Mais la plaisanterie, maladroitement employée, est un trait qui revient contre celui qui l’a lancé, et de tous les traits qui peuvent se rétorquer, c’est sans contredit le plus terrible et le plus acéré. […] La figure revenait toujours ; il fallut la juger. […] Telle est la scène du monde : nous sortons du néant pour vivre ; à peine entrés dans la vie, nous revenons au néant. […] Il faut donc en revenir au plan de M. […] Il est donc bien magnanime, l’effort de donner une portion de son revenu pour sauver tout ce qu’on possède !
C’est qu’en effet on lut ces ouvrages d’un bout à l’autre avec une ardeur fiévreuse, en passant toutefois presque toujours par-dessus tout ce qui ne satisfaisait pas directement la curiosité ; mais le livre fini, nul ne s’avisait d’y revenir.
Il allait porter son encens avec peine sur les autels de la fortune, et revenait chargé du poids des pensées qu’un silence contraint avait retenues.
Il était si pauvre alors qu’il lui fallait aller à pied de Paris à Versailles, et en revenir de même.
Ainsi, pour revenir aux dérivés de am, racine primitive, on a désigné par la terminaison antes ceux qui aiment actuellement, am-antes ; par la terminaison ati ceux qui ont été aimés, am-ati ; par la terminaison andi ceux qui doivent être aimés, am-andi ; par les terminaisons icus, iculus, ator, les nuances diverses de ceux qui aiment.
Après la dissertation, c’est le discours et la lettre qui reviennent le plus souvent. […] Washington raconte à Lafayette revenu en Europe, les événements qui ont suivi son départ (1781) et qui ont précédé la paix signée avec l’Angleterre. […] Revenu en France pour s’engager dans l’armée, il veut revoir la maison dans laquelle s’est écoulée son enfance, vieux manoir isolé en pleine campagne, que le nouveau propriétaire a abandonné et laisse tomber en ruine. […] Rousseau revient au style périodique. […] Retirez-vous, trésors, fuyez, et toi, déesse, Mère du bon esprit, compagne du repos, Médiocrité, reviens vite !
Tel est cet épisode, arrivé au Passage du Rhin par l’armée française, sous les yeux de Louis le Grand : Le chevalier de Nantouillet était tombé de cheval : il va au fond de l’eau, il revient, il retourne, il revient encore ; enfin il trouve la queue d’un cheval, il s’y attache ; ce cheval le mène à bord, il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée, reçoit deux coups dans son chapeau, et revient gaillard.
Il revint à Babylone craint et respecté, non pas comme un conquérant, mais comme un dieu. […] Entre ces éloges historiques, il faut distinguer ceux de d’Alembert, qui, secrétaire de l’Académie française de 1772 à 1783, a fait la biographie presque complète des deux générations littéraires qui l’avaient précédé, imitant avec plus de liberté et d’idées les éloges historiques de Pélisson et de d’Olivet ; et, sur les points qu’ils n’avaient pas touchés, remontant jusqu’en plein xviie siècle, à Bossuet et à Boileau, à Fénelon, Fléchier, Massillon, l’abbé Fleury, pour revenir, à travers les talents du second ordre et les esprits élégants du xviiie siècle, jusqu’au maréchal de Villars, et même à son fils et successeur académique, le duc de Villars63.
Je reviens avant le temps qu’ils m’ont marqué, et ils me disent que vous êtes sorti. […] Elle se laisse toucher et manier ; elle ne perd rien à être vue de près : plus on la connaît, plus on l’admire ; elle se courbe par bonté vers ses inférieurs et revient sans effort dans son naturel ; elle s’abandonne quelquefois, se néglige, se relâche de ses avantages, toujours en pouvoir de les reprendre et de les faire valoir ; elle rit, joue et badine, mais avec dignité.
On peut en dire autant de Saint-Amand lorsqu’il peint un petit enfant qui, au passage de la mer Rouge, va, saute, revient : Et joyeux à sa mère offre un caillou qu’il tient. […] Mais on dit que bientôt sur les gazons funèbres, Il revint pleurer seul, hélas !
