Roméo représente ici l’idéal de la jeunesse enthousiaste du beau.
Ne vous êtes-vous pas souvenu que le Cid a été représenté trois fois au Louvre, et deux fois à l’hôtel de Richelieu ?
Rien n’est si impétueux que ses désirs, rien de si caché que ses desseins, rien de si habile que ses conduites 2 ; ses souplesses ne se peuvent représenter ; ses transformations passent celles des métamorphoses, et ses raffinements ceux de la chimie.
Une règle générale qui n’admet pas d’exception, c’est d’élever sensiblement la voix sur les mots qui représentent une idée importante, un sentiment vif et passionné. […] L’Italie est aujourd’hui le seul pays où le bouvier et le vigneron, le laboureur et le berger, remplissent, avec leurs femmes et leurs enfants, les salles de spectacle ; c’est le seul où ils puissent comprendre des tragédies qui leur représentent les héros des temps passés, et des fables poétiques dont le souvenir ne leur est point absolument étranger. […] Œuvres du XIXe siècle Si j’avais à faire l’apologie de mon temps, je la demanderais à cette Académie où le mouvement de l’esprit humain tout entier est si glorieusement représenté. […] Les Catacombes de Rome Il faut se représenter les Catacombes comme un labyrinthe de galeries souterraines qui s’étendent à des distances considérables sous les faubourgs et sous la campagne de Rome. […] De l’esprit On consultait un homme, qui avait quelque connaissance du cœur humain, sur une tragédie qu’on devait représenter ; il répondit qu’il y avait tant d’esprit dans cette pièce qu’il doutait de son succès.
5° La répétition reproduit plusieurs fois le nom ou pronom qui représente l'idée principale du discours : Tendre épouse, c'est toi qu'appelait son amour, Toi qu'il pleurait la nuit, toi qu'il pleurait le jour. […] Enfin il ne suffit pas que la pensée soit représentée avec les traits qui lui sont propres, avec la simplicité ou la majesté qui lui convient, il faut encore que le discours, l'ouvrage, ne se ressente point d'un travail quelquefois pénible, et que la narration des faits particuliers ou épisodes ne fasse point, par sa trop grande longueur, perdre de vue le sujet principal. […] Cette hardiesse de tout dire devait séduire les jeunes écrivains du siècle, et la nouvelle école, représentée par Châteaubriand, Lamartine, Victor Hugo, etc., devait s'élever en France, à côté de celle de Boileau, de Racine et de Laharpe1 Genre épistolaire. […] Ceux qui peuvent lui nuire ont leur source dans un vice du sujet, dans les idées trop éloignées du sujet et dans les mots qui représentent ces idées.
Nous ne croyons pas, par exemple, que quand Fléchier nous représente Turenne étendu sur ses propres trophées ; quand il nous peint ce corps pâle et sanglant, auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé , il se soit arrêté à dessein à ce choix de syllabes longues et tristement sonores, pour terminer tout à coup par ces quatre brèves : quĭ l’ă frâppĕ.
Il m’est impossible de me représenter l’état où vous avez été, ma chère enfant, sans une extrême émotion2 ; et quoique je sache que vous en êtes quitte, Dieu merci, je ne puis tourner les yeux sur le passé sans une horreur qui me trouble.
Cette pièce est de 1661, et ce fut à Vaux, dans une fête que le surintendant Fouquet donnait à Louis XIV, qu’elle fut représentée pour la première fois.
Nul ne représente mieux toutes les passions et tous les talents du xvie siècle, cette époque si féconde en grands caractères et en libres esprits.
Malherbe 1555-1628 [Notice] Né à Caen, sous Henri II, témoin attristé des guerres civiles, et sujet reconnaissant d’un souverain qui restaura l’ordre public, Malherbe représente un temps où la discipline succède à l’anarchie.
Par son intelligence, les animaux ont été apprivoisés, subjugués, domptés, réduits à lui obéir à jamais ; par ses travaux, les marais ont été desséchés, les fleuves contenus, leurs cataractes effacées, les forêts éclaircies, les landes cultivées ; par sa réflexion, les temps ont été comptés, les espaces mesurés, les mouvements célestes reconnus, combinés, représentés, le ciel et la terre comparés, l’univers agrandi et le Créateur dignement adoré ; par son sort émané de la science, les mers ont été traversées, les montagnes franchies, les peuples rapprochés, un nouveau monde découvert, mille autres terres isolées sont devenues son domaine ; enfin la face entière de la terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme, laquelle, quoique subordonnée à celle de la nature, souvent a fait plus qu’elle1, ou du moins l’a si merveilleusement secondée, que c’est à l’aide de nos mains qu’elle s’est développée dans toute son étendue, et qu’elle est arrivée par degrés au point de perfection et de magnificence où nous la voyons aujourd’hui.
