Il aimait l’intrigue pour intriguer : esprit hardi, délié, vaste et un peu romanesque, sachant tirer parti de l’autorité que son état lui donnait sur le peuple, et faisant servir la religion à sa politique ; cherchant quelquefois à se faire un mérite de ce qu’il ne devait qu’au hasard, et ajustant souvent après coup les moyens aux événements.
Nous lisons dans un sermon de Bossuetsur la brièveté de la vie : « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite.
La découverte de l’Amérique nous a appris à connaître l’homme dans l’état de sauvage. […] Apollon, Orphée et Amphion, leurs plus anciens bardes, sont représentés comme les fondateurs de la civilisation et des lois, et passaient pour avoir les premiers arrachés les hommes à leur état barbare. […] De ces trois états, le premier est trop vil, et le second trop raffiné et trop loin de la nature pour se prêter à la poésie pastorale. […] C’est déjà une assez grande recommandation pour un état, que de n’y avoir pas d’autres maux à pleurer. […] L’état d’un berger, ou d’une personne livrée tout entière aux occupations de la campagne, est rarement exposé à ces accidents, à ces révolutions qui jettent sur une situation beaucoup d’intérêt, de surprise ou de curiosité.
Ce n’est donc pas l’état présent de la vie champêtre que le poète doit peindre. […] C’est dans ces divers états de la vie champêtre, dont on admire la douceur et la tranquillité, malgré les revers que les bergers essuyaient quelquefois ; c’est dans les différentes causes de leur joie et de leurs plaisirs, ou de leurs peines et de leur douleur, que doit être choisi le sujet d’une églogue ou d’une idylle. […] Probablement ce berger Daphnis, né avec une imagination vive, occupa son loisir à composer, sur son état et sur les objets champêtres, des chansons, qui, en lui attirant l’admiration de ses semblables, firent naître en eux, le désir de l’imiter, et de se donner même réciproquement de ces espèces de défis poétiques. […] Ici le poète met dans la bouche de Junon un discours plein des plus riches tableaux, et où l’on voit une peinture énergique de l’état présent de l’ancienne Troie couverte de mousse, et devenue le repaire des bêtes sauvages.
Heureux qui, satisfait de son humble fortune, Libre du joug superbe où je suis attaché, Vit dans l’état obscur où les dieux l’ont caché ! […] en quel état croyez-vous la surprendre ? […] Dans l’état où je suis, je puis tout entreprendre. […] …………… Jetez l’œil sur l’état où nous sommes : Vous êtes exposée aux malices des hommes ; Je n’ai plus de mes bois les saintes voluptés. […] Qu’en l’état où je suis Vous vous fassiez honneur de bannir tout mystère Et de me reconnaître en qualité de père.
furieux, incertain, Criminel sans penchant, vertueux sans dessein, Jouet infortuné de ma douleur extrême, Dans l’état où je suis, me connais-je moi-même ? […] Une lucarne mal vitrée, Près d’une gouttière livrée À d’interminables sabats, Où l’université des chats, À minuit, en robe fourrée, Vient tenir ses bruyants états ; Une table mi-démembrée, Près du plus humble des grabats, Six brins de paille délabrée Tressés sur de vieux échalas ; Voilà les meubles délicats, Dont ma Chartreuse est décorée.
Je vous l’ai déjà dit, je l’ai trouvé sans vie : Son flanc était ouvert ; et, pour mieux m’émouvoir, Son sang sur la poussière écrivait mon devoir ; Ou plutôt sa valeur en cet état réduite Me parlait par sa plaie et hâtait ma poursuite ; Et, pour se faire entendre au plus juste des rois, Par cette triste bouche elle empruntait ma voix3 Sire, ne souffrez pas que, sous votre puissance, Règne devant vos yeux une telle licence ; Que les plus valeureux, avec impunité, Soient exposés aux coups de la témérité ; Qu’un jeune audacieux triomphe de leur gloire, Se baigne dans leur sang, et brave leur mémoire. […] Faites état de moi2.
