Comme les recueils précédents, notre recueil ne contient, bien entendu, que des passages qui joignent à la valeur des idées, et à une irréprochable morale, les qualités littéraires propres à la nature de l’ouvrage dont ils sont tirés. […] Ces passages et les notes qui, à l’occasion, les accompagnent peuvent contribuer à satisfaire ou à développer chez l’élève la curiosité et le goût des œuvres d’art, dont la connaissance, s’alliant heureusement à celle des œuvres littéraires, entre de plus en plus dans l’éducation, à provoquer ses visites dans nos musées, à fixer son attention sur nos monuments. Le nombre et l’étendue des passages que nous empruntons aux œuvres d’un écrivain se mesurent nécessairement à l’importance et à la valeur de ces œuvres. […] J’avois envoyé un gentil-homme devant, avec les fourriers et mareschal des logis, pour les prier de nous donner passage ; mais je les trouvay tous arrestez là, qui crioient sans pouvoir estre entendus. […] Deux écrivains de premier ordre marquent le passage de la première à la seconde période du xviie siècle.
Le passage suivant de Massillon donne un bel exemple de confirmation. […] Le passage où il rappelle la mort si subite et si imprévue de la duchesse d’Orléans, et la stupéfaction profonde où elle plongea les Français, en peut donner la preuve. […] Cette fraude avouée, mais excusée par d’Alembert, est une tache à la mémoire de Fontenelle ; et la beauté du long passage cité par son historien, si elle mérite de faire vivre l’ouvrage, ne justifie pas celui qui, par un intérêt tout personnel, a manqué non seulement aux règlements et à la délicatesse, mais encore à la justice.
Ce dernier passage se trouve dans le même volume, page 208.
Comparez un passage de Fléchier.
Un juge sourcilleux, épiant mes ouvrages, Tout à coup, à grands cris, dénonce vingt passages Traduits de tel auteur qu’il nomme ; et, les trouvant, Il s’admire, et se plaît de se voir si savant.
Je rencontre cet autre passage : « Le 9. — Une journée passée à étendre une lessive laisse peu à dire.
Ce passage est emprunté à une lettre que Vauvenargues adressait au marquis de Mirabeau ; parlant des conférences morales qu’il avait avec son frère, il vient à disserter sur les livres anciens.
Comparez les passages suivants : En nous montrant les hommes tels qu’ils sont, De notre cœur elle éclaire le fond, Nous peint en eux nos propres injustices, Et nous fait voir la vertu dans leurs vices.
tandis que ma parole se déroulait péniblement, déjà l’idée rapide et vive était rentrée dans la profondeur de l’intelligence ; et pourtant c’était à l’aide des traces lumineuses qu’elle avait laissées sur son passage, que je pouvais retrouver quelques signes et exprimer quelques pensées. » Ainsi donc, tous, qui que nous soyons, faibles ou forts, tous nous sentons, à chaque instant, une contrariété qui fait du même coup notre grandeur et notre misère, qui nous abat et qui nous élève, soit que, dans nos actions, nous poursuivions l’idée d’un bonheur et d’une vertu que nous ne pouvons pas atteindre, soit que, seulement dans nos paroles, nous cherchions à représenter une vérité que nous ne pouvons pas non plus exprimer tout entière.
S’il y a lieu de s’étonner de quelque chose, c’est que ce passage extraordinaire ait été forcé.
Avec la hardiesse du génie, Bossuet a défini comme il la sentait l’ode religieuse, patriotique et guerrière, telle que le Cantique de Moïse après le passage de la mer Rouge et les Psaumes de David. […] C’est ce que Rollin fait entendre en termes excellents dans les conseils qui terminent le passage cité plus haut, conseils aussi utiles pour l’usage du monde et pour la conduite de la vie que pour l’éducation de l’intelligence et le progrès du talent. […] Quant aux lieux communs, malgré la défaveur que la conversation et l’usage ont attachée à ce nom, croira-t-on que la définition et l’énumération des parties conviennent uniquement aux brillants passages de Fléchier que nous avons cités ? […] Voir tout ce passage, qui n’est qu’une longue prétérition.) […] « Voyez encore ces grands poissons, ces monstres marins qui fendent les eaux avec grand tumulte : il ne reste à la fin aucun vestige de leur passage.
