[Notice] Gilbert, né en 1751 à Fontenoy-le-Château (Vosges), était le fils de pauvres cultivateurs de Lorraine, qui épuisèrent leurs ressources pour lui donner une éducation brillante.
Lacordaire 1802-1861 [Notice] Né à Récey-sur-Ource, près de Dijon, dans la patrie de Bossuet, et de Saint-Bernard, Henri-Dominique Lacordaire termina de brillantes études vers l’époque où tombait l’empire : son cœur ressentit douloureusement les blessures de la France.
Il y a du crépuscule dans sa sereine lumière : ses lueurs tempérées firent pressentir les astres brillants qui allaient se lever à l’horizon1.
Comparez cette page de Xavier de Maistre pleurant la mort d’un ami : « La nature, indifférente de même au sort des individus, remet sa robe brillante du printemps, et se pare de toute sa beauté autour du cimetière où il repose ; les arbres se couvrent de feuilles, et entre acent leurs branches ; les oiseaux chantent sous le feuillage ; les mouches bourdonnent parmi les fleurs : tout respire la joie et la vie dans le séjour de la mort ; et, le soir, tandis que a lune brille dans le ciel, et que je médite près de ce triste lieu, j’entends le grillon poursuivre gaiement son chant infatigable, caché dans l’herbe qui couvre la tombe silencieuse de mon ami.
Rousseau nous en donne un exemple brillant dans son discours sur l’influence des lettres et des arts : — « Aujourd’hui que des recherches plus subtiles et un goût plus fin ont réduit l’art de plaire en principes, il règne dans nos mœurs une vile et trompeuse uniformité, et tous les esprits semblent avoir été jetés dans un même moule. » — Voilà l’idée générale.
Outre quatre contes, écrits, avec une spirituelle affectation, à la manière de ceux des Mille et une Nuits, et quelques poésies, il a publié le récit des aventures, souvent plus divertissantes qu’honorables, d’un brillant gentilhomme français qui, exilé pendant quelques années en Angleterre, y était devenu son beau-frère : ce sont les Mémoires du Chevalier de Gramont. […] Le jour du bal venu, la cour, plus brillante que jamais, étala toute sa magnificence dans cette mascarade. […] Recherché dans les sociétés les plus délicates du temps pour l’agrément de sa conversation, Fontenelle passa à juste titre pour un homme d’un esprit brillant, mais d’un cœur sec et dénué de toute passion généreuse. […] C’est seulement à trente-huit ans qu’après s’être essayé à bien des métiers divers, sans avoir pu parvenir, malgré la protection de personnages illustres ou puissants, à se faire connaître du public, il conquit tout d’un coup la célébrité en publiant un discours paradoxal et brillant sur cette question proposée par l’Académie de Dijon : « Si le rétablissement des sciences et des lettres a contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ».
Platon, qui a répandu sur tout ce qu’il a traité les fleurs de sa brillante imagination, et qui ne concevait rien de beau que les formes intellectuelles, exige, entre autres choses, de l’orateur une diction presque poétique.
ou bien : Vous avez de l’imagination, mais quelle imagination, si brillante qu’on la suppose, pourrait tirer quelque chose d’un argument si sec et si maigre ?
En effet, à la vivacité si brillante qui la distingue, à son enjouement si hardi et si spirituel, quel tendre dévouement aux maux de ceux qui l’entourent, quelles solides qualités d’un cœur droit, généreux et vraiment chrétien ne joint-elle pas ?
Fléchier, après avoir célébré dans sa jeunesse la gloire de Louis XIV1 2, eut la douleur de mourir au moment où tous les fléaux réunis semblaient conspirer la ruine d’une monarchie qu’il avait vue si brillante.
Avec vos brillantes hardes, Et votre ajustement, Faites tout le trajet de la salle des gardes : Et vous peignant galamment, Portez de tous côtés vos regards brusquement ; Et ceux que vous pourrez connaître, Ne manquez pas, d’un haut ton, De les saluer par leur nom, De quelque rang qu’ils puissent être.
Ces armes étaient polies comme une glace et brillantes comme les rayons- du soleil.
Esprit brillant, belle imagination, il fut le Malherbe de la prose : il a l’ampleur de la période, l’éclat du discours ; il sait choisir et ordonner les mots ; il orne de grandes pensées par des expressions magnifiques dont l’harmonie soutenue enchante l’oreille.
