On le voit s’arrêter ainsi quelques instants devant une fleur, et partir comme un trait pour aller à une autre ; il les visite toutes, les flattant de ses ailes, sans jamais s’y fixer, mais aussi sans les quitter jamais.
La prudence nous oblige donc à prendre une route toute contraire, à quitter absolument le dessein chimérique de corriger tout ce qui nous déplaît dans les autres, et à tâcher d’établir notre paix et notre repos sur notre propre réformation et sur la modération de nos passions.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Il me tomba, en même temps, un Sénèque dans les mains, je ne sais par quel hasard ; puis, des lettres de Brutus à Cicéron, dans le temps qu’il était en Grèce, après la mort de César : elles sont si remplies de hauteur, d’élévation, de passion et de courage, qu’il m’était bien impossible de les lire de sang-froid1 ; je mêlais ces trois lectures, et j’en étais si ému, que je ne contenais plus ce qu’elles mettaient en moi ; j’étouffais, je quittais mes livres, et je sortais comme un homme en fureur, pour faire plusieurs fois le tour d’une assez longue terrasse2, en courant de toute ma force, jusqu’à ce que la lassitude mît fin à la convulsion.
Nous l’avons épelée dans de sombres classes, en regardant à la dérobée un coin du ciel bleu à travers les barreaux de nos fenêtres, en pensant avec regret à la balle et aux billes que nous venions de quitter.
Honteux attachements de la terre et du monde, Que ne me quittez-vous quand je vous ai quittés ? […] Voulez-vous quitter votre frère ? […] Les divers canaux qui formaient ces îles semblaient se jouer dans la campagne : les uns roulaient leurs eaux claires avec rapidité ; d’autres avaient une eau paisible et dormante ; d’autres, par de longs détours, revenaient sur leurs pas, comme pour remonter vers leur source, et semblaient ne pouvoir quitter ces bords enchantés. » (Télémaque, livre Ier.) […] Écoutons Massillon décrire la mort du pécheur : « Il sort de ses yeux mourants je ne sais quoi de sombre et de farouche, qui exprime les fureurs de son âme ; il pousse du fond de sa tristesse des paroles entrecoupées de sanglots, qu’on n’entend qu’à demi, et on ne sait si c’est le désespoir ou le repentir qui les a formées ; il jette sur un Dieu crucifié des regards affreux, et qui laissent douter si c’est la crainte ou l’espérance, la haine ou l’amour qu’ils expriment ; il entre dans des saisissements, où l’on ignore si c’est le corps qui se dissout, ou l’âme qui sent l’approche de son juge ; il soupire profondément, et l’on ne sait si c’est le souvenir de ses crimes qui lui arrache ces soupirs, ou le désespoir de quitter la vie. […] À la fin j’ai quitté la robe pour l’épée.
Enfin, pour donner à ses paroles une sainte autorité, l’orateur quitte le ton suppliant, et se rappelant le caractère sacré dont il est revêtu, il presse, il commande au nom du, ciel même, et termine par une protestation touchante de l’influence qu’exercera sur sa propre destinée la décision de l’empereur. […] Milon ne devait pas revenir à Rome, et on le prouvait par ce syllogisme disjonctif : « Ou bien Milon a tué Clodius par haine, ou bien par amour de la patrie ; s’il l’a tué par haine, alors, sa vengeance étant satisfaite, il quittera volontiers sa patrie ; s’il l’a tué par générosité et par amour de la patrie, après avoir rendu un si grand service à ses concitoyens, il les laissera jouir de ses bienfaits, et il emportera dans son exil le témoignage d’une conscience tranquille après une grande action. […] Cette table où prête serment les dieux vengeurs de l’hospitalité, où vous avez été admis par une faveur que deux seuls Campaniens partagent avec vous, vous ne la quitteriez, cette table sacrée r que pour la souiller un moment après du sang de votre hôte ! […] C’était le conseil de Dieu d’instruire les rois à ne point quitter son église, etc. » Mathan, dans Athalie, peint sa criminelle ambition : « Ami, peux-tu penser que d’un zèle frivole, « Je me laisse aveugler pour une vaine idole, « Pour un fragile bois, que malgré mon secours « Les vers sur son autel consument tous les jours ? […] Et nous, hommes courageux, nous croyons être quittes envers la république, si nous échappons aux fureurs de ce forcené, si nous évitons ses poignards !