Il en fait lui-même l’épreuve sur le passage suivant, tiré de son discours pour Cornélius : Neque me divitiæ movent, quibus omnes Africanos et Lælios, multi venalitii mercatoresque superârunt. […] Quoi de plus tendre, de plus émouvant que le passage suivant, où le vénérable Anchise aperçoit son fils Enée qui vient à lui à travers la prairie ? […] Vicit iter durum pietas… Le pieux Enée dut éprouver bien de la répugnance avant d’entreprendre ce voyage mystérieux, où tout offrait à l’imagination des choses effrayantes : ces forêts profondes et ténébreuses qu’il fallait traverser ; le Cocyte aux ondes noires et fangeuses ; le passage terrible de l’Achéron, dont les sombres bords sont pleins d’âmes errantes ; les monstres horribles qui gardent l’entrée des enfers, Cerbère avec ses trois gueules béantes, Briarée aux cent bras, l’affreuse Gorgone, l’hydre de Lerne ; enfin le Tartare avec ses divinités infernales : Pluton, Proserpine, les Euménides ;… puis ces milliers d’âmes infortunées qui habitent ces lieux pleins d’horreur et de désespoir.
Il n’en est pas moins vrai, comme je l’ai dit plus haut, que, si vous citez un passage quelconque d’un écrit ancien ou moderne, pour peu qu’il ait quelque étendue, il rentrera infailliblement dans un ou plusieurs des lieux définis par les rhéteurs.
Les gens du port et les détachements du régiment des gardes hésitaient à tenter ce passage : M.
Ici, comme dans beaucoup d’autres passages de ses Odes sacrées, Rousseau a tenté de s’approprier les beautés des livres saints.
Voir un très-beau passage de Chateaubriand sur la conscience.
J’en trouve la conscience distincte dans un autre passage : « Écrire comme sous les yeux du public est, je crois, une mauvaise méthode, bien qu’on la conseille.
L’imitation de ce morceau se voit encore, mais plus faible, plus voilée, plus éloignée dans ce passage de J.
Tel est ce passage de David : Inclinavit cœlos et descendit, et caligo pub pedibus ejus. […] Le sublime est un trait rapide comme la foudre, mais qui renverse tout sur son passage. […] C’est souvent pour dire la même chose avec plus de force ou pour se ménager un passage délicat à de nouvelles idées que l’on veut ajouter aux premières. […] Si vous voulez que vos lectures portent des fruits, revenez plusieurs fois sur un passage qui vous a frappé, sur une expression ou une image qui vous a plu. […] Différez votre travail pour un autre jour ; ou, si vous voulez seulement le suspendre quelques instants, ayez recours à la lecture réfléchie d’un passage analogue à celui qui vous occupe.
Voltaire a heureusement imité ce passage lorsqu’il nous représente saint Louis montrant à Henri IV quelques-uns de nos rois et des grands hommes de notre nation. […] Par conséquent, il peut être peu étendu, comme le Passage du Rhin, de Boileau, et le poème de Fontenoy, de Voltaire.
Son poème De Rerum Natura, dédié à Memmius, est l’exposé de la philosophie d’Épicure ; il est plein de vers et de passages sublimes, un peu déparés par une langue archaïque. […] Il a pris soin, dans plus d’un passage, de se caractériser lui-même, notamment dans ce vers si souvent cite : Ridiculum acri Fortius ac melius magnas plerumque secat res. […] En nommant Balzac après lui, nous signalons une exception qui continue la règle ; en effet, les lettres de Balzac se ressentent fort de l’Hôtel de Rambouillet, et, malgré des passages éloquents, appartiennent encore plus au genre précieux qu’au genre épistolaire. […] Elle vient d’entretenir sa confidente ; soudain, elle s’en sépare sans nécessité, exprimée ou vraisemblable, quand elle aperçoit Camille, et dit à celle-ci : « Ma sœur, entretenez Julie. » Le monologue qui ouvre le troisième acte est encore un passage important où l’on peut remarquer combien est sensible le défaut que nous signalons. […] Dépeindre l’assistance, le prédicateur, suivre le développement du discours ; effet produit par les principaux passages.
Cicéron caractérise parfaitement ces deux espèces de fautes dans le passage suivant : « La latinité consiste à parler purement, sans aucun vice dans l’élocution.
