Chaine, n. f. lien composé d’anneaux.
Une certaine pierre dure, noire et gluante, composée, à ce qu’on dit, d’une espèce de seigle, est la nourriture des maîtres de la maison.
(Tribunal des) Il était composé des députés des villes de la Grèce, dont il était le conseil suprême, et comme les états-généraux. […] Il naquit en 1682, et eut pour précepteur l’illustre Fénelon 334, qui composa pour lui son Télémaque. […] Juda (royaume de), composé seulement de deux tribus du peuple de Dieu, Juda et Benjamin, mais aussi puissant que celui d’Israël que les dix autres avaient établi.
En second lieu nous remarquons que cette narration se compose de trois parties bien distinctes, renfermant les faits accessoires ou détails qui se rattachent au fait principal Nous nommerons ces trois parties : Exposition, Nœud et Dénouement. […] Du Style de la Narration La narration demande en général un style plutôt composé de petites phrases que de périodes. […] Je ne l’eus pas plutôt écrite que je m’en repentis Il est vrai que j’étais de méchante humeur ; je n’eus pas la docilité de démonter mon esprit pour vous écrire ; je trempai ma plume dans mon fiel, et cela » composa une sotte lettre amère, dont je vous fais mille excuses.
C’est bien pis si vous composez pour le théâtre. […] On se plaint que la moitié des académiciens soit composée de seigneurs qui n’assistent jamais aux assemblées, et que, dans l’autre moitié, il se trouve à peine huit ou neuf gens de lettres qui soient assidus. […] Elle avait été composée pour être mise à la tête de ce poëme, que cet illustre souverain, dont il est parlé, voulait faire graver.
Il se compose, c’est-à-dire : se discipline, se règle. […] Composée, du latin compositus, ordonné, réglé.
Je cherche en vain une issue dans ces solitudes ; trompé par un jour plus vif, j’avance à travers les herbes, les orties, les mousses, les lianes et l’épais humus composé des débris de végétaux ; mais je n’arrive qu’à une clairière formée par quelques pins tombés. […] Nos tristesses sont du même ordre que nos désirs, puisque nos désirs déçus les composent, et nos désirs, c’est nous-mêmes.
Composez vos bataillons, non pas de gens sans aveu, mais de citoyens qui se nourrissent des principes de la république, et soient immédiatement attachés à sa prospérité. […] Le suffrage des hommes distingués qui composent l’Institut m’honore.
La nature même de mon auditoire, composé d’âmes jeunes, entraîne la mienne ; je me rajeunis sans cesse au feu de leur contact, et, toute préparation arrêtée m’étant impossible, je ne puis jamais répondre de m’asservir à une prudence qui me glacerait. […] J’ai composé quelques vers dans ma vie, qui ont fait répéter un million de fois mon nom par tous les échos littéraires de l’Europe ; mais cet écho est trop faible pour traverser votre mer et vos montagnes, et ici je suis un homme tout nouveau, un homme complétement inconnu, un nom jamais prononcé.”
Dans les jugements du peuple, les parties intéressées étaient tenues de plaider elles-mêmes leur cause, et leur plaidoyer se bornait presque toujours à la lecture d’un discours composé pour la circonstance par un orateur en renom. […] Cela forme un admirable groupe composé de tout ce qu’il y a dans Rome de joueurs, de libertins, d’impurs, de débauchés.
Ici, l’orateur n’a plus l’avantage de déployer toutes les ressources de l’éloquence, comme dans une assemblée nombreuse et essentiellement composée de toutes sortes d’éléments.
Depuis que js t’ai quitté, j’ai toujours fait le métier d’auteur, j’ai composé des romans, des comédies, toutes sortes d’ouvrages d’esprit.
Cette lettre est un modèle de narration habilement composée.