Commencez toujours par les livres les plus utiles et qui se rapportent mieux à votre but, l’ordre le veut ainsi ; et si, pour vous distraire, vous en prenez d’autres, revenez toujours aux premiers. […] Si vous voulez que vos lectures portent des fruits, revenez plusieurs fois sur un passage qui vous a frappé, sur une expression ou une image qui vous a plu. […] M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenaient le chapeau de Saint-Hilaire. » 306. […] Elle est régulière ou suffisante lorsqu’elle n’a rien de plus que les sons essentiels : mouvoir, déchoir ; elle est riche quand elle présente une parfaite consonance : souvenir, revenir. […] Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit à ce sujet.
L’écrivain doit même revenir plusieurs fois sur une même chose, quand elle ne peut être comprise à la première fois que par les lecteurs qui ont l’esprit pénétrant.
Madame de Sévigné, dans ses Lettres, revient très-fréquemment sur la belle morale de Nicole, dont elle ne cesse de recommander l’étude à sa fille.
Revenu à Athènes, il ouvrit dans un faubourg de la ville l’école nommée Académie.
. — Je ne sais pourquoi je n’ai rien mis ici depuis quatre jours ; j’y reviens à présent que je me trouve seule dans ma chambre.
Ils l’ont retardé dans le chemin de la perfection : ils l’ont exposé à la manquer pour toujours, et à n’y plus revenir. […] Revenons au dialogue de Gorgias et de Calliclès. […] Pardonnez-moi cette digression ; je reviens à mon but. […] Mais revenons à ce que vous nous avez promis. […] On a eu de la peine à revenir à la bonne voie ; et il y a encore bien des gens fort éloignés de la connaître.
Je reviens actuellement à ce qu’on doit véritablement appeler le sublime dans la composition. […] Mais, pour revenir à la beauté dans les mouvements, je crois qu’on doit, en général, admettre que le mouvement en ligne droite est moins beau que celui qui s’exécute dans une direction ondoyante ou circulaire, et que le mouvement en élévation est plus agréable que celui qui se fait de haut en bas. […] Car, d’abord, l’usage continuel de nos prépositions a rempli notre langue d’une multitude de petits mots qui reviennent sans cesse dans une phrase, encombrent le discours et l’énervent en le rendant plus prolixe. […] Elle produit le même effet que cette expression vulgaire et puis, lorsqu’elle revient trop souvent dans le cours de la conversation. […] Celui qui n’est doué que d’une oreille médiocre pourra trouver une mesure agréable, mais elle reviendra dans chacune de ses phrases, et finira par engendrer promptement le dégoût.
Et si tout ce qui passe par tant de canaux, s’altère d’ordinaire, et ne revient jamais à nous comme il a été dit dans sa source ; pourquoi voudriez-vous que les discours qui vous regardent vous seul, fussent exempts de cette destinée, et méritassent plus d’attention et de silence » ?
Pour que l’inspiration revienne, il faut un autre culte, une autre société, un monde renouvelé.
Là, retraçant leurs faiblesses passées, Leurs actions, leurs discours, leurs pensées, À chaque état ils reviennent dicter Ce qu’il faut fuir, ce qu’il faut imiter ; Ce que chacun, suivant ce qu’il peut être, Doit pratiquer, voir, entendre, connaître ; Et, leur exemple en diverses façons Donnant à tous les plus nobles leçons, Rois, magistrats, législateurs suprêmes, Princes, guerriers, simples citoyens mêmes, Dans ce sincère et fidèle miroir Peuvent apprendre et lire leur devoir.
La vendette Un matin, après déjeuner, Colomba sortit un instant, et, au lieu de revenir avec un livre et du papier, parut avec son mezzaro sur sa tête.
Nous voyons, au contraire, le même sujet mis à la première place, dans la seconde proposition, parce que l’intérêt principal lui est revenu. […] Les légions sont parties gaîment pour une campagne d’où elles pensaient qu’elles ne devaient pas revenir. […] Comme conséquence de ce principe, il faudra éviter de placer à la suite les unes des autres des phrases de même forme et de même longueur, des périodes dont les membres seraient coordonnés de la même manière, et dont les pauses reviendraient aux mêmes intervalles.
