Mais il est certain que, par la suite, la brillante fortune de madame de Maintenon ne l’éblouit pas, et que son élévation ne changea point son cœur, comme le lui écrivait dans une lettre fort remarquable, datée du 20 avril 1714, le duc de Richelieu, petit-neveu du cardinal et père du maréchal de France.
…………………………………………………………………………………… Assise dans ce cirque où viennent tous les rangs Souvent baîller en loge, à des prix différents, Chloris n’est que parée, et Chloris se croit belle : En vêtements légers l’or s’est changé pour elle ; Son front luit, étoilé de mille diamants ; Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ; Les arts, pour l’embellir, ont uni leurs merveilles : Vingt familles enfin couleraient d’heureux jours, Riches des seuls trésors perdus pour ses atours.
Je me représente l’image vénérable d’un homme qui n’a pas pesé sur la terre, dont le cœur n’a jamais conçu l’injustice, et dont la main ne l’a point exécutée ; qui non-seulement a respecté les biens, la vie, l’honneur de ses semblables, mais aussi leur perfection morale ; qui fut observateur de sa parole, fidèle dans ses amitiés, sincère et ferme dans ses convictions, à l’épreuve du temps qui change et qui veut entraîner tout dans ses changements, également éloigné de l’obstination dans l’erreur et de cette insolence particulière à l’apostasie qui accuse la bassesse de la trahison ou la mobilité honteuse de l’inconstance : Aristide enfin dans l’antiquité, l’Hôpital1 dans les temps modernes, voilà l’honnête homme.
Si l’histoire ou la société actuelle fournit au poëte une action, qui puisse, avec toutes ses circonstances, être mise sur la scène, il la présentera sans y rien changer. […] Mais le lieu particulier change presqu’à tous les instans. […] Le poëte ne change rien au fond de ce même original, et tourne en ridicule l’action la plus noble et les incidens les plus tragiques. […] Mais il change avec le titre de la fable, les noms et le rang des personnages ; il dégrade cette action, la rend basse de noble qu’elle étoit, et achève de la travestir par les traits d’une diction convenable. […] Ma fille, je vous vois toujours des mêmes yeux ; Mais les temps sont changés aussi bien que les lieux.
« Ami, lui répond Socrate, mon sort est changé ; mes principes ne le sont pas.
J’ai quelquefois des rêveries dans ces bois, d’une telle noirceur, que j’en reviens plus changée que d’un accès de fièvre.
On voyait cette malheureuse, dont tous les membres exténués se défiguraient et se changeaient en araignée.
Les mœurs changèrent insensiblement et se corrompirent.
Par qui sont aujourd’hui tant de villes désertes, Tant de grands bâtiments en masures changés, Et de tant de chardons les campagnes couvertes, Que par ces enragés4 ?
Le ton de voix impose660 aux plus sages et change un discours et un poème de face. L’affection ou la haine changent la justice de face ; et combien un avocat bien payé par avance trouve-t-il plus juste la cause qu’il plaide ! […] Je comptai, sans changer de place, plus de vingt sortes d’insectes dans un fort petit espace, et pour le moins autant de diverses plantes. […] Nous arrivons du pays ; je suis à la tête d’une bonne manufacture de fer étamé et de cuivre : j’ai épousé la fille d’un riche négociant en ustensiles nécessaires aux grands et aux petits nous travaillons beaucoup ; Dieu nous bénit ; nous n’avons point changé d’état1131, nous sommes heureux : nous aiderons notre ami Jeannot.
Avec la forme de l’État, les conditions de l’éloquence sont changées. […] — Changeons de supposition. […] Comme les laquais de bonnes maisons qui changent de livrée en changeant de maître, ils ont des théories pour toutes les circonstances et une morale différente pour tous les auditoires.
Aprés un tableau rapidement esquissé de l’état de la langue française avant Corneille, l’orateur continue : « La langue française restait donc à jamais dans la médiocrité, sans un de ces génies faits pour changer et pour élever l’esprit de toute une nation : c’est le plus grand de vos premiers académiciens, c’est Corneille seul qui commença à faire respecter notre langue des étrangers, précisément dans le temps que le cardinal de Richelieu commençait à faire respecter la couronne.
