Mais comme il a servi de texte à une foule de discussions qui n’ont pas été sans influence sur l’art dramatique, particulièrement en France, on lira peut-être avec intérêt quelques extraits des controverses qui s’y rapportent : « Il suffit, dit Lopez de Véga, de s’attacher à l’unité d’action et d’éviter l’épisode, en sorte qu’il n’y ait rien d’étranger et qui nous tire du sujet principal c’est-à-dire qu’on n’en puisse détacher aucune partie, sans que la pièce tombe en ruine.
Sous la discipline du prince d’Orange2, son oncle maternel, il apprit l’art de la guerre en qualité de simple soldat, et ni l’orgueil ni la paresse ne l’éloignèrent d’aucun des emplois où la peine et l’obéissance sont attachées.
Comme cet exercice est mon plaisir suprême, Je voulus, pour bien faire, aller au bois moi-même, Et nous conclûmes tous d’attacher nos efforts Sur un cerf que chacun nous disait cerf dix cors 1 ; Mais moi, mon jugement, sans qu’aux marques j’arrète 2 Fut qu’il n’était que cerf à sa seconde tête 3 Nous avions comme il faut séparé nos relais, Et déjeunions en hâte avec quelques œufs frais, Lorsqu’un franc campagnard avec longue rapière, Montant superbement sa jument poulinière, Qu’il honorait du nom de sa bonne jument, S’en est venu nous faire un mauvais compliment, Nous présentant aussi, pour surcroît de colère, Un grand benêt de fils aussi sot que son père.
D’Aubigné 1550-1630 [Notice] Fils d’un gentilhomme calviniste, né à Saint-Maurice, près de Pons, en Saintonge, Théodore Agrippa d’Aubigné avait huit ans, lorsque, passant par Amboise, il vit des têtes de huguenots attachées à une potence.
Cette petite digression sur les origines latines doit suffire pour nous faire comprendre toute l’importance qu’il faut attacher à l’étude des étymologies4.
C’est de là que, dans le commerce de la vie, celui qui veut avoir part à l’estime, à l’approbation générale, s’attache à prendre le langage et l’extérieur de la bonne foi, de la douceur et de l’humanité. […] Je ne nierai pas que le prix que l’on attache à une élégance recherchée et aux frivoles ornements du style n’ait été quelquefois porté trop haut dans l’estime du public. […] Mais il y a une foule de circonstances où cette règle ne peut pas être appliquée, et « se conformer à la nature » est une expression souvent employée, sans que l’on y attache un sens clair et précis. […] Nous savons quelle importance les Grecs et les Romains attachaient au langage dans les temps les plus florissants de la république ; nous savons avec quel succès les Français et les Italiens ont cultivé leur langue. […] Le langage, au point de perfection où il est arrivé de nos jours, a presque la même puissance que la musique, et cette belle faculté rehausse encore le prix que nous devons attacher à sa merveilleuse invention.
Il est aussi féminin, lorsqu’il signifie le tableau attaché à la maison d’un marchand, d’un cabaretier, etc. = loger à une telle enseigne. […] Lorsque travail signifie une machine de bois à quatre piliers, entre lesquels les maréchaux attachent les chevaux vicieux, pour les ferrer ou pour les panser, il fait au pluriel travails. […] En admettant ces différentes espèces de pronoms, je ne m’attacherai cependant pas à cette division pour les faire connaître.
Quand vient son tour de parler et qu’il se lève, à le voir les yeux baissés, attachés sur la terre, son sceptre immobile dans sa main, on le prendrait d’abord pour un insensé ou pour un homme pris de vertige : mais à mesure que sa grande voix s’échappe pleine et sonore de sa poitrine et que les paroles tombent de sa bouche, pressées comme des flocons de neige, on sent que nul homme au monde ne peut lutter d’éloquence avec lui, et on oublie de regarder Ulysse. […] Un manœuvre attaché à la terre, une machine à produire, un homme qui ne compte pas, qui ne se sent pas, comme disent les Italiens, un contribuable en un mot. […] Interprétés par lui, les orages, les tremblements de terre, les éclipses, les apparitions de comètes sont tantôt des avertissements sinistres, tantôt des présages rassurants, tantôt des phénomènes naturels, auxquels il ne faut attacher aucun sens, ni fâcheux, ni favorable.