Quand ils furent un peu revenus de leur étourdissement, cet homme, portant la main sur le front, dit au géomètre : « Je suis bien aise que vous m’ayez heurté, car j’ai une grande nouvelle à vous apprendre.
. — On eût dit qu’en tombant sur sa couche, Elle avait à moitié laissé quelque chanson, Qui revenait encor voltiger sur sa bouche, Comme un oiseau léger sur la fleur d’un buisson2.
Cet homme qui défendait les villes de Juda, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon et d’Esaü, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie, après avoir brûlé sur leurs propres autels les dieux des nations étrangères ; cet homme que Dieu avait mis autour d’Israël comme un mur d’airain où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie, et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus fiers et les plus habiles généraux des rois de Syrie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie que l’honneur de l’avoir servie : ce vaillant homme poussant enfin, avec un courage invincible, les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe1.
« Tous les bruits de la nature : les vents, ces haleines formidables qui mettent en jeu les innombrables instruments disposés dans les plaines, sur les montagnes, dans le creux des vallées, ou réunis en masse dans les forêts ; les eaux, qui possèdent une échelle de voix d’une étendue si démesurée, à partir du bruissement d’une fontaine dans la mousse jusqu’aux immenses harmonies de l’Océan ; le tonnerre, voix de cette mer qui flotte sur nos têtes ; le frôlement des feuilles sèches, s’il vient à passer un homme ou un vent follet ; enfin, car il faut bien s’arrêter dans cette énumération qui serait infinie, cette émission continuelle de bruits, cette rumeur des éléments toujours flottante, dilatent ma pensée en d’étranges rêveries et me jettent en des étonnements dont je ne puis revenir.
Dans la description de la mort de César, véritable modèle d’épisode, le poète, au moment où il semble avoir tout à fait abandonné ses cultivateurs, revient à eux par une tournure naturelle, en profitant, pour terminer sa digression, de quelque circonstance liée aux travaux des champs : Scilicet et tempus… Nous citerons seulement, comme exemple de description : l’Orage, par Saint-Lambert ; et comme modèle d’épisode, la destruction de l’armée de Cambyse dans les sables de la Libye, par Delille. […] Mais voici bien une autre fête : Le pendu ressuscite…… Toutes ces petites circonstances sont bien placées, parce qu’elles semblent presque endormir et amuser le lecteur, en lui faisant observer les mouvements de la gent trotte-menu, pour le réveiller subitement par la chute du pendu qui revient à la vie.
En le contemplant à cette hauteur, notre intelligence éprouve une sorte de vertige ; elle palpite et se débat pour retrouver son centre habituel ; elle y revient bientôt, car l’impression du sublime n’est que momentanée ; mais elle est fatiguée et comme brisée par l’élan de son admiration.
Du bon sens plus que de science, et pour toute philosophie beaucoup de christianisme ; une maison propre et commode ; un revenu médiocre, mais assuré ; peu de maître et peu de valets ; assez d’occupation pour n’être jamais oisif ; assez d’oisiveté pour n’être jamais occupé ; point d’ambition ; point de procès ; point d’envie ni d’avarice ; si l’on pouvait conserver sa santé par la sobriété et le travail plutôt que par les remèdes ; garder sa foi, ne haïr que ce qui est haïssable ; n’aimer que ce qu’il est juste d’aimer ; laisser couler ce qui ne doit pas toujours durer, attendre avec confiance ce qui durera toujours. » 4.
Il était si pauvre alors qu’il lui fallait aller à pied de Paris à Versailles et en revenir de même.
C’est de lui que date l’ère de la science proprement dite. » Le goût des spéculations générales, la profondeur et la gravité des maximes, des vues supérieures, des leçons éloquentes sur la part qui revient à chacun dans la bonne ou la mauvaise fortune des sociétés, l’art magistral de classer les idées, de les faire manœuvrer avec puissance et précision, l’autorité qui domine un sujet et juge de haut toutes les questions : tels sont les mérites éminents de ce grand esprit qui aborda l’histoire en homme d’État, prédestiné aux luttes et aux triomphes de la parole.