Que leurs doctes écrits, par les Muses dictés, Ne quittent point vos mains, jour et nuit feuilletés1. […] Boileau, en parlant de Théocrite et de Virgile, Art p., II, v. 27 : Que leurs tendres écrits, par les Grâces dictés, Ne quittent point vos mains, jour et nuit feuilletés.
Aussitôt que l’arrêt fut rendu, l’on expédia les lettres de cachet, l’on transmit les paroles, et le premier président montra au peuple les copies, qu’il avait mises en forme, de l’un et de l’autre : mais l’on ne voulut pas quitter les armes que l’effet ne s’en fût ensuivi4.
Sa voix redoutable Trouble les enfers ; Un bruit formidable Gronde dans les airs ; Un voile effroyable Couvre l’univers ; La terre tremblante Frémit de terreur ; L’onde turbulente Mugit de fureur ; La lune sanglante Recule d’horreur2 Dans le sein de la mort ses noirs enchantements Vont troubler le repos des ombres : Les mânes effrayés quittent leurs monuments ; L’air retentit au loin de leurs longs hurlements ; Et les vents, échappés de leurs cavernes sombres, Mêlent à leurs clameurs d’horribles sifflements3.
Ne quittez jamais le naturel ; quand le tour s’y est formé, cela compose un style parfait. » Quelque simple que soit ce précepte, quelque facile qu’il soit à suivre, les jeunes gens se tourmentent l’imagination pour faire de belles phrases et parsemer leurs lettres de fleurs et de figures.
Cela me fit résoudre à quitter l’habit persan, et à en endosser un à l’européenne, pour voir s’il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d’admirable.
si tu dois mourir, bel astre, et si ta tête Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux, Avant de nous quitter, un seul instant arrête : Étoile, écoute-moi, ne descends pas des cieux !
Brisant alors, non sans douleur, des liens qui lui étaient devenus chers, il quitta son ermitage philosophique pour se fixer à Paris, et s’y vouer à ses goûts d’étude, sans autre fortune que son talent.
D’abord, de ce que le nombre de ces livres est peu étendu, il s’ensuit que chacun doit être lu plus d’une fois : Si jamais , dit Sénèque, vous quittez les auteurs estimés pour en lire d’autres, ne manquez pas de revenir aux premiers.
Dont le sage se sert à l’égard de la mode ; Vous ne le verrez point ardent à l’inventer, À la prendre trop prompt, trop lent à la quitter.
D’abord , pourquoi quitter un idiome adulte pour revenir aux vagissements de l’enfance ?
Le soir, lorsque les troupeaux quittaient les prairies et que les bœufs fatigués avaient ramené la charrue, ils s’assemblaient, et, dans un repas frugal, ils chantaient les injustices des premiers Troglodites et leurs malheurs, la vertu renaissante avec un nouveau peuple et sa félicité ; ils célébraient la grandeur des dieux, leurs faveurs toujours présentes aux hommes qui les implorent, et leur colère inévitable à ceux qui ne les craignent pas ; ils décrivaient ensuite les délices de la vie champêtre et le bonheur d’une condition toujours parée de l’innocence.
Le sommeil quitta son logis : Il eut pour hôtes les soucis, Les soupçons, les alarmes vaines2.
Ce jeune homme, qui peu auparavant « avait quitté les muses pour le commerce », fut, comme on sait, l’une des victimes du tremblement de terre arrivé à Lisbonne en 1755.
Nous prîmes la voiture publique de Soissons, et nous la quittâmes à dix lieues et demi de Paris, au-dessus de Dammartin.
Il commanda la flotte qui devait attaquer les Lacédémoniens, Mais dans le temps qu’il avait quitté son armée, pour aller amasser l’argent dont il avait besoin, son lieutenant ayant été battu, Alcibiade, injustement accusé de ce mauvais succès, fut déposé et banni, Il se retira dans la province du satrape Pharnabaze, qui, à la sollicitation du général lacédémonien, eut la lâche cruauté de le faire tuer à coups de flèches, l’an 404 avant J. […] Sensible à ce refus, il quitta la France, et entra au service de l’empereur en qualité de volontaire.