Si vous voulez atteindre les sommets de cet art, ne vous contentez pas d’avoir sous les yeux les maîtres de l’éloquence : unissez à la véhémence de Démosthène l’ampleur et le coloris de Cicéron ; faites mieux, ajoutez à ces dons les plus rares facultés qui vous auront frappé dans les orateurs modernes ; faites mieux encore, imitez les artistes qui, les yeux fixés sur la toile ou sur le marbre, ont l’âme attachée à la contemplation d’un type dont leur main reproduit l’idéale beauté ; concevez un modèle de perfection tel qu’il n’en a jamais existé de semblable. […] Mais si l’orateur ne se présentait pas en public déjà échauffé par la méditation de son sujet, si la vue du tribunal, la présence de son client, les regards de la foule attachés sur lui le laissaient froid et indifférent, soyez bien convaincus que ses intentions les plus heureuses n’aboutiraient qu’à des jeux de scène manqués ou ridicules. […] Or, les tenir attachés sur le même objet, c’est leur ôter cette faculté.
Des antiques vergers ces rameaux empruntés Croissent sur mon terrain mollement transplantés ; Aux troncs de mon verger ma main avec adresse Les attache, et bientôt même écorce les presse2.
Vous lui demandez pourquoi il se sépare d’un animal auquel il parait si attaché. […] Il aborde, il attache négligemment sa nacelle et cherche à prendre le lièvre. […] Le propriétaire, s’étant attaché à lui, va lui donner la main de sa fille unique, que Joseph aime et qui aime Joseph. […] Inventez quelques circonstances propres à faire connaître les moyens à l’aide desquels un faux ami parvient à séduire celui à qui il feint de s’attacher. […] L’aurore commençait à luire ; les hommes de sa suite paraissaient peu se soucier d’attacher le coupable au gibet.
Il provoquera l’intérêt et, par suite, l’attention, si, dès le commencement, il s’attache à donner une haute idée de son talent, de sa science, de sa probité ; s’il sait faire envisager la question comme capable d’intéresser ; enfin, s’il s’énonce avec clarté, netteté et précision. […] Négligeant, comme chose futile, la parure des mots, l’orateur ne s’attachera, par la puissance du raisonnement, qu’à porter la conviction dans l’esprit. […] Mais, qu’il n’y ait rien de sacré, ni foi, ni religion, ni piété, osons-le, cet affreux attentat, si notre perte n’y est attachée. […] Par contre, il importe de s’attacher à la propriété des termes, c’est-à-dire aux mots qui sont les vrais signes représentatifs des idées. […] Elle semble parfumée de l’essence céleste et attachée négligemment au haut de sa tête par la main des Grâces.
Le béguin était une espèce de coiffe qui s’attachait sous le menton.
C’est trop tard maintenant pour que la joie soit complète, et néanmoins j’éprouve je ne sais quel triste bonheur à ce bruit funèbre de renommée qui va s’attacher au nom que j’ai le plus aimé.
Recevez, je vous prie, avec mes sincères félicitations, l’expression de l’affectueuse estime avec laquelle je suis, Monsieur le Professeur, votre attaché serviteur.
L’idée qu’on attache au mot précision varie donc selon le génie de l’auditeur et du lecteur ; elle varie aussi selon les circonstances.
Si un pareil ramas d’hommes se disciplinait si facilement, on peut juger de ce qu’étaient des citoyens pères de famille, attachés au sol de la patrie et nourris dans le respect de leurs institutions.