Tes actions de la nuit dernière et de la précédente, le lieu de l’assemblée, ceux qui la composaient, les projets qu’on y a formés, crois-tu qu’aucun de nous a les ignore ? […] Il y a des propositions simples et des propositions composées. […] Passer du sens divisé au sens composé, et réciproquement. […] Au contraire, dans cette proposition, les aveugles ne voient point, il est évident qu’on veut parler des aveugles en tant qu’aveugles : voilà le sens composé. […] On peut définir la période une pensée composée de plusieurs autres pensées, dont le sens est suspendu jusqu’à un dernier repos qui est commun à toutes.
Ce fut lui qui introduisit le premier la méthode de composer ces périodes régulières et harmonieusement cadencées, dont Cicéron fait un si bel éloge, et pour lesquelles il eut lui-même tant de propension.
L’éloge de Massillon a été composé par d’Alembert, en 1774.
C’est ce jugement pur et fin, composé de connaissances et de réflexions, que possèdera d’abord la critique ; il a pour fondement l’étude des anciens, qui sont les maîtres éternels de l’art d’écrire, non pas comme anciens, mais comme grands hommes.
On composait des dithyrambes où l’on célébrait ses louanges, en racontant les aventures merveilleuses de sa vie. […] La pièce se compose de plusieurs parties qu’on nomme actes : le nombre des actes varie de un à cinq.
On a pu relever, sans doute, quelques défauts dans ce bel ouvrage : pour nous, qui l’avons lu comme il a été composé, avec l’âme seulement,et qui n’avons pas le malheur de chercher à raisonner ce qui ne doit être que senti, nous y avons trouvé une imagination brillante, et plutôt au-delà qu’au-dessous de son sujet, une intarissable fécondité de sentiments tendres ou sublimes, de réflexions pieuses ou touchantes ; et quelques taches nous ont facilement échappé, perdues au milieu de tant de beautés d’un ordre si nouveau et d’un rang si supérieur.
La naissance, le mariage et la mort composaient toute l’histoire de notre société, et ces trois événements différaient là moins qu’ailleurs. […] Elle était composée de sept femmes, les plus graves de la province ; deux d’entre elles étaient des demoiselles de cinquante ans, timides comme à quinze, mais beaucoup moins gaies qu’à cet âge. […] Un puits, des peupliers, une vigne autour de sa fenêtre, quelques colombes, composent l’héritage de ce roi des sacrifices. […] Son existence ne se compose que de la vôtre ; ses droits ne sont que ceux du peuple et les vôtres ; son intérêt, son honneur, sa gloire, ne sont autres que votre intérêt, votre honneur, votre gloire. […] Cette route, bordée de maisons, compose toute la ville de Bard.
Ce fut à l’Hôtel-Dieu, et huit jours avant de mourir, que Gilbert, réalisant en quelque sorte la charmante fiction de l’antiquité sur la voix du cygne, composa ces strophes, son dernier et son plus bel ouvrage, où l’on aperçoit les traces de l’imitation de plusieurs psaumes.
Son Avent et son Carême (1701-1704), prêchés devant Louis XIV, opérèrent de soudaines conversions, et le roi disait de lui : « Mon père, j’ai entendu plusieurs grands orateurs, j’en ai été fort content ; mais toutes les fois que je vous ai entendu, j’ai été mécontent de moi-même. » Nommé évêque de Clermont en 1717, il composa en six semaines son Petit Carême pour Louis XV enfant.
— Les deux autres espèces d’arguments se rapportent plus étroitement encore au syllogisme ; ce sont des syllogismes composés. […] Ta nuit dernière et la précédente, le lieu de la réunion, ceux qui la composaient, les projets qu’on y a formés, crois-tu que personne ici les ignore ? […] Une autre manière encore d’abuser de l’ambiguïté des mots, c’est de prendre le même mot dans un sens composé ou général, puis dans un sens divisé ou particulier. […] De la période. — De même qu’une phrase est une suite de propositions, une période se compose de phrases unies entre elles. […] La période se compose de membres qui se subdivisent en incises.
