Il faut être facile à1 excuser nos amis, quand leurs défauts sont nés avec eux, et qu’ils sont moindres que leurs bonnes qualités.
Leur, suivi d’un nom pluriel, prend une s ; alors il signifie d’eux, d’elles : un père aime ses enfants, mais il n’aime pas leurs défauts.
Aimable malgré ses faiblesses, son héros est voisin de nous par ses qualités et ses défauts.
Parmi tout cela, une magnificence d’expression proportionnée aux maîtres du monde qu’il fait souvent parler ; capable néanmoins de s’abaisser quand il veut, et de descendre jusqu’aux plus simples naïvetés du comique, où il est encore inimitable ; enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation, qui surprend, enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut trouver quelques-uns, beaucoup plus estimables que les vertus des autres : personnage véritablement né pour la gloire de son pays ; comparable, je ne dis pas à tout ce que l’ancienne Rome a eu d’excellents tragiques, puisqu’elle confesse elle-même qu’en ce genre elle n’a pas été fort heureuse, mais aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes ne s’honore pas moins que des Thémistocle, des Périclès, des Alcibiade, qui vivaient en même temps qu’eux.
Voilà pourquoi nous avons multiplié les citations, et prouvé partout, par l’exemple des grands maîtres, la solidité des principes que nous avions établis ; voilà pourquoi nous n’avons dissimulé ni les défauts ni les endroits faibles de ceux que nous proposons d’ailleurs comme des modèles.
Une fin glorieuse, en effaçant les taches de leur vie, n’a-t-elle pas plus servi la république que leurs défauts particuliers n’auraient pu lui être nuisibles ?
On attribuait autrefois beaucoup de valeur au sonnet ; tout le monde sait le jugement qu’en porte Boileau dans son Art poétique, et qui se termine par ce vers : Un sonnet sans défaut vaut seul un long poème.
Les amitiés littéraires Aimer Molière, c’est avoir une garantie en soi contre bien des défauts, bien des travers et des vices d’esprit ; c’est n’être disposé à goûter ni le faux bel-esprit, ni la science pédante ; c’est savoir reconnaître à première vue nos Trissotins et nos Vadius1 jusque sous leurs airs galants et rajeunis ; c’est ne pas se laisser prendre aujourd’hui plus qu’autrefois à l’éternelle Philaminte, cette précieuse de tous les temps, dont la forme seule change, et dont le plumage se renouvelle sans cesse ; c’est aimer la santé et le droit sens de l’esprit, chez les autres comme pour soi.
Mais ce défaut (si c’en est un) est si heureusement compensé par des beautés du premier ordre, par ces développements profonds du cœur humain, par cette abondance de pensées fortes ou sublimes qui mettent le héros tout entier sous les yeux du lecteur, que l’on pardonne volontiers à l’historien de prendre la parole, et de se mettre à la place d’un personnage qui n’eût pas toujours été capable de parler aussi bien. […] Il s’en faut bien que ce début vaille celui de Tite-Live ; et cet arrangement symétrique est bien loin du défaut sublime de construction qui peint si heureusement le trouble de l’âme, et le désordre des idées dans un pareil moment : « Per ego te, fili, quæcumque jura liberos jungunt parentibus, precor, quæsoque, ne ante oculos patris facere et pati omnia infanda velis » !
Cette exagération monstrueuse de l’effet tragique est un grave défaut ; elle change l’émotion en dégoût, et s’adresse aux sens plutôt qu’à l’esprit ; elle recherche, non plus les passions simples et naturelles, mais les passions bizarres, exceptionnelles, extravagantes : c’est la dégradation de l’art dramatique. […] Cependant la comédie ne doit point s’ériger directement en école de morale ; son effet est indirect : en montrant ses personnages ridicules, elle nous porte à éviter les défauts qui les rendent tels.
Ce grand orateur n’est cependant point exempt de défauts ; et il est d’autant plus nécessaire de les indiquer, qu’il offre, dans tout le reste, un modèle parfait, qui entraînerait aisément les jeunes gens dans une imitation fautive.
Il est vrai qu’il ne s’est guère arrêté que sur celui de Marc-Aurèle, la plus passable des productions de Thomas, et la moins infectée de tous les défauts que nous venons de relever, mais bien au-dessous cependant des louanges qu’on lui prodigua dans le temps.
Ainsi, dites : les enfants, tout aimables qu’ils sont, ne laissent pas d’avoir bien des défauts.