Et quand Gavius s’écrie du haut de la croix où il est attaché : Civis romanus sum, il énonce d’abord sa qualité de citoyen romain, celle qui peut lui être le plus utile dans le péril extrême où il se trouve. […] Cette règle repose encore sur l’intérêt attaché aux idées, ou sur l’harmonie résultant de la disposition des mots. […] Celui qui naguère a joui du souverain pouvoir, mais qui pour cela même n’a pu s’attacher entièrement les cœurs.
Non que la peur du coup dont je suis menacée Me fasse rappeler votre bonté passée : ' Ne craignez rien : mon cœur, de votre honneur jaloux, Ne fera point rougir un père tel que vous ; Et, si je n’avais eu que ma vie à défendre, J’aurais su renfermer un souvenir si tendre ; Mais à mon triste sort, vous le savez, seigneur, Une mère, un amant, attachaient leur bonheur. […] Je ne crains point votre impuissant courroux ; Et je romps tous les nœuds qui m’attachent à vous.
Euripide, le troisième tragique des Grecs, naquit à Salamine, quinze ans après Sophocle, s’attacha d’abord aux philosophes, et eut pour maître Anaxagore. […] Nous avons encore des comédies de caractère mixtes, c’est-à-dire formées de plusieurs caractères opposés entre eux, mais qui sont tous également importants de manière qu’il n’y en a aucun qui brille assez pour être distingué des autres et pour être regardé comme le caractère principal166 ; nous en avons surtout où le poète, sans s’attacher à peindre un de ces défauts inhérents à l’esprit humain, et qui se retrouvent ainsi à toutes les époques, représente des travers d’un certain temps ou d’un certain endroit : comme quand Picard, dans sa Petite ville, montre les ridicules des provinciaux et les caquets des lieux où tout le monde se connaît.
n’attachez votre cœur qu’à la beauté qui ne périt point ; que votre condition borne vos désirs ; que vos devoirs aillent avant vos penchants ; étendez la loi de la nécessité aux choses morales ; apprenez à perdre ce qui peut vous être enlevé ; apprenez à tout quitter quand la vertu l’ordonne, à vous mettre au-dessus des événements, à détacher votre cœur sans qu’ils le déchirent ; à être courageux dans l’adversité, afin de n’être jamais misérable ; à être ferme dans votre devoir, afin de n’être jamais criminel. […] cette âme plongée dans le corps, qui en épouse toutes les passions avec tant d’attache, qui languit, qui se désespère, qui n’est plus à elle-même quand il souffre, dans quelle lumière a-t-elle vu qu’elle eût néanmoins sa félicité à part ?
Mais, attendu la diversité des temps et des mœurs, il n’attachera pas à l’improvisation, au débit et au geste, la haute importance qu’y mettait l’antiquité romaine.
On verra que, en adoptant ces expressions, nous n’y attachons pas tout à fait la même idée que les rhéteurs anciens.
L’éloquence judiciaire est assez bornée ; elle doit s’attacher à la discussion du vrai et du faux, du juste et de l’injuste ; il s’agit de prouver plutôt que d’émouvoir.
Prête-moi tes feux propices : Viens m’aider à fuir les vices Qui s’attachent à mes pas ; Viens consumer par ta flamme Ceux que je vois dans mon âme Et ceux que je n’y vois pas.
C’est, de toutes les puissances, elles dont on abuse le moins : c’est la plus sacrée de toutes les magistratures ; c’est la seule qui ne dépend pas les conventions, et qui les a mêmes précédées1 On remarque que, dans les pays où l’on met dans les mains paternelles plus de récompenses et de punitions, les familles sont mieux réglées ; les pères sont l’image du Créateur de l’univers2, qui, bien qu’il puisse conduire les hommes par son amour, ne laisse pas de se les attacher encore par les motifs de l’espérance et de la crainte.
On assembla sur-le-champ la garnison, et on les publia à la lueur des torches, au son des fanfares, au milieu des cris de joie de tous les Français attachés à leur pays !