On comprend bien, par exemple, que, dans cette première période, un partage rigoureux n’est pas toujours possible entre les écrivains qui appartiennent au passé et ceux qui représentent l’avenir. […] Dans la première période, le mouvement philosophique est représenté par diverses écoles, entre lesquelles l’école spiritualiste tient le premier rang, avec Royer-Collard, Maine de Biran, Cousin, Jouffroy et leurs disciples. […] Souffrez que je vous représente l’état malheureux… Oh ! […] En philosophie, il représente la seconde époque du dix-huitième siècle. […] Le théâtre représente une rue de Séville.
La première représentera les cruelles angoisses du proscrit, la générosité de ses hôtes, les périls qu’il court et que ses hôtes partagent. […] Le capitaine qui les commandait, surpris de voir un homme si distingué vouloir marcher avec lui, lui représenta que ce n’était point là sa place. […] Vous décrirez la triste vie que mène Menzikoff dans l’épouvantable désert où on l’a relégué ; vous le représenterez se livrant à toutes les fureurs de la haine et ne cessant de maudire Dolgorouki. […] Ce tableau de Salvator Rosa représente une aventure de sa jeunesse. […] Affectant un zèle ardent, il lui représenta que l’empereur, au milieu d’une cour corrompue, où le poignard avait fait tant de révolutions, exposait trop souvent sa vie aux pièges des ambitieux, au fer des assassins. « Les forêts, dit-il à Léon, sont remplies de brigands.
. — Il représente Lycurgue.
Peindre, c’est non-seulement décrire les choses, niais en représenter les circonstances d’une manière si vive et si sensible, que l’auditeur s’imagine presque les voir. […] Il faut que tout y représente vivement et naturellement les sentiments de celui qui parle, et la nature des choses qu’il dit. […] Un peintre qui ne représenterait jamais que des palais d’une architecture somptueuse ne ferait rien de vrai et lasserait bientôt. […] Non, puisqu’elle consiste à donner aux objets qu’on représente de la vie et de la douceur. […] Qu’on représente un chef-d’œuvre dramatique, ce qui est si rare, et qui doit l’être ; on dit : Tout Paris est enchanté ; mais on en imprime trois mille exemplaires tout au plus.
On se représente avec plaisir Mme de Sévigné tendant les bras à la flatterie, qui lui dit qu’elle est aimée de sa fille. […] On dit que vous avez représenté toutes mes grimaces, toutes mes contorsions lorsque je parlais tout seul, toutes mes intrigues avec de petites gens. […] Ils représentaient une grande terre formée de hautes montagnes, séparées par des vallées profondes, et surmontées de rochers pyramidaux. […] Il représentait une contrée éclairée, non en face, des rayons du soleil, mais par derrière, de leurs simples reflets. […] On se représente la mort parcourant les rangs et soufflant devant elle sur les guerriers qu’elle renverse.
Dans les récits réunis sous le titre de Grandeur et servitude militaires, il représente la lutte de l’honneur et de la raison, du devoir et de l’humanité : ce fut un succès d’attendrissement.
L’imagination est une faculté de l’âme par laquelle on se représente, avec les circonstances les plus frappantes et les couleurs les plus vives, les objets vers lesquels se porte la pensée.
Les hommes, n’ayant d’abord que le geste pour se communiquer leurs idées, imitèrent la figure et le mouvement des objets qu’ils voulaient représenter.
« Quel est le peintre, dit Quintilien, qui ait appris à représenter tout ce qui existe dans la nature ?
. — lieux applicables aux parties du sujet On conçoit quel parti l’on peut tirer, pour le développement de l’idée, de l’examen de sa nature ou de la définition ; de l’examen du signe qui la représente ou de l’étymologie ; de l’examen des éléments qui la composent ou de l’analyse.
Son cou élevé, et sa poitrine relevée et arrondie semblent en effet figurer la proue du navire fendant l’onde ; son large estomac en représente la carène1; son corps, penché en avant pour cingler, se redresse à l’arrière, et se relève en poupe ; la queue est un vrai gouvernail ; les pieds sont de larges rames, et ses grandes ailes demi-ouvertes au vent et doucement enflées sont les voiles qui poussent le vaisseau vivant, navire et pilote à la fois.
