Tout soldat était également citoyen ; chaque consul levait une armée ; et d’autres citoyens allaient à la guerre sous celui qui succédait. […] Ce ne furent plus les soldats de la république, mais de Sylla, de Marius, de Pompée, de César5. […] Servius Tullius les avait mis dans la sixième classe, et on ne prenait des soldats que dans les cinq premières. […] Les soldats de Tibère et non de la patrie. […] Dans ce cas on faisait des levées générales de soldats, et aucune cause d’exemption n’était admise.
Charles XII, entouré d’une soixantaine d’officiers et de soldats suédois, s’est réfugié dans une maison. […] Saint Maurice commande la légion thébaine, composée toute entière de soldats chrétiens. […] Là, il devait livrer bataille ou être fait prisonnier, il harangue ses soldats. […] Les soldats de Rohan en terniraient-ils l’éclat ? […] Pouvais-je ne pas suivre la victoire et même retenir mes soldats ?
ni la garde qu’on fait toutes les nuits sur le mont Palatin, ni les soldats distribués pour veiller la sûreté de la ville, ni l’effroi répandu parmi le peuple, ni le concours de tous les bons citoyens, ni l’appareil redoutable de ce lieu auguste, ni le visage et le regard irrité des sénateurs, ne font aucune impression sur toi ! […] C’est en vain qu’à travers des bois, avec sa cavalerie toute fraîche, Beck précipite sa marche pour tomber Sur nos soldats épuisés ; le Prince l’a prévenu, les bataillons enfoncés demandent quartier ; mais la victoire va devenir plus terrible pour le duc d’Enghien que le combat. […] On ne voit plus que carnage ; le sang enivre le soldat, jusqu’à ce que ce grand Prince, qui ne put voir égorger ces lions comme de timides brebis, calma les courages émus, et joignit au plaisir de vaincre celui de pardonner. […] « Il faut imiter, dit-il, le général prudent qui range son armée en bataille ; il met aux premiers rangs ses soldats braves et robustes, place dans le milieu ceux dont le courage est suspect, et réserve pour les derniers rangs ses troupes d’élite, capables d’assurer la victoire. » La confirmation est la partie la plus importante du discours, parce que c’est là que l’orateur doit conquérir son auditoire à sa cause.
. — Qu’il est beau, après les combats et le tumulte des armes, de savoir encore goûter ces vertus paisibles et cette gloire tranquille qu’on n’a point à partager avec le soldat, non plus qu’avec la fortune ; où tout charme et rien n’éblouit ; qu’on regarde sans être étourdi ni par le son des trompettes, ni par le bruit des canons, ni par les cris des blessés ; où l’homme paraît tout seul aussi grand, aussi respecté que lorsqu’il donne des ordres, et que tout marche à sa parole » ! […] « Certes, s’il y a une occasion au monde où l’âme pleine d’elle-même soit en danger d’oublier son Dieu, c’est dans ces postes éclatants où un homme, par la sagesse de sa conduite, par la grandeur de son courage, par la force de son bras, et par le nombre de ses soldats, devient comme le dieu des autres hommes, et rempli de gloire en lui-même, remplit tout le reste du monde d’amour, d’admiration ou de frayeur. Les dehors même de la guerre, le son des instruments, l’éclat des armes, l’ordre des troupes, le silence des soldats, l’ardeur de la mêlée, le commencement, les progrès et la consommation de la victoire, les cris différents des vaincus et des vainqueurs, attaquent l’âme par tant d’endroits, qu’enlevée à tout ce qu’elle a de sagesse et de modération, elle ne connaît plus ni Dieu, ni elle-même.
Si j’ai réussi à vous tracer nettement le caractère de ces hommes (et notez bien que je ne vous parle pas encore des Romains civilisés par la Grèce, mais des vrais fils de la louve, des purs Latins, de ceux qui préparèrent la conquête du monde par celle de l’Italie), si, dis-je, je vous les ai représentés dans leur primitive rudesse, vous n’aurez pas de peine à comprendre que pour émouvoir ces paysans et ces soldats, il fallait de violentes secousses, et que la parole ne pouvait arriver à leurs âmes qu’en remuant leurs sens et en leur donnant, pour ainsi dire, le frisson de la chair. […] Alors on vivait plus aux champs et aux camps qu’à la ville ; on bornait sa science à l’étude des douze tables, sa philosophie à l’observation des coutumes des ancêtres, sa morale aux devoirs du soldat et du citoyen. […] Allez, Rome n’a pas besoin de beaux avocats et de phrases élégantes, mais de braves soldats et de lois sages et utiles. […] Ainsi, dans le procès de Milon, il commence par rassurer ses juges : — Ces soldats en armes que Pompée a placés aux abords du forum sont là pour les protéger, et non pour leur forcer la main. — Dans le procès de Verrès, au contraire, il les intimide en leur montrant l’opinion publique prête à casser leur arrêt, s’il n’est pas conforme à la justice. […] Vous savez sans doute que, dans sa vieillesse, las des agitations politiques et retiré sous ses ombrages de Tusculum, comme un vieux soldat qui raconte ses campagnes, il a recueilli les souvenirs de ses luttes oratoires.
Vous parlez en soldat : je dois agir en roi. […] Dans le second vers, il ne désigne ni les soldats, les rois pris universellement ; ni aucun soldat, aucun roi pris individuellement. […] Ainsi l’on ne pourrait pas dire d’une armée : ses soldats sont braves et bien disciplinés : d’un tribunal de justice : on estime généralement ses magistrats : d’une société littéraire : nous connaissons tous ses membres. Il faudrait dire : les soldats en sont braves et bien disciplinés. […] Les substantifs sujets, soldats, rangs, cris, horreur, dont le verbe est sous-entendu, forment autant d’ellipses.