L’Académie française l’ayant élu, sans qu’il sollicitât ses suffrages, il prouva par son Discours sur le style (1753) qu’il était maître dans l’art de composer et d’écrire : ses préceptes valurent ses exemples. […] Nulle route, nulle communication, nul vestige d’intelligence dans ces lieux sauvages ; l’homme, obligé de suivre les sentiers de la bête farouche, s’il veut les parcourir, contraint de veiller sans cesse pour éviter d’en devenir la proie, effrayé de ses rugissements, saisi du silence même de ces profondes solitudes1, rebrousse chemin et dit : La nature brute est hideuse et mourante ; c’est moi, moi seul qui peux la rendre agréable et vivante : desséchons1 ces marais, animons ces eaux mortes en les faisant couler ; formons-en des ruisseaux, des canaux ; employons cet élément actif et dévorant qu’on nous avait caché, et que nous ne devons qu’à nous-mêmes ; mettons le feu à cette bourre superflue, à ces vieilles forêts déjà à demi consommées ; achevons de détruire avec le fer ce que le feu n’aura pu consumer : bientôt au lieu du jonc, du nénuphar dont le crapaud composait son venin, nous verrons reparaître la renoncule, le trèfle, les herbes douces et salutaires ; des troupeaux d’animaux bondissants fouleront cette terre jadis impraticable ; ils y trouveront une subsistance abondante, une pâture toujours renaissante ; ils se multiplieront pour se multiplier encore : servons-nous de ces nouveaux aides pour achever notre ouvrage ; que le bœuf, soumis au joug, emploie ses forces et le poids de sa masse à sillonner la terre ; qu’elle rajeunisse par la culture ; une nature nouvelle va sortir de nos mains2 Qu’elle est belle, cette nature cultivée !
Sans parler de notre siècle, où les Ailes d’Icare ne sont pas seulement un roman, mais l’histoire de chaque jour, Boileau, oubliant ses propres préceptes, ne méconnaissait-il pas son génie, ne s’ignorait-il pas lui-même, quand il composait l’Ode sur la prise de Namur ; Molière, quand il se faisait le panégyriste du Val de Grâce ; la Fontaine, quand il chantait le quinquina ou la captivité de Saint-Malc ; Corneille, quand il luttait contre Racine, dans Tite et Bérénice, ou contre le mystique anonyme du moyen âge, dans la traduction en vers de l’Imitation de Jésus-Christ ?
Le premier cours, qui a duré trois mois, était composé de cent personnes, et le second, qui est commencé, l’est de soixante-quatre, parmi lesquelles se trouvent des personnes très qualifiées : MM. de Ségur, de Chastellux, Puységur, etc.
Son fils a composé le Moyen de parvenir.
Voici des vers inédits, composés à la même époque par Nicolas Debaste, poëte chartrain.
Sa gaieté, composée de bon sens narquois et de malice, eut le tort de ne pas toujours respecter ce qui est respectable ; aussi toutes les couronnes qu’on lui a décernées ne seront-elles pas immortelles.
Nous supposons donc toujours, en donnant ces règles, que l’élève cherche à les appliquer, en s’essayant lui-même à composer, à l’imitation des grands maîtres. […] Il est vrai que j’étais de méchante humeur ; je n’eus pas la docilité de me démonter mon esprit pour vous écrire ; je trempai ma plume dans mon fiel, et cela composa une sotte lettre amère, dont je vous fais mille excuses. […] Remarquons encore, en passant, le rythme adopté par le poète : les strophes sont composées de six vers, et divisées en deux tercets terminés chacun par un vers de huit syllabes ; chaque tercet forme une phrase harmonieuse, suivie d’un repos que la chute du petit vers amène naturellement : cette disposition est tout à fait propre à l’élégie.