Rapprocher de ce passage l’aventure de Philippe et de Ména racontée par Horace, Epit.
J’aurai présenté de beaux tableaux, j’aurai consolé, fortifié et rassuré l’homme dans le passage rapide de la vie.
Détachons du portrait de Mirabeau par Timon le passage suivant : « Dès qu’il aborde le débat, dès qu’il entre dans le cœur de la question, il est substantiel, nerveux, logicien autant que Démosthène ; il s’avance dans un ordre serré, impénétrable ; il fait la revue de ses preuves, dispose leur plan d’attaque et les rauge en bataille.
Discours de César à ses troupes après le passage du Rubicon (49 av. […] Assurément les ennemis n’auront pas assez d’audace, étant d’ailleurs très inférieurs en infanterie, pour nous attendre ; ils se retireront pendant la nuit, et demain, à l’aube de jour, le passage ne présentera aucune difficulté : car nous l’effectuerons trop vite, pour qu’ils aient le temps de ranger leur armée en bataille. […] D’un autre côté, si, comme on le dit, la mort n’est qu’un passage dans un autre lieu, si tous ceux qui ont quitté cette terre sont réunis là, le bonheur est encore plus grand. […] Quand la nature changeant ses lois pour vous seul, vous aura ouvert un passage, vous serez arrêté devant un sentier, et vous calculerez vos pertes futures en songeant à ce que vous aura coûté le défilé des Thermopyles. […] Déjà trois fois les Ajax, le vaillant Idoménée, les deux Atrides et le brave fils de Tydée ont essayé de s’ouvrir un passage, soit par l’avis de quelque habile augure, soit qu’ils obéissent à l’impulsion de leur courage. » Traduit d’Homère.
Effet produit par les principaux passages. […] Un étranger, de passage à Damas, crut flatter les rancunes de l’ancien chef arabe, en lui racontant les désastres subis par la France en 1870. […] – Faire d’après le chapitre du mérite personnel et quelques passages des Caractères un portrait de La Bruyère à la cour de Chantilly. […] Je vous ai librement exprimé mon opinion ; me permettrez-vous maintenant d’entrer dans quelques détails, de signaler même au passage certains défauts qui, sans nuire à l’ensemble, font tache pourtant dans un tel chef-d’œuvre et que M. […] A l’en croire, il a lui aussi « présenté le miroir » aux vices des humains, ils s’y sont réfléchis et il n’a fait que les observer et les noter au passage.
il faut que cela devienne l’usage : vous devez compte aux hommes du sang des hommes. » Citons encore ce passage : « Il est fâcheux pour la nature humaine, j’en conviens avec vous, que l’or fasse tout, et le mérite presque rien ; que les vrais travailleurs, derrière la scène, aient à peine une subsistance honnête, tandis que des personnages en titre fleurissent sur le théâtre ; que les sots soient aux nues, et les génies dans la fange ; qu’un père déshérite six enfants vertueux, pour combler de biens un premier-né qui souvent le déshonore. […] Rapprochez ce passage de Fénelon : « Le goût exquis craint le trop en tout, sans en excepter l’esprit même.
Il sait concilier le goût que les hommes ont pour l’apparence même de la vérité avec le plaisir que la surprise leur cause, et il tempère avec tant d’art le mélange de ces deux sortes de satisfaction, qu’en trompant leur attente il ne révolte point leur raison ; la révolution de la fortune de ses héros n’est ni lente ni précipitée, et le passage de l’une à l’autre situation étant surprenant sans être incroyable, il fait sur nous une impression si vive par l’opposition de ces deux états, que nous croyons presque éprouver dans nous-même une révolution semblable à celle que le poëte nous présente. » Enfin le dénoûment doit être rarement pris en dehors de l’action, et s’il en est ainsi, que l’intervention de l’agent étranger et supérieur soit toujours justifiée par la nécessité : Nec Deus intersit, nisi dignus vindice nodus.
Le seul passage où il semble établir des distinctions de ce genre se trouve au commencement de son traité sur l’éloquence de Démosthène, traité qui nous est d’ailleurs parvenu acéphale, comme on sait.
