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45. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

On dirait qu’il a été le contemporain, l’ami de tous les personnages dont il analyse les sentiments. […] La médiocrité, non plus, n’est guère propre à faire naître en nous un sentiment d’espèce si délicate ; l’impression qu’elle cause n’a rien que de stérile, et ressemble à de la fatigue ou à de la pitié. […] Sans doute quelques pèlerins du génie, comme Byron les appelle, viennent encore et jusqu’à la fin se succéderont alentour ; mais la société en masse s’est portée ailleurs et fréquente d’autres lieux… Ce sentiment qui n’est pas sans tristesse, soit qu’on l’éprouve pour soi-même, soit qu’on l’applique à d’autres, nous devons tâcher du moins qu’il nous laisse sans amertume. […] Il y a (il faut bien le dire) des esprits distingués, mais essentiellement modernes et présents, qui restent et resteront à jamais fermés à l’intelligence et au vrai sentiment de l’antiquité, et qu’il faut désespérer d’y convertir. […] J’ajouterai que le sentiment des beautés antiques exige une délicatesse littéraire qui est fort rare.

46. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Pensées, sentiments, arguments qui s’y trouvent ; leur appréciation par l’élève. […] Examen du discours sous le rapport des pensées et des sentiments. […] C’est-à-dire, animés par un sentiment de colère. […] Mais vous, juges, quels seront vos sentiments ? […] — De sublime de sentiment ?

47. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Rochefoucauld, 1613-1680 » pp. 32-37

De là viennent ses erreurs, ses ignorances, ses grossièretés et ses niaiseries sur son sujet ; de là vient qu’il croit que ses sentiments sont morts lorsqu’ils ne sont qu’endormis, qu’il s’imagine n’avoir plus envie de courir dès qu’il se repose, et qu’il pense avoir perdu tous les goûts qu’il a rassasiés. […] Après avoir satisfait de cette sorte aux devoirs de la politesse, on peut dire ses sentiments, en montrant qu’on cherche à les appuyer de l’avis de ceux qui écoutent, sans marquer de présomption ni d’opiniâtreté. […] Mais il faut se rendre à la raison aussitôt qu’elle paraît, de quelque part qu’elle vienne : elle seule doit régner sur nos sentiments ; mais suivons-la sans heurter les sentiments des autres et sans faire paraître du mépris de ce qu’ils ont dit. […] « Si l’on faisait une sérieuse attention à tout ce qui se dit de froid, de vain et de puéril dans les entretiens ordinaires, l’on aurait honte de parler ou d’écouter ; et l’on se condamnerait peut-être à un silence perpétuel, qui serait une chose pire dans le commerce que les discours inutiles Il faut donc s’accommoder à tous les esprits, permettre comme un mal nécessaire le récit des fausses nouvelles, les vagues réflexions sur le gouvernement présent ou sur l’intérêt des princes, le débit des beaux sentiments, et qui reviennent toujours les mêmes ; il faut laisser Aronce parler proverbe, et Mélinde parler de soi, de ses vapeurs, de ses migraines et de ses insomnies.

48. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-8

Agréez mes meilleurs sentiments. […] Recevez, Monsieur l’Abbé, avec l’expression de mes sympathies, l’assurance de mes sentiments les plus distingués. […] Recevez l’assurance de mes sentiments distinguée et de ma sincère estime. […] Veuillez agréer, avec mes félicitations, l’expression de mes sentiments les plus distingués. […] Recevez l’assurance de mes sentiments respectueux et dévoués.

49. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre V. — De l’Action »

Cette qualité consiste dans les diverses inflexions de la voix, c’est-à-dire qu’il faut que la prononciation soit d’accord avec le sentiment que l’on exprime. […] Comment ne pas admirer les muets qui, à défaut de la parole, savent si bien exprimer leurs sentiments par des gestes ? Le geste qui interprète si admirablement nos sentiments comprend le jeu de la physionomie, les attitudes du corps, les mouvements de la tête, des bras et des mains. […] Les mouvements du corps et des mains doivent seconder les sentiments de l’âme.

50. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Tout ce qui dénote une âme droite, des sentiments modestes, une humeur paisible, inspire de la bienveillance. […] On apaise des furieux en les rappelant au sentiment du devoir. […] Or, de ces trois motifs, le sentiment religieux n’est pas ce qui touche le plus un jeune homme : Pacuvius devra donc commencer par celle-ci. […] Dans ceux qui appartiennent au sentiment, l’écrivain veut toucher : son style sera doux, insinuant, vif, animé, pathétique. […] La délicatesse est la finesse du sentiment.

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