« On se souvient de ces cris de douleur, de cette désolation, de ces larmes de toute la France ; de cette foule consternée qui, se précipitant dans les temples, interrompait par ses sanglots les prières publiques, tandis que le prêtre pleurait en les prononçant, et pouvait les achever à peine.
La pauvre femme pleurait, l’ayant perdue, et Fénelon essayait de la consoler : « Je vous en achèterai une autre. — Ah !
et vous, Messieurs, eussiez-vous pensé, pendant qu’elle versait tant de larmes en ce lieu, qu’elle dût sitôt nous y rassembler pour la pleurer elle-même ? Princesse, le digne sujet de l’admiration de deux grands royaumes, n’était-ce pas assez que l’Angleterre pleurât sur votre absence, sans être réduite encore à pleurer votre mort ? […] Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine, pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux héros ; mais approchez en particulier, ô vous qui courez avec tant d’ardeur dans la carrière de la gloire, âmes guerrières et intrépides ! […] Pleurez donc ce grand capitaine, et dites en gémissant : « Voilà celui qui nous menait dans les hasards ! […] Qu’un stoïque aux yeux secs vole embrasser la mort ; Moi je pleure et j’espère !
« Oui, mes frères, la grandeur et les victoires du roi que nous pleurons ont été autrefois assez publiées : la magnificence des éloges a égalé celle des événements ; les hommes ont tout dit, il y a longtemps, en parlant de sa gloire.
puisqu’il faut passer sa vie à pleurer ceux qui sont chers, à pleurer les uns morts, les autres peu dignes de vivre, que je la trouve peu regrettable à tous égards ! Ceux qui s’en vont sont plus heureux que ceux qui restent ; ils n’ont plus rien à pleurer.
N’entends-tu pas la France qui s’écrie : Mon beau ciel pleure une étoile de moins ? […] Ma harpe, qu’en passant l’oiseau des nuits effleure, Sur tes propres débris te rappelle et te pleure, Et jette aux flots du Tibre un cri de liberté, Hélas !