Qu’il me soit permis maintenant d’ajouter à ce peu de mots quelques réflexions qui terminaient la première édition, et auxquelles je n’ai rien à changer.
C’est la monotonie qui consiste à mettre une uniformité constante dans l’élévation, dans le tour des phrases, dans l’usage des figures, c’est-à-dire à ne changer ni ses tournures ni ses nuances. […] Nous citerons comme modèles de style énergique la peinture de la puissance de Dieu dans le livre de Job : Ubi eras quando ponebam…, et dans Esther : L’Éternel est son nom… ; les stances de Malherbe sur la vanité des grandeurs de ce monde : N’espérons plus, mon âme… ; les beaux vers de Lamartine sur la résignation du juste accablé de maux : Je ressemble, Seigneur, au globe de la nuit…, et ce passage du sermon de Massillon sur le petit nombre des élus : Tout change, tout s’use, tout s’éteint : Dieu seul demeure toujours le même.
Les révolutions des temps et des esprits ne peuvent en effacer l’idée ni l’impression : il ne change jamais, et il est toujours en droit de plaire.
Lui aussi, sous le regard du prince, il eût « changé prés et vignes en chevaux et armes pour aller mourir au lit d’honneur ».
qu’il est triste de voir des vivants, d’entrer en conversation, de revoir le cours ordinaire des choses, quand tout est changé au cœur !
Un ruisseau qui coule doucement est un objet vraiment beau ; s’il croît et devient un torrent, le beau se change en sublime. […] Le caractère du discours et de la prononciation des mots commença à changer dans toute l’Europe, et la conversation et le discours oratoire acquirent la simplicité qu’ils possèdent aujourd’hui. À la renaissance des lettres, les mœurs des peuples étaient tellement changées qu’il était devenu difficile de comprendre ce que les anciens avaient écrit sur la déclamation et la représentation théâtrale. […] Chez les modernes tout est changé. […] Quoique le genre soit changé, il y a encore une manière convenable qui mérite autant que jamais d’être étudiée.
Nous n’avons dans ce livre rien changé à la méthode excellente de classification que les précédents recueils de M. […] Les légions s’ouvrent, changent leur front de bataille, attaquent à grands coups de piques les deux côtés du triangle de l’ennemi. […] Changeons, s’il le faut, quelque chose à la catégorie des termes nobles ou bas. […] Une ambition ardente lui impose trois ans de retraite, pendant lesquels tout va changer en France. […] Changeons l’hypothèse.
Un écrivain, quand il raisonne, a soin de déguiser l’argument, de l’embellir, de l’étendre ; il change l’ordre des propositions à son gré.
Il lui faut pour sujet quelque chose de mémorable, un héros populaire aux exploits gigantesques, la chute ou la naissance des empires, ces rares évènements de l’histoire qui changent la face du monde, et dans lesquels le poète puisse faire intervenir la Divinité.
— Prends, et puisse bientôt changer ta destinée !
En effet, au bout de quelques générations, ce qui était le génie d’un homme devient le bon sens du genre humain, et une nouveauté hardie se change en usage universel.
Sa mort est une de ces morts bénies qui changeront le monde ; la vôtre est un beau et inutile spectacle.
Ce genre, ainsi que les deux autres, n’a pas eu la même forme parmi nous que chez les anciens, car quoi qu’il soit vrai dans un sens qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, il est vrai dans un autre, que tout a changé et que tout peut changer encore. […] La rime féminine est celle qui se termine par un e muet, soit qu’il se trouve seul, soit que plusieurs lettres l’accompagnent, mais sans en changer le son25.
Rejetez donc ces idées, ou changez-les en images, donnez-leur une teinture plus vive.
Et quoique la philosophie, la poésie et l’histoire se fussent successivement retirées du domaine de la littérature orale, ceux qui vinrent plus tard ne changèrent rien au mode consacré.
Enfin quand on arrive à la grande lutte, quand il faut à son tour se présenter au combat de la mort, sans doute l’affaiblissement de nos facultés, la perte de nos espérances, cette vie si forte qui s’obscurcit, cette foule de sentiments et d’idées qui habitaient dans notre sein, et que les ténèbres de la tombe enveloppent, ces intérêts, ces affections, cette existence qui se change en fantôme avant de s’évanouir, tout cela fait mal, et l’homme vulgaire paraît, quand il expire, avoir moins à mourir !
