Il n’est point de théâtre plus brillant pour l’éloquence, que les discours sacrés. […] » Ceux qu’a vantés l’ancienne Rome93, et ceux qui, avant lui, s’étaient distingués sur le théâtre de la France, possédaient plus ou moins de ces qualités. […] Mais une pièce de théâtre, qui ne sera que l’amusement du public, demande peut-être des réflexions plus profondes, plus de connaissance des hommes et de leurs passions, plus d’art de combiner des choses opposées, qu’un traité qui fera la destinée des nations.
Cet autre2 vient après un homme loué, applaudi, admiré, dont les vers volent en tous lieux et passent en proverbe, qui prime, qui règne sur la scène, qui s’est emparé de tout le théâtre ; il ne l’en dépossède pas, il est vrai, mais il s’y établit avec lui, le monde s’accoutume à en voir faire la comparaison. […] Aussi les Pamphiles sont-ils toujours comme sur un théâtre : gens nourris dans le faux, et qui ne haïssent rien tant que d’être naturels ; vrais personnages de comédie, des Floridors, des Mondoris6.
Nous avons d’Aristote une rhétorique, où sont développés tous les principes de l’art oratoire, et une poétique qui contient les règles les plus exactes et les plus propres à nous faire bien juger du poème épique et des pièces de théâtre.
On sait que Racine, après la chute de Phèdre, abandonna le théâtre, et se repentit de ces chefs-d’œuvre où il faisait si éloquemment parler la passion.
Il essaya aussi du théâtre, et y remporta une victoire unique, mais mémorable.
C’est un théâtre, un spectacle nouveau, Où tous les morts, sortant de leur tombeau Viennent encor, sur une scène illustre, Se présenter à nous dans leur vrai lustra, Et du public, dépouillé d’intérêt, Humbles acteurs, attendre leur arrêt.