Préface La pensée et la parole étant le privilège de l’homme, le plus haut intérêt s’attache à l’étude des rapports entre la parole et la pensée ; cette étude est l’œuvre propre de la rhétorique. […] Il n’est pas sans intérêt de rapprocher cette définition de celle de saint Thomas d’Aquin reprise par Bourdaloue : La religion n’est autre chose qu’un lien qui nous tient attachés à Dieu comme au premier être. […] J’arrosai son visage d’un torrent de larmes ; je demeurai attaché à son cou sans pouvoir parler. […] Racine a mis en relief le ridicule qui s’attache à cette maladresse, dans son plaidoyer de l’intimé qui, à propos d’un chapon volé par un chien, multiplie les mouvements et les passions oratoires : Qu’arrive-t-il, messieurs ? […] La prosopopée des guerriers morts à Marathon ; les citoyens romains attachés sur le gibet de Verrès ; la nuit, l’effroyable nuit où la mort de la princesse retentit comme un coup do tonnerre ; la poussière vengeresse de Marius ; l’apostrophe des baïonnettes et la roche tarpéienne de Mirabeau ; de l’audace et toujours de l’audace de Danton… Voilà l’éloquence des images.
L’homme de bien s’attachera à la justice et à la probité. — 3. […] Achille traîna Hector attaché à son char. — 4. […] C’est par des moyens dignes de Rome, par le courage, par les travaux et par les armes, que je vaincrai. » Puis il le fit dépouiller de ses vêtements, et le livra aux enfants, les mains attachées derrière le dos, pour qu’ils le ramenassent à la ville en le fouettant de verges.
En second lieu, il convient de s’attacher aux circonstances les plus propres à caractériser l’objet décrit, à en marquer les traits d’une manière forte et prononcée. […] La brièveté consiste à ne point prendre les choses de trop loin, à ne s’attacher qu’aux circonstances nécessaires, à ne rien dire d’inutile, d’étranger à l’action, et à finir où l’on doit finir.
L’action épique doit être intéressante, c’est-à-dire de nature à attacher l’âme et l’imagination. […] Il faut que son récit soit une vraie peinture qui frappe et qui attache, un feu vif qui embrase, un mouvement impétueux qui remue et qui entraîne : autrement ce serait le récit d’un simple historien.
Aux approches de la Renaissance, la foi des premiers âges diminua, et avec elle disparut peu à peu l’intérêt qui s’attachait naguère aux drames tirés des Saintes Écritures. […] Il ne cherche pas la source cachée des sentiments humains, il n’affiche pas de grands principes de morale, et évite tout appareil de pédantisme ; il s’attache seulement à l’aspect et à la physionomie extérieure, en quelque sorte, des passions et plus encore des défauts et des travers humains. […] Racine s’est attaché à représenter le monstre naissant, qui n’en est qu’à ses débuts. […] C’est qu’il s’attache à peindre fidèlement les caractères et les mœurs, aussi bien des bêtes que des hommes, se montrant également bon naturaliste et profond philosophe. […] Il a imité la nature sans s’y attacher servilement ; il a été créateur autant que peintre.
Si, au lieu de nous préoccuper de l’élément du discours, mot, pensée, tour ou construction, qu’affectent les figures, nous pénétrons dans leur essence même, et ne nous attachons qu’à leur but et aux moyens employés pour y arriver, nous verrons que, destinées à donner au langage l’énergie, l’élégance, la variété, l’intérêt, elles y parviennent par un des moyens suivants : 1° En rapprochant deux idées, pour en faire mieux sentir ou la ressemblance, ou l’opposition : à la première classe appartiennent toutes les formes de la comparaison, métaphore, métonymie, synecdoque, allégorie, allusion, hyperbole, litote, métalepse, prosopopée, etc. ; à la seconde, l’antithèse, l’ironie, la correction, la prétérition, etc.
Il avait cependant été attaché à la cour ; mais chargé d’enseigner l’histoire au petit-fils du grand Condé, qui tira trop peu de fruit des leçons d’un tel maître, il ne profita de sa situation auprès du prince, qu’il ne quitta plus, que comme d’un poste favorable d’observation, pour étudier et peindre les sentiments et les passions des hommes, surtout leurs prétentions et leurs travers.
