La plus pure des fleurs qui naissent sur nos fanges, C’est lui. — Mais l’innocence est la vertu des anges, La fleur qui ne germe qu’au ciel. […] Les pensées gracieuses tirent leur agrément des choses qui flattent les sens, comme les fleurs, la lumière, les beaux jours, les fictions ingénieuses ou touchantes. […] Quelquefois elle tient des fleurs naissantes dans sa main, quelquefois une coupe pleine d’une liqueur enchanteresse. […] Le papillon voltige de fleur en fleur et n’en rapporte jamais le moindre trésor : l’abeille s’enfonce et s’arrête dans la corolle embaumée, et en sort toujours chargée de butin. […] On peut classer en deux genres tous les poèmes lyriques : tantôt la poésie lyrique vient d’une émotion forte et vive, d’une admiration excitée par de grands spectacles ; tantôt elle naît d’objets moins importants, comme la vue d’une fête, l’aspect des fleurs.
Supposons que ce jardin existant, ou ce jardin possible, offre, dans sa forme, la plus exacte régularité dans ses compartiments, l’arrangement le plus convenable et la plus juste proportion ; dans les ornements dont il est décoré, la plus riche variété : fleurs, fontaines, cascades, allées, berceaux, grottes, cabinets de verdure, sièges de mousse, etc., rien d’agréable n’y manque ; tout y est de la plus grande beauté ; tout s’y réunit pour tenir nos yeux dans une espèce d’enchantement.
Quand j’écoute parler les voluptueux dans le livre de la sapience, je ne vois rien de plus agréable ni de plus riant : ils ne parlent que de fleurs, que de festins, que de danses, que de passe-temps. Coronemus nos rosis 136. « Couronnons nos têtes de fleurs, avant qu’elles soient flétries. » Que leurs paroles sont douces ! […] Si les fleurs qu’on foule aux pieds dans une prairie sont aussi belles que celles des plus somptueux jardins, je les en aime mieux267. […] Au nom d’Apollon, tenez-vous-en à votre premier sujet ; ne l’étouffez point sous un amas de fleurs étrangères ; qu’on voie bien nettement ce que vous voulez dire ; trop d’esprit nuit quelquefois à la clarté. […] Mais une de mes navigations les plus fréquentes était d’aller de la grande à la petite île, d’y débarquer, et d’y passer l’après dînée, tantôt à des promenades très circonscrites au milieu des marceaux, des bourdaines, des persicaires, des arbrisseaux de toute espèce, et tantôt m’établissant au sommet d’un tertre sablonneux, couvert de gazon, de serpolet et de fleurs.
C’étaient le chanoine Pierre Le Roy, le facétieux rimeur Gilles Durand, le conseiller Jacques Gillot, Florent Chrestien, l’ancien précepteur d’Henri IV, Nicolas Rapin, prévôt de la connétablie, le jurisconsulte Pierre Pithou, émule de l’Hôpital, et Passerat, savant helléniste, poète ingénieux, buveur émérite, en un mot la fleur des érudits et des honnêtes gens.
Je me pare des fleurs qui tombent de sa main ; Il ne fait que l’ouvrir, et m’en remplit le sein, Pour consoler l’espoir du laboureur avide, C’est lui qui dans l’Égyptea où je suis, trop aride, Veut qu’au moment prescrit, le Nilb loin de ses bords, Répandu sur ma plaine, y porte mes trésors. […] Arbres dépouillés si longtemps, Couronnez vos têtes naissantes, Et de vos fleurs éblouissantes, Parez le trône du printempsa Élevez vos pampres superbes Sur le faîte de ces ormeaux, Vignes, étendez vos rameaux.
Platon, qui a répandu sur tout ce qu’il a traité les fleurs de sa brillante imagination, et qui ne concevait rien de beau que les formes intellectuelles, exige, entre autres choses, de l’orateur une diction presque poétique.
Des autels, des fleurs, de l’encens pour l’art, mais qu’on n’aille pas le cacher par delà les nuages, au-dessus de tout contrôle humain, en dehors de toute société humaine.