Cependant, la nature indifférente remet sa robe brillante du printemps, et se pare de toute sa beauté autour du cimetière où il repose.
Mânes des grands Bourbons, brillants foudres de guerre, Qui fûtes et l’exemple et l’effroi de la terre, etc. […] = quelle pensée juste et brillante ! quelles pensées justes et brillantes !
Brillante sur ma tige, et l’honneur du jardin, Je n’ai vu luire encor que les feux du matin3, Je veux achever ma journée.
Quelque, suivi de que, signifiant à peu près la même chose que quoique, prend le nombre, lorsqu’il y a entre quelque et que, un substantif seul, ou accompagné de son adjectif : = quelques richesses que vous possédiez, quelques brillants emplois que vous occupiez, ne méprisez jamais personne. […] Verbes actifs : = une grêle affreuse a dévasté nos campagnes : = les brillants exploits d’un homme de guerre ont illustré une famille obscure : = nous avons entendu les cris effrayants des séditieux, et nous avons bravé la fureur de ces monstres sanguinaires. […] On ne dira donc pas : il y a davantage de brillant que de solidité, mais plus de brillant : = ce général travaillait davantage à rendre les peuples heureux, qu’à enrichir ses troupes.
Virgile ne pouvait mieux faire que de comparer le jeune guerrier soit à une fleur brillante dont la racine a été tranchée par le soc de la charrue, soit à un pavot qui laisse pencher vers la terre sa tête chargée de pluie. […] Ainsi une fleur brillante, tranchée par le soc de la charrue, languit et meurt ; ainsi le pavot, épuisé de lassitude, courbe sa tête chargée de pluie. » Un écrivain moderne a peint, sous une belle comparaison, le pouvoir odieux de ces tyrans d’Egypte qui n’étaient grands que parce qu’ils vivaient dans une profonde solitude.
Dans son livre, pratique avant tout, mais brillant de verve gasconne, il a voulu se proposer pour modèle à la jeune noblesse, et a fait profession d’être docteur ès-armes.
Dans ses lettres, elle disait un jour : « Ils sont partis hier, nos chasseurs, après tant de brillants exploits et avoir tant tué et tué que le pays sent la poudre comme un champ de bataille.
Croyez-vous que l’emphase, le faux brillant, la délicatesse outrée, la prétention, ce que les Grecs nommaient cacozelia, accusent une force réelle ?
Un coloris brillant doit animer tout l’ouvrage.
Michelet : « Oiseaux-mouches et colibris vivent impunément dans ces brillantes solitudes où tout est danger, parmi les plus venimeux insectes, et sur les plantes lugubres dont l’ombre seule fait mourir.
« Je vais lire vos Portraits, lui écrivait Voltaire ; si jamais je veux faire celui du génie le plus naturel, de l’homme du plus grand goût, de l’âme la plus haute et la plus simple, je mettrai votre nom au bas. » Vauvenargues disait ailleurs : « On doit se consoler de n’avoir pas les grands talents, comme on se console de n’avoir pas les grandes places : on peut être au-dessus de l’un et de l’autre par le cœur. » Citons encore de lui quelques pensées détachées : « Les feux de l’aurore ne sont pas si doux que les premiers regards de la gloire. » « Les orages de la jeunesse sont environnés de jours brillants. » « Les premiers jours du printemps ont moins de grâce que la vertu naissante d’un jeune homme. » « La servitude abaisse l’homme jusqu’à s’en faire aimer. » « La liberté est incompatible avec la faiblesse. » « Le fruit du travail est le plus doux plaisir. » « C’est un grand signe de médiocrité que de louer toujours modérément. » « Si vous avez quelque passion qui élève vos sentiments, qui vous rend plus généreux, plus compatissant, plus humain, qu’elle vous soit chère. » « Les conseils de la vieillesse éclairent sans échauffer, comme le soleil d’hiver. » « Les longues prospérités s’écoulent quelquefois en un moment, comme les chaleurs de l’été sont emportées par un jour d’orage. » 1.
Il ne se laisse jamais éblouir par le faux, quelque brillant qu’il soit, et retranche sans pitié tout ce qui est au delà du beau et du parfait, s’arrêtant précisément où il faut.