» Fallait-il vous quitter pour un roi ? […] Je suppose que vous ayez fait un bon ouvrage : imaginez-vous qu’il vous faudra quitter le repos de votre cabinet pour solliciter l’examinateur ; si votre manière de penser n’est pas la sienne, s’il n’est pas l’ami de vos amis, s’il est celui de votre rival, s’il est votre rival lui-même, il vous est plus difficile d’obtenir un privilége, qu’à un homme qui n’a point la protection des femmes d’avoir un emploi dans les finances.
On se quitte, on s’atteint, on s’approche, on s’évite. […] Auguste demande conseil aux deux chefs des conjurés s’il quittera l’empire ; voilà une seconde action : c’est le second acte. […] Ma foi, nous ferons mieux de quitter la grimace. […] Rome a trop cru de moi : mais mon âme ravie Remplira son attente, ou quittera la vie. […] Aujourd’hui même encor, mon âme irrésolue, Me pressant de quitter la puissance absolue.
des mœurs Je ne dois pas quitter le titre de l’invention, sans parler des passions et des mœurs.
Nous supposons bien, en effet, sans qu’il soit besoin de le dire, que la chaise de Milon ne stationnait pas, avec sa femme, à la porte du sénat ; qu’il dut rentrer chez lui, quitter son costume de sénateur pour prendre la calige et le manteau de voyage ; et la petite épigramme contre les dames qui se font attendre nous semble assez mal séante devant un tribunal où siégeait Caton.
Sans quitter Cicéron, nous trouverons dans ses discours de notables exemples de ces divers genres de péroraison.
Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom.
L’épopée est morte ; la tragédie antique, hôtesse des palais et des cours, est descendue dans la rue, elle a échangé sa pourpre pour les haillons du drame populaire ; la chanson a pris les ailes de l’ode ; la fable, cessant d’être une simple leçon de morale, s’est armée de l’aiguillon de l’abeille et s’est transformée en drame satirique ; le roman, fleur obscure chez les anciens et presque inaperçue, est devenu chez nous un arbre immense qui couvre tout de son ombre, mœurs, histoire, politique, sciences, arts, et qui menace d’absorber tous les autres genres ; l’éloquence a quitté l’ample toge, la vaste tribune, les horizons de la place publique, les grands mouvements des grandes multitudes ; elle s’est enfermée dans d’étroites enceintes, elle a pris le frac noir, les gestes sobres et mesurés, la convenance digne et froide des .
Tel est, outre le tableau déjà cité : Fortunate senex, le passage suivant de Segrais : Qu’en ses plus beaux habits, l’aurore au teint vermeil Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que, devant son char, ses légères suivantes Ouvrent de l’Orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour ni clarté pour mes yeux.
Ils ne sont pas toujours sur leurs trônes ; ils s’y ennuient : la grandeur a besoin d’être quittée pour être sentie. […] Montrez-leur un feu grégeois qui les surprenne ou un éclair qui les éblouisse, ils vont quittent du bon et du beau. […] Dites-nous donc, avant que de nous quitter, quel est, selon vous, le grand effet de l’éloquence. […] J’entends tout cela ; mais vous nous avez fait espérer l’explication de l’action du corps : je 11e vous en tiens pas quitte. […] Et je vous quitte. — Et moi je ne vous quitte pas.
Une fois qu’il fut entré, le chœur ne quitta plus le théâtre ; il devint spectateur de la tragédie, se bornant à intervenir de temps à autre par la bouche de son coryphée qui déclamait ou dialoguait avec les personnages, et remplissant les intervalles de l’action, je veux dire les pauses qui suivent les diverses péripéties du drame, ou ἐπεισόδια, par des chants analogues à ceux de la πάροδος, mais qu’on exécute presque toujours sans évolutions ; aussi les appelle-t-on στάσιμα μέλη. […] Il s’est donc servi, en poète, des idées qui avaient cours de son temps sur les Romains ; il les traite en opinions reçues qu’on exploite sans contrôle et qu’on quitte le cas échéant, mais, pas plus que La Bruyère, son juge, il ne paraît donner dans cet engouement aveugle que le xviie siècle professait à l’égard des Romains. […] », il quitta sa feinte douceur, puis jetant le masque, sortit en proférant des menaces contre Rome, et en jurant d’éteindre sous des ruines l’incendie allumé contre lui. — La nuit suivante, il quitta Rome et se rendit en Étrurie, au camp de Mallius. […] Cette pensée remplit mon âme d’une profonde tristesse, car je songe qu’il me faudra quitter celle vie avant d’avoir fait pour Votre Majesté tout ce que j’avais projeté d’accomplir dans l’intérêt de sa gloire et du bonheur public. […] Il y eut un moment où le roi, qui n’avait pas voulu quitter son poste, malgré les instances du maréchal de Saxe, fut séparé du dauphin par des fuyards qui mirent le désordre dans son escorte.
