Je suis malade, je me mets en ménage ; je souffre comme un damné. […] Ma juste modestie, madame, et ma raison me faisaient croire d’abord que l’idée d’une statue était une bonne plaisanterie ; mais, puisque la chose est sérieuse, souffrez que je vous parle sérieusement. […] Je ne puis souffrir les ricanements des étrangers2, quand ils parlent de flottes et d’armées. […] Mais tout ornement qui n’est qu’ornement est de trop ; retranchez-le, il ne manque de rien, il n’y a que la vanité qui en souffre.
Souffrir et patienter sont souvent leurs seules ressources, et cette peine intérieure trace sa triste empreinte jusque sur leur figure, et ne leur laisse aucune des grâces dont la nature anime tous les êtres heureux. […] ce que tu dois souffrir. […] Je ne puis m’anéantir pour toi, Et souffrir un discours si loin de l’apparence. […] Souffrez que mon courage ose enfin s’occuper ; Souffrez, si quelque monstre a pu vous échapper, Que j’apporte à vos pieds sa dépouille honorable ; Ou que d’un beau trépas la mémoire durable, Éternisant des jours si noblement finis, Prouve à tout l’avenir que j’étais votre fils. […] … Non, tu ne mourras point, je ne le puis souffrir.
Mais parce qu’on ignore ce qu’ils souffrent, parce qu’on ne veut pas s’en instruire, parce qu’on craint d’en entendre parler, parce qu’on les éloigne de sa présense, on croit en être quitte en les oubliant ; et, quelque extrêmes que soient leur maux, on y devient insensible. […] Ce n’est pourtant pas sans douleur ni tristesse ; mon cœur en est blessé, mais je souffre ces maux comme étant dans l’ordre de la Providence. » 1.
Le temps, ce dépôt précieux que le Seigneur nous a confié, est donc devenu pour nous un fardeau qui nous pèse et nous fatigue : nous craignons, comme le dernier des malheurs, qu’on ne nous en prive pour toujours ; et nous craignons presque comme un malheur égal d’en porter l’ennui et la durée : c’est un trésor que nous voudrions pouvoir éternellement retenir, et que nous ne pouvons souffrir entre nos mains. […] Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom. Tous nos soins devraient donc se borner à la connaître, tous nos talents à la manifester, tout notre zèle à la défendre ; nous ne devrions donc chercher dans les hommes que la vérité, et ne souffrir qu’ils voulussent nous plaire que par elle ; en un mot, il semble qu’il devrait suffire qu’elle se montrât à nous pour se faire aimer, et qu’elle nous montrât à nous-mêmes, pour nous apprendre à nous connaître1.
Recevez les louanges qui vous sont dues, et souffrez que l’on rende à César ce qui appartient à César. […] On sait que le prince aimait beaucoup à rire aux dépens des autres, mais ne souffrait pas les représailles.
Comprenez-vous bien tout ce que je souffris ? […] Il dit à M. le Prince qu’il ne devait avoir que deux tables, et ne point se charger de tout le reste ; il jura qu’il ne souffrirait plus que M. le Prince en usât ainsi ; mais c’était trop tard pour le pauvre Vatel. […] Henriette de Coulanges, qui souffrait d’une hydropisie.