Le meilleur de tous est à la tête de cette collection : c’est celui de Trajan par Pline le jeune, qui le composa par ordre du Sénat, au nom de tout l’Empire, et le prononça en présence de l’Empereur même. […] J’appelle le principe de ces grands exploits, cette ardeur martiale, qui, sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration, avec laquelle dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvait ou troubler, ou favoriser l’événement des choses, semblable à un aigle, dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir les inconvénients de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations, ces moments heureux qui décident du sort des armes ; cette activité que rien ne pouvait égarer, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout, soldat et général tout à la fois, et par sa présence, inspirant à tout un corps d’armée, et jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur ; ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat ; cette tranquillisé dont il n’était jamais plus sûr, que quand on en venait aux mains et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublait à mesure que sa fierté contre l’ennemi était émue : cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort : car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du Prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les Héros. […] Au reste, on dit que sa timidité naturelle, et la faiblesse de sa voix ne lui ayant pas permis de parler en public, il se contenta de composer des harangues et d’ouvrir une école d’éloquence.
Il y a bien en lui les éléments primitifs qui composent tout le barbare, mais modifiés par l’éducation et compliqués d’un entrecroisement de petits fils presque imperceptibles, qui échappent à une observation superficielle, et que l’orateur doit avoir patiemment étudiés et comptés, pour ainsi dire, un à un, s’il ne veut pas perdre le fruit de son éloquence. […] » III ulysse Cette figure d’Ulysse m’attire : elle est l’expression la plus vraie de ce caractère grec composé de ruse et de courage, de patience et d’audace, d’héroïsme et de bon sens, ennemi en tout de l’excès et toujours réglé, même dans ses écarts, par un culte profond du beau et un amour inné de la proportion. […] Le reste de la population se composait d’étrangers, appelés métèques.
De même que, quand on écrit un mot, il n’est pas nécessaire de porter sa pensée sur toutes les lettres qui le composent, de même, quand on plaide une cause, on n’a pas besoin de passer en revue tous les lieux communs qui s’y rapportent. […] Elles doivent être proportionnées au discours ; elles doivent en reproduire le caractère général, comme les molécules, selon quelques physiciens, reproduisent en petit l’image du corps qu’elles composent. […] Les repos de la période sont réglés par la respiration ; les intonations des membres qui la composent par le sens ; les chutes par l’instinct du rhythme, et cet instinct, c’est la nature qui nous le donne, c’est la lecture des poëtes et des orateurs qui le développe en nous.
Il ne fait que pomper leur miel, et c’est à cet usage que sa langue paraît uniquement destinée : elle est composée de deux fibres creuses, formant un petit canal, divisé au bout en deux filets ; elle a la forme d’une trompe, dont elle fait les fonctions : l’oiseau la darde hors de son bec, et la plonge jusqu’au fond du calice des fleurs pour en tirer les sucs.
Mis en relation avec les religieux de Port-Royal, devenu leur disciple candide, et bientôt leur intrépide avocat, il composa pour les défendre contre leurs adversaires les Lettre de Louis de Montale à un provincial de ses amis (1656-57).
La mauve, le dictame ont, avec les pavots, Mêlé leurs sucs puissants qui donnent le repos3 : Sur le vase bouillant, attendrie à mes larmes ; Une Thessalienne a composé des charmes.
Xénophon a composé son éloge ; Cornélius Nepos et Plutarque ont écrit sa vie. […] Les élèves, pour le composer, devront se transporter par l’imagination à un siècle bien différent du nôtre et adopter momentanément la croyance superstitieuse qui régnait alors. […] Le discours se composera de deux parties. […] Trois cantons seulement composaient cette nouvelle république : Ici (dont le chef-lieu est Altorf) ; Underwald et Schwitz. […] Un des officiers qui composent le conseil engage don Jayme à abjurer cette résolution inhumaine.
Ce qui bien souvent s’entend moins de la facilité réelle avec laquelle un ouvrage a été composé, que du résultat du travail opiniâtre par lequel l’écrivain est parvenu à effacer la trace de ses efforts. Racine savait donner de la facilité aux vers qu’il composait le plus difficilement.