« Florian n’est pas un satirique mordant ou un moraliste profond ; mais il observe bien les petits travers de l’humanité et les défauts particuliers de son temps. » 2.
Exagérée, la concision devient un défaut. […] Le goût, en littérature, est un discernement, vif, net, précis des beautés et des défauts d’une œuvre littéraire. […] Elle a été louée de tout temps, et Boileau, dans son Art poétique, a porté un jugement vrai quand il a dit : Un sonnet sans défaut vaut seul un long poëme. […] Son but est de corriger nos défauts par le rire ( castigat ridendo mores ). […] Ce genre de comédie n’a pour but, ni d’instruire, ni de corriger nos défauts, mais d’amuser notre esprit.
— Mais je saurai bien m’affermir et profiter de l’exemple des autres ; j’étudierai le défaut de leur politique et le faible de leur conduite, et c’est là que j’apporterai le remède. — Folle précaution ! […] Chacun est jaloux de ce qu’il est, et on aime mieux être aveugle que de connaître son faible ; surtout les grandes fortunes veulent être traitées délicatement ; elles ne prennent pas plaisir qu’on remarque leur défaut : elles veulent que, si on le voit, du moins on le cache. […] Quelle honte et quelle faiblesse que nous voulions tout connaître, excepté nous-mêmes ; que les autres sachent nos défauts, qu’ils soient la fable du monde, et que nous seuls nous ne les sachions pas !
Mais s’il eut le cœur médiocre, parce que la charité lui fit défaut, respectons la pureté de ses mœurs, la sincérité de son zèle, et surtout sa forte intelligence.
Le goût1 On suit un certain penchant de la nature, qui nous faisant trouver en quelques personnes plus de rapport avec nos inclinations, peut-être aussi plus de complaisance pour nos défauts, nous lie à elles, et fait que nous goûtons dans leur société une douceur qui se change en un ennui avec le reste des hommes.
C’est un défaut de faire sentir par une mélopée monotone la césure et l’hémistiche de nos alexandrins, dont la coupe est déjà trop régulière ; mais c’est une faute aussi de rompre à plaisir toute mesure et de dire les vers comme la prose, sans tenir compte ni du nombre ni de la rime. […] À défaut d’action, leur grande âme inquiète De la mort et du temps entreprend la conquête, Et, frappés dans la lutte, ils tombent en guerriers. […] Des défauts importuns assiégent la vieillesse ; Elle désire, et n’ose, et ne sait plus jouir. […] dira-t-on, est-ce là un défaut, dans un temps où tout le monde veut avoir de l’esprit, où l’on n’écrit que pour montrer qu’on en a, où le public applaudit même aux pensées les plus fausses, quand elles j sont brillantes ? […] Mais une pensée fine, ingénieuse, une comparaison juste et fleurie, est un défaut, quand la raison seule ou la passion doivent parler, ou bien quand on doit traiter de grands intérêts ; ce n’est pas alors du faux bel-esprit, mais c’est de l’esprit déplacé, et toute beauté hors de sa place cesse d’être beauté.
Ce qui me perd aujourd’hui, ce n’est pas le défaut de moyens, mais le manque d’audace et d’impudence, indispensables pour s’en servir : c’est de n’avoir pas flatté vos oreilles par des choses agréables, de ne vous avoir pas offert le spectacle de Socrate pleurant et gémissant à vos pieds… Que d’autres accusés emploient ces moyens : ils sont indignes de moi.
Ce premier volume traite de la formation de la langue, des qualités et des défauts de la phrase, du style, de la liaison des idées entre elles, des figures de rhétorique qui embellissent le discours, des différentes espèces de styles, et de l’application du style à la narration, à la dissertation et aux lettres.
Et pourtant, malgré ses défauts, ce Juvénal enthousiaste et biblique a fait le premier jaillir de notre sol ensanglanté des sources que cherchait en vain Ronsard, et que Boileau ne soupçonna jamais.
Il donne l’idée d’un beau corps auquel l’âme fait défaut, et les artifices de son noble langage laissent le cœur indifférent.
Ce grand voile sombre et flottant laissait parfois des défauts par où se glissait un rayon de soleil qui descendait comme un éclair au sein de la forêt », 1.