Lorsqu’elles auront pris une teinture convenable de la rhétorique, elles seront plus en état de comprendre et de dignement apprécier les hommes qui brillent soit à la tribune, soit au barreau, soit dans les chaires de nos cathédrales.
Dans l’ordre moral, il y a de l’analogie entre un vaisseau que l’on fait voguer sur les ondes et une république qui est gouvernée par des hommes, entre le calme ou l’agitation de la mer et l’état paisible ou les troubles de l’âme, etc.
Une histoire universelle comprendrait le fond de toutes les histoires des peuples, réduites à une étendue proportionnée au corps entier de l’ouvrage : tous les objets détaillés, mesurés, placés selon leurs rapports symétriques entre eux et avec le tout, y seraient dans un état perpétuel de comparaison. […] Pour bien faire l’histoire complète d’une nation, il faut remonter jusqu’à son origine, marquer ses progrès et son accroissement, démêler tous les ressorts de sa politique, donner une notion juste de son caractère, de son génie, de sa religion, de ses lois, de ses richesses, de son gouvernement ; exposer tous les grands événements qu’elle a éprouvés, et les divers états par lesquels elle a passé ; développer les véritables causes de sa décadence et de son élévation, et la suivre pas à pas jusqu’à sa ruine entière ou jusqu’au dernier période de sa grandeur55.
Un homme qui vient d’être placé ne se sert plus de sa raison et de son esprit pour régler sa conduite et ses dehors à l’égard des autres ; il emprunte sa règle de son poste et de son état : de là l’oubli, la fierté, l’arrogance, la dureté, l’ingratitude. […] Tout ce morceau est une protestation éloquente, pleine de hardiesse et de dignité contre un état social par suite duquel de grands génies, comme Corneille, par exemple, étaient réduits à comparer à Auguste un receveur général, M. de Montoron (voir l’épitre dédicatoire de Cinna).
Les meilleures épithètes se tirent généralement des circonstances du sujet que l’on traite ; elles expriment alors non plus l’état habituel d’une chose, mais l’influence que cette chose exerce comme cause, comme moyen, ou comme effet. […] L'adjectif loquacibus exprime bien l’état habituel des oiseaux ; mais c’est ici leur situation présente qu’il faut envisager.
Permis à vous, monsieur, qui êtes accoutumé au langage naturel et noble de l’antiquité, de trouver ces expressions trop fleuries ou même trop fardées ; mais je n’en sais pas d’assez tristes pour vous peindre l’état de délabrement, de misère et d’opprobre où est tombée cette pauvre Rome que vous avez vue si pompeuse, et de laquelle, à présent, on détruit jusqu’aux ruines.
Je ne voudrais pas que mon âme prît tant de part à l’état de l’air et des saisons, comme une fleur qui s’épanouit ou se ferme au froid ou au soleil.
Non, je ne ferai point une proposition qui répugne à mon caractère ; mais, je vais te mettre en état de te rendre compte des sentiments du sénat. […] J’ai donc voulu vous mettre en état de le combattre au grand jour, en le laissant se déclarer ouvertement votre ennemi. […] Il n’est point au monde de nation que nous puissions craindre, de roi en état de faire la guerre au peuple romain. […] Eût-il fallu tant s’opposer à leurs efforts, si l’on avait cru qu’il y eût dans la Sicile des troupes en état de leur en fermer l’entrée ? […] Voyez, juges, l’état de misère et d’indigence ou sont réduits vos alliés.
L’homme d’épée condamné au repos J’ai besoin de votre amitié, mon cher Saint-Vincent : toute la Provence est armée1, et je suis ici bien tranquille au coin de mon feu ; le mauvais état de mes yeux et de ma santé ne me justifie point assez, et je devrais être où sont tous les gentilshommes de la province.
Dans son état le plus parfait, il est le produit de la nature et de l’art.