Ainsi ces paroles du Lutrin où la Mollesse, en regrettant l’heureux siècle des rois fainéants, fait le plus bel éloge de la triomphante activité de Louis XIV ; ainsi plusieurs passages du même Boileau dans ses Epîtres au roi, Grand roi, cesse de vaincre, ou je cesse d’écrire, etc.
Elle allait et venait du cabinet dans la chambre, en attendant le moment d’aller au passage du roi ; et son maintien, toujours avec ses mêmes grâces, était un maintien de trouble et de compassion que celui de chacun semblait prendre pour douleur.
Il faut comparer à cette lettre platonicienne les chapitres ou les passages dans lesquels Montaigne parle de la mort, les fables de La Fontaine sur La Mort et le mourant, Le Vieillard et les trois jeunes hommes, les pensées chrétiennes de Bossuet sur le même sujet.
Tel est, outre le tableau déjà cité : Fortunate senex, le passage suivant de Segrais : Qu’en ses plus beaux habits, l’aurore au teint vermeil Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que, devant son char, ses légères suivantes Ouvrent de l’Orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour ni clarté pour mes yeux.
Tantôt je cite mot à mot, et alors je marque les passages par des guillemets ; tantôt j’abrège les textes ; dans ce cas je ne fais qu’indiquer les auteurs. […] Un Dieu juste à qui tout est présent, et qui punit et récompense, le passage d’une âme immortelle de la vie à l’éternité ; les châtimens destinés aux coupables, une source intarissable de félicité réservée aux justes ; un monde qui trompe et qui passe ; les générations humaines successivement englouties dans l’océan de l’éternité ; Dieu qui reste et qui les attend ; voilà les grands leviers de l’éloquence évangélique.
Boileau a décrit en vers héroïques le passage du Rhin : il a fait les peintures les plus gracieuses des douceurs de la paix et des agréments de la campagne : à l’imitation d’Horace, il a développé, dans un style noble et plein de dignité, les lois de la morale et du goût. […] Vous séduisez : on rend hommage À l’illusion qui vous suit : Mais ce triomphe de passage, Effet rapide de l’usage, Par un antre usage est détruit. […] Ces passages subits d’un objet à un autre, ces brusques sorties que fait le poète, ces écarts, ces digressions de l’ode sont le fruit de l’enthousiasme, mais d’un enthousiasme dirigé par la raison.
Je pourrais citer une foule d’exemples ; je me contenterai d’un passage de M. de Balzac, si habile pourtant dans certains portraits, mais qui, cette fois, dépasse le ridicule de l’Astrée et de Mlle de Scudéry.
« Le ciel dans tous leurs pleurs ne m’entend point nommer ; « Leur sombre inimitié ne fuit point mon visage : « Je vois voler partout les cœurs à mon passage ».
Voici quelques couplets d’un vaudeville de Panard, qui peut passer pour un modèle : Que ducs et pairs, seigneurs et magistrats, Trouvent souvent sur leur passage Des gens qui leur rendent hommage, Cela ne me surprend pas.
Ce passage, que nous avons abrégé à regret, est un de ceux qui montrent le mieux en résumé le caractère du critique et de l’écrivain chez M.
De là ces passages de la crainte à l’espérance, de la joie à la douleur, ces surprises agréables, ce trouble inquiétant, ces désirs, ces allarmes : car l’âme ne pourroit pas être remplie d’un même sentiment depuis le commencement jusqu’à la fin. […] Le dénouement doit être le passage d’un état incertain à un état déterminé. […] Clitemnestre, à qui Agamemnon a fait refuser le passage de l’autel, revient implorer le secours d’Achille, qui lui jure que, tant qu’il respirera, sa fille ne sera point immolée, et qui va tout disposer à la servir. […] Ils savent que, sur eux prêt à se déborder, Ce torrent, s’il m’entraîne, ira tout inonder ; Et vous les verrez tous, prévenant son ravage, Guider dans l’Italie et suivre mon passage. […] Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle, Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle : Figure-toi Pyrrhus(a), les yeux étincelans, Entrant à la lueur de nos palais brûlans ; Sur tous mes frères morts se faisant un passage, Et de sang tout couvert échauffant le carnage : Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourans, Dans la flamme étouffés, sous le fer expirans : Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue : Voilà comme Pyrrhus vînt s’offrir à ma vue ; Voilà par quels exploits il sut se couronner ; Enfin voilà l’époux que tu veux me donner.