C’est un grand défaut en plusieurs qui, entreprenant l’exercice de quelque vertu particulière, s’opiniastrent d’en produire des actions en toutes sortes de rencontres, et veulent, comme ces anciens philosophes, ou tousjours pleurer ou tousjours rire, et font encore pis, quand ils blasment et censurent ceux qui, comme eux, n’exercent pas tousjours ces mesmes vertus. […] Je n’aurois besoin que du texte de votre libelle, et des contradictions qui s’y rencontrent, pour vous convaincre de l’un et de l’autre de ces défauts et imprimer sur votre casaque le quatrain outrageux que vous avez voulu attacher à la mienne. […] Si un volume d’Observations ne vous suffit, faites-en encore cinquante ; tant que vous ne m’attaquerez pas avec des raisons plus solides, vous ne me mettrez point en nécessité de me défendre ; et de ma part, je verrai, avec mes amis, si ce que votre libelle vous a laissé de réputation vaut la peine que j’achève de la ruiner, Quand vous me demanderez mon amitié avec des termes plus civils, j’ai assez de bonté pour ne vous la refuser pas, et pour me taire sur les défauts de votre esprit que vous étalez dans vos livres. […] On peut distinguer de la contradiction maligne et envieuse, une autre sorte d’humeur moins mauvaise, mais qui engage dans les mêmes fautes de raisonnement ; c’est l’esprit de dispute, qui est encore un défaut qui gâte beaucoup l’esprit.
Mais ce serait un défaut de suivre exactement les traces du Saint, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, et de louer chacune de ses vertus en particulier. […] Mais les beautés y éclipsent les défauts. […] Le premier ayant tout le temps de réfléchir sur un ouvrage, en saisit jusqu’aux plus légers défauts, jusqu’aux plus petites négligences.
C’était la coutume des anciens ; mais quand on pense que les discours qu’ils prêtent à leurs personnages n’ont jamais été tenus, que ce sont des pièces d’éloquence qu’ils ont composées eux-mêmes à l’occasion des faits qu’ils rapportent, il est difficile de croire que ces discours, malgré le mérite de la composition, ne sont pas dans l’ouvrage des défauts réels. […] Pour bien faire comprendre ce que doit être le style de l’histoire, il n’y a peut-être rien de mieux que de citer un passage où se trouvent les défauts qui y sont les plus opposés.
. — Du Bartas (mort en 1590) a, dans sa Sepmaine de la Création, la grandeur, et, tout en exagérant les défauts de Ronsard, se distingue de lui. — Vauquelin de la Fresnaye (mort en 1606) a une grâce piquante dans ses Idillies et une simplicité vigoureuse dans ses Satyres françoyses. — D’Aubigné (mort en 1630) a l’éclat, le nerf et le feu dans sa quasi épopée satirique des Tragiques. — Robert Garnier (mort on 1601) a l’accent « mâle et hardi » (c’est Ronsard qui le lui disait) qu’on trouve encore, avec la grâce et le pathétique, dans son imitateur Antoine de Monchrestien (mort en 1621). — Desportes (mort en 1606) et Bertaut (mort en 1611) ont une délicatesse ingénieuse dans leurs sonnets et leurs stances. […] Qualités et défauts de la langue poétique, tout venait de lui. […] Mais il a par ses qualités et ses défauts son originalité.
Pour moi, je ne me suis pas aperçu de ce défaut.
Son roman de Cinq Mars (1826), qui eut le tort de travestir l’histoire et de calomnier la mémoire de Richelieu, se fit pardonner de graves défauts par l’intérêt dramatique de ses peintures et la vivacité de leurs couleurs.
Le rejet est donc tout-à-fait opposé à la coupe naturelle du vers français ; et ce sera toujours un défaut capital, à moins que le poète n’y trouve, dans des cas très-rares, l’occasion de produire un effet extraordinairement heureux, et, par un trait de génie, ne transforme cette licence en une beauté de premier ordre. […] Autre défaut, si non qu’on ne le saurait lire.
Le théâtre en fourmille ; les cafés retentissent de leurs sentences ; il les affichent dans les journaux ; les quais sont couverts de leurs écrits, et l’Orphelin 2, parce qu’on l’applaudit, est critiqué par tel grimaud si peu capable d’en voir les défauts, qu’à peine en sent-il les beautés. […] Je connais mes grands défauts, et je sens vivement tous mes vices.
Si des génies exceptionnels les ont devinées, ce n’est pas un motif, pour ceux qui viennent ensuite, de ne pas les étudier, de ne pas mettre à profit, dans leur intérêt, les mérites et même les défauts de leurs prédécesseurs.