Il doit être gracieux dans les descriptions comme dans ce passage du même auteur : Qu’en ses plus beaux habits l’Aurore, au teint vermeil, Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que devant son char ses légères suivantes Ouvrent de l’orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour, ni clarté pour mes yeux. […] Peut-on rien voir de plus vif, de plus ingénieux, de mieux écrit, surtout, que ce passage : « Pourquoi ces éléphants, ces armes, ce bagage, Et ces vaisseaux tout prêts à quitter le rivage ?
Il a quitté Orléans assiégé parce qu’il a jugé qu’il avait un devoir plus pressant à remplir à Bourges auprès du roi. […] Avant de quitter le ministère, il écrivit au roi pour le remercier de sa confiance passée et lui donner respectueusement des conseils inspirés par un patriotisme plein de prévoyance. […] Il l’engage à se joindre à La Fayette qui se dispose à quitter la France pour soutenir les droits du peuple américain. […] Ceux qui pour échapper à la persécution ont quitté la France après la fatale révocation de l’Édit de Nantes sont morts en exil. […] Le pauvre qui a quitté sa condition la regrette ; la sagesse consiste à vivre content de son sort et le bonheur n’est pas dans les grands biens.
Chaque fois que s’épargnant ces préparations, ces confidences sans intérêt, l’on peut tout d’abord entrer dans le vif de l’action, il est bien de le faire, quitte à plaquer çà et là des fragments d’exposition, à l’heure où ils deviendront nécessaires, et dans un moment où le lecteur portera déjà un intérêt assez vif au sujet qui sa déroule pour désirer tous les éclaircissements possibles. » 45.
« Les compositeurs se mirent à l’œuvre, et au bout de peu de jours le plus actif et le plus laborieux des ouvriers quitta sa casse pour venir déclarer au prote qu’il allait manquer d’a.
Quittez ces vains plaisirs dont l’appât vous abuse : A de plus doux emplois occupez votre Muse, Et laissez à Feuillet1réformer l’univers.
L’ambitieux « Pourquoi ces éléphants, ces armes, ce bagage, Et ces vaisseaux tout prêts à quitter le rivage ?
Milon quitte son manteau, s’élance de sa voiture, et se défend vigoureusement.
Je suis certaine encore que vous ne perdrez jamais le souvenir de ce que vous devez à ceux qui vous ont dirigé dans l’École que vous quittez, et principalement à ce Citoyen vertueuxa que ses grandes qualités ont, pour ainsi dire, associé à l’œuvre immortelle de ce règne.
Voulez-vous quitter votre frère ? […] De même encore Cicéron, voulant suggérer à Catilina la pensée d’un exil volontaire : En vérité, si mes serviteurs me craignaient autant que vos concitoyens vous craignent, j’abandonnerais aussitôt ma maison ; et vous ne croyez pas devoir quitter Rome ! […] Certain devoir pieux me demande là-haut, Et vous m’excuserez de vous quitter sitôt. […] * Quittons ces vanités ; lassons-nous de les suivre ; C’est Dieu qui nous fait vivre C’est Dieu qu’il faut aimer.
Cet Orateur avait un génie tout de feu : mais malheureusement la faiblesse de sa santé l’obligea de quitter la chaire à un âge, où tant d’autres commencent à peine à y monter. […] Gardez bien vos rangs, je vous prie : si la chaleur du combat vous les fait quitter, pensez aussitôt au ralliement ; c’est le gain de la bataille… ; et si vous perdez vos enseignes, cornettes et guidons, ne perdez point de vue mon panache blanc, vous le trouverez toujours au chemin de l’honneur et de la victoire ».
Ce n’est qu’à regret qu’Ulysse a quitté son île sablonneuse d’Ithaque : il lui en a coûté beaucoup de laisser sa jeune femme et son enfant à la merci des chefs ambitieux de sa principauté, pour courir les chances d’une expédition aussi hasardeuse que le siége de Troie. […] Si quelquefois on faisait l’effort d’un armement sérieux, on se gardait bien de s’enrôler et de quitter sa belle Athènes pour les fatigues de la mer et les hasards des combats.