Rien n’est plus contraire aux progrès d’une éducation solide que la lecture des romans ; ces frivoles distractions dégoûtent des travaux sérieux, jettent le trouble dans les idées, et fanent promptement cette fleur de l’imagination qui a besoin de tant de délicats ménagements.
Ils brodent sur leur début comme sur un thème à développements ; ils l’ornent, ils l’embellissent, ils y jettent toutes les fleurs de la diction, ils y épuisent tous leurs moyens et tout leur pathétique ; ils font à leur discours la tête plus grosse que le corps. […] Réduisez en raisonnements ces phrases : Une loi de salut public est un glaive dans le fourreau ; — étendre la Révolution sur le lit de Procuste ; — on n’emporte pas la patrie à la semelle de ses souliers ; — de ses derniers soupirs je me rendis maîtresse ; — dans une longue enfance ils l’auraient fait vieillir ; — vous flétrirez par cette analyse la fleur et l’éclat de ces images, mais vous comprendrez quel abîme il y a entre le travail régulier et patient de la déduction logique et la soudaineté de l’intuition. […] Il en est de même des fleurs de la rhétorique, avec cette différence que le peuple a oublié de les baptiser.
reprit Corinne, l’orage peut briser en un moment les fleurs qui tiennent encore la tête levée. » Elle se tut, et ses pas, en sortant du temple, étaient plus lents et ses regards plus rêveurs. […] Les arbres sont couverts de leurs fleurs ou parés d’un naissant feuillage. […] Elle exhale son dernier soupir sans effort et sans douleur ; elle rend au ciel un souffle divin qui semblait tenir à peine à ce corps formé par lus Grâces ; elle tombe comme une fleur que la faux du villageois vient d’abattre sur le gazon. […] J’avoue que je préfère au brouet noir et à la cryptie82 la mémoire du seul poète que Lacédémone ait produit, et la couronne de fleurs que les filles de Sparte cueillirent pour Hélène dans l’île du Plataniste : O ubi campi, Spercheusque, et virginibus bacchata Lacænis Taygeta83 ! […] Je n’aperçus rien qui prouvât que les Turcs lissent encore de cette île un lieu de délices ; je vis cependant quelques fleurs, entre autres des lis bleus portés par une espèce de glaïeuls ; j’en cueillis plusieurs en mémoire d’Hélène : la fragile couronne de la beauté existe encore sur les bords de l’Eurotas, et la beauté même a disparu.
« Si je succombais à la loi du destin, j’aurais encore droit de me plaindre des dieux qui m’enlèveraient prématurément, et à la fleur de l’âge, aux auteurs de mes jours, à mes enfants et à ma patrie. […] Boileau, le poète du goût, du sens exquis, avait dit en vers non moins imitatifs, parlant d’un ruisseau et d’un torrent : J’aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène, Dans un pré plein de fleurs, lentement se promène Qu’un torrent débordé qui, d’un cours orageux, Roule, plein de graviers, sur un terrain fangeux. […] il lui faut de la grâce, des fleurs. […] La nature s’y embellit des fleurs les plus riches dont l’éclat est reflété dans le style : c’est bien là le langage fleuri, véritablement fleuri : Ô jour de la convalescence ! […] Donnons pour exemple ce portrait du prélat qui figure dans le Lutrin : La jeunesse, en sa fleur, brille sur son visage ; Son menton sur son sein descend à triple étage, Et son corps, ramassé dans sa courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur.
Celui de Catherine de Médicis, dans la Henriade, est justement cité : Son époux, expirant à la fleur de ses jours, À son ambition laissait un libre cours. […] Ainsi, dans cet amas de nobles fictions, Le poète s’égaye en mille inventions, Orne, élève, embellit, agrandit toutes choses, Et trouve sous sa main des fleurs toujours écloses.
On l’appelle encore style fleuri, parce qu’il emploie toutes les fleurs et tous les ornements de l’élocution. […] Aussi fait-il usage de tout ce qui peut embellir le discours, et se pare-t-il de tous les ornements et de toutes les fleurs du langage, sans prendre soin de les cacher.
