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34. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Sorti des fentes des murailles, Il venait, de froid engourdi, Réchauffer ses vertes écailles Au contact du bronze attiédi. […] Chacun des villageois jeta sur le cercueil Un peu de terre sainte, en signe de son deuil ; Tous pleuraient en passant, et regardaient la tombe S’affaisser lentement sous la cendre qui tombe : Chaque fois qu’en tombant la terre retentit, De la foule muette un sourd sanglot sortit. […] Empruntons à madame de Staël ce passage sur l’Enthousiasme :   « On peut le dire avec confiance, l’enthousiasme est de tous les sentiments celui qui donne le plus de bonheur, le seul qui en donne véritablement, le seul qui sache nous faire supporter la destinée humaine, dans toutes les situations où le sort peut nous placer. […] Retiré dans son humble presbytère à l’ombre de son église, il doit en sortir rarement. […] Quel sera le premier cercueil qui sortira par ces portes neuves ?

35. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

La vérité, qu’on retient captive, ne sortira-t-elle point par quelque endroit ? […] Je reviens avant le temps qu’ils m’ont marqué, et ils me disent que vous êtes sorti. […] Il demandait des nouvelles à tout ce qui en sortait sans que presque personne osât lui répondre. […] « Lorsque, par le caprice du sort, je fus obligé de sortir de Rome, je me conduisis de même : j’allai faire la guerre à Mithridate ; et je crus détruire Marius à force de vaincre l’ennemi de Marius. […] Que cet hélas a de peine à sortir !

36. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

L’hirondelle Quand la vive hirondelle est enfin réveillée, Elle sort de l’étang, encor toute mouillée, Et, se montrant au jour avec un cri joyeux, Au charme d’un beau ciel, craintive, ouvre les yeux ; Puis, sur le pâle saule, avec lenteur voltige3, Interroge avec soin le bouton et la tige, Et, sûre du printemps, alors, et de l’amour, Par des cris triomphants célèbre leur retour. […] Car voici la chaleur, et voici le printemps4. » Le colibri Souvent dans les forêts de la Louisiane5, Bercé sous les bambous et la longue liane, Ayant rompu l’œuf d’or par le soleil mûri, Sort de son lit de fleurs l’éclatant colibri ; Une verte émeraude a couronné sa tête, Des ailes sur son dos la pourpre est déjà prête, La cuirasse d’azur garnit son jeune cœur, Pour les luttes de l’air l’oiseau part en vainqueur… Il promène en des lieux voisins de la lumière Ses plumes de corail qui craignent la poussière1 ; Sous son abri sauvage étonnant le ramier, Le hardi voyageur visite le palmier. […] continuel en sort, jusqu’à ce que, tête basse, il plonge du poignard de son bec au fond d’une fleur, puis d’une autre, en tirant les sucs, et pêle-mêle les petits insectes ; tout cela d’un mouvement si rapide que rien n’y ressemble ; mouvement âpre, colérique, d’une impatience extrême, parfois emporté de furie, contre qui ? […] Citons, comme exercice de comparaison, l’ode de Lebrun sur le vaisseau le Vengeur, qui, en 1794, se fit sauter plutôt que de se rendre   Trahi par le sort infidèle, Tel qu’un lion pressé de nombreux léopards, Seul, au milieu de tous, sa colère étincelle ;   Il les combat de toutes parts.

37. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Souvent ils en vient le sort d’un ouvrier, qu’ils voient joyeux et content au milieu de ses travaux ; et en effet le travail est la satisfaction de l’honnête homme. […] Tel est le sort de ces pauvres gens, une vie dure et laborieuse. […] Rentrent-ils plus contents qu’ils n’en étaient sortis. […] Arbitre de leur sort, sans craindre de reproche, Je les tourne, retourne, et règle entr’eux les rangs ;             Je les écarte ou les rapproche, Je les hausse, les baisse ainsi que je l’entends. […] J’en ai joui plusieurs fois ; et je ne suis sorti de mon enchantement, que pour m’écrier : heureux les habitants de cette délicieuse contrée !

38. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Où dit-on que le sort vous a fait rencontrer4 ? […] Je plains le triste sort d’un enfant tel que vous. […] Je sors contente : J’ai voulu voir ; j’ai vu5. […] Du sang dont vous sortez rappelez la mémoire ; Et ne préférez point à la solide gloire Des honneurs dont César prétend vous revêtir, La gloire d’un refus sujet au repentir. […] La vérité sort de la bouche des enfants, dit le proverbe.

39. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Certes, j’admire le patriotisme des beaux âges de la grande république ; je l’admire comme la source d’où sont sortis les plus grands caractères et les plus nobles actions qu’il ait jamais été donné à aucun peuple de produire pour l’exemple des hommes ; mais ce patriotisme a je ne sais quoi de dur et d’austère qui étonne et ne touche pas. […] Nous avions trois maisons ; quand le cadavre sortit de la prison, ils ne permirent pas qu’il fût reçu dans aucune : ils louèrent une litière et l’y firent jeter. […] Et puis du courant même de la rue, dont les flots agités venaient battre, pour ainsi dire, le pied du tribunal, que d’incidents devaient sortir ! […] Il aime à paraître, à se mettre en scène, tantôt pour attendrir le public sur son sort, tantôt pour s’excuser avec une feinte modestie de son peu d’éloquence. […] Tableaux satiriques, portraits chargés, saillies imprévues, réparties piquantes, cruelles invectives, insinuations meurtrières, allusions fines sortent en foule de cet esprit charmant, comme les flèches de l’inépuisable carquois d’Apollon.

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