Ceux qu’il a composés sur la morale sont les seuls qui doivent ici nous intéresser.
Mais, pour une suite de lettres, à moins qu’ensemble elles ne composent un roman, il n’y a pas moyen ; pas plus que de faire rentrer les mélanges ou miscellanées dans un ordre quelconque nettement défini.
Innombrables sont les auteurs que M. l’abbé Piron a mis à contribution pour composer son Cours, et il lui a fallu une grande force de condensation, un goût sûr, un tact parfait, pour présenter avec un intérêt soutenu tant de pensées et de préceptes divers.
Son roman se compose de cinq livres, publiés aux dates et sous les titres suivants : Ier livre (1535, N. […] Et mesme ie doute que ie n’aye esté trop long, veu que ceste preface ha quasi la grandeur d’une defense entiere, combien que par icelle ie n’aye pretendu composer une defense, mais seulement adoucir vostre cœur pour donner audience à nostre cause. […] Le titre de Satire Ménippée est dû au caractère de l’ouvrage et au mélange de prose et de vers qui le compose. […] Ces grandes pièces qui se jouent sur la terre ont été composées dans le ciel, et c’est souvent un faquin qui en doit être l’Atrée ou l’Agamemnon. […] Ces peuples si braves et si belliqueux, et que vous dites qui sont nés pour commander à tous les autres, fuient devant une armée, qu’ils disoient être composée de nos cochers et de nos laquais.
Composé des mots grecs ἐπὶ, ἀνὰ et ὁρθοὼ. — Refaire droit, remettre en ligne droite.
Mignet sait allier le talent de composer et d’écrire, l’ordre, la gravité soutenue, le relief de l’expression, l’éclat de la forme, une tenue un peu puritaine, mais noble, et qui communique à tous ses écrits un caractère de longue durée.
Dans les cas ordinaires, les matières à discuter étaient préparées d’avance dans le conseil des cinq cents, composé de cinquante sénateurs choisis dans chacune des dix tribus. […] C’est donc avec raison que j’ai le plus profond mépris pour une année composée de vieillards réduits au désespoir, de paysans conduits par l’espérance du pillage, de dissipateurs, de banqueroutiers enfin, à qui, je ne dis pas seulement la lueur de nos armes, mais un simple édit du préteur, ferait prendre la fuite ».
C’est pour son royal élève qu’il composa ces fables ingénieuses qui se soutiennent dans le voisinage de La Fontaine ; ces Dialogues des morts où l’histoire est morale sans nous ennuyer ; enfin le Télémaque, ce roman où un paganisme épuré se mêle à un christianisme embelli de toutes les grâces de la mythologie. […] Les Lacédémoniens excluaient de la leur tous les instruments trop composés qui pouvaient amollir les cœurs.
Qu’on y réfléchisse ; on verra que tous les hommes, à la réserve d’un très petit nombre, pensent les uns d’après les autres, et que leur raison tout entière est en quelque sorte composée d’une foule de jugements étrangers qu’ils ramassent autour d’eux.
La folie des sophistes, ce fut de toucher au fond, quand ils devaient se borner à la forme, et, si j’ose employer cette expression, de composer la recette, quand on ne leur demandait que la manière de s’en servir.
Ce parti (celui des Importants3), formé dans la cour par M. de Beaufort, n’était composé que de quatre ou cinq mélancoliques, qui avaient la mine de penser creux ; et cette mine, ou fit peur à M.
Corneille comme un des plus rudes coups qui la pût frapper1 ; car bien que, depuis un an, une longue maladie nous eût privés de sa présence, et que nous eussions perdu en quelque sorte l’espérance de le revoir jamais dans nos assemblées, toutefois il vivait, et l’Académie, dont il était le doyen1, avait au moins la consolation de voir dans la liste où sont les noms de tous ceux qui la composent, de voir, dis-je, immédiatement au-dessous du nom sacré de son auguste protecteur2, le fameux nom de Corneille.