Je fus chez lui, et je l’attendis ; comme il tardait un peu, je descendis dans son jardin, et je m’amusai à regarder les plantes et les fleurs, qui sont fort belles et nombreuses, et pour la plupart étrangères, à ce qu’il me parut, et aussi rangées d’une façon particulière et pittoresque.
Il donne aux fleurs leur aimable peinture ; Il fait naître et mûrir les fruits : Il leur dispense avec mesure Et la chaleur des jours et la fraîcheur des nuits ; Le champ qui les reçut les rend avec usure.
. — Ainsi doit naître le poème épique y plus rare encore que cette fleur qui, ne couronne qu’une fois dans un siècle la cime de l’aloès.
Ses yeux se sont fermés à la fleur de son âge ; et, quand l’espérance trop lente commençait à flatter sa peine, il a eu la douleur insupportable de ne pas laisser assez de bien pour payer ses dettes, il n’a pu sauver sa vertu de cette tache.
Les belles-lettres ornent la mémoire, développent l’intelligence et l’imagination, enrichissent l’esprit et l’occupent agréablement, lui donne cette justesse de pensée, cette fleur d’éloquence et d’élocution, cette finesse de goût qu’on ne trouve point chez ceux qui ne les ont point cultivées, et ce qui vaut mieux encore, élèvent le cœur en ennoblissant les sentiments et en perfectionnant toutes les facultés de l’homme.
Du lieu saint à pas lents je montais les degrés Encor jonchés de fleurs et de rameaux sacrés. […] C’étaient fleurs et rubans, plumes qui s’agitaient, Des ombres qui dansaient au son de la musique. […] C’étaient fleurs et rubans, plumes qui s’agitai-ent.
Un serpent qui se glisse entre les fleurs est plus à craindre qu’un animal sauvage qui s’enfuit vers sa tanière, dès qu’il vous aperçoit. […] L’art s’épanouit avec volupté, comme la fleur sous un ciel serein.
Les grands poètes sont remplis d’exemples de ce genre : J’aime mieux un ruisseau qui sur la molle arène, Dans un pré plein de fleurs lentement se promène, Qu’un torrent débordé qui, d’un cours orageux, Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Les apôtres, les Pères de l’Église, ne couraient pas après les fleurs du langage ni après les subtilités de la dialectique ; ils parlaient avec l’émotion et l’entraînement d’une âme convaincue, et les passions et l’erreur pliaient sous le souffle de leur parole inspirée.
Il ressemblait à celui qui, dans un jardin, coupait avec son épée la tête des fleurs qui s’élevaient au-dessus des autres.
Je suis comme cet ancien qui mourut accablé sous les fleurs qu’on lui jetait. » 1.
Ses mémoires sur les grands jours d’Auvergne 1 sont une gazette où il jette des fleurs sur les récits les plus tragiques.
Il est comme les fleurs et les plantes, a dit un ingénieux critique, qui se nourrissent mieux quand on les arrose modérément ; mais qui sont noyées et suffoquées, quand l’eau est versée avec trop d’abondance.
On se console pourtant, parce que de temps en temps on rencontre des objets qui vous divertissent, des eaux courantes, des fleurs qui passent : on voudrait s’arrêter… marche, marche. […] On se console, parce qu’on emporte quelques fleurs cueillies en passant, qu’on voit se faner entre ses mains du matin au soir, et quelques fruits qu’on perd en les goûtant : enchantement ! […] 4° On prend le nom de l’espéce pour celui du genre, comme lorsque l’on dit, en parlant du printemps : la saison des roses, pour la saison des fleurs. […] Scrupuleux dans le choix des mots, il ne se contente pas toujours de l’expression propre : il n’admet, pour ainsi dire, que la fleur des mots en usage, et souvent il remplace un terme familier par une ingénieuse périphrase. […] L’émeraude, le rubis, la topaze brillent sur ses habits ; il ne les souille jamais de la poussière de la terre, et, dans sa vie tout aérienne, ou le voit a peine toucher le gazon par instants : il est toujours en l’air, volant de fleurs en fleurs ; il a leur fraîcheur comme il a leur éclat ; il vit de leur nectar, et n’habite que les climats où sans cesse elles se renouvellent. » Du style fin ou délicat.
