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137. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

Dans son obscurité, il leur envie le privilège qu’ils ont de pouvoir diminuer les maux de la terre. […] Étends mon empire sur la terre ; que l’homme coupable ne puisse te lire sans être tourmenté ; que tes ouvrages le fatiguent ; qu’ils aillent dans son cœur remuer le remords : mais que l’homme vertueux, en lisant, éprouve un charme secret qui le console.

138. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Supplément aux exemples. »

Voyez : la neige tombe et la terre est glacée ; J’ai froid : le vent se lève et l’heure est avancée,           Et je n’ai rien pour me couvrir. […] Et, faible, sur la terre il reposait sa tête : Et la neige, en tombant, le couvrait à demi, Lorsqu’une douce voix, à travers la tempête, Vint réveiller l’enfant par le froid endormi.

139. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

Des antres creusés par la nature, dans le sein de la terre ou des rochers ; des arbres touffus, dont les branches étaient entrelacées, servirent d’abord de retraite aux premiers hommes errants et dispersés. […] Pour y parvenir, ils élevèrent des murs de terre détrempée, dans les petits espaces qui se trouvaient entre les troncs des arbres ; et ils remplirent, par d’autres branches, ou par des roseaux joints ensemble, le vide des branches qui formaient le toit de l’habitation.

140. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Voici l’analyse qui suit immédiatement : « Il force une terre à nourrir les productions d’une autre, un arbre à porter les fruits d’un autre ; il mêle et confond les climats, les éléments, les saisons ; il mutile son chien, son cheval, son esclave ; il bouleverse tout, il défigure tout ; il aime la difformité, les monstres ; il ne veut rien tel que l’a fait la nature, pas même l’homme ; il le faut dresser pour lui comme un cheval de manége ; il le faut contourner à sa mode comme un arbre de son jardin. » Massillon, dans son discours sur le petit nombre des élus, veut prouver que bien peu de chrétiens méritent le salut par leur innocence ; il parcourt tous les états, toutes les conditions, toutes les occupations de l’homme. […] La grandeur de l’horizon romain se mariant aux grandes lignes de l’architecture romaine ; ces aqueducs qui, comme des rayons aboutissant à un même centre, amènent les eaux au peuple-roi sur des arcs de triomphe ; le bruit sans fin des fontaines, ces innombrables statues qui ressemblent à un peuple immobile au milieu d’un peuple agité ; ces monuments de tous les âges et de tous les pays ; ces travaux des rois, des consuls, des Césars ; ces obélisques ravis à l’Egypte, ces tombeaux enlevés à la Grèce ; je ne sais quelle beauté dans la lumière, les vapeurs et le dessin des montagnes ; la rudesse même du cours du Tibre ; les troupeaux de cavales demi-sauvages qui viennent s’abreuver dans ses eaux ; cette campagne que le citoyen de Rome dédaigne maintenant de cultiver, se réservant de déclarer chaque année aux nations esclaves quelle partie de la terre aura l’honneur de le nourrir ; — Synthèse : que vous dirai-je enfin ? […] Analyse : L’impie Achab détruit, et de son sang trempé Le champ que par le meurtre il avait usurpé ; Près de ce champ fatal Jézabel immolée, Sous les pieds des chevaux cette reine foulée, Dans son sang inhumain les chiens désaltérés, Et de son corps hideux les membres déchirés ; Des prophètes menteurs la troupe confondue, Et la flamme du ciel sur l’autel descendue ; Elie aux éléments parlant en souverain, Les cieux par lui fermés et devenus d’airain, Et la terre trois ans sans pluie et sans rosée ; Les morts se ranimant à la voix d’Elisée.

141. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre X. du commencement  » pp. 131-145

N’allez pas, dès d’abord, sur Pégase monté, Crier à vos lecteurs d’une voix de tonnerre : Je chante le vainqueur des vainqueurs de la terre… Oh ! […] Tout plein du Dieu qui parle par sa bouche, il peut, dès l’abord, entonner le chant du prophète : Cieux, écoutez ma voix ; terre, prête l’oreille. […] Il est debout ; baissé vers la terre un instant Son regard se leva sur les princes du camp ; Puis, lorsqu’il les voit tous attentifs, il commence, Et sa parole unit ls grâce à l’éloquence : « Si vos vœux et les miens avaient fléchi les Dieux, Dit-il, un tel debat n’eût point troublé ces lieux ; Achille aurait encor ses armes ; nous, Achille.

142. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

Alexandre, ce conquérant rapide que Daniel dépeint comme ne touchant pas la terre de ses pieds, lui qui fut si jaloux de subjuguer le monde entier, s’arrêta bien loin en deçà de vous ; mais la charité va plus loin que l’orgueil. […] Tandis que ces monstres barbares Poussaient d’insolentes clameurs, Le dieu, poursuivant sa carrière, Versait des torrents de lumière Sur ses obscurs blasphémateurs ; et cette strophe de Béranger qui la vaut bien : J’ai vu la paix descendre sur la terre, Semant de l’or, des fleurs et des épis. […] Une situation peut-être encore plus saisissante est celle de Guillaume Tell, si admirablement rendue par la musique de Rossini, au moment où le malheureux père adresse à son fils ses dernières recommandations : Reste immobile, et vers la terre Abaisse un regard suppliant… 89.

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