Ces époux, partageant les doux soins du ménage, Cultivaient leur jardin, recueillaient leurs moissons ; Et le soir, dans l’été, soupant sous le feuillage, Dans l’hiver, devant leurs tisons, Ils prêchaient à leurs fils la vertu, la sagesse6, Leur parlaient du bonheur qu’elles donnent toujours : Le père par un conte égayait ses discours, La mère par une caresse7.
Un autre soin qui lui incombe, c’est qu’il arrange son récit de manière qu’il offre le germe de tous les moyens qui seront employés dans la suite et feront l’objet soit de la confirmation, soit de la réfutation, omnis orationis reliquæ fons est narratio (Cic., de Orat. […] Elles n’étaient pas encore essuyées, nos larmes, et une princesse aimable (Adélaïde de Savoie) qui délassait Louis des soins de la royauté, est enlevée dans la plus belle saison de son âge, aux charmes de la vie, à l’espérance d’une couronne et à la tendresse des peuples qu’elle commençait à regarder et à aimer comme ses sujets. […] Il y a donc nécessité pour l’écrivain d’apporter un soin attentif au choix de l’expression. […] Un soin qu’il faut avoir dans l’allégorie, c’est de conserver dans la suite du discours l’image dont on a emprunté les premières expressions. […] Ajoutez-y le soin de ne pas commencer la phrase qui suit sur le même ton qu’on a fini celle qui précède.
Celui qui la possède ne se doute pas de son mérite, il ne se compare avec personne, et abandonne à ses lecteurs le soin d’apprécier son talent. […] La culture des champs au-dehors, le soin de ses récoltes à la maison, voilà ses travaux. […] — On a pu remarquer que j’ai eu soin de donner après les noms de figures tirés de la langue grecque, des noms équivalents en français. […] L’orateur a soin d’élaguer en peu de mois celles qu’il juge étrangères à son but ; il donne les motifs de sa détermination et prévient ainsi les objections qu’on pourrait lui faire de ne pas tirer de sa cause tout le parti possible. […] Elles donnent de l’éclat an discours ; mais c’est un des genres d’ornements qui ont le plus d’inconvénients et de dangers si l’on n’a pas soin d’en être sobre.
Notre laitière, ainsi troussée, Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l’argent, Achetait un cent d’œufs, faisait triple couvée : La chose allait à bien par son soin diligent. […] — Grâce au seigneur Jupin, puisque je suis à même, Dit notre homme, soyons heureux. » Il prend le premier sac, le sac du rang suprême, Cachant les soins cruels sous un éclat pompeux. […] Aussi Boileau, lorsqu’il veut peindre un homme enrichi par ses rapines, a bien soin de prendre un nom en l’air : Si l’on vient à chercher par quel secret mystère Alidor à ses frais bâtit un monastère : « Alidor, dit un fourbe, il est de mes amis ; Je l’ai connu laquais avant qu’il fût commis.
Ayez soin de mettre la différence convenable dans la comparaison que vous allez faire de la dignité d’évêque et de l’amitié d’un homme de bien. […] Celle lettre mérite d’être travaillée avec le plus grand soin. […] » Point de trêve à ses soins, de borne à son amour ; Il me garde la nuit, m’accompagne le jour. […] Dans le nœud vous ne ferez pas la description des lieux saints, mais vous aurez soin de dire quels souvenirs de la vie du Sauveur ils rappellent. […] Mettez à votre travail tout le soin possible.
Cornélius Népos et Phèdre n’ont pas pris soin de graduer les difficultés de leur texte conformément à l’ordre de Lhomond ou de tout autre grammairien. […] Les Égyptiens et les Babyloniens appliquèrent tous leurs soins à la connaissance des astres. — 11. […] Bien des gens mettent du soin à acheter leurs chevaux, et sont négligents à choisir leurs amis. — 11. […] La nature a donné en partage à la femme le soin des choses domestiques. — 14. […] Les Falisques étaient dans l’usage de confier aux soins d’un même maître plusieurs enfants à instruire.
Veillez sur vous et sur le troupeau confié à vos soins.
La marquise, le duc, pour lui tout est libraire : De riches pensions on l’accable ; et Voltaire Du titre de génie a soin de l’honorer Par lettres qu’au Mercure5 il fait enregistrer… 1.
Michel Lévy, ont été éditées par les soins pieux de M.