Le style fleuri est rempli de pensées plus agréables que fortes, d’images plus brillantes que sublimes, de termes plus recherchés qu’énergiques ; et la métaphore dont il emprunte son nom est justement prise des fleurs, qui offrent plus d’éclat que de solidité.
Auprès de cet immonde argot, les jargons de la troisième espèce, les ramages de société, sont un parler charmant ; ce qui ne nous empêche pas, sinon de les anathématiser, au moins de les reconduire poliment jusqu’à la frontière de la langue, sauf à en couronner quelques-uns de fleurs, comme faisait Platon de son poëte.
Printemps, divinité poétique représentée, comme le Zéphyre, sous la figure d’un jeune homme couronné de fleurs : mais on le confond le plus souvent avec Flore, déesse de cette saison. […] On le représente sous la figure d’un jeune homme, avec des ailes, couronné de fleurs, ayant un air serein.
Au nom d’Apollon, tenez-vous-en à votre premier sujet ; ne l’étouffez point sous un amas de fleurs étrangères : qu’on voie bien nettement ce que vous voulez dire ; trop d’esprit nuit quelquefois à la clarté. […] Les épines attachées à la littérature et à un peu de réputation ne sont que des fleurs en comparaison des autres maux qui de tout temps ont inondé la terre.
C’est l’Aurore, fille du matin, qui ouvre les portes de l’Orient avec ses doigts de roses ; ce sont les Zéphyrs qui folâtrent dans les prairies émaillées de fleurs. […] Pour vous l’amante de Céphale Enrichit Flore de ses pleurs Le zéphyr cueille sur les fleurs Les parfums que la terre exhale.
Si le poëte se propose de développer les vérités abstraites de la métaphysique, c’est alors qu’il doit épuiser toutes les ressources de son art, pour faire naître des fleurs dans ce fonds aride et semé d’épines. […] L’un n’est par-tout rempli que d’objets qui nous tentent ; Il est large, facile, et parsemé de fleurs : C’est celui des plaisirs, du vice, et des erreurs. […] Quelqu’un a très-bien dit qu’un personnage qui, dans une situation intéressante, s’arrête à dire de belles choses qui ne vont point au fait, ressemble à une mère qui, cherchant son fils dans les campagnes, s’amuseroit à cueillir des fleurs. […] Titus(e) m’aime ; il peut tout, il n’a plus qu’à parler ; Il verra le Sénat m’apporter ses hommages, Et le peuple, de fleurs couronner nos images.
mais en lui permettant les délassements et la curiosité, je n’admets pas qu’il s’écarte à tout propos de la route, qu’il s’arrête pour étudier ici une fleur, là une ruine, au point d’oublier le terme et de se laisser surprendre à la nuit.
Si l’on décrit les campagnes, les épithètes communes sont d’autant plus à redouter qu’elles s’offrent sans cesse : les vertes prairies, plus ou moins émaillées de fleurs, les forêts mystérieuses, les roches sourcilleuses, le cristal des fleuves, les cieux azurés, etc… Toutes ces jolies choses si souvent exaltées affadissent le caractère d’une description et font qu’elle ressemble à tout. » Mais songez-y bien.
Clytemnestre va retourner en Argos après la mort de sa fille qu’elle avait amenée pour l’hymen d’Achille ; Et moi qui l’amenai triomphante, adorée, Je m’en retournerai seule et désespérée ; Je verrai les chemins encor tout parfumes Des fleurs dont sous ses pas on les avait semés… Madame de Sévigné ne dira pas autrement que Clytemnestre : « Quand j’ai passé sur ces chemins, j’étais comblée de joie dans l’espérance de vous voir et de vous embrasser ; et en retournant sur mes pas, j’ai une tristesse mortelle dans le cœur, et je regarde avec envie les sentiments que j’avais en ce temps-là. » Dans tous ces exemples, l’antithèse n’est que le reflet de l’opposition qui existe réellement dans les idées, les faits, les sentiments ; et ce rapprochement préalable entre les choses ne peut que gagner en clarté, en force, en grâce, en pathétique, au rapprochement entre les mots.
Qu’ils soient pour nous comme les suaves parfums de fleurs qui s’épurent en se condensant. » (Revue des Deux-Mondes) 1.