Les héros de Voltaire ont peu de relief et laissent peu de souvenirs ; ses plans sont romanesques ; il écrit d’une façon plus brillante que solide et vraiment poétique. […] Et le bon sens proscrit les faux brillants, les concetti, les jeux de mots, tout ce qui déshonorait la poésie à l’arrivée de Boileau. […] Depuis, la critique n’a fait que renchérir sur les défauts, et la Henriade n’est plus pour nous qu’une œuvre froide, semée çà et là de morceaux brillants et de vers sonores. […] Elle a analysé ses tirades brillantes et elle en a fait sentir le vide, les idées superficielles et le clinquant. […] Il est svelte et dégagé, il est facile, rapide et brillant.
Virgile, toujours sage, au milieu même de ses écarts, ne donne à l’oreille que ce qu’exige la vérité, et l’harmonie est toujours chez lui l’accord juste du tact le plus exquis avec l’imagination la plus brillante.
Ce brillant caractère me frappe d’abord dans tous les ouvrages marqués au coin de la vraie philosophie : je sens un génie supérieur qui m’enlève au-dessus de ma sphère ; et qui, m’arrachant aux petits objets, autour desquels ma raison se traînait lentement, me place tout d’un coup dans une région élevée, d’où je comtemple ces vérités premières, auxquelles sont attachées, comme autant de rameaux à leur tige, mille vérités particulières ; dont les rapports m’étaient inconnus : il me semble alors que mon esprit se multiplie et devient plus grand qu’il n’était.
Son utilité n’est que secondaire ; il n’est ordinairement qu’une brillante gymnastique de pensée et de style.
C’est une vraie manie, il faut réserver le style brillant pour les descriptions et ne pas songer à faire une pièce d’éloquence.
Nerveux et rapide, il condense les idées en des traits énergiques ou brillants.
Esprit brillant, belle imagination, il fut le Malherbe de la prose : il a le sentiment de la cadence, l’ampleur de la période, l’éclat du discours ; il sait choisir et ordonner les mots ; il orne de grandes pensées par des expressions magnifiques dont l’harmonie soutenue enchante l’oreille.
Sa conversation n’est ni brillante, ni ennuyeuse ; il s’abaisse, il s’élève quand il le faut.
Ce défaut a très-souvent de funestes conséquences : Un modèle imparfait égare, S’il a du brillant et du faux ; Souvent un copiste bizarre N’en imite que les défauts.
Souvent, à un début imposant et qui promet de grandes choses, on rattache, pour nous éblouir à distance, un ou deux lambeaux de pourpre ; on décrit un bois sacré et l’autel de Diane, ou bien le ruisseau qui serpente en fuyant à travers de riantes prairies, ou le Rhin majestueux, ou les brillantes couleurs de l’arc-en-ciel : descriptions charmantes, oui, mais qui ne sont pas à leur place. […] Quand, au déclin des années, les forêts perdent leurs feuilles, ce sont les premières venues qui tombent les premières ainsi passent les mots vieillis, tandis que les nouveaux s’épanouissent, tout brillants de force et de jeunesse. […] Il ne faut pas que vos Dieux et vos héros, quand on vient de les voir, tout brillants d’or et se pavanant sous la pourpre des rois, descendent à l’ignoble langage des tavernes enfumées ; ou que, par crainte de la terre, ils aillent se perdre dans les nues. […] Ensuite parut la vieille Comédie, et elle compta de brillants succès ; mais la liberté dégénéra en licence : il fallut arrêter le scandale, et une loi intervint, qui, condamnant le Chœur à l’impuissance de nuire, le réduisit à un silence honteux.
Un point brillant pari comme un éclair, et remplit aussitôt tout l’espace ; le voile des ténèbres s’efface et tombe ; l’homme reconnaît son séjour et le trouve embelli. La verdure a pris, durant la nuit, une vigueur nouvelle ; le jour naissant qui l’éclaire, les premiers rayons qui la dorent, la montrent couverte d’un brillant réseau de rosée, qui réfléchit à l’œil la lumière et les couleurs.
Il faut des secours abondants et prompts ; mais toutes les caisses charitables sont épuisées ; le prélat espère que la quête qu’il va faire dans cette société si brillante va y suppléer. […] Un seigneur farouche, la terreur de la contrée, justement surnommé le Wildgraf, s’apprête à partir pour la chasse : c’est dans un jour consacré au culte du Seigneur ; on lui en fait l’observation, il répond par un sourire de dédain et part : il a une suite brillante et une meute nombreuse. […] Ce fait d’armes, l’un des plus brillants et des plus importants de notre histoire, eut lieu eu 732. […] Camille fut encore nommé deux fois dictateur, et remporta deux brillantes victoires, l’une sur les peuples d’Italie ligués contre les Romains, l’autre sur une nouvelle armée de Gaulois qui avaient envahi l’Italie. […] Le duc de Guise, homme doué des qualités les plus brillantes et chéri du peuple, surtout des Parisiens, aspirait au trône.