Je désire vous délivrer de ce soin. […] La même construction a lieu après les verbes curare, avoir soin, dare, donner, et d’autres que l’usage apprendra. […] Conon eut soin de faire reconstruire les murs. […] Dans la prospérité, fuyons avec le plus grand soin l’orgueil et le dédain.
que par les soins de l’homme elle est brillante et pompeusement parée ! […] Cependant il ne règne que par droit de conquête ; il jouit plutôt qu’il ne possède, il ne conserve que par des soins toujours renouvelés ; s’ils cessent, tout languit, tout s’altère, tout change, tout rentre sous la main de la nature : elle reprend ses droits, efface les ouvrages de l’homme, couvre de poussière et de mousse ses plus fastueux monuments, les détruit avec le temps, et ne lui laisse que le regret d’avoir perdu par sa faute ce que ses ancêtres avaient conquis par leurs travaux.
Qui pourrait d’ailleurs supporter la lecture ou le débit d’un discours où toutes les phrases seraient également cadencées, symétrisées avec le même soin, dont toutes les chutes seraient ménagées avec le même art, et tomberaient avec la même harmonie ?
Fouquet, qui l’était présentement de M. le prince, cet homme d’une capacité distinguée de toutes les autres, dont la bonne tête était capable de contenir tout le soin d’un Etat ; cet homme donc que je connaissais, voyant que ce matin à huit heures la marée n’était pas arrivée, n’a pu soutenir l’affront dont il a cru qu’il allait être accablé, et, en un mot, il s’est poignardé.
Didier a, tout récemment, apprécié et annoté Fléchier avec autant de soin que de justesse.
Digne fruit de vingt ans de travaux somptueux, Auguste bâtiment, temple majestueux, Fais briller à jamais, dans ta noble richesse, La splendeur du saint vœu d’une grande princesse 2, Mais défends bien surtout de l’injure des ans Le chef-d’œuvre fameux de ses riches présents 3 Cet éclatant morceau de savante peinture Dont elle a couronné ta noble architecture : C’est le plus bel effet des grands soins qu’elle a pris, Et ton marbre et ton or ne sont point de ce prix.
Comme il n’y a pas de branche de la littérature qui soit plus féconde et qui intéresse plus le commun des lecteurs que celle des romans, il n’y en a pas non plus dont on ait étudié et classé les produits avec plus de soin.
Ils ne laissent6 pourtant pas de durer pourvu qu’on ne les tourmente pas, et qu’on les remette aux soins et à la conduite de la nature.
Grâce à vos soins, ici, pendant l’orage, Pauvre oiselet, j’ai pu trouver un nid2.
Il faut pour cela remonter à sa première origine, le suivre par degrés dans ses développements successifs, et remarquer avec soin, tant dans les dictionnaires, que dans les bons auteurs, les variétés de sens que l’usage et la progression des idées lui ont fait subir.
. — Recondere (de re pour rursùm ou retrò), enfermer de nouveau, cacher avec soin. […] Cic. — Occultare (fréquentatif d’occulere), cacher avec soin. […] Attentiores ad rem senes omnes sunt. — Sedulus, plein de soin. […] Ostende mihi, quæso, epistolam tuam. — Ostentare (fréquentatif d’ostendere), montrer souvent, faire parade, montrer avec soin. […] (Il exprime non le principe ni l’auteur, comme facere, mais une suite de soins et d’activité.)
On ne saurait trop recommander de lire avec soin une lettre avant de la fermer, pour s’assurer qu’on a bien dit ce qu’on voulait, qu’on n’y a laissé passer ni fautes ni équivoque. […] Avant de commencer la narration, il faut se bien rendre maître du fait à raconter, en examiner avec soin le caractère, l’ensemble et les détails : la réflexion fait, naître une foule d’idées que l’on n’avait pas d’abord, et elle prépare l’enchaînement du récit, qui est la première qualité d’une bonne narration. […] Quelquefois il est nécessaire de raconter les évènements antérieurs au fait dont il s’agit ; il faut le faire brièvement, et avoir soin de ne pas remonter plus haut que la clarté ne l’exige.
Étudiez avec soin toutes vos causes. […] Notre rhétorique se borne aux principes généraux de l’éloquence et laisse à la pratique le soin des détails. […] Ignorez-vous leurs sentiments, tâchez de les démêler : imitez le médecin qui, avant de donner sa consultation, s’informe avec soin de la nature de la maladie et du tempérament du malade.
Buffon ne se borne pas à dire et à montrer ce qu’il faut faire : il indique avec le plus grand soin ce qu’il faut éviter.