Sainte-Beuve représente ainsi le magister : « Et d’abord, il est tout : la règle et le compas, La toise est dans ses mains ; géomètre, il arpente Et fait les parts autant que le notaire ; il chante Au lutrin, et récite au long la Passion.
Moïse représente ici l’inspiration.
Et de fait, les aiguillons que Périclès laissait dans les âmes, les tonnerres qu’il excitait dans les assemblées, les noms de Jupiter et d’Olympien que l’on lui donna, et le temple de la déesse Persuasion, qu’elle-même, selon le dire commun, avait bâti sur ses lèvres, que sont-ce autre chose que des marques et des images de cette monarchie spirituelle4, fondée par la parole dans un état populaire, et de cette espèce de divinité qu’un homme représentait sur la terre ?
Ils ne se contentaient pas de les désigner sur la scène, tantôt par des équivoques qu’il était aisé de deviner, tantôt avec des masques faits exprès, qui représentaient la forme de leur visage ; mais ils les montraient souvent au doigt, et les nommaient par leur propre nom. […] On lui a fait un service militaire dans le camp, où les larmes et les cris faisaient le véritable deuil : tous les officiers avaient pourtant des écharpes de crêpe ; tous les tambours en étaient couverts, ils ne battaient qu’un coup ; les piques traînantes et les mousquets renverses : mais ces cris de toute une armée ne se peuvent pas représenter, sans que l’on en soit tout ému. […] Représentez-vous, chrétiens, dans une sédition, une populace furieuse, qui demande arrogamment, toute prête à arracher si on la refuse : ainsi dans l’âme de ce mauvais riche ; et ne l’allons pas chercher dans la parabole, plusieurs le trouveront dans leur conscience. […] Mais vous avez aliéné leur esprit, et le prophète Jérémie me les représente vous condamnant eux-mêmes sans miséricorde148. […] Il représenta tantôt des princesses brûlantes d’amour et ne respirant que l’adultère et les forfaits, tantôt des rois dégradés par l’adversité, au point de se couvrir de haillons et de tendre la main, à l’exemple des mendiants.
Après plusieurs jours de tumultueux débats, Mirabeau prit la parole, et repoussant l’alternative établie par les termes de la question, développa un contre-projet dans lequel il prétendait concilier les droits du monarque avec ceux de la nation, représentée par l’assemblée. […] Représentez-vous ce que c’était, pour une Italienne comme moi, que d’être assise autour d’une table à thé plusieurs heures par jour, après dîner, avec la société de ma belle-mère. […] Ainsi tout est là, les temps héroïques représentés par les Dioscures, la république par les lions, les guerres civiles par Marius, et les beaux temps des empereurs par Marc-Aurèle. […] Guizot sur les origines et la suite de l’histoire de France représentent son enseignement. […] La sculpture, au contraire, ne fait guère rêver, car elle représente nettement telle chose et non pas telle autre.
1° L’Imagination L’Imagination est une faculté de l’âme par le moyen de laquelle nous nous représentons les objets, les événements avec vivacité, grâce, force, et quelquefois même avec exagération. […] Tel est l’effet de l’imagination : se représenter les événements, y assister, afin de peindre fortement ensuite.
Jamais il ne représente deux fois la même idée ; tout tend chez lui à la plus grande précision, et il cherche plutôt à faire penser le lecteur, qu’à satisfaire complètement son imagination.
La langue d’Hérodote n’est point, je le sais, celle de Théopompe ou de Démosthène, mais, telle qu’elle est, elle appartient à une civilisation trop avancée, quoi qu’il en dise, pour être représentée par le gazouillis du xvie siècle, comme l’appelle Pasquier.
Ainsi tout objet rendant un son quelconque a été représenté par un mot analogue au son produit : le serpent a sifflé, le bourdon a bourdonné, l’onde a murmuré, le tonnerre a grondé.
L’imagination est aussi une faculté créatrice ; elle se représente les objets sous de vives couleurs, et les reproduit dans ses œuvres par des images frappantes.
Ce qui serait partout ailleurs une faute contre la règle de l’hiatus a ici le mérite de représenter le but atteint avec beaucoup de peine.