Regardez cette fleur qui demain ne sera plus.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Ce quatrain de mademoiselle Scuderi sur le goût du grand Condé pour la culture des fleurs, est aussi très délicat. […] Virgile emploie cette figure, lorsqu’en parlant de l’Amazone Camille a, il dit pour exprimer sa légèreté à la course : « Plus rapide que le vent, elle aurait pu voler sur un champ couvert d’herbes hautes ou d’épis, sans les faire plier sous ses pas, ou se frayer une route au milieu de la mer, et courir sur les flots, sans mouiller ses pieds légers. » Malherbe, dans son Ode à Louis XIII, dit aussi par hyperbole, pour peindre les temps heureux qu’il lui promet : La terre en tous endroits produira toutes choses ; Tous métaux seront or, toutes fleurs seront roses ; Tous arbres oliviers.
Ils tenaient d’une main de l’encens, et de l’autre des couronnes de fleurs.
magnificence, illumination, toute la France, habits rebattus et brochés d’or, pierreries, brasiers de feu et de fleurs, embarras de carrosses, cris dans la rue, flambeaux allumés, reculements et gens roués1 ; enfin le tourbillon, la dissipation, les demandes sans réponses, les compliments sans savoir ce que l’on dit, les civilités sans savoir à qui l’on parle, les pieds entortillés dans les queues ; du milieu de tout cela, il sortit quelque question de notre société, à quoi ne m’étant pas assez pressée de répondre, ceux qui les faisaient sont demeurés dans l’ignorance et dans l’indifférence de ce qui est.
Il anime et vivifie tous les sujets qu’il touche ; il en cueille la fleur, et ne laisse plus guère à ses successeurs que la ressource de glaner après lui.
C’est ici qu’il faut appeler à son aide la dialectique, savoir démêler le faux du vrai, découvrir les sophismes déguisés sous les fleurs de l’éloquence.
J’aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène, Dans un pré plein de fleurs lentement se promène, Qu’un torrent débordé, qui d’un cours orageux Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Oui, beaucoup : elles sont mêlées d’aurore et de feuille morte : cela fait une étoffe admirable. » Ailleurs, voulant peindre un de ces jours d’hiver où le soleil brille, elle représente les arbres « tout parés de perles et de cristaux. » Ne sentez-vous pas l’air du printemps dans ces lignes : « Il fait un temps charmant ; nous sommes tellement parfumés de jasmins et de fleurs d’oranger que, par cet endroit, je crois être en Provence. » Mais nous n’en finirions pas, si nous voulions recueillir tous les détails pittoresques de sa correspondance.
Il faut qu’il en sorte, dit Cicéron, comme une fleur sort de sa tige, et qu’il soit lié au discours qui Ta suivre, comme un membre l’est au reste du corps. […] L’éloge est une couronne ; ornez-la de fleurs et même de diamants, si vous le pouvez ; mais que tout ne soit pas également riche et fleuri : il faut des ombres pour faire mieux paraître les couleurs du tableau. […] Il voudrait ne vivre que de réflexions, ne se nourrir que d’évidence ; il abattrait, comme le tyran de Rome, la tête des fleurs qui s’élèvent au-dessus des autres. […] Les beaux-arts, enfants et pères du plaisir ne demandent que la fleur et la plus douce substance de votre sagesse. […] Les jours de l’homme passent, dit l’Écriture, comme l’herbe des champs, comme la fleur de la prairie.
Par là son sein fécond de fleurs et de feuillages L’embellit tous les ans, L’enrichit de doux fruits, couvre de pâturages Ses vallons et ses champs.
Si, pour une description, vous avez besoin d’une cascade bruyante, ne créez pas des montagnes dans une plaine, et pour avoir le plaisir de me parler d’un bosquet paré de mille fleurs, ne me transportez pas avec vous dans un désert aride.
À la fin sa clémence a pitié de vos pleurs ; Allez dans la campagne, allez dans la prairie, N’épargnez point les fleurs : Il en renaît assez sous les pas de Marie.