L’historien doit encore avoir soin de ne rien dire de superflu dans le récit des faits ; c’est le moyen de rendre la narration vive, pleine de force et de dignité ; c’est le moyen d’attacher constamment le lecteur toujours distrait ou volage. […] Si les beaux-arts fleurirent en France par les soins de son roi, ils furent négligés en Angleterre, où l’on ne connut plus qu’une politique dure et inquiète, conforme au génie du prince.
Veuve en 1660, elle allait retomber dans la détresse, quand Louis XIV lui confia le soin d’élever les fils de Madame de Montespan, alors toute puissante.
On est étonné de voir Buffon lui-même soutenir que le style n’aura ni noblesse, ni vérité, ce qui est plus étrange, si l’on n’a soin de nommer les choses que par les termes les plus généraux, si l’on ne se défie de son premier mouvement, si l’on se laisse emporter à son enthousiasme, si l’on n’a partout plus de candeur que de confiance, plus de raison que de chaleur.
Ses vers, demeurés pour la plupart inédits, parurent pour la première fois, en 1819, chez Foulon et Baudouin, par les soins d’un littérateur distingué, M. de la Touche, qui eut la bonne fortune d’associer son nom à celui d’A.
Ils y verront comment le fils d’un pauvre artisan, ayant lui-même travaillé longtemps de ses mains pour vivre, est parvenu à la richesse à force de labeur, de prudence et d’économie ; comment il a formé tout seul son esprit aux connaissances les plus avancées de son temps, et plié son âme à la vertu par des soins et avec un art qu’il a voulu enseigner aux autres ; comment il a fait servir sa science inventive et son honnêteté respectée aux progrès du genre humain et au bonheur de sa patrie.
Mais l’Évangile a fait une loi de l’amour du prochain et du soin de son salut : c’est par là qu’il a conquis l’univers.
Il traite l’accessoire avec autant de soin que le principal.
De là, certaines conditions nécessaires pour le succès, et qu’il faut étudier avec soin. […] Quand il est d’un genre gai, on a soin de le désigner par le nom de mélodrame comique.
Les soins du nom et de la postérité sont donc frivoles ; l’honneur qu’on rend à la mémoire des hommes illustres, une erreur puérile, puisqu’il est ridicule d’honorer ce qui n’est plus ; la religion des tombeaux, une illusion vulgaire ; les cendres de nos pères et de nos amis, une vile poussière qu’il faut jeter au vent et qui n’appartient à personne ; les dernières intentions des mourants, si sacrées parmi les peuples les plus barbares, le dernier son d’une machine qui se dissout,… etc. » Ce lieu se rapproche du conséquent comme le lieu cause de l’antécédent.
Il faut encore avoir soin d’exposer les motifs qui nécessitent la demande.
La puissance paternelle Les plus sages législateurs ont pris soin de donner aux pères une grande autorité sur leurs enfants.
Toutefois, en ces lieux hérissés de buissons, Un parterre de fleurs6, quelques plantes heureuses7 Qu’élevaient avec soin ses mains laborieuses, Un jardin, un verger, dociles à ses lois, Lui donnaient le bonheur qui s’enfuit loin des rois8.
La vraie et la fausse éloquence Il y a une faiseuse de bouquets et une tourneuse de périodes, je ne l’ose nommer éloquence, qui est toute peinte et toute dorée1 ; qui semble toujours sortir d’une boîte2 ; qui n’a soin que de s’ajuster, et ne songe qu’à faire la belle : qui, par conséquent, est plus propre pour les fêtes que pour les combats, et plaît davantage qu’elle ne sert, quoique néanmoins il y ait des fêtes dont elle déshonorerait la solennité, et des personnes à qui elle ne donnerait point de plaisir.
Quand il a été louable, il a laissé aux autres le soin de le louer.
Ces modèles de descriptions prouvent combien le sublime dépend du choix des circonstances, et avec quel soin il faut éviter tout ce qui approche du bas ou du trivial.
Lorsque de tels hommes ont trouvé des chefs de leur parti, il se forme dans la république des orages, lesquels obligent ceux qui ont pris en main le gouvernail de la patrie, à se tenir sur leurs gardes, à employer tous leurs soins, à déployer toute leur habileté, pour conserver les grands objets dont je viens de parler, pour se mettre en état de naviguer sûrement, et d’arriver enfin au port d’une heureuse tranquillité ».