Jetez un vaisseau en péril sur cette scène de la mer, tout change : on ne voit plus que le vaisseau.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Combien le spectacle de la nature est changé ! […] À l’aide d’un crayon, Alexis change quelques traits de ce dessin, et substitue à l’expression de la joie celle de la douleur et du repentir, puis il se cache dans une chambre voisine. Le père arrive : à la vue de ce dessin ainsi changé, il devine le retour et le repentir de son fils. […] En devenant puissant et riche, le mari de Fanchette avait changé de nom, ce qui explique la surprise de son ancienne bienfaitrice en la retrouvant. […] Nous avons changé les noms propres.
……………… He, above the rest, In shape and gesture proudly eminent, Stood like a tower : his form had not yet lost All her original brightness, nor appeared Less than an arch-angel ruined, and th’ excess Of glory obscured : as when the sun new risen Looks trough the horizontal misty air Shorn of his beams : or from behind the moon, In dim eclipse disastrous twilight sheds On half the nations, and with fear of change Perplexes monarchs.
Sosie parle à peu près ainsi dans l’Amphitryon de Molière : Selon ce que l’on peut être, Les choses changent de nom.
Manquer le moment décisif, acharner notre amour propre à changer quelque chose à un plan que nous n’avons pas même conçu, et diminuer, par notre intervention indiscrète, l’influence d’un ministre dont le crédit financier est et doit être plus grand que le nôtre.
Ces figures sont appelées tropes (du grec τρόπος, tour, changement, tiré du verbe τρἐπω, je tourne,) parce qu’elles consistent à changer le sens propre d’un mot en un autre sens, avec lequel il a des rapports de ressemblance, et dont il réveille naturellement l’idée. […] L'hypallage (du grec υπαλλαγη, changement) est une figure mixte21 qui consiste à changer le rapport naturel des idées et des mots. Elle a lieu : 1° Quand on change la nature des compléments, et que, par suite de ce changement, on fait remplir à un nom le rôle qu’il ne devrait pas avoir. […] Quand on est las, lassi, il faut suspendre ou changer le travail. […] — Portentum se dit particulièrement des prodiges qui arrivent sur la terre et dans l’eau, une pluie de pierres, de l’eau changée en sang, etc. — Ostentum est une vision, une apparition. — Monstrum se dit des productions contre nature ; par exemple, un bœuf qui aurait la tête d’un cheval.
Les figures de pensées, dit Cicéron, dépendent uniquement du tour de l’imagination ; elles ne consistent que dans la manière particulière de penser ou de sentir, en sorte que la figure reste toujours la même, quoique l’on change les mots qui l’expriment27. […] Si vous changez les paroles, la figure s’évanouit.
Né avec de grands talents, mais avec les inclinations les plus perverses, il se laissa emporter par l’ambition de changer le gouvernement de la république, et forma une conjuration, dans laquelle il eut l’adresse de faire entrer des gens de tous les états. […] Au haut de son casque, paraît une chouette, son oiseau favori ; et sur son égide est peinte la tête de Méduse, dont les beaux cheveux furent changés en serpents, en punition du sacrilège que cette nymphe commit avec Neptune dans un des temples de Minerve.
Comptez qu’un jour cela peut vous être très-utile, et que cet ouvrage vous vaudrait vingt volumes de Lettres philosophiques… Écrivez-moi, et aimez toute votre vie un homme vrai qui n’a jamais changé. […] Corneille, par deux cents vers admirables répandus dans ses ouvrages ; Racine, par tous les siens ; Boileau, par l’art, inconnu avant lui, de mettre la raison en vers ; un Pascal, un Bossuet, changèrent les Welches en Français.
On conçoit qu’il arrive parfois qu’une idée vraie et digne soit mal rendue, et qu’une idée fausse et inconvenante plaise, jusqu’à un certain point, par sa forme ; qu’un même sens, comme l’a remarqué Pascal, change selon les paroles qui l’expriment, et que les sens reçoivent des paroles leur dignité, au lieu de la leur donner64.