C'est pourquoi les absents sont présents, les pauvres sont riches, les faibles sont forts, et, ce qui est plus difficile à dire, les morts reviennent à la vie. […] si quelques années après vous reveniez, hommes oubliés du monde, vous vous hâteriez de rentrer dans vos tombeaux, pour ne pas voir votre nom terni, votre mémoire abolie, etc. » VIII de l’ironie. […] Manubiæ (de manus) se prend 1° pour les dépouilles des ennemis ; 2° pour le prix, l’argent qui revient des dépouilles. — Præda se dit non seulement des effets enlevés à l’enemi, mais de toute espèce de butin. — Spolium désigne aussi les dépouilles enlevées à l’ennemi ; il se dit proprement de l’armure. […] Tributum(de tribus, parce qu’on levait les impôts par tribus) était l’argent que payait chaque citoyen à raison de ses revenus. — Vectigal (de vehere) comprenait tous les droits que l’on payait pour les marchandises qui entraient ou qui sortaient. — Census (de censeo) était le revenu de chaque particulier ; il désignait aussi le dénombrement des biens et des familles. — Exactio, la levée des impôts.
Revenu dans son bon sens, il se perça lui-même de son épée. […] Il part avec trente mille hommes de pied seulement, et cinq mille chevaux ; entre dans l’Asie mineure (ou Natolie) ; défait au passage du Granique (fleuve de Bithynie) une armée de cent mille Perses ; gagne ensuite sur Darius, leur roi, la bataille d’Issus (petite ville de Cilicie) ; se rend maître, dans la Phénicie, de la fameuse ville de Tyr, après un siège de sept mois ; pénètre dans la Judée (contrée célèbre de la Syrie) ; marche vers la ville de Gaza dont il s’empare ; arrive à Memphis, capitale de l’Égypte ; se remet à la poursuite de Darius, qu’il défait en bataille rangée, près d’Arbelles dans l’Assyrie ; entre triomphant dans Babylone, et puis dans Suze, capitale du royaume de Perse ; réduit en cendres Persépolis, ancienne demeure de ces rois ; traverse les déserts, franchit les fleuves et les montagnes ; pousse ses conquêtes jusqu’aux Indes ; ramène son armée par une autre route ; subjugue de nouveaux peuples ; revient à Babylone, craint, respecté, adoré comme un Dieu, et y meurt l’an 513 avant J.
Alcée, Sapho et d’autres lyriques avaient inventé avant Pindare d’autres formes, où on mêlait des vers de différentes espèces, avec une symétrie qui revenait beaucoup plus souvent. […] La douleur, dit Lowth, est ingénieuse à se tourmenter ; elle se plaît à revenir souvent sur la peinture de ses maux, à les exagérer, à décrire toutes les circonstances qui ont accompagné la perte qu’elle déplore, et à s’attacher fortement aux idées qui la lui rappellent.
Ensuite, si vous le jugez nécessaire (car il n’en est pas toujours ainsi), vous pouvez revenir à l’idée principale de cet exorde supprimé. […] Les fonds du monastère aliénés, les revenus dissipés, les fermes et les a bâtiments dégradés, ont fait craindre avec raison que l’abbaye ne se trouvât bientôt sur le penchant de sa ruine. […] « Milon, étant resté ce même jour au sénat jusqu’à la fin de la séance, revint à sa maison ; il changea de chaussure et d’habits, il attendit quelque temps que sa femme fut prête, comme c’est l’usage73. » Ce récit n’annonce aucun art, il en a pourtant beaucoup. […] Alors ceux qui étaient auprès de Clodius tirent leurs épées : les uns reviennent pour attaquer Milon par derrière ; d’autres, le croyant déjà tué, se mettent à massacrer les esclaves qui le suivaient de loin. […] L’ironie, maniée grossièrement ou mal à propos, est un trait qui revient contre celui qui l’a lancé.