Iphigénie destinée à être sacrifiée, et paraissant obéir aux ordres de son père, lui dit : Si pourtant ce respect, si cette obéissance Parait digne à vos yeux d’une autre récompense ; Si d’une mère en pleurs vous plaignez les ennuis, J’ose dire Seigneur qu’en l’état où je suis Peut-être assez d’honneurs environnaient ma vie, Pour ne pas souhaiter qu’elle me fut ravie. […] Comment en cet état ne point éclater de rire quand le poète s’écrie : J’ai vu mon verre plein et je n’ai pu le boire. […] Comme une colonne dont la masse solide paraît le plus ferme appui d’un temple ruineux, lorsque ce grand édifice qu’elle soutenait fond sur elle sans l’abattre, ainsi la Reine se montre le plus ferme soutien de l’état, lorsqu’après en avoir porté le faix, elle n’est pas même courbée sous sa chûte. […] Voilà l’état où je serai dimanche. […] Je recommanderai de préférence aux élèves ; 1° d’avoir leur pupitre dans un état parfait de propreté et d’ordre afin que rien ne puisse distraire leur attention ; 2° de se recueillir devant leur canevas comme devant une chose importante et difficile ; 3° de noter sur une feuille blanche les idées de développement qui leur viennent pendant ce recueillement ; 4° de parcourir ainsi en esprit toute leur matière ; 5° d’examiner les idées qu’ils auront notées, et si quelques-unes sont faibles, de les effacer d’un trait de plume ; 6° de revenir au commencement et de prendre la plume ; d’essayer une phrase, de la relire, de la corriger s’il est nécessaire ; 7° de passer à la seconde phrase après cet examen, en employant une transition si le cas se présente, et d’user des mêmes procédés que pour la première ; 8° de relire toutes les phrases précédentes avant de passer à la troisième, et d’avancer ainsi successivement ; 9° enfin, la matière étant épuisée, de relire tout leur travail et d’y mettre la dernière main.
Pour se faire une idée de la puissance de la parole à Rome, qu’on lise ce que disent Aper et Maternus dans cet excellent Dialogue des orateurs, chef-d’œuvre de raison et de style, qu’il soit de Tacite, de Quintilien, ou de tout autre, préface naturelle de tout ouvrage où il est question d’éloquence, et dont plusieurs pages semblent écrites d’hier, tant il y a de rapprochements entre notre état social et politique actuel et celui de Rome aux derniers temps de la République et aux premiers de l’Empire.
L’idée république est comprise dans l’idée gouvernement, état, société.
Lorsque l’Ame est tranquille, toutes les parties du visage1sont dans un état de repos ; leur proportion, leur union, leur ensemble, marquent encore assez la douce harmonie des pensées, et répondent au calme de l’intérieur ; mais lorsque l’âme est agitée, la face humaine devient un tableau vivant où les passions sont rendues avec autant de délicatesse que d’énergie, où chaque mouvement de l’âme est exprimé par un trait, chaque action par un caractère, dont l’impression vive et prompte devance la volonté, nous décèle, et rend au dehors par des signes pathétiques2 les images de nos secrètes agitations.
Et de fait, les aiguillons que Périclès laissait dans les âmes, les tonnerres qu’il excitait dans les assemblées, les noms de Jupiter et d’Olympien que l’on lui donna, et le temple de la déesse Persuasion, qu’elle-même, selon le dire commun, avait bâti sur ses lèvres, que sont-ce autre chose que des marques et des images de cette monarchie spirituelle4, fondée par la parole dans un état populaire, et de cette espèce de divinité qu’un homme représentait sur la terre ?
À un père sur la mort de sa fille J’apprends avec déplaisir, monsieur, mais en même temps avec beaucoup d’édification, la mort de mademoiselle votre fille cadette, et je ne sais si je dois vous consoler de l’avoir perdue ou vous féliciter de l’avoir rendue au ciel dans un état d’innocence et de pénitence dont j’ai été tout à fait touché.
Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. Il serait inutile de reproduire en tête du second les explications préliminaires que contenait l’Avertissement du premier. Il nous suffira de rappeler que, si nous avons réduit le nombre des passages empruntés aux maîtres de la poésie française du xviie siècle, qui sembleraient devoir occuper de droit la plus grande place dans un recueil classique, c’est que les nouveaux programmes leur ont précisément fait dans renseignement des classes une place plus étendue que les programmes antérieurs. Molière n’est plus restreint au Misanthrope, Corneille à quatre, Racine à trois de ses tragédies ; le cadre étroit du théâtre dit classique a été élargi, ou plutôt supprimé ; plusieurs comédies de Molière sont mises entre les mains des élèves de troisième, de seconde et de rhétorique ; plusieurs des tragédies de Corneille et de Racine sont dans les deux premières classes, leur théâtre complet est ouvert aux élèves de la dernière. Les douze livres des Fables de La Fontaine sont sous leurs yeux en seconde et en rhétorique.
L’émotion que la grandeur ou la noblesse d’un objet excite dans notre âme, l’élève au-dessus d’elle-même, et produit je ne sais quel enthousiasme qui nous charme tant qu’il existe ; mais l’âme ne se maintient pas longtemps à ce haut point d’élévation, et elle tend naturellement à retomber dans son état ordinaire.
La mobilité d’imagination et la paresse de jugement, également naturelles à l’homme, ont fait passer, souvent à l’insu de sa volonté, les modifications spontanées ou les altérations successives du langage à l’état d’habitude, et cette habitude, une fois enracinée dans les esprits, est devenue ce qu’on appelle le génie de la langue, c’est-à-dire cette collection d’idiotismes, ces procédés de lexilégie et de construction qui distinguent une langue des autres et lui impriment un cachet particulier.
Dans les sociétés civilisées, ce style est plus familier aux diverses conditions, à mesure qu’elles s’éloignent moins de l’état sauvage, de ce que l’on est convenu d’appeler l’état de nature.
Il y a parler bien, parler aisément, parler juste, parler a propos : c’est pécher contre ce dernier genre que de s’étendre sur un repas magnifique, que l’on vient de faire, devant des gens qui sont réduits à épargner leur pain ; de dire merveilles de sa santé devant des infirmes ; d’entretenir de ses richesses, de ses revenus et de ses ameublements un homme qui n’a ni rentes ni domicile ; en un mot, de parler de son bonheur devant des misérables : cette conversation est trop forte pour eux, et la comparaison qu’ils font alors de leur état au vôtre est odieuse2.
Dans l’état où vous êtes, n’ayant point de chef, il faut que vous soyez vertueux malgré vous ; sans cela vous ne sauriez subsister, et vous tomberiez dans le malheur de vos premiers pères.
Ne nous flattons donc point : voyons sans indulgence L’état de notre conscience.
Puis, pour les autres sciences, d’autant qu’elles empruntent leurs principes de la philosophie, je jugeais qu’on ne pouvait avoir rien bâti qui fût solide sur des fondements si peu fermes ; et ni l’honneur ni le gain qu’elles promettent n’étaient suffisants pour me convier à les apprendre : car je ne me sentais point, grâce à Dieu, de condition1 qui m’obligeât à faire un métier de la science pour le soulagement de ma fortune ; et, quoique je ne fisse pas profession de mépriser la gloire en cynique, je faisais néanmoins fort peu d’état de celle que je n’espérais point pouvoir acquérir qu’à faux titres.
Aussi, quand il avait observé, réfléchi et arrêté son idée, rien ne le troublait ; il ne se laissait point jeter ou entretenir, par les idées d’autrui, ni par le désir de l’approbation, ni par la crainte de la contradiction, dans un état de doute et de fluctuation continuelle.
J’ai considéré qu’étant hors d’état de servir Sa Majesté dans ses conseils, à cause de ma surdité, j’étais devenu un serviteur inutile ; et, n’ayant qu’un fils, j’avoue que l’objet de mes vœux serait de lui voir cet établissement. […] M. de Coulanges se conforma à mon état : j’allai descendre chez M. le cardinal de Retz, où je renouvelai tellement toute ma douleur, que je fis prier M. de La Rochefoucauld, madame de La Fayette et madame de Coulanges, qui vinrent pour me voir, de trouver bon que je n’eusse point cet honneur : il faut cacher sa faiblesse devant les forts.
Ainsi trépas ne rime pas avec état, recours avec jour, détour avec secours. […] Au bruit inopiné des assauts qu’il prépare, Des états consternés le conseil se sépare.