Mais je serai bien aise de faire voir en ce discours quels sont les chemins que j’ai suivis, et d’y représenter ma vie comme en un tableau, afin que chacun en puisse juger, et qu’apprenant du bruit commun les opinions qu’on en aura, ce soit un nouveau moyen de m’instruire que j’ajouterai à ceux dont j’ai coutume de me servir.
Lui qu’on veut nous représenter comme disposé si favorablement à votre égard, il a ordonné de continuer la guerre, d’y persévérer, quand Démosthène et les autres généraux Athéniens désiraient lever le siège ! […] Vous représenterez Pyrrhus et Cinéas faisant valoir, sous la forme d’un dialogue, le premier, les glorieuses récompenses et la conquête du monde que promet la guerre ; le second, les avantages certains de la paix et la douceur du repos. […] « Tibérius représentait à la multitude qui l’écoutait autour de la tribune, que les bêtes les plus sauvages avaient leurs gîtes et leurs tanières, tandis que des hommes, et des hommes tels que les soldats et les citoyens romains, étaient obligés à errer çà et là avec leurs femmes et leurs enfants, sans avoir aucun lieu où ils pussent se retirer, qu’il était bien injuste que tant de vaillants soldats combattissent avec tant de périls et de fatigues pour le luxe, les richesses et les superfluités de leurs concitoyens, qui n’avaient pas assez de discrétion pour leur vouloir départir une petite portion de terre dont ils pussent faire leur habitation ; que les généraux romains avaient grand tort, lorsqu’ils les animaient à combattre, de leur représenter qu’ils combattaient pour la conservation de leurs dieux domestiques et de la sépulture de leurs ancêtres, puisque pas un d’eux n’avait ni maisons, ni dieux domestiques, et qu’ils étaient dans l’ignorance totale du lieu qui couvrait les cendres de leurs pères. » « On vous appelle, ajouta-t-il, les maîtres de la terre. […] Il complimentera le prince qui a rendu la sécurité au genre humain. — Il représentera la foule des délateurs punis d’un supplice mérité, entassés dans des navires rassemblés à la hâte, abandonnés à la merci des tempêtes, pour être jetés sur des îles et des côtes inhabitées. — Ils sont chassés de leurs foyers, eux qui avaient fait exiler des innocents : ils tremblent d’effroi, eux qui semaient partout la terreur. — Enfin renaît la confiance, et la société humaine n’est plus en proie à des craintes mutuelles.
Que j’aime à me le représenter, ce bon roi, comme l’histoire le représente dans le bois de Vincennes, sous ces arbres que le temps a respectés, s’arrêtant au milieu de ses divertissements innocents pour écouter les plaintes et pour recevoir les requêtes de ses sujets ! […] Ce tableau, d’un noble et grave caractère, représentait saint Paul imposant les mains aux malades. […] Ils représentaient une grande terre formée de hautes montagnes, séparées par des vallées profondes et surmontées de rochers pyramidaux. […] Il représentait une contrée éclairée, non en face, des rayons du soleil, mais par derrière de leurs simples reflets. […] Sur le vaisseau se déployait un voile d’une étoffe légère, où de jeunes filles avaient représenté en broderie la victoire de Minerve contre ces mêmes Titans.
Nul, ce semble, ne représente mieux, dans la poésie du xvie siècle, le culte de la Renaissance pour l’antiquité grecque et latine, l’Italie artistique et littéraire, et la nature.
Il y a plusieurs sortes de portraits, qui sont : le portrait proprement dit, qui représente un sujet au physique et au moral ; le portrait physique, ou description de l’extérieur du sujet ; le portrait moral, ou description de ses mœurs et qualités ; le portrait littéraire, ou description des œuvres d’un écrivain ; et le portrait historique, ou description d’un personnage appartenant aux temps passés. […] On nomme dialogue dramatique ou poétique, lors même qu’il est écrit en prose, celui qui représente une action plutôt qu’il ne développe une vérité. […] La description sert à représenter un objet ou une action ; elle met en relief la nature d’une chose, ou les diverses circonstances d’un fait. […] Une description se puise à quatre sources : 1° dans la nature, lorsqu’on représente une de ses scènes variées ; 2° dans la société, en peignant les actions des hommes ; 3° dans le cœur humain, en parlant des passions ; 4° dans la religion, en retraçant les faits auxquels la foi nous initie.
« Nihil est in nutura rerum omnium, dit Cicéron, quod se universum profundat et quod lotum repente evolet. » Tout écrivain a des preuves à énumérer, des motifs à faire valoir, des sentiments à exprimer ou h inspirer, des passions à allumer, à éteindre, à représenter.