Ne croyez pas, en effet, qu’il s’agisse de passer brusquement de la folie à la raison, de provoquer les larmes, puis un instant après le rire, pour revenir bientôt du rire aux larmes ; loin de là : les romans, les drames, les vaudevilles, qui affectent ces oppositions heurtées, ces rapprochements discords, pèchent, à mon gré, contre l’art aussi bien que contre la nature.
« En effet, dit Cicéron, le discours se composant de la pensée et de l’expression, l’expression n’existe pas, si vous retranchez la pensée ; la pensée ne se manifeste pas, si vous supprimez l’expression. » Ce qui revient à l’idée de Buffon : « Bien écrire est tout à la fois bien penser, bien sentir et bien rendre ; c’est avoir à la fois de l’esprit, de l’âme et du goût63. » Mais par là même qu’on met à part le bien rendre, on conçoit qu’on puisse, en rhétorique, abstraire l’expression d’un écrit, pour la considérer indépendamment de toute autre propriété, comme, en géométrie, on abstrait l’étendue de la matière, en peinture, le coloris du tableau.
Il s’exprime ainsi : Les temps sont mauvais ; chacun souffre ; et n’est-il pas alors de la prudence de penser à l’avenir et de garder son revenu ?
Outre les sujets nombreux que nous présente l’Ancien Testament dans Caïn et Abel, Abraham et les patriarches, Joseph et ses frères, Moïse protégeant dans le désert les tilles de Jethro, Ruth et Noémi, David, poète et pasteur, que de pastorales ne pourrait-on pas composer sur le mystère si suave de la Nativité, sur les entretiens des anges avec les bergers, sur les paraboles si touchantes de l’Enfant prodigue revenu vers son père, du bon Pasteur qui cherche la brebis égarée, etc. ?
Mais s’ils considèrent la gloire qui en revient et les fruits qu’on en recueille, ce qui leur en coûtera de peines et de travail pour s’y rendre habiles se changera en plaisir. […] Roscius avant le meurtre, sa passion pour les richesses, sa haine pour le défunt, revient presser les juges par une nouvelle induction qui forme une autre chaîne de probabilités, d’où l’on peut conclure l’innocence de l’accusé. […] L’un poursuit ses parens avec fureur pour assouvir sa cupidité ; l’autre, toujours désintéressé dans sa conduite, n’eut jamais d’autre revenu que les produits de son travail. […] Mais nous reviendrons sur cette partie importante de l’art d’écrire au livre second de cet ouvrage. […] Les logiciens recommandent particulièrement deux opérations très-nécessaires, dont l’occasion revient toujours quand on raisonne ; ce sont la définition et la division.
Après avoir roulé plus loin que la prairie, Revient-elle baigner cette rive fleurie ? […] J'ai pleuré quatorze printemps Loin des bras qui m'ont repoussée : Reviens, ma mère, je t'attends Sur la pierre où tu m'as laissée. […] Les épisodes qui entrent dans le roman doivent être assez attachants pour ne pas donner au lecteur l'envie de revenir au sujet principal.
4° La réversion, qui fait revenir sur eux-mêmes, avec un sens différent et quelquefois contraire, certains mots d’une même proposition : Nous ne devons pas juger des règles et des devoirs par les mœurs et par les usages ; mais nous devons juger des usages et des mœurs par les devoirs et par les règles. […] Nous reviendrons sur ce sujet, en traitant des compositions secondaires. […] On doit éviter de placer immédiatement à la suite l’une de l’autre deux périodes de même forme, dont les pauses reviennent aux mêmes intervalles.
Cependant les députés vont trouver Germanicus, qui était déjà revenu à l’autel des Ubiens. […] L'inquiétude revient à l’approche de la nuit. […] Il revint avec le même nombre de vaisseaux qu’il avait à son départ.
Est-il un de vos revenus sur lequel vous ayez pu compter ?
Qu’on ne dise point que cet empereur revint, bientôt après, à son premier dessein, et que malheureusement il le fit exécuter.