Loi sainte, loi désirable, Ta richesse est préférable A la richesse de l’or ; Et ta douceur est pareille Au miel dont la jeune abeille Compose son cher trésor.
Ne quittez jamais le naturel ; quand le tour s’y est formé, cela compose un style parfait. » Quelque simple que soit ce précepte, quelque facile qu’il soit à suivre, les jeunes gens se tourmentent l’imagination pour faire de belles phrases et parsemer leurs lettres de fleurs et de figures.
L’Académie française ayant élu l’auteur de ce beau monument, sans qu’il sollicitât ses sauffrages, il prouva par son Discours sur le style (1753) qu’il était maître dans l’art de composer et d’écrire : ses préceptes valurent ses exemples.
Dieu est le poëte, et les hommes ne sont que les acteurs : ces grandes pièces qui se jouent sur la terre ont été composées dans le ciel, et c’est souvent un faquin qui doit en être l’Atrée ou l’Agamemnon.
Beauzée (1717-1789) composa une grammaire générale.
Il n’était pas de ces mélancoliques orgueilleux qui se croient composés d’une essence raffinée et se révoltent contre la nature ou la société.
Il a lieu toutes les fois que l’on se sert de mots tombés en désuétude, ou trop nouveaux encore, et qui n’ont pas reçu du temps et de l’usage la sanction qui leur est nécessaire, pour être introduits avec succès dans le discours 13 2º La construction de la phrase peut n’être pas française, quoique tous les mots qui la composent soient strictement français : c’est ce que l’on nomme solécisme 14. 3º Enfin les mots et les phrases peuvent être choisis et arrangés de manière à ne point signifier ce qu’ils signifient ordinairement ; et ce troisième défaut est appelé impropriété.
Regnard a composé aussi des satires, et dans l’une d’elles, dans le Tombeau de Boileau, il eut même l’imprudence d’attaquer le modèle du genre ; mais, par une épitre placée en tête de la comédie des Ménechmes, il fit amende honorable : le successeur de Molière ne pouvait demeurer injuste pour Boileau, l’ancien ami et le panégyriste de ce grand homme.
Le poëme entier est composé de six chants ; et il faut avouer que, vers la fin, la marche de l’auteur se ralentit et s’affaiblit un peu.
On vous annonce M. le marquis de Castries, et voilà le bonnet relevé, la robe de chambre croisée, mon homme droit, tous ses membres bien composés, se maniérant, se marcélisant, se rendant très-agréable pour la visite qui lui arrive, très-maussade pour l’artiste.
Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. […] La substitution constante de la mythologie grecque et latine aux allégories de la vieille poésie française ; l’introduction et l’abus des épithètes composées à l’antique ou traduites de l’antique ; le provignement systématique des vieux mots (voir M. […] Il proscrit l’hiatus, l’élision, l’enjambement, la rime à l’hémistiche, la rime du simple et du composé, voire des mots de même famille, voire la rime facile ; il est exigeant pour la césure, impitoyable pour les transpositions, inflexible sur l’harmonie. — Voilà pour la versification. […] Poète, il traduisit Cent Psaumes de David, pour servir de complément à ceux de Marot, et composa, le dernier des mystères, Abraham sacrifiant (1552), mélange de grâce, de force, de naïveté et d’éloquence. […] Les Tragiques font oublier qu’il a composé aussi des Poésies religieuses, publiées en 1630, dont quelques-unes sont envers mesurés, rimes ou non rimes, et, à l’imitation de Du Bartas, un poème de la Création en vingt-cinq chants, publié en 1874.
Si pour exprimer, par exemple, la population d’un village, je dis qu’il est composé de douze cents feux, la figure est dans le mot feux ; et si je lui substitue le mot familles, la pensée est également exprimée, mais la figure a disparu. […] Où se présentait-elle plus naturellement encore, que dans le tableau moral de l’homme, qui n’est, comme l’on sait, qu’un composé bizarre de tous les extrêmes réunis ?