On voit que cette règle peut rentrer dans la seconde ; car un des meilleurs moyens de rendre l’auditeur attentif, c’est d’éclairer son esprit, et de lui présenter sous un jour lumineux l’état de la question. […] Était-il permis à des religieuses instruites des devoirs de leur état d’être insensibles à des maux si pressants ? […] Elle sert dans le plaidoyer à annoncer le point que est à juger (τὸ κρινόμενον), ou ce qui détermine l’état de la question. […] La précaution à prendre contre ce sophisme, c’est de bien déterminer l’état de la question en évitant l’équivoque dans les mots et dans le sens. […] La force qu’ont les corps de se rétablir dans leur premier état dès qu’une force plus grande cesse de les fléchir ou de les comprimer.
Ce qui dérive de la faiblesse et de l’irritabilité des organes : la finesse de perception, la délicatesse de sentiment, la mobilité des idées, la docilité de l’imagination, les caprices de la volonté, la crédulité superstitieuse, les craintes vaines, les fantaisies et tous les vices des enfants ; ce qui dérive du besoin naturel d’apprivoiser un être sauvage, fier et fort, par lequel on est dominé : la modestie, la candeur, la simple et timide innocence, ou, à leur place, la dissimulation, l’adresse, l’artifice, la souplesse, la complaisance, tous les raffinements de l’art de séduire et d’intéresser ; enfin, ce qui dérive d’un état de dépendance et de contrainte, quand la passion se révolte et rompt les liens qui l’enchaînent : la violence, l’emportement, et l’audace du désespoir : voilà le fond des mœurs du côté du sexe le plus faible, et par là le plus susceptible de mouvements passionnés.
Mais en tout état de cause, rejetez toutes les preuves positivement frivoles, vulgaires, mêlées de bon et de mauvais, utiles d’un côté, nuisibles de l’autre, toutes celles qui pourraient donner à vos paroles une apparence de contradiction et de mensonge.
Il sait concilier le goût que les hommes ont pour l’apparence même de la vérité avec le plaisir que la surprise leur cause, et il tempère avec tant d’art le mélange de ces deux sortes de satisfaction, qu’en trompant leur attente il ne révolte point leur raison ; la révolution de la fortune de ses héros n’est ni lente ni précipitée, et le passage de l’une à l’autre situation étant surprenant sans être incroyable, il fait sur nous une impression si vive par l’opposition de ces deux états, que nous croyons presque éprouver dans nous-même une révolution semblable à celle que le poëte nous présente. » Enfin le dénoûment doit être rarement pris en dehors de l’action, et s’il en est ainsi, que l’intervention de l’agent étranger et supérieur soit toujours justifiée par la nécessité : Nec Deus intersit, nisi dignus vindice nodus.
Un mot qui finit par s ne rime pas avec un mot terminé par t : trépas, état.
lieu d’amasser des provisions, ne sera en état de rembourser les avances qu’elle pourrait lui faire.
l’état où nous sommes n’en est-il pas une ?
La langue française La langue française avait passé par bien des vicissitudes, avant d’arriver à l’état où la rencontrait J.
il se dit le Du Cange du siècle ; sur la frivolité de son état ?
Ces phrases, par exemple : « Je prends la liberté de vous écrire pour m'informer de l'état de votre santé ; l'homme propose et Dieu dispose, » ne sont pas du style simple, elles sont du style bas. […] « Mademoiselle, Je ne suis qu'un vieux malade ; et il faut que mon état soit bien douloureux, pour que je n'aie pas répondu plus tôt à votre lettre. […] Le style du roman doit être plus ou moins élevé, selon le caractère, l'état, etc. des personnages. — Un roman de Victor Hugo (Les Misérables a eu une grande vogue.