L’auteur a dû s’attacher à unir ces parties de telle manière que le passage de l’une à l’autre n’ait rien de choquant, rien de brusque, et cependant soit assez senti pour qu’elles restent distinctes. […] Aux personnes qui, ne connaissant point les langues anciennes, ne peuvent s’exercer à la traduction, nous indiquerons l’Exercice suivant conseillé par Blair : « Je ne connais, dit cet excellent rhéteur, aucun exercice plus utile pour former le style, que celui de traduire quelques passages des auteurs les plus estimés de notre propre langue en termes de la même langue tirés de notre propre fond. […] Bien différente de cette diction ornée et fleurie qui parle à l’oreille et à l’aine, à l’accent du plaisir qui gagne doucement les suffrages ou les surprend par d’ingénieux détours, l’éloquence dont nous parlons brille comme l’éclair, frappe comme la foudre ; c’est un torrent qui entraîne tout ce qui s’oppose à son passage. […] Enfin, l’orateur qui voudra plaire par le style aura soin de mélanger les nombres, d’entremêler le style coupé et périodique, de ne pas s’élancer par des mouvements brusques et irréguliers, de ne pas retomber par des chutes précipitées ; mais de s’élever peu à peu avec dignité, et de redescendre avec grâce ; et pour cela le nombre est d’un grand secours, parce qu’il remplit les intervalles, qu’il adoucit les passages, parce qu’il ôte au discours cette sécheresse, cette roideur qui fatiguent et qui déplaisent, et que Cicéron a caractérisées en deux mots : Abrupta et præcisa undique oratio.
La reconnaissance est, comme le mot l’indique, un passage de l’ignorance à la connaissance, qui produit l’amitié ou la haine entre les personnages destinés au bonheur ou au malheur. […] On entend ici par articulation la modification donnée aux sons par l’impression de la langue, du palais, des dents, des lèvres, en un mot des organes de la parole, qui pressent le son ou l’arrêtent en son passage.
Il y a dans ce passage comme des cris qui échappent involontairement. […] Passage dramatique et plein de poésie.
Banalités pour banalités, je préfère deux débuts que je me permettrai d’indiquer à nos romanciers, en souhaitant bien sincèrement à leurs ouvrages le mérite et le succès de ceux dont j’extrais ces passages.
Il cite comme exemple de paraphrase les vers d’Iphigénie : Ce destructeur fatal des tristes Lesbiens, Cet Achille, l’auteur de tes maux et des miens, Dont la sanglante main m’enleva prisonnière, Qui m’arracha d’un coup ma naissance et ton père, De qui jusques au nom tout doit m’être odieux, Est de tous les mortels le plus cher à mes yeux ; et comme exemple d’épiphrase les deux derniers vers de ce passage de Phèdre : Et puisse ton supplice à jamais effrayer Tous ceux qui, comme toi, par de lâches adresses, Des princes malheureux nourrissent les faiblesses, Les poussent au penchant où leur cœur est enclin, Et leur osent du crime aplanir le chemin, Détestables flatteurs, présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la colère céleste !
Conduites d’armées, sièges de places, prise de villes, passages de rivières, attaques-hardies, retraites honorables, campements bien ordonnés, combats soutenus, batailles gagnées, ennemis vaincus par la force, dissipés par l’adresse, lassés et consumés par une sage et noble patience ?
Voici le passage dont se plaint madame de Sévigné : « Madame de Sévigné est inégale jusques aux prunelles des yeux et jusques aux paupières ; elle a les yeux de différentes couleurs, et les yeux étant les miroirs de l’âme, ces inégalités sont comme un avis que donne la nature à ceux qui l’approchent, de ne pas faire un grand fondement sur son amitié. » 2.
Nous compléterons cette magnifique allégorie par les passages suivants du psaume 72e, où la grandeur future de Salomon est décrite avec une pompe qui désigne évidemment le règne et la gloire du Messie.
Réelle, à propos d’une idée elle réveille dans l’esprit une autre idée, qui est ordinairement un fait historique, une fiction, une opinion, un passage connu d’un écrivain ; verbale, elle emploie à dessein un mot susceptible d’un sens différent de celui qu’elle lui donne.
Voyez la grâce et la vivacité, que Madame de Sévigné a mises dans ces détails du passage du Rhin.