Aussitôt, pour te paraître belle, L’eau pure a ranimé son front, ses yeux brillants : D’une étroite ceinture elle a pressé ses flancs ; Et des fleurs sur son sein, et des fleurs sur sa tête, Et sa flûte à la main, sa flûte qui s’apprête À défier un jour les pipeaux de Segrais, Seuls connus parmi nous aux nymphes des forêts. […] Une imagination brillante, une âme inspirée sont les conditions essentielles de toute poésie lyrique. […] 4° Dans l’épopée, la poésie déploie toutes les ressources de l’art des vers et tous les trésors de l’imagination : figures hardies, coloris brillant, expressions pompeuses, images vives, pensées nobles et sentiments élevés.
Si parfois la poésie fait encore entendre de nos jours une voix aussi pure et aussi brillante que dans les temps antérieurs, ce ne sont que des accents personnels, en quelque sorte, presque toujours sans écho, perdus dans la foule qui ne les écoute pas, et auxquels renonce le poëte lui-même, à mesure qu’il avance dans la société et se mêle à la vie active et réelle.
« La fortune offre aux yeux des brillants mensongers : « Tous les biens d’ici-bas sont faux et passagers ; « Leur possession trouble et leur perte est légère : « Le sage gagne assez lorsqu’il peut s’en défaire. » Lorsque Sénèque fit ce chapitre éloquent, Il avait, comme vous, perdu tout son argent.
L’écritoire, les livres, les accessoires aussi bien qu’il est possible ; mais le peintre a trop voulu la couleur brillante et l’harmonie.
On appelle pathos l’affectation de la chaleur dans le style ; phébus, des ornements brillants qui semblent signifier quelque chose sans rien signifier du tout ; marivaudage, du nom de Marivaux, qui l’a créé, un style fatigant par ses mots recherchés. […] La pompe choisit les expressions brillantes, les tours élégants ; elle séduit, charme, éblouit ; elle convient à tous les sujets, excepté aux sujets simples, qui doivent être traités sans recherche. […] Ce qui est brillant. […] C’est dans les discours du genre académique qu’il est permis d’user de toutes les richesses du style, de tout ce que l’art a de plus magnifique, de plus pompeux, de plus brillant, à la seule condition de distribuer les ornements avec goût et variété.
C’est un morceau brillant, mais qui ne pose que sur un sophisme, et où l’art oratoire devient malheureusement celui de la calomnie.
Elle développe l’imagination, sans prêter, comme la fiction, au romanesque et à l’excentrique ; elle présente la méthode la plus efficace pour connaître à fond les annales des peuples anciens et modernes, à leurs plus brillantes époques ; en s’appuyant sur des faits, des caractères, des mœurs, des passions réelles, elle éloigne du vague et du lieu commun, et le jeune homme accoutume son âme à comprendre le grand, et à penser lui-même comme les illustres personnages qu’il fait parler.
On comprend qu’il serait ridicule de donner aux bergers une imagination aussi hardie et aussi riche qu’à ceux qui ont vécu dans les villes, de leur supposer des pensées brillantes et profondes, des réflexions pompeuses et magnifiques.
Quelle idée donne de son éducation un élève qui s’en acquitte avec cette timidité, cet embarras, cette monotonie qui détruisent le charme des pensées les plus délicates, et déparent le style le plus brillant et le plus harmonieux ? […] Tantôt rassemblant tous ses moyens, elle les dirige vers un but, et les dispose pour produire un effet commun ; elle met à profit les passions humaines, les échauffe, les remue à son gré ; elle ajoute à la beauté des pensées le luxe des expressions, emprunte de la poésie ses images brillantes, ses figures hardies et presque son harmonie : c’est celle de l’homme dont l’esprit est cultivé. […] Dans les anciennes républiques, où l’éloquence a jeté un si brillant éclat, la fonction la plus rare de l’orateur était la louange ; chez nous, son emploi le moins fréquent est le blâme. […] Comme une fortune brillante ne manque jamais de faire des jaloux, il faut combattre l’idée qu’on s’est faite, et soutenir que, loin de procurer le bonheur, comme on le croit, elle est toujours accompagnée de peines et de chagrins. » Pitié.
