Il s’agit de la sœur d’Horace, qui, à l’aspect des dépouilles de son amant tué par son frère, s’abandonne à l’excès de son désespoir : solvit crines, et flebiliter nomine sponsum adpellat . […] Voyez, entre autres, le beau discours de Pacuvius à son fils Pérolla, qui avait formé le projet de tuer Annibal dans un festin que lui donnait le général carthaginois. […] Tua, dive Auguste, cœlo recepta mens ; tua, pater Druse, imago, tui memoria iisdem istis cum militibus, quos jam pudor et gloria intrat, eluant hanc maculam, irasque civiles in exitium hostibus vertant.
En voilà pour tuer une oreille sensible. […] Qu’un ennemi tue ou veuille tuer son ennemi, cela ne produit aucune commisération, sinon en ce qu’on est attendri d’apprendre ou de voir la mort d’un homme quel qu’il soit. Qu’un indifférent tue un indifférent, cette action ne touche guère davantage, parce que d’ailleurs elle n’excite aucun combat dans l’âme de celui qui la fait. […] Quand les choses, dit le même Aristote, arrivent entre des gens que la naissance ou l’affection attache aux intérêts l’un de l’autre ; comme lorsqu’un mari tue, ou est près de tuer sa femme, une mère ses enfans, un frère sa sœur ; c’est ce qui convient merveilleusement à la tragédie. […] Cette règle est fondée dans nos mœurs, qui en cela, plus conformes à l’humanité que celles des Grecs et des Romains, ne veulent point que la scène soit ensanglantée ; avec ces restrictions néanmoins, 1°. qu’il est permis à nos héros et à nos héroïnes de se tuer ou de venir expirer sur le théâtre ; comme Atalide, Mithridate, Phèdre, etc. ; 2°. qu’un personnage peut y tuer un autre personnage, lorsque celui qui tue, est dans une passion violente, dans une fureur passagère, qui le fait plaindre sans le faire détester, comme Orosmane, qui tue Zaïre, et qui presqu’aussi-tôt se poignarde lui-même : ou lorsque le personnage tué est méchant et tout-à-fait criminel, comme Thoas dans l’Iphigénie en Tauride, de Guimont de la Touche, et Antenor dans Zelmire, par du Belloy ; pièces qui sont restées au théâtre.
Quand, à Argos, la statue de Mytis tomba sur celui qui avait tué ce même Mytis et l’écrasa au moment qu’il la considérait, cela fut intéressant, parce que cela semblait renfermer un dessein. […] Qu’un ennemi tue son ennemi, il n’y a rien qui excite la pitié, ni lorsque la chose se fait, ni lorsqu’elle est près de se faire ; il n’y a que le moment de l’action. […] Mais si le malheur arrive à des personnes qui s’aiment ; si c’est un frère qui tue ou qui est au moment de tuer son frère, un fils son père, une mère son fils, un fils sa mère, ou quelque chose de semblable, c’est alors qu’on est ému : et c’est à quoi doivent tendre les efforts du poète. […] Ajax se tuait lui-même ; Ixion était attaché à sa roue. […] Ces jeux n’avaient été institués que cinq cents ans après la mort d’Oreste, et l’on disait dans la pièce qu’Oreste y avait été tué en tombant de son char.
Exemple : « On a droit de tuer un injuste agresseur (voilà la majeure ou le principe) ; or, Clodius était injuste agresseur (voilà l’application du principe à un fait particulier) ; donc il a été permis à Milon de tuer Clodius (voilà la conclusion qui était contenue dans les deux propositions précédentes, qu’on appelle prémisses ou mises en avant). » Observez que, pour que la conclusion soit vraie, il faut que la majeure et la mineure le soient toutes deux. […] Exemple : « Il est permis de tuer un injuste agresseur ; donc Milon a pu légitimement tuer Clodius. » La mineure est supprimée ; ou bien : « Clodius a attaqué Milon, donc il était permis à ce dernier de le tuer. » Ici c’est le principe qui est sous-entendu. […] Milon ne devait pas revenir à Rome, et on le prouvait par ce syllogisme disjonctif : « Ou bien Milon a tué Clodius par haine, ou bien par amour de la patrie ; s’il l’a tué par haine, alors, sa vengeance étant satisfaite, il quittera volontiers sa patrie ; s’il l’a tué par générosité et par amour de la patrie, après avoir rendu un si grand service à ses concitoyens, il les laissera jouir de ses bienfaits, et il emportera dans son exil le témoignage d’une conscience tranquille après une grande action. […] Cependant il y est revenu, dit l’orateur ; donc Milon n’a tué Clodius que parce qu’il y a été obligé pour sa juste défense. » 4° L’épichérème est un véritable syllogisme dont chacune des deux premières propositions a sa preuve avec elle. Exemple : « On a droit de tuer un injuste agresseur ; non seulement la loi naturelle le permet, mais elle nous en fait encore un devoir ; et, de plus, les lois civiles nous le permettent tacitement, puisqu’elles autorisent le port d’armes et les escortes, qui seraient inutiles s’il ne nous était pas permis de nous en servir pour notre défense.
Une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer. Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt ; et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.
Dans ses lettres, elle disait un jour : « Ils sont partis hier, nos chasseurs, après tant de brillants exploits et avoir tant tué et tué que le pays sent la poudre comme un champ de bataille.