Aigri par ses souffrances, il voit dans toutes les actions humaines l’amour-propre, le calcul, le déguisement : pas une vertu ne trouve grâce devant son humeur chagrine qui désenchante la vie, calomnie l’homme et Dieu.
Voilà ce que fait la nature pour l’orateur, voilà les grands traits qui caractérisent son ouvrage ; et il est clair que celui qu’elle a si heureusement disposé, trouvera plus de ressources et de moyens qu’un autre dans les préceptes de l’art : mais il lui sera toujours indispensable de les connaître ; et plus il les approfondira, plus il les rapprochera des grands modèles, plus il se convaincra que ce qu’on appelle un art, n’est autre chose que le résultat de la raison et de l’expérience mis en pratique, et que son but est d’épargner, à ceux qui nous suivront, tout le chemin qu’ont fait ceux qui nous ont précédés.
Corneille a trouvé des beautés pour le théâtre qui ne lui étaient pas connues.
On trouve une faute analogue dans Aristophane, Nuées, v. 150, où le scholiaste la relève.
Chaque jour, en rentrant chez moi, je trouve ma maison aussi désolée que si vous m’aviez quitté hier ; dans le monde, la même idée me suit et ne m’abandonne presque pas.
On trouve aussi quelques idées analogues dans la Rhétorique attribuée à Denys d’Halicarnasse, chap.