Tout à coup, au jour vif et brillant de la zone torride, succède une nuit universelle et profonde ; à la parure d’un printemps éternel, la nudité des plus tristes hivers. […] Le style coupé est plus léger, plus vif, plus brillant. […] La vérité seule est richesse, et des erreurs, même revêtues du plus brillant coloris et relevées par tous les agréments de l’esprit, ne sont qu’une fastueuse indigence.
C’est pourquoi le style doit en être riche, brillant, animé, et surtout pathétique. […] Elle demande pour varier et embellir ce brillant spectacle, les mêmes licences que la muse épique s’est données ; et appelant à son secours la musique, la danse, la peinture et toutes sortes de décorations en machines et en habits, elle nous fait voir, par une magie nouvelle, les prodiges que sa rivale ne nous a fait qu’imaginer. […] Aussi quelle douceur, quelle mélodie dans les vers suivants : Fontaine, qui, d’une eau si pure, Arrosez ces brillantes fleurs, En vain votre charmant murmure Flatte le tourment que j’endure : Rien ne peut adoucir mes mortelles douleurs.
On y souffre cependant les traits brillants d’une imagination hardie, un style noble et animé, et un certain enthousiasme.
Parmi les Françaises illustres dont la postérité se souvient, nulle ne lui est supérieure par l’imagination, la sensibilité, la verve d’une gaieté qui coule de source, la franchise d’un naturel parfait, enfin par les qualités brillantes qui sont l’ornement d’une raison solide.
Mais ce qui nous donne à songer plus particulièrement et ce qui suggère à notre esprit mille pensées d’une morale pénétrante, c’est quand il s’agit d’un de ces hommes en partie célèbres et en partie oubliés, dans la mémoire desquels, pour ainsi dire, la lumière et l’ombre se joignent ; dont quelque production toujours debout reçoit encore un vif rayon qui semble mieux éclairer la poussière et l’obscurité de tout le reste ; c’est quand nous touchons à l’une de ces renommées recommandables et jadis brillantes, comme il s’en est vu beaucoup sur la terre, belles aujourd’hui, dans leur silence, de la beauté d’un cloître qui tombe, et à demi-couchées, désertes et en ruine.
On peut coudre ensemble de belles maximes, des pensées morales, des expressions brillantes, sans produire l’effet de la tragédie ; et on le produira si, sans avoir rien de tout cela, on a une fable bien dressée et bien composée. […] Mais aussi quand il y a des pensées et des mœurs, un style trop brillant les obscurcit.
Trop énergique, trop saisissant, ou encore trop brillant et trop étudié, soit de pensée, soit de style, l’exorde déroute le lecteur ou l’auditeur.
Évitons ces excès : laissons à l’Italie5 De tout ces faux brillants l’éclatante folie6.
Parmi les françaises illustres dont la postérité se souvient, nulle ne lui est supérieure par l’imagination, la sensibilité, la verve d’une gaieté qui coule de source, la franchise d’un naturel ennemi de toute affectation, de toute grimace, enfin par les qualités brillantes qui sont l’ornement d’une raison solide.
Le début, quel qu’il soit, ne doit être : Ni trop brillant et trop étudié ; Ni vulgaire, c’est-à-dire pouvant appartenir à plusieurs sujets ; Ni commun, c’est-à-dire pouvant être également employé par l’adversaire ; Ni étranger au sujet, ou même disparate dans ses rapports avec le sujet.
Le fruit de cette lecture sera une piété douce et tendre, une tranquillité d’âme inaltérable, un courage à toute épreuve dans les peines et les afflictions qui sont inséparables de la nature humaine, au faîte même des grandeurs, et dans le sein de la plus brillante prospérité.
Sans cela le meilleur écrivain s’égare ; au milieu de couleurs brillantes, de détails admirables, on reconnaît que l’ouvrage n’est point construit, et on accuse l’auteur de manquer d’invention.
Aux fêtes brillantes du paganisme, aux gracieuses images d’une mythologie enchanteresse, à la commode licence de la morale philosophique, à toutes les séductions des arts et des plaisirs, il oppose les pompes de la douleur, de graves et lugubres cérémonies, les pleurs de la pénitence, des menaces terribles, de redoutables mystères, le faste effrayant de la pauvreté, le sac, la cendre et tous les symboles d’un dépouillement absolu et d’une consternation profonde ; car c’est là tout ce que l’univers païen aperçut d’abord dans le Christianisme.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.