Si, dès le principe, l’auteur a soin, quand ses conceptions sont absolument neuves, de fixer et de bien définir sa terminologie : quand elles ne le sont pas, de se conformer au langage reçu, et d’éviter, autant que possible, le charlatanisme des termes techniques et l’affectation des formes étranges, il sera compris de tous les hommes intelligents, et son ouvrage gagnera en mérite et en renommée, même auprès des masses.
Loin de là ; plus le temps en a rendu l’emploi difficile, plus elles exigent de soins et d’attention.
Quels soins !
C’était une délicatesse excessive : on voit bien que l’auteur des Géorgiques aurait pu finir l’Enéide avec le même soin.
Bientôt ils s’abandonnaient à un sommeil que les soins et les chagrins n’interrompaient jamais.
Travaillez donc, monsieur, dans l’état où vous ont placé vos parents et la Providence : voilà le premier précepte de la vertu que vous voulez suivre ; et si le séjour de Paris, joint à l ‘emploi que vous remplissez, vous paraît d’un trop difficile alliage avec elle, faites mieux, monsieur, retournez dans votre province ; allez vivre dans le sein de votre famille ; servez, soignez vos vertueux parents : c’est là que vous remplirez véritablement les soins que la vertu vous impose.
Confiants dans sa sagesse et sa bonté, nous pouvons avec sécurité lui en remettre l’issue, sans nous fatiguer à pénétrer ce qui est au delà de la connaissance humaine, prenant seulement soin de nous acquitter du rôle qui nous a été assigné, de telle sorte que la raison et notre conscience nous puissent approuver. » (M.
Élevé secrètement dans le temple, il fut reconnu roi à l’âge de sept ans, par les soins du grand-prêtre, qui mourut quelques années après, et qui en considération de ses services, fut inhumé dans le sépulcre des rois de Juda. […] C’est pour cela qu’ils lui attribuent le soin des chevaux et des chars, et l’art de monter à cheval.
Pour ne pas fatiguer les élèves par des exercices trop compliqués de décomposition, nous ne leur donnerons ici que le soin de découvrir le sens caché des allégories. […] La brise est l’haleine de la lune qui s’ avance, ceci paraîtrait peut-être forcé ; mais l’auteur a eu soin d’ajouter comme.
Il a soin, au commencement surtout, de se renfermer strictement dans les limites du modèle.
En conservant à sa statue des bras et des jambes de dimensions pareilles et également proportionnés au reste du corps, le sculpteur a soin de donner à chacun de ces membres une attitude différente et d’arriver ainsi au contraste sans blesser la symétrie.
Ayez soin encore de ne pas vous arrêter aux propositions que nul ne songe à contester, allez immédiatement au nœud de la controverse ou de la cause.
Ils vivront, si vous continuez d’en avoir un soin charitable ; mais, je vous le déclare devant Dieu, ils seront tous morts demain, si vous les délaissez. » « Cette conclusion, dit M.
Mais ce sont là les soins de l’autorité, ce n’en est pas le plaisir.
. — De la Disposition oratoire Lorsque l’orateur a bien médité son sujet, il en dispose avec soin les différentes parties d’après certaines règles que nous allons indiquer : c’est ce qu’on appelle Disposition oratoire.
Mais c’est surtout pour les âmes sensibles et aimantes que Massillon est le livre chéri, qu’elles recherchent avec le plus de soin, auquel elles reviennent avec le plus de plaisir.
Mais si la république n’est pas affermie sur une base solide par vos soins et votre sagesse, votre nom se répandra au loin, mais ne vous donnera pas dans l’avenir un rang assuré et incontestable.
Je laisse aux lecteurs judicieux le soin d’apprécier un pareil paragraphe : ils y reconnaîtront sans peine le principe et le terme en même temps du succès de certains ouvrages, élevés par l’esprit de parti bien au-dessus de leur valeur littéraire, et dont je ne sais quelle hardiesse, qu’il eût été facile de qualifier d’un autre nom, faisait à peu près tout le mérite.
Tantôt c’est une métaphore ou une allusion, tantôt une antithèse, un euphémisme, une litote, plus loin un paradoxe ou une naïveté apparente, et toujours le soin de laisser à deviner une partie de l’idée.
De même que les abeilles savent faire un choix parmi les fleurs, nous devons choisir avec soin nos lectures : il y a des fleurs vénéneuses, il y a des livres où circule le poison.
C’est ce que font tous les jours des hommes, qui ont reçu de la nature les plus heureuses dispositions, mais qu’ils n’ont pas eu soin de cultiver par l’étude.