Un passereau qui meurt me touche davantage2 ; pauvre petite créature de Dieu, qui, après avoir aspiré, comme un globule de rosée sur la fleur, sa gouttelette de vie, s’en va et ne revient plus.
., qui souvent ne présentent, en eux-mêmes, aucun agrément, et pour faire naître des fleurs dans un terrain, qui, au premier aspect, paraît aride, ou propre seulement à produire des épines. […] Mais on exige que l’orateur étale les plus beaux ornements, les plus brillantes fleurs de l’éloquence, pourvu qu’il le fasse sans affectation et avec goût.
Leurs fleurs tendres et délicates, et durant l’hiver enveloppées comme dans un petit coton, se déploient dans la saison la plus bénigne ; les feuilles les environnent comme pour les garder ; elles se tournent en fruits dans leur saison, et ces fruits servent d’enveloppes aux grains, d’où doivent sortir de nouvelles plantes.
Terminons par ces pensées de Joubert : « La politesse est la fleur de l’humanité.
Ce n’est point un riant paysage, un champ émaillé de fleurs, une ville florissante ; c’est une montagne dont les neiges blanchissent la cime, un lac silencieux, une antique forêt, un torrent qui tombe et se brise sur un rocher. […] Ce n’est point en courant après les tropes, les figures, et toutes les fleurs de la rhétorique, qu’on peut espérer de le rencontrer ; non, il dédaigne presque toujours les ornements raffinés de l’art ; il peut venir de lui-même, mais il ne faut pas qu’on le cherche ; il doit être le fruit d’une imagination fortement émue. […] On dit journellement un bel arbre ou une belle fleur, un beau poème, un beau caractère, un beau théorème en mathématiques. […] Les plantes, au contraire, les fleurs, les feuilles, sont variéés à l’ihfini. […] C’est ainsi que, dans les fleurs, les arbres et les animaux, nous sommes charmés à la fois et de la délicatesse des couleurs, et de la grâce des contours, et de l’aisance des mouvements.
Elles nous conduisent à des remarques fines et profondes, en semant de fleurs le chemin de la science. […] Les plantes, les fleurs, les feuilles sont diversifiées à l’infini ; un canal étroit et long est un objet insipide, si on le compare au ruisseau qui serpente. […] Il fait choix de la ligne ondoyante, ou qui représente une succession de courbes qui a quelque analogie à la lettre S, et la gratifie du nom de ligne de la beauté, il nous la montre dans les coquillages, dans les fleurs, et même dans les ouvrages des peintres et des sculpteurs : il fonde son système sur une infinité d’exemples ingénieux. […] Ainsi, en voyant des fleurs, des arbres, des animaux, nous sommes charmés de la délicatesse du coloris, de la grâce des formes, et quelquefois même des mouvements qu’exécutent ces objets, et qui servent à animer le paysage. […] Nous nous défions des fleurs de l’élocution ; nous sommes sur nos gardes, nous craignons toujours d’être trompés par les fourberies de l’éloquence.
. — Il en est de nos pensées comme de nos fleurs.
Ou c’est un berger qui s’assied solitaire au bord d’un ruisseau, pour déplorer l’absence ou la cruauté de sa maîtresse, et nous dire que depuis qu’elle a quitté le canton les feuillages sont flétris, les fleurs n’ont plus d’éclat ; ou ce sont deux bergers qui, par suite d’un défi, chantent alternativement quelques vers assez ordinairement dépourvus de sens ; le juge les récompense tous les deux, en donnant à l’un une belle houlette, à l’autre une coupe de bois de hêtre. […] Les troupeaux, les arbres et les fleurs sont des objets plus gracieux, et qui plaisent plus généralement que les poissons et les productions de la mer. […] La lumière et les ténèbres, les arbres et les fleurs, les forêts et les campagnes cultivées, leur inspirent également de belles figures poétiques.
Leurs écrits ressemblent à une vaste prairie émaillée de mille fleurs qui charment d’autant plus les regards que les couleurs en sont plus variées. […] Ainsi une belle fleur coupée par le tranchant de la charrue, se fane et périt.
Mais toutes les fleurs de son Parnasse ne furent pas artificielles, et ses méprises mêmes stimulèrent une émulation vaillante.