Tyr était, par principe, attachée aux Perses, qui ne pouvaient se passer de son commerce et de sa marine : Alexandre la détruisit.
Cordages attachés aux barres des lunes pour affermir les mâts.
quelle gloire j’attachais à mon nom !
Il s’agit d’abord de bien fixer le sens que j’attache à ces mots.
Que l’élève s’habitue à résumer ainsi les ouvrages didactiques qu’il aura lus, il lui sera plus facile de suivre ensuite pour ses propres écrits, si lui-même s’attache au genre sérieux, les règles de récapitulation, de conclusion, tracées par la raison et les rhéteurs.
Leur naissance seule les mit ensuite en possession du trône ; mais ce furent des suffrages publics qui attachèrent d’abord ce droit et cette prérogative à leur naissance.
C’est ce talent si rare, et qu’il avait au dernier degré, qui lui tint tous ses amis si entièrement attachés toute sa vie, malgré sa chute, et qui, dans leur dispersion, les réunissait pour se parler de lui, pour le regretter, pour le désirer, pour se tenir de plus en plus à lui, comme les Juifs pour Jérusalem, et soupirer après son retour, et l’espérer toujours, comme ce malheureux peuple attend encore et soupire après le Messie1 1.
Et remarquez ceci, Monseigneur : celui qui sait rire avec vous de ses occupations et des vôtres est un homme grave, et même austère ; celui qui se joue avec vos dignités est l’homme qui attache le plus d’importance à votre rang, à vos fonctions, et qui les respecte le plus dans son esprit et dans son cœur ; enfin l’homme qui vous contredit le plus souvent est celui qui a pour vous, en secret, le faible le plus décidé ; l’homme qui vous est le moins asservi est aussi celui qui vous est le plus dévoué.
qui nous attache à ces grandes scènes de la nature ?
Comme il serait contraire à la nature de supposer, dans la vie humaine, une condition exempte de malheurs et d’inquiétudes, le poète peut sans doute attacher à la vie pastorale des peines et des soucis ; mais ces maux doivent être tels qu’ils n’offrent rien à l’imagination qui puisse lui inspirer du dégoût pour ce genre de vie.
Enfin, les anciens eux-mêmes, qui attachaient tant de prix à la mélodie du discours, étaient fort divisés sur la convenance du pied qui était le plus propre à terminer la période et à entrer dans quelque autre partie de la phrase, et ils laissaient beaucoup au jugement de l’oreille. […] Mais il ne faut pas perdre de vue que, lorsque la simplicité est le caractère que l’auteur affecte dans toutes les parties de sa composition, l’importance du sujet et une grande force de sentiment doivent attacher l’attention du lecteur, et prévenir l’ennui qui pourrait l’atteindre. […] non pas celle qui consistait simplement en phrases pompeuses et brillantes, mais celle qui, d’après les leçons de l’expérience, était la plus propre à convaincre, attacher et persuader les auditeurs. […] Le Forum, où tant de grandes affaires se traitaient, devint désert ; on plaidait encore quelques causes privées, mais le public n’y attachait plus aucun intérêt. […] Il est en effet comme chargé de donner une idée du reste du discours, de le recommander à l’esprit de l’auditeur ; il doit par conséquent le charmer et l’attacher dès le premier abord.
Attachons-nous aux bons modèles, à ces ouvrages que l’admiration universelle et une critique éclairée nous signalent comme dignes de fixer notre attention.
Un jour, il m’en souvient, le Sénat équitable Vous pressait de souscrire à la mort d’un coupable ; Vous résistiez, Seigneur, à leur sévérité ; Votre cœur s’accusait de trop de cruauté ; Et plaignant les malheurs attachés à l’empire, Je voudrois, disiez-vous, ne savoir pas écrire.
