand ils l’entendront avant d’avoir pu prévoir qu’il était près d’eux, ce sera une toute antre affaire, ils seront surpris, extasiés, et le sublime produira dans leur âme son effet surnaturel.
Ainsi le genre (ou l’éloquence) judiciaire, comprend toutes les affaires qui se plaident en justice. […] Notre barreau ne ressemble pas même aujourd’hui à celui des Grecs et des Romains : les particuliers ne sont pas accusateurs, il n’y a point d’affaires contentieuses portées au tribunal du peuple… On croyait à Athènes ce talent si dangereux, qu’il était expressément défendu de s’en servir dans les causes portées devant l’Aréopage. […] Nous en avons vu dans ce siècle un grand exemple, c’était Cochin ; son attaque se réduisait à un simple exposé de l’affaire, à sa demande, et à l’énoncé le plus précis de ses moyens.
Tel passe la moitié de sa vie à se rendre de Paris à Versailles, de Versailles à Paris, de la ville à la campagne, de la campagne à la ville, et d’un quartier à l’autre, qui serait fort embarrassé de ses heures, s’il n’avait le secret de les perdre ainsi, et qui s’éloigne exprès de ses affaires, pour s’occuper à les aller chercher : il croit gagner le temps qu’il y met de plus, et dont autrement il ne saurait que faire ; ou bien, au contraire, il court pour courir, et vient en poste, sans autre objet que de retourner de même1. […] Mais consultons l’intérêt de nos affaires et la vérité de nos écrits.
C’est ce qu’Aristote sans doute a voulu nous faire entendre, lorsqu’il nous a donné le conseil et le modèle à la fois de la plus courte et de la meilleure peut-être des conclusions, pour le plus grand nombre des plaidoyers : j’ai dit, vous m’avez entendu, vous connaissez l’affaire ; prononcez.
L’éloquence de la tribune, nommée aussi éloquence politique ou parlementaire, comprend les discours prononcés dans les assemblées délibérantes sur les affaires publiques.
Comme tous ces sujets étaient extrêmement odieux au public, parce qu’ils étaient tous créatures de M. le cardinal de Richelieu, ils furent sifflés par tous les laquais dans la cour de Saint-Germain, aussitôt que le roi eut expiré ; et si M. de Beaufort eût eu le sens commun, ou si M. de Beauvais4 n’eût pas été une bête mitrée, ou s’il eût plu à mon père5 d’entrer dans les affaires, ces collatéraux de la régence auraient été infailliblement chassés avec honte, et la mémoire du cardinal de Richelieu aurait été sûrement condamnée par le parlement avec une joie publique.
« Abondante, aisée, simple et lumineuse, son éloquence sait prêter un intérêt qui captive aux arides détails des affaires les plus compliquées, parcourir sans s’égarer tous les détours des questions les plus vastes, répandre sur les plus obscures le jour éclatant de l’évidence, semer comme en se jouant sur sa route les vérités brillantes et les mouvements heureux, et, cachant une méthode réfléchie sous les dehors d’une improvisation facile, déployer un art d’autant plus savant qu’il conserve tout le charme de l’abandon et tout l’entraînement du naturel ; reproduire enfin cette grandeur négligée qu’on admirait dans M.
Il est nécessaire à un sénateur de connaître les affaires de l’Etat. — 16. […] Il ne lui manqua aucun des talents nécessaires pour les affaires privées ou publiques. […] Les affaires du peuple Romain dans la paix et dans la guerre furent administrées pendant quelques années par ces nouveaux magistrats.
— Je vous ai dit d’attendre, pour me juger, que vous soyez ici — … Mes journées sont remplies ; vous me direz : Et votre homme d’affaire ? […] Je ne veux point voir sans cesse devant moi un espion de mes affaires, un traître dont les yeux maudits assiègent toutes mes actions, dévorent tout ce que je possède, et furètent de tous côtés pour voir s’il n’y a rien à voler. […] D’autres amis qu’il avait toujours aimés et à qui il avait fait beaucoup de bien, se montrèrent, très affligés de son départ et raccompagnèrent, en pleurant amèrement, jusqu’à son vaisseau, mais, arrivés là, ils le quittèrent, retournèrent à leurs affaires, et peu a peu l’oublièrent tout-à-fait.. […] Les affaires personnelles feront grand tort aux affaires publiques. […] Non, ce qu’il lui faut c’est un homme qui possède la sagesse et l’habitude des affaires, la vigueur et l’activité, le crédit et la considération.
En ces sortes de feinte, Il faut instruire et plaire ; Et conter pour conter me semble peu d’affaire. […] — On ne s’attendait guère A voir Ulysse en cette affaire.
Dire d’une chose modestement, ou qu’elle est bonne ou qu’elle est mauvaise, et les raisons pourquoi elle est telle, demande du bon sens et de l’expression : c’est une affaire.
Pour cette autre affaire, >M’as-tu déterré… Hector.