… « Si mon dénonciateur suborne un témoin, que ce soit un homme simple et droit, que l’horreur des cachots n’empêche pas de revenir à la vérité, dont on l’aura un moment écarté. » Telle eût été ma prière ardente ; et si ces vœux avaient été exaucés, encouragé par tant de condescendance, j’aurais ajouté : « Suprême bonté, s’il est encore écrit que quelque intrus doive s’immiscer dans cette horrible affaire et prétendre à l’honneur de l’arranger, en sacrifiant un innocent et me jetant moi-même dans des embarras inextricables, je désirerais que cet homme fût un esprit gauche et lourd ; que sa méchanceté maladroite l’eût depuis longtemps chargé de deux choses incompatibles jusqu’à lui, la haine et le mépris public.
Enfin, les deux premiers reviennent, en guise de refrain, après le sixième, pour terminer la pièce.
Si quelques années après vous reveniez, hommes oubliés du monde, vous vous hâteriez de rentrer dans vos tombeaux, pour ne pas voir votre nom terni, votre mémoire abolie et votre prévoyance trompée dans vos amis, dans vos créatures, et plus encore dans vos héritiers et dans vos enfants. » (Bossuet, Oraison funèbre de Le Tellier.) […] La rime riche est formée par deux ou plusieurs syllabes identiques (auteur, hauteur, souvenir, revenir). […] J’ai pleuré quatorze printemps Loin des bras qui m’ont repoussée ; Reviens, ma mère, je t’attends, Sur la pierre où tu m’as laissée, La pauvre fille, hélas ! […] Il est tout entier écrit sur deux rimes et commence par deux vers destinés à revenir plusieurs fois comme refrain, alternativement ; le premier vers d’abord ; le second ensuite jusqu’à la fin du poème. […] Ils s’entremêlent selon la fantaisie du poète, comme des vers libres ; l’alinéa finit chaque fois que le poète les coupe en faisant revenir habilement un des deux vers refrain.
. — Je vous crois sans peine, et c’est l’effet le plus naturel de tont cet amas d’idées qui reviennent à la même, dont ils chargent sans pitié la mémoire de leurs auditeurs. » « Quand on divise, dit Fénelon, il faut diviser simplement, naturellement, il faut que ce soit une division qui so trouve toute faite dans le sujet même ; une division qui éclaircisse, qui range les matières, qui se retienne aisément et qui aide à retenir tout le reste ; enfin une division qui fasse voir le grandeur du sujet et de ses parties. » Enfin Condillac, venant à l’appui de tout ce qui précède : « Commencer, dit-il, par des divisions sans nombre pour afficher beaucoup de méthode, c’est s’égarer dans un labyrinthe obscur pour arriver à la lumière.
Lisez tous les ouvrages du réverend père Maimbourg, ci-devant jésuite, prenez garde de ne vous arrêter qu’à la fin de chaque période, et vous sentirez la faculté de respirer vous revenir peu à peu, sans qu’il soit besoin de réitérer le remède. » Montesquieu, Lettres persanes, 148.
Longin, qui fait mal à propos rentrer dans le sublime tant de choses qui ne lui appartiennent pas, et jusqu’à l’ode de Sapho, la plus brûlante expression de l’amour sensuel, Longin cite, comme modèle de ce qu’il nomme sublime d’image, ce passage d’Euripide, où Phébus cherche à guider, dans son téméraire voyage, Phaéton déjà lancé dans les cieux : Le père cependant, plein d’un trouble funeste, Le voit rouler de loin sur la plaine céleste, Lui montre encor sa route, et du plus haut des cieux Le suit autant qu’il peut, de la voix et des yeux : « Va par là, lui dit-il, reviens, détourne, arrête… » « Ne vous semble-t-il pas, ajoute Longin, que l’âme du poëte monte sur le char avec Phaéton, partage tous ses périls et vole dans l’air avec les chevaux ?
L’écrivain ne doit pas hésiter à revenir plusieurs fois sur une même chose, quand elle ne peut être comprise, à la première vue, que par les lecteurs qui ont l’esprit très pénétrant38.
