Ces dispositions, cette humeur, cette fièvre chaude de rébellion, cette léthargie de servitude, viennent de plus haut qu’on ne s’imagine.
Vous ne sauriez mieux réussir à l’éviter qu’en vous attachant aux deux vues générales que je viens de vous marquer : l’une, de vous convaincre toujours de plus en plus du bonheur que vous avez d’être né dans la seule véritable religion, en vous appliquant à considérer les caractères éclatants qui en démontrent la vérité ; l’autre, de vous remplir le cœur et l’esprit des préceptes qu’elle renferme, et qui sont la route assurée pour parvenir au souverain bien, que les anciens philosophes ont tant cherché et que la religion seule peut nous faire trouver.
Il s’impatientait trop facilement dans les petites choses ; mais ce défaut, qui vient de la sublimité de l’esprit, est toujours joint à des lumières qui le suppléent2.
Derrière le bataillon sacré viennent de tous les points de la France les volontaires de la poésie, qui l’ont avant tout odes à l’antique et sonnets à l’italienne : — de la Champagne, Amadis Jamyn (1540-1585), mort retiré à la campagne la même année que le maître et l’un de ses élèves préférés ; — d’Angoulême, Jean de la Péruse, mort à vingt-cinq ans, qui, comme le maître, a des odes en strophes, antistrophes et épodes ; — de Cahors, Olivier de Magny, mort en 1560, qui a, comme le maître, ses hymnes, ses gaytez, ses odes, et, comme Du Bellay, son ami, a des regrets, a des soupirs ; — du Mans, Jacques Tahureau, qui chante l’Admirée comme le maître chantait Hélène, Cassandre et Marie, et qui, avec Scévole de Sainte-Marthe, de Loudun, poète lui aussi (odes, élégies), fut l’ami de Vauquelin de la Fresnaye et initia son jeune enthousiasme de dix-huit ans a la passion de la nature, de la poésie et de Ronsard. […] Les poètes que nous venons de nommer forment un groupe à part entre Ronsard et Malherbe ; chacun d’eux suit la route qu’il s’est faite et a son caractère propre. — Du Bartas (mort en 1590) a, dans sa Sepmaine de la Création, la grandeur, et, tout en exagérant les défauts de Ronsard, se distingue de lui. — Vauquelin de la Fresnaye (mort en 1606) a une grâce piquante dans ses Idillies et une simplicité vigoureuse dans ses Satyres françoyses. — D’Aubigné (mort en 1630) a l’éclat, le nerf et le feu dans sa quasi épopée satirique des Tragiques. — Robert Garnier (mort on 1601) a l’accent « mâle et hardi » (c’est Ronsard qui le lui disait) qu’on trouve encore, avec la grâce et le pathétique, dans son imitateur Antoine de Monchrestien (mort en 1621). — Desportes (mort en 1606) et Bertaut (mort en 1611) ont une délicatesse ingénieuse dans leurs sonnets et leurs stances. […] Qualités et défauts de la langue poétique, tout venait de lui. […] Clément Marot (1495-1544) Notice Clément Marot naquit à Cahors, de Jean Marot, qui y était, venu de Caen, sa patrie. […] « Si tu leur fais des biens, ils s’enflent en blasphemes ; Si tu nous fais du mal, il nous vient de nous-mesmes ; Ils maudissent ton nom quand tu leur es plus doux ; Quand tu nous meurtrirois, si462 te benirons-nous.
— Tous les arguments que nous venons de passer en revue se rapportent à certains principes généraux dont ils ne sont que les conséquences. […] Après cette magnifique leçon d’éloquence et de rhétorique, Buffon termine en appliquant aux divers genres littéraires les principes qu’il vient de poser. […] On voit que Voltaire, le prosateur le plus vif de notre langue, emploie la période pour conclure le récit qu’on vient de lire. […] Et, pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre Ce que je viens de raconter. […] Glaive du Seigneur, quel coup vous venez de faire !
Le Deutéronome, qui nous a fourni le morceau qu’on vient de lire, contient plusieurs autres monuments de l’éloquence de Moïse.