Le parallèle est une description composée de deux portraits, de deux caractères, de deux peintures, que l’on met en regard et que l’on rapproche afin de faire ressortir les rapports de similitude ou de dissimilitude qui se rencontrent entre deux personnes, deux choses, deux qualités, ou même deux états différents de la même personne. […] Vous appliquerez à votre loisir chacun de ces termes, et vous avez assez de connaissance de mon état pour trouver leur place… Nous allons demain à Marly ; Madame la duchesse de Bourgogne y dansera, et j’y prendrai médecine ; cependant je ne l’envierai point. […] Devinez, ma fille, ce que c’est que la chose du monde qui vient le plus vite, et qui s’en va le plus lentement ; qui vous fait approcher le plus près de la convalescence, et qui vous en retire le plus loin ; qui vous fait toucher l’état du monde le plus agréable et qui vous empêche le plus d’en jouir ; qui vous donne les plus belles espérances, et qui en éloigne le plus l’effet ; ne sauriez-vous deviner ?
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Le Père de la Rue dit, en parlant de l’état du pécheur après sa mort : N’ayant que son péché entre Dieu et lui, et se trouvant de toutes parts environné de l’éternité. […] En effet, quel que soit le sujet qu’on traite, si les phrases sont incorrectes, lourdes, faibles ou embarrassées, il est impossible que l’ouvrage formé de leur assemblage soit lu avec plaisir ou même avec fruit ; tandis qu’en faisant attention aux règles qui se rapportent à cette partie du style, on acquerra l’habitude de s’exprimer avec clarté et avec élégance ; et, s’il est échappé quelque irrégularité dans la composition des phrases, on sera en état de la découvrir et de la corriger.
Cette dernière leur appartient même à peu près exclusivement ; elle existe chez eux à l’état de catachrèse.
Cet homme, après des travaux infinis, revient chez lui, se fait connaître à quelques amis fidèles, attaque ses ennemis, les fait périr, et se rétablit dans son premier état. » Voilà le fond de l’action ; tout le reste est détail ou épisode. […] L’épopée, au contraire, étant en récit, peut peindre tout ce qui est d’un même moment, en quelque lieu qu’il soit, pourvu qu’il tienne au sujet : ce qui la met en état de se montrer avec magnificence, de transporter le lecteur d’un lieu à l’autre, et de varier ses épisodes d’une infinité de manières ; et par là de prévenir la satiété qui naît de l’uniformité, et fait tomber les tragédies.
Je l’ai gardé longtemps dans cette île, il n’a tenu qu’à lui d’y vivre avec moi dans un état immortel ; mais l’aveugle passion de retourner dans sa misérable patrie lui fit rejeter tous ces avantages. […] Devant un de ces autels de deuil, le roi Jacques priait avec ferveur : « Je te rends grâces, ô mon Dieu, s’écriait-il, de ce que tu m’as ôté mes trois royaumes ; tu m’as ainsi réveillé de la léthargie du péché : si ta bonté ne m’avait pas tiré de cet état de misère, j’étais à jamais perdu ; je te rends aussi mes très humbles actions de grâces de ce que, par ton infinie miséricorde, tu m’as exilé dans un pays étranger où j’ai appris mon devoir et le moyen de le pratiquer. » Et le chœur de l’église répétait, avec le son rauque du serpent, l’hymne antique : Vexilla regis prodeunt.
O âme, console-toi : si ce divin architecte, qui a entrepris de te réparer, laisse tomber pièce à pièce ce vieux bâtiment de ton corps, c’est qu’il veut te le rendre en meilleur état, c’est qu’il veut le rebâtir dans un meilleur ordre ; il entrera pour un peu de temps dans l’empire de la mort, mais il ne laissera rien entre ses mains, si ce n’est la mortalité2 (Sermon sur la mort.) […] Nous travaillerons cependant à mettre Monseigneur le Dauphin4 en état de vous succéder, et de profiter de vos exemples.
Cicéron donne l’exemple de la proposition dans la Milonienne, où il fixe bien nettement l’état de la question.
Molière dans Pourceaugnac, acte I, sc. 2, fait dire à un médecin que M. de Pourceaugnac est atteint et convaincu de la maladie qu’on appelle mélancolie hypocondriaque, « et qu’ainsi ne soit , ajoute le médecin, pour diagnostic incontestable de ce que je dis, vous n’avez qu’à considérer ce grand sérieux, etc. » La Fontaine, dans Belphégor : C’est le cœur seul qui peut rendre tranquille ; Le cœur fait tout, le reste est inutile ; Qu’ainsi ne soit, voyons d’autres états, etc.