Si maintenant nous analysons le syllogisme, nous y trouvons trois propositions, composées chacune de deux termes qui s’y représentent deux fois.
Ce mot représente, comme en latin, ee que les Grecs appelaient φράτις.
Les figures dont il vient d’être question expriment, comme vous voyez, une opposition réelle entre les idées ou entre les sentiments, représentée par une antithèse entre les mots.
Quand deux voyelles se trouvent placées de suite, on peut être embarrassé sur la mesure qu’on doit leur donner ; tantôt les deux voyelles forment diphtongue, et ne représentent qu’une syllabe ; tantôt elles se prononcent séparément, et forment deux syllabes.
Qu’on ne prétende pas de là néanmoins que les choses soient égales ; car il y a cette extrême différence, que la violence n’a qu’un cours borné par l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité qu’elle attaque ; au lieu que la vérité subsiste éternellement, et triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante comme Dieu même. » Nous lisons dans un sermon de Bossuet sur la brièveté de la vie « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite.
Tandis que Fontanes représentait auprès du grand écrivain le classique pur, qui corrige les écarts du goût, Joubert ne cessait de l’exciter de l’aiguillon, de lui ouvrir la carrière, d’accommoder les avis à ses ressources et à son originalité même.
La poésie pastorale est la peinture de la vie champêtre, représentée avec tous les charmes, toutes les grâces qu’elle peut recevoir.
La prosopographie (πρόσωπον, figure) est une description qui a pour objet de représenter les traits extérieurs, l’air, le maintien, la pose d’un être animé quelconque, homme ou animal. […] Voici comment Chateaubriand représente Bossuet sur le point de prononcer l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre : Debout dans la chaire de vérité, un prêtre seul vêtu de blanc au milieu du deuil général, le front chauve, la figure pâle, les yeux fermés, les mains croisées sur sa poitrine, est recueilli dans les profondeurs de Dieu ; tout à coup ses yeux s’ouvrent, ses mains se déploient, et ces mots tombent de ses lèvres : Celui qui règne dans les cieux, etc. […] Après les inimitables modèles que nous présente la Bible, comme la vie des patriarches, l’histoire de Joseph, celle de Tobie, la Passion du Sauveur, nous mentionnerons, chez les Grecs, les récits d’Hérodote et de Thucydide ; chez les Latins, Salluste, le premier des Romains qui appliqua l’éloquence à l’histoire, Tite-Live, dont le style est toujours tempéré, Tacite qui semble avoir un fer brûlant pour flétrir le vice et le crime, et les couleurs les plus suaves pour représenter la vertu ; chez nous, Bossuet qui s’élève souvent jusqu’au style sublime, et Mme de Sévigné dont le talent de narrer est connu de tout le monde.
Mais il est très avantageux de lui représenter l’un et l’autre. » (Clermont, août 1891.) […] La tragédie, sous peine de manquer d’intérêt et de clarté, ne peut représenter qu’un seul fait. […] Le sujet. – La tragédie de Cinna a été représentée pour la première fois à Paris en 1640. […] D’Argenson. – J’ai fait ce rêve dans ma jeunesse ; je me suis plus d’une fois représenté une existence calme, tout entière adonnée à la lecture, aux lettres, à des loisirs studieux, mais l’ambition m’en a détourné, j’ai connu le pouvoir et je ne puis plus m’en passer.
Mais un morceau généralement admiré, un morceau qui paraissait avec raison à La Harpe de la plus grande beauté, c’est celui où Marc-Aurèle est représenté comme prêt à abdiquer l’Empire, dont le fardeau l’épouvante.
L’imagination est cette faculté de l’âme par laquelle on saisit vivement les objets absents ou présents, fictifs ou réels, pour les modifier, les embellir, les représenter à son gré.
Pour nous, vil peuple, assis aux derniers rangs, Troupe futile et des grands rebutée, Par nous, d’en bas, la pièce est écoutée ; Mais nous payons, utiles spectateurs : Et quand la farce est mal représentée, Pour notre argent nous sifflons les acteurs.
Le mariage de Figaro fut représenté le 27 avril 1784.
qui ne s’est figuré, avec délices, une petite retraite bien sûre, bien modeste, où l’on n’aurait plus à s’occuper que du beau et du vrai en eux-mêmes, où l’on ne verrait plus les hommes et leurs passions, les affaires et leurs ennuis, l’histoire et ses terribles agitations, qu’à travers ce rayon de pure lumière que le génie des grands écrivains a répandu sur tout ce qu’il représente ?