Avant de le quitter, rends-lui ce qu’il a fait pour toi. — Mais je ne tiens à rien, je suis inutile au monde… — Philosophe d’un jour ! […] Mentor, retrouvant Télémaque dans l’île de Chypre, lui dit d’un ton de voix terrible : « Fuyez, fuyez ; hâtez-vous de fuir. » Cette répétition est très propre à faire sentir au jeune Télémaque le danger du pays qu’il habite, et la nécessité de le quitter promptement169. […] Socrate, à qui ses amis ont ménagé les moyens de s’enfuir de sa prison, croit entendre les lois elles-mêmes qui lui disent : « Ignores-tu donc toi qu’on appelle sage, que la patrie est plus vénérable encore qu’une mère, un père, et tous les aïeux ; plus auguste, plus sacrée, et dans un rang plus sublime aux yeux des immortels et des hommes qui pensent bien ; qu’il faut être encore plus respectueux, plus soumis, plus humble devant la patrie irritée que devant un père en courroux ; qu’il faut, ou la fléchir, ou souffrir en silence les peines qu’elle inflige, les verges, la prison ; que lorsqu’elle t’envoie aux combats recevoir des blessures et la mort, ton devoir est d’obéir ; que c’est un crime de fuir, de céder, de quitter le poste qu’elle t’assigne ; que tu dois enfin, et sur les champs de bataille, et dans les tribunaux, et partout, te soumettre aux ordres de ton gouvernement, de ton pays, ou employer les voies de persuasion que te laisse la justice ; mais que si la révolte est sacrilège envers un père ou une mère, elle l’est encore plus envers la patrie ? […] L’antithèse oppose les mots aux mots, les pensées aux pensées : Vicieux, pénitent, courtisan, solitaire, Il prit, quitta, reprit la cuirasse et la haire.
Quitterons-nous nos souquenilles7, monsieur ?
On a dit que ce poète eut des pensions du cardinal de Richelieu, et de Gaston frère de Louis XIII, et qu’il ne voulut point quitter le séjour de Nevers, pour celui de Versailles.
Il faut tâcher déterminer avec grâce, avec noblesse et avec feu, pour laisser l’âme des auditeurs fortement émue, et les quitter en leur donnant une idée favorable et du sujet et de l’orateur. […] Il est ridicule de croire que dès que l’on monte à la chaire ou à la tribune, il faille quitter le ton sur lequel on s’exprime habituellement, pour en adopter un tout différent. […] Avant de quitter ce sujet, je crois devoir entrer dans quelques considérations sur les moyens les plus propres à se perfectionner dans l’art de l’éloquence, et sur les études préparatoires auxquelles il convient surtout de se livrer pour y faire des progrès. […] Néanmoins, avant de quitter tout à fait ce sujet, nous leur consacrerons quelques lignes. […] Il ne s’arrête trop longtemps sur aucune circonstance ; il la décrit en peu de mots, et la quitte après l’avoir produite au lecteur sous son point de vue le plus frappant, le plus complet et le plus clair.
Le chemin public, dit Quintilien, n’est pas pour nous une loi indispensable ; nous le quittons souvent pour abréger la marche ; si le pont est brisé, nous cherchons un détour, et si la porte est environnée de flammes, nous sortirons par la fenêtre. […] Quel père Je quitterais ! […] À la fin j’ai quitté la robe pour l’épée. […] Ayez une plume ou un crayon sous votre main, et ne quittez jamais un livre sans avoir extrait quelque pensée ou noté quelque fragment. […] L’entracte est un espace de temps durant lequel les personnages, obligés de quitter la scène, agissent loin des yeux des spectateurs.
Voulez-vous quitter votre frère ? […] À la fin, j’ai quitté la robe pour l’épée.
Ton Dieu n’est plus irrité : Réjouis-toi, Sion, et sors de la poussière ; Quitte les vêtements de ta captivité, Et reprends ta splendeur première.
Cela me fit résoudre à quitter l’habit persan et à en endosser un à l’européenne, pour voir s’il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d’admirable.