Car il me semblait que je pourrais rencontrer beaucoup plus de vérité dans les raisonnements que chacun fait touchant les affaires qui lui importent, et dont l’événement le doit punir bientôt après s’il a mal jugé, que dans ceux que fait un homme de lettres dans son cabinet touchant des spéculations qui ne produisent aucun effet, et qui ne lui sont d’autre conséquence, sinon que peut-être il en tirera d’autant plus de vanité qu’elles seront plus éloignées du sens commun, à cause qu’il aura dû employer d’autant plus d’esprit et d’artifice à tâcher de les rendre vraisemblables.
On peut tout faire dans ce pays, excepté se mêler des affaires d’État.
Vous saurez, s’il vous plaît, que ce n’est pas à présent une petite affaire pour moi de vous écrire. […] Il est vrai que Bayar est ici, et qu’il fait mes affaires ; mais quand il a couru tout le jour pour mon service, écrirai-je ? […] Il ne se mêle jamais des affaires d’état que pour chansonner, ou dire son épigramme contre les ministres. […] Les affaires renaissaient de toutes parts, il les finissait de toutes parts. […] Je n’aime aucune affaire.
Tous deux furent députés pour de grandes affaires. […] Sì vous me l’eussiez permis, l’amour que j’ai pour vous m’aurait à poussé à terminer cette affaire. […] Illi disputabant, ego contra disserebam, Cic. — Disceptare (de δις et σϰεπτοµαι, examiner), examiner, discuter les raisons dans une affaire contentieuse, pour arriver à une décision. […] Agere negotium, traiter une affaire. […] 2° Affaire.
La Bruyère brille surtout dans ce genre de style, comme le prouve l’exemple suivant : « Cliton n’a jamais eu toute sa vie que deux affaires, qui sont de dîner le matin et de souper le soir ; il ne semble né que pour la digestion : il n’a même qu’un seul entretien : il dit les entrées qui ont été servies au dernier repas où il s’est trouvé, il dit combien il y a eu de potages, et quels potages ; il place ensuite le rôt et les entremets… C’est un personnage illustre dans son genre, et qui a poussé le talent de se bien nourrir jusqu’où il pouvait aller… Mais il n’est plus : il s’est du moins fait porter à table jusqu’au dernier soupir ; il donnait à manger le jour où il est mort. […] Peut-être d’avoir rétabli les affaires du roi son fils ?
Adieu ; je m’en vais à—Paris pour mes affaires.
Mais s’il a eu affaire à un adversaire qui a logiquement raisonné, que devra faire l’orateur ?
il n’avait eu d’autres relations à la cour que celles que lui donnèrent ses affaires ou ses devoirs ? […] on fut longtemps à délibérer ; et, dans une affaire aussi délicate, on crut qu’il fallait tout donner au conseil, et ne rien laisser à la fortune. […] peut-être d’avoir rétabli les affaires du roi son fils ?
Mais c’est dans notre temps surtout, dans l’horizon de Paris, sa vie d’affaires et de plaisirs, sa banque, son commerce, sa littérature, c’est autour de vous, c’est aujourd’hui, c’est hier que vous avez saisi vos modèles et reçu vos inspirations.
Plus tard la place est occupée ; les affaires, les soucis, les soins de chaque jour la remplissent, et il n’y a plus guère moyen qu’avec un trop grand effort de repousser la vie présente qui nous envahit de tous côtés et qui nous déborde, pour aller se reporter en idée à trois mille ans en arrière1.
En voilà cependant déjà quatre de faits Je ne pouvais d’abord trouver de rimes, mais En faisant, on apprend à se tirer d’affaire.
Çà, voyons, expédie au plus tôt ton affaire. […] Que je les paye ou non, ce n’est pas ton affaire, Lis toujours. […] n’embrouillons point, s’il vous plaît les affaires, Je ne veux point payer les dettes usuraires. […] Pourquoi, pour quelle affaire ? […] Voilà votre affaire finie.
J’ai, je crois, mon affaire : Celle-ci ne pèse pas tant. […] À peine cette vierge eut l’affaire embrassée, Qu’aussitôt Jupiter, en son trône remis, Vit, selon son désir, la tempête cessée, Et n’eut plus d’ennemis.
Mesdames, vous serez surprises sans doute de l’audace de ma visite ; mais votre réputation vous attire cette méchante affaire, et le mérite a pour moi des charmes si puissants, que je cours partout après lui. […] C’est moi qui ferai votre affaire mieux que personne : ils me relient tous visite ; et je puis dire que je ne me lève jamais sans une demi-douzaine de beaux esprits.
Mais en général, et surtout dans les affaires civiles, je proscrirai cette éloquence canine, comme l’appelait Appius, qui aboie et qui mord, je recommanderai la modération dans l’exorde tiré de la personne de l’adversaire, et ce système, en dépit de quelques exemples modernes que l’on pourrait citer, est beaucoup plus dans notre civilisation et dans nos mœurs que les emportements des avocats de l’antiquité.