« Suivez les enfants apprenant leurs fables, et vous verrez que, quand ils sont en état d’en faire l’application, ils en font presque toujours une contraire à l’intention de l’auteur, et qu’au lieu de s’observer sur le défaut dont on veut les guérir ou préserver, ils penchent à aimer le vice avec lequel on tire parti des défauts des autres.
Tant que la pensée reste dans l’esprit à l’état de simple concept, elle est une et indivise, elle forme un tout qui n’a point de parties et n’en a pas besoin ; mais aussitôt qu’on veut la manifester à l’extérieur par la parole, il est bien évident qu’on ne le peut sans la diviser pour en présenter successivement les divers membres.
L’étude des mœurs considère l’individu dans son état normal et habituel, l’étude des passions considère l’espèce dans les accidents identiques qui l’affectent, en se modifiant d’après les circonstances individuelles.
C’était jouer sa tête ; mais le maréchal, avec un merveilleux sang-froid, se contente de lui dire : « Vous ferez deux jours de salle de police, pour n’avoir pas vos armes en bon état », Se non e vero, e bene trovato.
Personne n’est assez prudent pour être plus puissant que la Fortune, cette déesse qui s’abandonnant à ses caprices, se réjouit des misères humaines, et fait succéder d’affreux malheurs à l’état le plus prospère. — Mais, dira-t-on, ils nous ont outragés, et nous avons plein pouvoir d’exercer notre vengeance. […] Si nous voulons équiper des flottes, et nous mettre en état de résister, nous aurons besoin de temps. […] Quant à mon état de simple particulier, ma pauvreté est loin de m’être à charge ; et toutes les fois que je me compare avec les riches, je trouve mon sort beaucoup plus heureux, et je me place dans le petit nombre des hommes qui jouissent de toute la félicité qu’on peut obtenir sur cette terre. […] Celui qui, par la modération de ses désirs, s’est mis au-dessus des besoins, et qui n’a point à se plaindre de sa fortune, commet au moins une imprudence, s’il sacrifie à des vues ambitieuses l’heureuse médiocrité de son état ; il abandonne un bonheur réel pour des espérances incertaines.
Pour ne pas tomber dans ce sophisme, il faut bien fixer l’état de la question et éviter toute équivoque dans le sens des mots. […] La forme historique consiste à diviser le discours d’après les époques ou les divers états de la vie du saint. […] En France, l’éloquence politique a commencé seulement à l’ouverture des états généraux. […] En quel état se trouvait le diocèse de Genève lorsqu’il en fut fait évêque ? […] Il a borné toute sa sainteté dans les devoirs de son ministère, et c’est surtout dans les devoirs de notre condition que doit consister notre piété ; mais, du reste, que cette parfaite observation des devoirs de chaque état coûte dans la pratique !
Les esprits les plus vifs et les plus féconds sont plus que les autres sujets à des écarts : on n’est pas soi-même en état de juger la valeur et d’apprécier le mérite de son œuvre.
• De l’état des arts sous le règne de Louis XIV. […] • Comparer l’état de la littérature française à la paix de Nimègue (1678) et à la mort de Voltaire (1778). […] Quant à moi, j’avais trouvé place au parterre ; et, si j’étais en état de bien voir et de bien entendre, je ne laissais pas que d’être fort incommodé par la presse qui se faisait sans cesse autour de nous. […] Dans cet état primitif et humble de la comédie parmi nous, notre illustre ami, après avoir quelque temps végété, méconnu et jalousé, après avoir lutté, j’aime à le dire, contre des difficultés de toute nature, parut enfin et fit une révolution salutaire dans les destinées du théâtre. […] Cependant la valeur de nos soldats et le génie militaire de M. le comte de Saxe auraient triomphé de la résistance des assiégés, si les états généraux des sept provinces n’avaient pris une résolution hardie.