Le Laconisme Nous ne quitterons cependant pas le chapitre de la précision, sans parler du Laconisme dont l’origine est fort ancienne.
Je vous quitte Conservez-vous. […] II est hors de lui réellement, car son âme l’a quitté peut-être un moment pour aller embrasser celle de ses sœurs qui a fait entendre un son divin, et l’a laissé seul avec la parole humaine qui est impuissante à vous satisfaire. […] On croit voir une âme qui quitte son corps, s’élancer vers le ciel avec son ange gardien, converser avec lui, et cette idée devient plus sensible par la parole de l’ange.
Une difficulté insurmontable dans l’accomplissement d’un projet, nous oblige à nous en désister ; nous renonçons à une chose à cause des désagréments qu’elle entraîne ; nous quittons un objet parce qu’un autre nous plaît ou nous intéresse davantage ; nous laissons une entreprise, parce que nous en sommes dégoûtés. Un politique se désiste d’une résolution, parce qu’il la juge impraticable ; il renonce à la cour, parce qu’il y a essuyé un affront ; il quitte le chemin de l’ambition pour l’étude ou la retraite, et laisse ses prétentions aux grandeurs à mesure qu’il avance en âge, et que les grandeurs le fatiguent. […] Lorsqu’un sujet intéressant a fixé notre attention, c’est avec peine que notre esprit le quitte pour s’occuper de ce qui ne lui présente qu’un intérêt médiocre.
— C'est une troupe de petits mutins, armés de livres, de plumes et de cahiers, qu'il faut assujettir à l'obéissance ; de jeunes étourdis qui, sans songer que souvent le rang et la fortune dépendent du travail que l'on exige d'eux, ne sont sages et appliqués que dans la crainte des punitions ou l'espoir des récompenses ; d'esprits légers, qu'il faut plier aux connaissances sérieuses ; de babillards, qu'il faut accoutumer au silence ; d'impatients, toujours prêts à quitter l'étude pour le jeu, qu'il faut accoutumer à la constance. […] Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci ; Les vents me sont moins qu'à vous redoutables : Je plie et ne romps pas.
Ainsi une nouvelle manière introduisit un nouveau genre ; la poésie quitta un moment la scène, pour y reporter bientôt des idées nouvelles, une pompe plus théâtrale, des mœurs que l’on n’y avait jamais étalées, et des maximes qui n’y avaient point encore été entendues.
Les divers canaux qui formaient ces îles, semblaient se jouer dans la campagne : les uns roulaient leurs eaux claires avec rapidité ; d’autres avaient une eau paisible et dormante ; d’autres, par de longs détours, revenaient sur leurs pas, comme pour remonter vers leur source, et semblaient ne pouvoir quitter ces bords enchantés.
Le soldat qui abandonne ses drapeaux ou quitte son poste mérite la bastonnade. — 8.
Il a quitté la robe pour l’épée, c’est-à-dire il a renoncé à la magistrature pour entrer dans la milice. […] Cic. — Discedere, decedere, excedere, se retirer ; mais decedere (cedere de), faire place à un autre ; excedere (cedere ex), non seulement faire place, mais sortir du lieu ; discedere (de cedere dis pour diversim), quitter pour aller ailleurs. — Proficisci, partir en voyage. […] Linquere, quitter, laisser.
« En louant Hercule, dit-il, vous excuserez ce qu’on rapporte de lui, qu’il quitta sa peau de lion et sa massue, pour prendre honteusement la quenouille et les habits d’Omphale, en imputant cela, non à la passion dont il était épris, mais à l’état présent de sa fortune et à la nécessité1. » (L. […] Philoclès, déterminé à ne point quitter l’île de Samos, d’où le rappelle Idoménée, représente à Hégésippe, officier de ce prince, la félicité pure qu’il y goûte et dont il ne peut se priver : « Voyez-vous, lui répondit Philoclès, cette grotte plus propre à cacher des bêtes sauvages qu’à être habitée par des hommes ? […] Et crois-tu qu’aisément elle puisse quitter Le savoureux plaisir de t’y persécuter ? […] C’est peu que le front ceint d’une mître étrangère, Ce levite à Baal prêté son ministère : Ce temple l’importune, et son impiété Voudrait anéantir le Dieu qu’il a quitté. […] « Dès qu’une fois vous l’avez abordé, dit Cicéron, ne vous pressez pas de le quitter.