Une lettre d’affaires doit être simple, méthodique et précise.
Vous ferez-vous toujours des affaires nouvelles ?
Doué de tous les genres d’esprit, de celui des affaires presque autant que de celui des lettres, Voltaire acquit par des spéculations heureuses non moins que par ses travaux une fortune considérable qui augmenta sa puissance.
Si c’était mon affaire, tout serait déjà achevé.
Peut-être d’avoir rétabli les affaires du roi son fils ?
En nous traçant les moyens de connoître les hommes, l’auteur nous apprend parfaitement la manière de nous bien conduire avec eux ; c’est-à-dire, de ne pas nous engager dans de fausses démarches, et de bien prendre nos mesures, pour réussir dans les affaires, autant qu’il est possible, sans violer les règles de la probité.
Ainsi, une voiture passe sur un enfant (chose qui n’est pas rare dans nos grandes villes), si l’avocat du cocher fait appel à l’intention de son client, s’il détaille les circonstances de l’accident, s’il en fait voir la cause dans l’étourderie de la victime ; s’il expose enfin que l’effet n’est qu’une blessure peu grave, il emploiera la ressource des lieux communs des affaires semblables.
Nicole, était si étendu ; qui était le centre de tant de choses ; que d’affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d’intérêts à démêler, que de guerres commencées, que d’intrigues, que de beaux coups d’échecs à faire et à conduire !
Mes affaires empirent de plus en plus, et j’ai à me défendre contre une guerre de coalition.
La première attention de l’orateur est de voir si sa matière comporte le pathétique ; car les grands mouvements ne conviennent pas aux petites affaires : ce serait, dit Quintilien (VI, 1), chausser le cothurne à un enfant, et lui mettre en main la massue d’Hercule. […] Un déclamateur fleuri n’aurait eu aucune force dans les affaires. […] Dans le genre judiciaire, et lorsqu’il s’agi t d’affaires sérieuses et délicates, on veut que l’orateur se présente avec un air simple et modeste, qui inspire la confiance ; mais il est des harangues, surtout dans le genre démonstratif, qui lui permettent d’employer dès le commencement un style pompeux et magnifique. […] Les exemples n’en sont que trop fréquents dans la conversation, dans les disputes, dans les mémoires judiciaires, où l’on s’efforce souvent de prouver ce qui n’a aucun rapport avec l’affaire débattue. […] peut-être d’avoir rétabli les affaires du roi son fils ?
De quel œil, à votre avis, pensez-vous que je puisse voir cet amas d’actions indignes dont on a peine, aux yeux du monde, d’adoucir le mauvais visage, cette suite continuelle de méchantes affaires qui nous réduisent, à toute heure, à lasser les bontés du souverain, et qui ont épuisé auprès de lui le mérite de mes services et le crédit de mes amis !
Voltaire 1694-1778 [Notice] Habile, adroit, remuant, infatigable, s’occupant de tout à la fois, mêlant les plaisirs aux affaires, homme de cour et homme de lettres, favori de Madame de Pompadour et roi des philosophes, fla teur des souverains qu’il encensa pour assurer l’impunité à ses hardiesses, ennemi des abus plus que des vices, prêt à tout oser contre les préjugés, mais ne sachant respecter ni la religion ni les mœurs, Voltaire n’eut jamais le temps de se recueillir, et risqua de propager les réformes par la licence, ou de corrompre les esprits en voulant les affranchir.
— Il faut qu’on nomme un chef, un tribun militaire, Un dictateur ; le nom ne fait rien à l’affaire ; Il faut que ce tribun, entouré de licteurs, Recherche et mette à mort tous les conspirateurs ; De crainte des abus, que son unique tâche Soit de faire tomber les têtes sous la hache, Et qu’un boulet aux pieds, insigne du pouvoir, L’enchaîne au châtiment, s’il manque à son devoir.
Ce serait un triomphe trop facile maintenant que de le poursuivre dans les détails, où, s’il a fait voir du talent de parleur, il n’a jamais montré la moindre connaissance d’un homme d’État ni des affaires humaines. […] Nous devons oublier que nous avons été les maîtres des nations ; mais nous ne devons pas souffrir qu’aucune se mêle de nos affaires. […] Il n’y retrouva plus la brillante assemblée des Neustriens, tous étaient retournés à leurs affaires, mais seulement quelques serviteurs austrasiens qui gardaient le corps de Sighebert. […] Dans le sein des villes, l’homme semble être la grande affaire de la création ; c’est là qu’éclate toute son apparente supériorité, c’est là qu’il semble dominer la scène du monde, ou, pour mieux dire, l’occuper à lui seul. […] Elle mit dans un coffre son testament et ses lettres ouvertes, en disant qu’elle ne voulait plus s’occuper des affaires de ce monde et ne devait songer qu’à paraître devant Dieu.
Dans nos anciennes cours de justice, où siégeaient des ecclésiastiques et des laïques, les premiers avaient coutume de se retirer lorsqu’il s’agissait d’affaire capitale.