Elle est inondée du sang de ses martyrs : mais ce sang même devient la semence la plus féconde des chrétiens. […] Le devoir de l’historien est aussi de consacrer la mémoire des souverains qui ont protégé la religion, des savants qui l’ont défendue, des héros chrétiens qui l’ont cimentée de leur sang.
Ce n’est pas assez que l’action de la tragédie soit héroïque, il faut surtout qu’elle soit tragique ; n’entendez pas par là qu’elle soit sanglante : « Ce n’est point une nécessité, dit Racine dans sa préface de Bérénice, qu’il y ait du sang et des morts dans une tragédie. […] Le sang par jets vermeils s’échappe de leur tige, Comme si c’était moi qui le perdais, ce sang.
Il ne s’agit point, en effet, pour le prédicateur des frivoles intérêts de cette vie : il ne songe qu’aux intérêts éternels des âmes rachetées par le sang d’un Dieu. […] Sous la Convention, on entendit des cris de rage et des paroles de sang ; les passions grondèrent avec fracas ; mais ce n’était pas là, quoi qu’on ait dit, la véritable éloquence. […] Regardez du haut du ciel, et voyez, non les dissolutions publiques ou secrètes, mais les malheurs du premier royaume chrétien, de cette vigne si chérie que votre main elle-même a plantée, et qui a été arrosée du sang de tant de martyrs ! […] Pourrez-vous tremper vos mains dans le sang d’un père ? […] Ô Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et égorges ceux qui sont envoyés vers toi, te convient-il de demander, les mains encore teintes de leur sang, pourquoi ils sont muets ?
» Peu auparavant, une bête féroce l’environnait de terreur, ce même palais, lorsque retirée là comme dans sa caverne, elle s’abreuvait du sang de ses proches, ou n’en sortoit que pour dévorer nos plus illustres citoyens.
comment est-ce que son goust ne fut degousté par terreur quand il vint à manier l’odeure des bleceures, quand il vint à recevoir le sang sortant des playes mortelles d’autruy ? […] N’avez vous point de honte de mesler à voz tables les fruicts doulx avec le meurtre et le sang ? […] jeune homme, ne souille point tes mains dans le sang d’un si grand capitaine, » l’autre, sans nul esgard, luy fourre dans le corps ce large espieu, et puis luy et d’autres le prindrent (M. de Guyze, qui estoit en bas, crioit : Est-il mort ?) […] Où sont les Princes du sang, qui ont toujours esté personnes sacrees, comme les colomnes et appuis de la Couronne et Monarchie françoise ? […] Il achève l’œuvre de Richelieu, qui avait décrété et fait signer de son père rétablissement d’une aristocratie de l’intelligence à côté de l’aristocratie du sang, qui se tenait debout et découvert devant les envoyés de l’Académie.
Nous n’étions pas nés dans la république de Platon, ni même sous les premières lois d’Athènes, écrites de sang, ni sous celles de Lacédémone, où l’argent et la politesse étaient un crime ; mais dans la corruption des temps, dans le luxe inséparable de la prospérité des états, dans l’indulgence française, dans la plus douce des monarchies, non seulement pleine de liberté, mais de licence.