La conception est la faculté qu’a notre âme « de se représenter les objets et leurs rapports avec les idées qui leur sont propres ». […] Il y a délicatesse dans la pensée, lorsque l’objet qu’elle représente ne se peint qu’en partie, de manière pourtant qu’on devine aisément le reste. […] Par elle, il donne aux idées, aux objets qu’elles représentent, une grâce particulière et leur prête ce vif coloris si propre à faire de riches peintures et des tableaux parlants, de telle sorte que, par le changement seul des termes, la beauté, les charmes du langage ont complétement disparu. […] Telle est cette magnifique image d’Homère où ce grand poète nous représente Jupiter ébranlant l’Olympe d’un froncement du sourcil. […] J’ai fait pour vous rendre Les destins plus doux, Ce qu’on peut attendre D’une amitié tendre… Mentionnons encore cette ode allégorique où Horace, sous l’image d’un vaisseau, représente la république romaine et sous celle des flots et des vents déchaînés, les troubles qui l’agitent et les périls dont elle était menacée : O navis, referent in mare te novi Fluctus ?
L’adjectif Pittoresque est dérivé de la langue italienne : il vient du mot Pittore (peintre) ; il signifie donc ce qui peut faire de l’effet en peinture, ce qui est propre à être peint, et, par déduction, tout ce qui peut former une image, Le style Pittoresque est donc destiné à nous représenter les images des choses capables de produire de l’effet sur nous. […] Pour bien écrire, il faut bien posséder son sujet, ne point s’en écarter, c’est ce que l’académicien appelle sévérité du style ; bien choisir ses expressions conduit à la noblesse du style ; et l’absence du brillant, de l’équivoque et de la plaisanterie, constitue la gravité, et même la majesté du style ; et si l’on écrit comme on pense, le style aura de la vérité : Pour bien écrire, il faut donc posséder pleinement son sujet ; il faut y réfléchir assez pour avoir clairement l’ordre de ses pensées, et en former une suite, une chaîne continue, dont chaque point représente une idée ; et, lorsqu’on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s’en écarter, sans l’appuyer trop inégalement, sans lui donner d’autre mouvement que celui qui sera déterminé par l’espace qu’elle doit parcourir.
Ce tour manque de netteté : car on ne voit pas tout d’abord ce que représente ce pronom ils.
Il serait difficile de représenter plus au vif ces caractères flottants si communs dans le monde, qui n’aiment ou ne haïssent le bien ou le mal qu’en vue de l’opinion publique.
Il ne se borne point à nous la représenter comme le guide fidèle de l’homme sur la terre, la dispensatrice des honneurs, des richesses, de la vraie félicité : il nous montre en elle l’élève, la compagne chérie du créateur tout-puissant, l’âme de tous ses conseils et de ses prodigieux travaux.
« Je n’ai eu jusqu’à ce moment que la douce habitude de vous aimer : mais je vous avouerai que je mêle à cet amour un vrai respect, quand je me représente votre destinée honorable.
L’homme y est représenté comme un être capable de vertu et de bonheur, dans l’état même de corruption et de misère où il se trouve.
Ouvrez à deux battants la porte à tous les sujets ; que l’art soit votre seul maître, mais que ce maître règne en despote… Sa poésie est un musée où la barbarie est représentée comme la civilisation, où le magot de la Chine grimace à côté de l’Apollon, où le sublime et le hideux figurent au même titre, comme deux formes de l’extraordinaire. » 2.
Il faut que les pensées s’y succèdent avec la plus grande rapidité ; que l’orateur, en ne disant rien de faible, rien d’inutile, y fasse, selon le besoin, une courte récapitulation des preuves les plus solides qu’il a développées, de ce qu’il a dit de plus essentiel et de plus frappant, et qu’il représente dans un tableau raccourci, mais où les objets soient bien distincts, tout ce qui peut faire la plus vive et la plus forte impression sur l’auditeur. […] si l’esprit divin, l’esprit de force et de vérité, avait enrichi mon discours de ces images vives et naturelles qui représentent la vertu et qui la persuadent tout ensemble, de combien de nobles idées remplirais-je vos esprits, et quelle impression ferait sur vos cœurs le récit de tant d’actions édifiantes et glorieuses !