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88. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

Quels sont les caractères qui distinguent essentiellement la poésie de la prose ?

89. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Elle n’est trop souvent que de la prose rimée, c’est-à-dire de la prose gênée par la mesure et alourdie par les épithètes. « Chez Voltaire lui-même, le style fait défaut : dans l’épopée et dans la tragédie, il s’est contenté de ce qui suffisait à son temps, c’est-à-dire à la moins poétique des époques15. » L’étude de chacun des genres poétiques confirmerait ce jugement. […] Sans doute, la comédie et le drame, écrits tantôt en vers et tantôt en prose, sont des genres mixtes, qui ne relèvent pas exclusivement de la poésie. […] La prose au dix-huitième siècle. — Le dix-septième siècle avait fixé la langue de la prose française. […] Le premier, qui parut à Dresde, en 1752, est écrit dans cette prose claire, rapide et pure, qui fait de Voltaire un maître.

90. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IV. Du Beau et des Plaisirs du Goût. »

Il n’est point de sensation délicieuse, résultante du beau et du sublime, qui ne soit susceptible de recevoir un charme de plus du pouvoir magique des sons : de là, le plaisir du nombre poétique et de cette espèce d’harmonie que l’on retrouve, quoique d’une manière moins sensible, dans la prose un peu soignée.

91. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Molière. (1622-1673.) » pp. 29-34

Sa prose se recommande par un tour net et vif, admirablement approprié au génie de notre langue.

92. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Pendant plusieurs années, Molière, pressé par le temps et par les besoins, ne donna que des pièces en prose. […] Qu’a-t-il sur nous, dit-on, soit en vers, soit en prose ? […] Dès qu’il eut la bouche close, Sa femme ne dit plus rien ; Elle enterra vers et prose Avec le pauvre chrétien. […] Souvent j’habille en vers une maligne prose : C’est par là que je vaux, si je vaux quelque chose. […] Au dix-huitième siècle, la littérature cesse pour ainsi dire d’être un art, et, dans la poésie comme dans la prose, dégénère tristement des grands originaux du dix-septième.

93. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Finissons ce sujet en rapportant l’opinion d’un de nos plus purs écrivains du xvie  siècle, Balzac qui a donné à notre langue une élégance et une harmonie qu’on n’avait avant lui rencontrées dans aucun ouvrage en prose. […] Les poètes recherchent beaucoup ce genre de beauté qui convient aussi parfaitement à la prose, toutes les fois qu’il s’agit de décrire.

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