Le bord de l’horizon était encore rouge comme la pourpre, et enflammé des rayons ardents qu’il y avait répandus sur son passage.
Il résulte de là qu’il est impossible d’asseoir sur rien un jugement solide, que l’homme est la mesure de toutes choses, qu’il n’y a pas plus de passage et de relations possibles de l’être au connaître que d’analogie et de représentation possibles de la pensée à la parole ; en un mot, que tout est vrai et que tout est faux. […] Donc ayez de fréquents entretiens avec lui, et cela sans témoins, le plus possible ; car souvent un témoin est un mur entre vous et lui qui arrête au passage la vérité.
Quel plaisir de penser et de dire en vous-même : Partout, en ce moment, on me bénit, on m’aime ; On ne voit point le peuple à mon nom s’alarmer ; Le ciel dans tous leurs pleurs ne m’entend point nommer ; Leur sombre inimitié ne fuit point mon visage ; Je vois voler partout les cœurs à mon passage ! […] J’arrivai au port, j’aperçus un navire, je m’informai du prix du passage, je fis mon marché : je m’embarque, on lève l’ancre, on met à la voile, nous partons. […] On aurait tort certainement d’opposer le simple au sublime, puisque le sublime se trouve souvent dans le simple, et qu’il n’est rien de plus simple et en même temps de plus sublime que ce passage de la Genèse, justement admiré par Longin : Dieu dit : Que la lumière soit ; et la lumière fut. […] XXXVI, v. 36) ; et cet autre passage : Dixi ; ubinam sunt ? […] Ces vers ne sont que l’imitation d’un passage de Xénophon, cité par Longin (c. 16, al.
C’est une source pure ; en vain dans ses canaux Les vents contagieux en ont troublé les eaux ; En vain sur la surface une fange étrangère Apporte en bouillonnant un limon qui l’altère : L’homme le plus injuste et le moins policé S’y contemple aisément quand l’orage est passé1 Le passage de la vie Le bonheur est le port où tendent les humains ; Les écueils sont fréquents, les vents sont incertains ; Le ciel, pour aborder cette rive étrangère, Accorde à tout mortel une barque légère.
Rapprochez ce passage de Fénelon : « Le goût exquis craint le trop en tout, sans en excepter l’esprit même.
Bossut avait aussi supprimé plusieurs passages qui ne s’accordaient plus avec son titre.
Déjà le roi de Perse faisait construire, sur l’Araxe, un pont pour le passage de ses troupes : instruite de son dessein, la reine Thomyris lui envoie un ambassadeur qui lui dit.
Il faudrait d’abord leur mettre entre les mains des passages de peu d’étendue, extraits des auteurs les plus irréprochables sous le rapport de la disposition, de Bourdaloue, par exemple, de Massillon, de Buffon, de Racine surtout, si admirable par le tissu de son style.
J’ai emprunté à Voltaire ses articles Goût et Style du Dictionnaire philosophique, son Temple du Goût, et quelques passages de ses lettres où il juge Boileau, Racine et Corneille. […] Cela me fait souvenir d’un prédicateur de mes amis, qui vit, comme vous disiez, au jour la journée ; il ne songe à une matière que quand il est engagé à la traiter : il se renferme dans « on cabinet, il feuillette la Concordance, Combefîx, Polyanthéa, quelques sermonnaires qu’il a achetés, et certaines collections qu’il a faites de passages détachés, et trouvés comme par hasard. […] La méthode d’apprendre par cœur met je ne sais combien d’esprits bornés et superficiels en état de faire des discours publics avec quelque éclat ; il ne faut qu’assembler un certain nombre de passages et de pensées : si peu qu’on ait de génie et de secours, on donne, avec du temps, une forme polie à cette matière : mais pour le reste, il faut une méditation sérieuse des premiers principes, une connaissance étendue des mœurs, la lecture de l’antiquité, de la force de raisonnement et d’action. […] Baldus, Scioppius, Lexicocrassus, Scriblerius ; une nuée de commentateurs qui restituaient des passages, et qui compilaient de gros volumes à propos d’un mot qu’ils n’entendaient pas. […] Après cet aveu ingénu, ces messieurs voulurent absolument nous faire lire certains passages de Dictys de Crète, et de Métrodore de Lampsaque, que Scaliger avait estropiés.