Son succès fut prodigieux, et jamais prédicateur plus grave ne passionna plus vivement de meilleurs juges, dans une société brillante et voluptueuse qu’il exhortait à la foi et à la pénitence.
En effet, sa nécessité se fait tellement sentir, que la société, même la moins sévère, commande impérieusement à qui veut lui plaire de respecter ses apparences. […] Il semblerait que, pour qu’une langue se formât et se répandît ensuite, la société dût avoir déjà fait quelques progrès, et que les hommes se fussent préalablement rassemblés en grand nombre ; cependant il semble que le langage a précédé la formation des sociétés ; car, quels nœuds eussent retenu cette immense réunion d’hommes ? […] Quoi qu’il en puisse être, soit que la société ait précédé le langage, soit qu’un assemblage de mots ait formé une langue avant l’établissement d’aucune société, s’il s’agit de rendre raison des deux hypothèses, la difficulté est égale de part et d’autre. […] Dans l’enfance des sociétés, l’imagination et les passions exerçaient sur les hommes un bien plus grand empire. […] La société, en se perfectionnant, laissa moins d’influence à l’imagination.
Les réunions et les sociétés où ils se livrent à cet exercice sont des établissements dignes d’éloges, qui, bien dirigés, peuvent offrir de très grands avantages. […] Car ces sociétés publiques, où se rassemblent un grand nombre d’individus de tous rangs et de toutes professions, qui n’ont ensemble de commun qu’une ridicule manie de parler devant beaucoup de monde, et ne sont pas animés d’autre ambition que de faire parade de leurs prétendus talents, ces sociétés, dis-je, ne sont pas seulement inutiles, elles sont très funestes aux progrès des jeunes gens. […] Les peuples ne se ressemblent jamais plus qu’à l’époque de la formation des sociétés. […] Ce n’est qu’avec les progrès de la société et des sciences qu’ils prirent successivement des formes plus régulières, et qu’on leur donna les noms par lesquels nous les désignons aujourd’hui. […] Tel était l’usage à cette époque de la société où le même homme était laboureur, maçon, guerrier et homme d’État.
Ce sont des hommes que nous devons à la société ; élevons-les donc comme des hommes, et sachons que jamais une âme forte et généreuse ne se rencontrera dans un corps amolli et efféminé.
La biographie renferme la vie d’un homme remarquable et qui a joué un rôle dans la société.
Ceux-ci, réunis en petites sociétés, devaient par conséquent en reconnaître l’existence, et lui rendre une espèce de culte.