Ce temps d’ivresse passé2, quand chacun a trouvé enfin la mesure de sa taille en s’approchant d’un plus grand ; de ses forces, en luttant avec un plus fort ; de son intelligence, en voyant le prix remporté par un plus habile ; quand la maladie, la fatigue lui ont appris qu’il n’y a qu’une mesure de vie ; quand il en est arrivé à se défier même de ses espérances, alors revient le fabuliste qui savait tout cela, qui le lui dit et qui le console, non par d’autres illusions, mais en lui montrant son mal au vrai, et tout ce qu’on en peut ôter de pointes par la comparaison avec le mal d’autrui.
Par la parenthèse et l’interruption, l’écrivain suspend l’expression d’une idée, en y intercalant une autre idée, mais avec l’intention de revenir à la première et de l’achever : la seule différence, c’est que la parenthèse a pour but d’éclaircir et de compléter ce commencement de pensée, tandis que l’interruption ne fait qu’y ajouter de l’énergie, en y jetant un cri de l’âme tout involontaire, et qui lui échappe presque à son insu.
Souvenirs d’enfance Pourquoi devant mes yeux revenez-vous sans cesse, O jours de mon enfance et de mon allégresse ?
en effet, de leurs brillants préparatifs, pas un homme, pas un vaisseau n’est revenu, pas un messager même pour porter la nouvelle de leur défaite. […] Si nous n’avons pas la supériorité sur mer, si nous n’enlevons pas aux ennemis les revenus qui alimentent leur marine, c’est nous qui éprouverons les plus grands dommages ; et alors il ne sera pas honorable de déposer les armes, surtout après avoir été les premiers auteurs des hostilités. » Traduit de Thucydide, historien grec (420 av. […] Cependant, lorsqu’il apprend que tu es vivant, son cœur se remplit de joie, et chaque jour il espère revoir son fils, revenu du siège de Troie : mais moi, vieillard bien malheureux, j’ai donné le jour à un grand nombre d’enfants au sein de la superbe Troie, et je crois qu’il ne m’en reste plus un seul. […] J’avais aussi conseillé à mon frère Darius de ne pas porter la guerre chez les Scythes, peuplade nomade ; mais lui, espérant les soumettre aisément, n’écouta pas mon conseil, entreprit l’expédition et revint, après avoir perdu un grand nombre de braves guerriers.
Il a été à la campagne, signifie qu’il en est revenu. […] Il sert aussi à conjuguer les temps composés de quelques verbes neutres, tels que aller, arriver, choir, déchoir, échoir, décéder, descendre, entrer, monter, mourir, naître, partir, rester, sortir, tomber, venir, et ses composés devenir, intervenir, parvenir, revenir et survenir ; mais subvenir prend toujours avoir ; = vous avez subvenu à votre ami dans ses besoins.
Elle lui en découvre les lois, les mœurs, la religion et le gouvernement : il revient chargé des dépouilles de l’Orient et de l’Occident, et, joignant les richesses étrangères à ses propres trésors, il semble que la science lui ait appris à rendre toutes les nations de la terre tributaires de sa doctrine. […] Cet homme, qui défendait les villes de Juda, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon et d’Esaü, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie, après avoir brûlé sur leurs propres autels les dieux des nations étrangères ; cet homme, que Dieu avait mis autour d’Israël comme un mur d’airain où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie, et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus fiers elles plus habiles généraux des rois de Syrie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie que l’honneur de l’avoir servie ; ce vaillant homme poussant enfin, avec un courage invincible, les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe.
Que je suis revenu de cette erreur grossière !
Que l’homme étant revenu à soi considère ce qu’il est au prix de ce qui est ; qu’il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature ; et que de ce petit cachot où il se trouve logé, j’entends l’univers5, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même son juste prix.
Mais il n’en est point ainsi : « Souvenez-vous de votre créateur, dans les jours de votre jeunesse, dit l’Ecclésiaste, avant que votre poussière retourne à la terre, d’où elle est sortie, et que votre âme revienne au Dieu qui vous l’a donnée ».