Ils distinguent deux sortes de figures : les figures de mots, qu’ils appellent tropes (du mot grec τρԑπω, tourner, parce qu’elles changent la signification des mots), et les figures de pensées, qui, tenant non au signe, mais à la chose signifiée, sont indépendantes des mots.
Enfin, au milieu de ces tristes efforts, ses yeux se fixent, ses traits changent, son visage se défigure, sa bouche livide s’entrouvre d’elle-même, tout son esprit frémit ; et, par ce dernier effort, son âme infortunée s’arrache comme à regret de ce corps de boue, tombe entre les mains de Dieu, et se trouve seule au pied du tribunal redoutable ».
la valeur rare et divine d’un seul homme a-t-elle bien pu, en si peu de temps (en quarante-neuf jours), changer tellement la face de nos affaires, qu’après avoir vu une flotte ennemie à l’embouchure du Tibre, vous n’entendiez plus aujourd’hui parler d’un seul vaisseau pirate dans l’étendue de la Méditerranée » !
Tu emprunteras des secours ; mais ces secours ne seront qu’un remède imparfait à ta faiblesse : l’action confiée à des bras étrangers, ou se ralentit, ou se précipite, ou change d’objet ; rien ne s’exécute comme le prince l’a conçu ; rien ne lui est dit comme il l’aurait vu lui-même, on exagère le bien ; on diminue le mal : on justifie le crime ; et le prince, toujours faible ou trompé, exposé à l’infidélité ou à l’erreur de tous ceux qu’il a chargés de voir et d’entendre, se trouve continuellement placé entre l’impuissance de connaître et la nécessité d’agir.
Le goût d’une nation change avec ses mœurs ; chaque peuple a un goût particulier en harmonie avec son caractère ; chaque individu a un goût personnel, qui n’est pas tout à fait celui des autres.
Dans le tourbillon accéléré qui entraîne le monde et les sociétés modernes, tout change, tout s’agrandit et se modifie incessamment.
L’équivoque caractérise donc l’énigme : elle y donne le change au lecteur qui d’ailleurs doit s’y attendre ; la métaphore et l’antithèse sont les principales figures propres à ce genre de poésie, qui demande la brièveté, la justesse et la précision.
« Une fatale révolution, une rapidité que rien n’arrête, entraîne tout dans les abîmes de l’éternité ; les siècles, les générations, les empires, tout va se perdre dans ce gouffre ; tout y entre et rien n’en sort : nos ancêtres nous en ont frayé le chemin et nous allons le frayer dans un moment à ceux qui viennent après nous : ainsi les âges se renouvellent, ainsi la figure du monde change sans cesse : ainsi les morts et les vivants se succèdent et se remplacent continuellement : rien ne demeure, tout s’use, tout s’éteint.
Toutefois, s’il le faut, je veux bien m’en dédire, Et, pour calmer enfin tous ces flots d’ennemis, Réparer en mes vers les maux qu’ils ont commis1 Puisque vous le voulez, je vais changer de style.
Les travers changent, mais les vertus et las vices ne varient guère. […] On nous dit bien qu’il était vénal, qu’il flottait au gré des ambitieux, qu’il changeait sans cesse de dessein comme de passion, mais nous ne savons rien de plus. […] Au moyen âge, la fable change de caractère, elle devient encyclopédique ; le récit s’allonge outre mesure, l’auteur n’oublie pas un détail, il ne sait pas choisir entre les traits divers qui peignent un personnage.
Il revint chez lui, changea de vêtement et de chaussure, attendit, suivant l’usage, que sa femme eût fait tous ses préparatifs, et partit si tard enfin, que Clodius eût pu facilement être de retour, si son dessein eut été de revenir ce jour-là.
On voit que cette liberté de changer l’ordre analytique et de faire du premier vers le second et du second le premier ajoute à l’élégance et à l’harmonie.
La vérité se montra aux hommes ; les nations la reconnurent ; et la face du monde entier fut changée.