Voilà le second ministre3 que vous voyez mourir, depuis que vous êtes à Rome ; rien n’est plus différent que leur mort ; mais rien n’est plus égal que leur fortune, et les cent millions de chaînes qui les attachaient tous deux à la terre.
Ne nous attachons donc qu’à l’examen de leurs idées, et non à rechercher si j’ai dû leur prêter mon style.
Partout on a ri, partout on s’est attaché à vos ouvrages ; ce qui prouve que le costume et l’à-propos ne sont pas tout dans ces pièces si parisiennes, et qu’elles ont un grand fonds d’esprit vrai et de gaieté cosmopolite.
Il y a donc une faute dans cette phrase : ce seigneur avait toutes les qualités aimables qui sont quelquefois attachées, et devraient toujours être inséparables de la haute noblesse. Il fallait dire : ce seigneur avait toutes les qualités aimables, qui sont quelquefois attachées à la haute noblesse, et qui devraient toujours en être inséparables. […] L’emploi des modes et des temps du verbe étant assez connu par l’usage, je ne m’attacherai qu’à quelques remarques essentielles.
C’est pour cela qu’ils se sont attachés aux familles où sont arrivés les malheurs qui conviennent à leur genre. […] Ajax se tuait lui-même ; Ixion était attaché à sa roue.
Le style est uni, quand on n’y voit ni expressions ni pensées plus remarquables les unes que les autres ; facile, lorsqu’il ne sent point le travail ; naturel, quand il n’est ni recherché ni forcé ; rapide, quand il attache et entraîne. […] Les Césars s’attachent l’armée par leurs largesses ; ils conservent la puissance absolue.
— Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause. — Attaché !
Il est donc maladroit d’entamer un récit par un point qui rende nécessaire un grand nombre d’explications, de confidences, d’expositions, car le lecteur ignorant encore ce que l’on fera de ces matériaux épars que rien ne fixe dans la pensée, les considère négligemment, et n’y attache pas assez d’importance pour en garder le souvenir.
Le choix ou l’arrangement des sons plus ou moins doux, le mélange des syllabes longues ou brèves, la position des accents, celle des repos, la gradation ou une sorte de symétrie dans la longueur, soit des mots, soit des membres dont la période est composée, sont les moyens dont l’orateur se sert pour flatter l’oreille. » Vous voyez que, selon Turgot, la composition de la période dans les genres qui l’admettent est un des points auxquels l’écrivain doit s’attacher davantage.
Voltaire blâme les deux vers de Nicomède : Trois sceptres à son trône attachés par mon bras Parleront au lieu d’elle, et ne se tairont pas.
Aussitôt de longs clous il prend une poignée : Sur son épaule il charge une lourde cognée ; Et derrière son dos, qui tremble sous le poids, Il attache une scie en forme de carquois : Il sort au même instant, il se met à leur tête.
On a reproché à presque toutes les rhétoriques ou d’attacher trop peu d’importance aux figures, ou de les multiplier sans mesure, comme sans motif.
Un chevalier de Nantouillet était tombé de cheval ; il va au fond de l’eau, il revient ; il y rentre, il revient encore ; enfin il trouve la queue d’un cheval, il s’y attache ; ce cheval le mène à bord ; il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée ; reçoit deux coups dans son chapeau, et revient gaillard. » Tout fait image dans ce récit ; et tout y est naturel.
Ce prince, dont les vertus sublimes et le mérite rare ne furent connus qu’après sa mort, et qui, dans tout le cours de sa vie, fut constamment attaché aux pratiques d’une dévotion vraie, solide et non moins aimable, voulut avoir un livre particulier, pour se préparer à recevoir dignement le sacrement de l’Eucharistie ; et le jésuite remplit les vues du dauphin, par la composition d’un petit ouvrage, intitulé : Exercices de piété pour la communion : c’est un chef-d’œuvre.
Mais, sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c’est qu’il s’attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle, touchant la circulation du sang2, et autres opinions de même farine.