Pourtant il faut une certaine retenue dans ces ornements ; la pensée ne doit pas être entièrement sacrifiée à l’élégance et à la recherche ; cet excès de richesse engendre la satiété, la monotonie : le style devient déclamatoire : c’est le défaut qu’on reproche souvent au genre académique.
Enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation qui surprend, qui enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut reprocher quelques-uns, plus estimables que les vertus des autres : personnage véritablement né pour la gloire de son pays ; comparable, je ne dis pas à tout ce que l’ancienne Rome a eu d’excellents poëtes tragiques, puisqu’elle confesse elle-même qu’en ce genre1 elle n’a pas été fort heureuse, mais aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes ne s’honore pas moins que des Thémistocle, des Périclès, des Alcibiade, qui vivaient en même temps qu’eux2.
L’élévation de la pensée, la magnificence des images, l’harmonie et la vigueur du style lui assurent, malgré ses défauts, une place à côté de nos classiques.
Ce défaut est celui des esprit cultivés, mais stériles ; ils ont des mots en abondance1, point d’idées ; ils travaillent donc sur les mots, et s’imaginent avoir combiné des idées, parce qu’ils ont arrangé des phrases, et avoir épuré le langage quand ils l’ont corrompu en détourant les acceptions2.
Si je dissimule ses défauts, je suis peu sincère ; si je les découvre, je suis peut-être peu discret ; si je vous expose ses vertus, je serai suspect ou de trop d’amitié, ou de trop de complaisance pour vous.
La résignation, c’est le terrier creusé sous les racines d’un vieux chêne ou dans le défaut de quelque roche, qui met à l’abri la proie fuyante et longtemps poursuivie.
C’est un défaut de faire sentir par une mélopée monotone la césure et l’hémistiche de nos alexandrins, dont la coupe est déjà trop régulière ; mais c’est une faute aussi de rompre à plaisir toute mesure et de dire les vers comme la prose, sans tenir compte ni du nombre ni de la rime. […] Il s’impatientait trop facilement dans les petites choses ; mais ce défaut, qui vient de la sublimité de l’esprit, est toujours joint à. des lumières qui le suppléent. […] Soyez chaud, désintéressé, fidèle, effectif, constant dans l’amitié, mais jamais aveugle sur les défauts et sur les divers degrés de mérite de vos amis ; qu’ils vous trouvent au besoin, et que leurs malheurs ne vous refroidissent jamais.
Les défauts de l’âme sont appelés vices. — 5. […] Un langage honnête ne fait jamais défaut à l’honnête homme. — 18. […] Ni la langue ni le bras ne lui faisait défaut ; il avait pour satellites, dans cette criminelle tentative, les plus nobles de la jeunesse romaine : un orage terrible menaçait la République.
J’accepte donc certaines innovations, et pense qu’un écrivain est excusable quand, pour rendre une idée réellement neuve, et à laquelle les mots font réellement défaut, retenez ces deux conditions, il a recours au néologisme.
Diderot 1713-1784 [Notice] Intelligence étendue, mais incomplète et anarchique dans laquelle se heurtent les défauts et les qualités les plus contradictoires, Diderot fut, pendant toute sa vie, un prodigue, dont la verve aussi désordonnée qu’inépuisable se dispersa dans une foule d’essais improvisés à bride abattue, et où quelques-éclairs traversent le chaos.
Ce grand voile sombre et flottant laissait parfois des défauts par où se glissait un rayon de soleil qui descendait comme un éclair au sein de la forêt. » 1.
Cet homme était né orateur ; sa tête énorme, grossie par son énorme chevelure ; sa voix âpre et dure, longtemps traînante avant d’éclater ; son débit d’abord lourd, embarrassé, tout, jusqu’à ses défauts, impose et subjugue.
Les passions cherchent naturellement à s’épancher au-dehors ; et, au défaut d’autres objets, elles s’adressent aux bois, aux rochers, etc., lors surtout que ces objets ont un rapport marqué avec ce qui les affecte. […] Rien de plus froid qu’une chaleur factice, et c’est le défaut où tombe nécessairement l’écrivain, lorsqu’il nous laisse entrevoir les efforts qu’il fait, les peines qu’il se donne pour parler le langage d’une passion qu’il n’éprouve point, et qu’il ne peut nous faire éprouver.