Massillon y peint avec énergie la folie des hommes qui emploient à offenser Dieu les courts instants qui leur sont accordés sur cette terre : Tout change tout s’use, tout s’éteint : Dieu seul demeure toujours le même ; le torrent des siècles qui entraîne tous les hommes coule devant ses yeux, et il voit avec indignation de faibles mortels emportés par ce cours rapide l’insulter en passant, vouloir faire de ce seul instant tout leur bonheur, et tomber en sortant de là entre les mains éternelles de sa colère et de sa justice.
Tristesse Que peu de temps suffit pour changer toutes choses !
Si vers le soir un triste orage Vient ternir l’éclat d’un beau jour, Je me souviens qu’à votre cour Le temps change encore davantage.
Or half the nations, and with fear of change Perplexes monarchs. […] Le latin se perdit insensiblement dans leur idiome, et le caractère du langage et de la prononciation changea totalement en Europe. […] À l’époque de la restauration des lettres, le génie des langues se trouvait tellement altéré, les mœurs des peuples étaient si changées, qu’il était devenu très difficile de comprendre ce que les anciens avaient écrit sur leur déclamation et leurs spectacles. […] Avec le temps, on abrégea la forme de ces figures, afin qu’on pût les tracer plus aisément ; leur nombre ensuite se multiplia d’une manière très considérable, et elles se changèrent enfin en ces sortes de signes employés aujourd’hui, et qui se sont répandus chez tous les peuples de l’Asie orientale. […] La première, c’est que, dans le cours d’une phrase, la scène ne change que le moins qu’il est possible.
Le fond et les détails principaux sont restés exactement les mêmes ; les noms seuls et le lieu de la scène sont changés : c’est Lavinie et Palémon, au lieu de Ruth et de Booz ; quant au lieu de la scène, il est partout où l’on voudra, et ce vague qui prive le sujet de l’intérêt attaché aux circonstances locales, ces noms, ces personnages d’idée, qui ne tiennent à rien, qui ne se lient à aucun peuple, à aucune époque historique, rejettent nécessairement cet épisode dans la classe des morceaux qui plaisent plus à l’esprit qu’ils ne peuvent toucher le cœur.
Vous, pareillement dont je vois changés les visages et les cœurs, si vous rendez ses députés au Sénat, à l’empereur l’obéissance, à moi ma femme et mon fils, dérobez-vous à la contagion, rompez avec les séditieux : ce sera le gage de votre repentir, la garantie de votre fidélité. » Comme on le voit, l’orateur n’a pas moins besoin de calmer que d’exciter les passions. […] Puis, qu’on les décompose, qu’on en change la structure, qu’on en modifie les termes, sans tenir compte de ce qu’ils peuvent avoir d’harmonieux, on verra, tout en conservant le même sens, si on retrouve les mêmes grâces pour l’esprit et l’oreille. […] Le zéphyr fut témoin, l’onde fut attentive, Quand la nymphe jura de ne changer jamais. […] Bossuet trace ainsi le caractère de Cromwel : « Un homme s’est rencontré, d’une profondeur d’esprit incroyable, hypocrite raffiné autant qu’habile politique, capable de tout entreprendre et de tout cacher, également actif et infatigable dans la paix et dans la guerre, qui ne laissait rien à la fortune de ce qu’il pouvait lui ôter par conseil et par prévoyance, mais du reste si vigilant et si prêt à tout qu’il n’a jamais manqué les occasions qu’elle lui a présentées ; enfin un de ces esprits remuants et audacieux qui semblent être nés pour changer le monde. » Voyez la peinture que fait Salluste du caractère et des abominables désordres de Catilina : « L. […] Les figures dites de mots ou d’expression sont tellement dépendantes du mot ou du tour de phrase, que si l’on change l’un ou l’autre, elles disparaissent.
Changes ces pierres en pains, dit-il à Jésus-Christ : il l’attaque d’abord par le plaisir, et c’est le premier piége qu’il dresse à leur innocence.
Le picard change le ch en k, un cat, un kemin, une kose ; il confond l’article féminin avec l’article masculin, disant : le femme, le maison ; c’est de là que viennent par apocope plusieurs noms propres, Delpierre, Delfosse, qui se disent en français de la Pierre, de la Fosse.
Son ardeur s’est changée en force, ou plutôt, puisque cette force était en quelque façon dans cette ardeur, elle s’est réglée.