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17. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Les Perses pillaient la ville de Sardes, sa capitale, qui venait de tomber entre leurs mains. […] — Elle pille ta ville, répondit Cyrus et enlève tes richesses. — « Ce n’est ni ma ville ni mes richesses qu’elle pille, reprit Crésus, puisqu’elles ne m’appartiennent plus : ce sont tes biens qu’elle prend et qu’elle emporte ». […] Ces victoires, accompagnées d’un faste noble, sont légitimes, et acquièrent à notre ville une réputation de force et de puissance. […] Après vous avoir acquis, à peu de frais et presque sans danger, l’amitié des villes les plus puissantes du Péloponèse, j’ai forcé les Lacédémoniens de risquer, à Mantinée, toute leur fortune dans une seule bataille, dont ils sont encore affaiblis, quoique la victoire se soit déclarée pour eux. […] D’assujétir une ville puissante, dans une contrée où tout nous est étranger, ou déclaré contre nous.

18. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Quand la ville les eut chassés et que les lois eurent repris leur-empire, il intenta un procès à Eratosthène, celui des Trente qui avait ordonné cette exécution. […] tu oses regarder ces juges, te montrer ici au forum, dans la ville, aux yeux de tes concitoyens ! […] Un vigoureux décret leur enjoignit de vider en quelques jours la ville et l’Italie. […] Quand la ville est prise, il n’y a plus de recours aux tribunaux. […] Du forum ses bons mots redoutés se répandent dans toute la ville et livrent ses ennemis à la risée du peuple.

19. (1862) Cours complet et gradué de versions latines adaptées à la méthode de M. Burnouf… à l’usage des classes de grammaire (sixième, cinquième, quatrième) pp. -368

Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.

20. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Pour achever de déterminer les Athéniens, il s’efforce de détruire l’impression que font nécessairement sur les esprits faibles, les bruits que les malveillants et les oisifs ne manquent jamais de fabriquer et de répandre dans les grandes villes, et aux grandes époques. […] « Il est accablé, il se sent lui-même anéanti, et jette des regards de désespoir sur cette ville, qu’il voit avec douleur échapper à sa rage, sur cette ville qui s’applaudit sans doute d’avoir rejeté loin d’elle le poisons qu’elle portait dans son sein ». […] Vos colonies, vos villes municipales valent bien quelques éminences qui servent de retranchement à Catilina : car je me garderai bien de comparer toutes vos autres ressources avec le dénuement absolu de ce brigand. […] Mais quelle variété, quelle mobilité de caractère dans une grande ville ! […] La ville prise, rien ne reste aux vaincus.

21. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Descartes, 1596-1650 » pp. 9-14

Toutefois je ne trouve pas fort étrange qu’un esprit grand et généreux comme le vôtre ne se puisse accommoder à ces contraintes serviles auxquelles on est obligé dans la cour ; et puisque vous m’assurez tout de bon que Dieu vous a inspiré de quitter le monde, je croirais pécher contre le Saint-Esprit si je tâchais à vous détourner d’une si sainte résolution1 ; même vous devez pardonner à mon zèle, si je vous convie de choisir Amsterdam pour votre retraite, et de préférer cette ville, je ne dirai pas seulement à tous les couvents des capucins et des chartreux, mais aussi à toutes les plus belles demeures de France et d’Italie2. Quelque accomplie que puisse être une maison des champs, il y manque toujours une infinité de commodités qui ne se trouvent que dans les villes ; et la solitude même qu’on y espère ne s’y renccontre jamais toute parfaite. […] Au contraire, dans la ville où je suis, n’y ayant5 aucun homme, excepté moi, qui n’exerce la marchandise6, chacun est tellement attentif à son projet que j’y pourrais demeurer toute ma vie sans être jamais vu de personne. […] Du reste, on ne saurait être nulle part plus libre que dans les grandes villes.

22. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Bruyère. (1646-1696.) » pp. 91-100

Le peuple, paisible dans ses foyers au milieu des siens, et dans le sein d’une grande ville où il n’a rien à craindre ni pour ses biens ni pour sa vie, respire le feu et le sang, s’occupe de guerres, de ruines, d’embrasements et de massacres ; souffre impatiemment que des armées qui tiennent la campagne ne viennent point à se rencontrer ; ou, si elles sont une fois en présence, qu’elles ne combattent point ; ou, si elles se mêlent, que le combat ne soit pas sanglant, et qu’il y ait moins de dix mille hommes sur la place1. […] Et comme Démophile le fait voler, le voilà dans le cœur du royaume : il entend déjà sonner le beffroi des villes et crier à l’alarme ; il songe à son bien et à ses terres. […] Si les nôtres assiégent une place très-forte, très-régulière, pourvue de vivres et de munitions, qui a une bonne garnison, commandée par un homme d’un grand courage, il dit que la ville a des endroits faibles et mal fortifiés, qu’elle manque de poudre, que son gouverneur manque d’expérience, et qu’elle capitulera après huit jours de tranchée ouverte. […] Ce style, trop ferme et trop décisif pour Démophile, n’est pour Basilide ni assez pompeux ni assez exagéré : il a bien d’autres expressions en tête ; il travaille aux inscriptions des arcs et des pyramides qui doivent orner la ville capitale un jour d’entrée ; et, dès qu’il entend dire que les armées sont en présence ou qu’une place est investie, il fait déplier sa robe et la mettre à l’air, afin qu’elle soit toute prête pour la cérémonie de la cathédrale3. […] Cette ville fut prise en 1636 par les Impériaux, dans la guerre de Trente ans.

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