Ce genre de poème, en effet, doit toujours être naturel ; par conséquent, il réprouve et les excès de l’imagination, et l’exagération du sentiment, et l’abus de l’esprit, parce que ces défauts ont pour résultat de le rendre froid, fade, langoureux, ou chargé d’ornements frivoles, non moins ridicules que déplacés. […] On appelle chanson satirique ou vaudeville, celle qui critique les travers, les défauts, les actions répréhensibles, les mœurs irrégulières.
Wey, sont des parties disproportionnées avec l’ensemble du plan d’un ouvrage, ou mal distribuées dans l’ordonnance du drame…. la cause des longueurs est un défaut de proportion on un vice de position : les choses n’ont pas les dimensions convenables, on elles sont hors de leur place » 38.
Passant ensuite aux diverses parties, elle trace les règles du début, montre comment il dépend de l’ensemble, quelles dispositions il doit faire naître dans l’esprit du lecteur ou de l’auditeur ; elle en indique les différentes espèces, les sources, les mérites et les défauts.
L’ami d’un ministre 1 Fragment Ce n’est pas des défauts du prochain que j’avais résolu, Monseigneur, de vous entretenir aujourd’hui, mais de mes propres qualités.
Nous n’avons pas besoin de rappeler, ce semble, que dans le style de Rousseau les défauts abondent à côté des grandes qualités.
Leur mémoire trouve soudain le mot qui leur manque et leur langue n’est jamais en défaut.
Ils doivent être toujours vrais, naïfs, sincères, ingénus, pleins de candeur ; et ce serait un défaut que leurs passions, même les plus gaies ou les plus tristes, n’eussent pas un caractère de modération. […] Les prétendues églogues de Fontenelle sont encore moins exemptes de ce défaut. […] Le poète peut aussi, appréciant les choses en vrai philosophe, prendre un ton grave et sérieux, lancer des traits vifs et piquants contre les défauts, les vices des hommes, et les tracer avec des couleurs mâles et vigoureuses : c’est ce que fait Gresset dans ces vers de la Chartreuse.
Il y a, par exemple, dans les poèmes dramatiques de Shakespeare, des morceaux d’une vraie éloquence, que déparent d’autres morceaux pleins de défauts monstrueux.
Madame de Sévigné eut comme La Fontaine le sentiment de la nature, en un siècle où il faisait défaut.
L’acharnement de mes ennemis les a rendus peu redoutables ; leur nombre les a livrés au défaut de liaison si nécessaire en tout projet ; la haine les a conduits à l’aveuglement ; chacun de leurs efforts pour m’arrêter n’a fait qu’accélérer ma marche et hâter ma justification.
Ayons la sincérité et le naturel de nos propres pensées, de nos sentiments, cela se peut toujours ; joignons-y, ce qui est plus difficile, l’élévation, la direction, s’il se peut, vers quelque but haut placé ; et, tout en parlant notre langue, en subissant les conditions des âges où nous sommes jetés, et où nous puisons notre force comme nos défauts, demandons-nous de temps en temps, le front levé vers les collines et les yeux attachés au groupe des mortels révérés : Que diraient-ils de nous 1 ?
Cette composition nous fera sentir les défauts du nôtre, et nous apprendra à les corriger. […] Enfin, par la comparaison qu’il fera de son travail avec la rédaction adoptée par son auteur, il reconnaîtra ses défauts et apprendra à se corriger. […] La recherche, l’affectation, une froide symétrie sont des défauts ordinaires dans ce genre qui est à la portée des esprits médiocres, et c’est par là que la corruption a commencé à s’introduire dans la littérature. […] — Quels sont les défauts opposés à la clarté du style ?
Il en est de même de Moschus, qui a les qualités et les défauts de son maître, et qui a consacré à sa mémoire un chant funèbre justement admiré. […] Citons ici le commencement d’une de ses plus belles odes, celle qu’il fit sur le vaisseau le Vengeur, qui s’était fait sauter plutôt que de se rendre aux Anglais ; on y trouvera l’exemple à la fois de son talent et de ses défauts : Au sommet glacé du Rhodope, Qu’il soumit tant de fois à ses accords touchants, Par de timides sons le fils de Calliope Ne préludait point à ses chants.
C’est le défaut mortel de presque tous les écrivains de la fin du seixième siècle et du commencement du dix-septième, des avocats surtout et des prédicateurs.