Il plaît, il intéresse par la vérité des pensées et la justesse des expressions.
Vous immolez à votre souveraine grandeur de grandes victimes, et vous frappez, quand il vous plaît, ces têtes illustres que vous avez tant de fois couronnées. » À l’homme en général : c’est ce qu’on voit dans ces vers de Mme Deshoulières : De ce sublime esprit dont ton orgueil se pique, Homme, quel usage fais-tu ?
Ne cherche ici qu’à plaire à ce grand Souverain, N’y cherche qu’à servir après lui ton prochain, Et tu te verras libre au dedans de ton âme ; Tu seras au-dessus de ta fragilité, Et n’auras plus de part à l’esclavage infâme Où par tous autres soins l’homme est précipité.
Les vers sont comme ceux des odes, disposés en strophes et antistrophes ; chaque antistrophe répond à la strophe qui précède tant pour la mesure et le nombre des vers que pour la nature du chant, et comme on se plaît, en général, à introduire quelques différences entre les divers couples de strophes semblables, on obtient ainsi la symétrie dans la variété. […] On ne saurait le nier ; mais d’autre part il faut convenir aussi que les Latins, Lucilius, Horace, Juvénal, ont donné à la satire sa forme propre et définitive ; en outre le genre correspond bien à une disposition naturelle du caractère romain, car on la retrouve à toutes les époques de l’histoire de la littérature latine : l’esprit satirique est un trait de race, le Romain est né railleur, habile à saisir les ridicules, et se plaît aux surnoms (Cicero, etc.) […] Ils se résument dans cette belle définition qu’il donne de l’homme éloquent : « L’homme digne d’être écouté est celui qui ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » Aussi condamne-t-il les vains ornements où se complaisent les déclamateurs fleuris, qui « énervent les plus grandes vérités par un tour vain et trop brillant. » La vraie éloquence, pour lui, est celle qui « ne tend qu’à persuader et à émouvoir les passions », où « tout instruit et touche », mais où « rien ne brille. »« Le véritable orateur », dit-il encore « n’est point esclave des mots : il va droit à la vérité ; il sait que la passion est comme l’âme de la parole ; il pense, il sent, et la parole suit. » C’est pourquoi il préfère de beaucoup Démosthène à Cicéron : « le premier, dit-il, se sert de la parole comme un homme modeste de son habit pour se couvrir ; on pense aux choses qu’il dit, et non à ses paroles » ; tandis qu’il y a trop de parure dans les discours de Cicéron ; l’art y est merveilleux, mais on l’entrevoit, « et il se décrédite en se montrant. » En résumé, Fénelon, des trois conditions que Cicéron assignait à l’Éloquence : prouver, plaire, toucher (docere, delectare, flectere), supprime la seconde, ou plutôt la modifie, en disant que l’orateur doit se borner à peindre ce qu’il dit, sans chercher à éblouir ni à charmer par les prestiges de son discours, et cette ingénieuse correction doit être pleinement approuvée, surtout en ce qui concerne l’Éloquence de la chaire, que Fénelon avait principalement en vue. […] Mais puisqu’il plaît à Dieu de rappeler son serviteur, je dois me soumettre à ses décrets souverains, et n’avoir plus d’autre pensée que de me préparer avec ferveur à paraître devant lui.
L’iniquité ne plaît qu’autant qu’on en profite ; dans tout le reste on veut que l’innocent soit protégé.
En effet, trouver une histoire qui puisse plaire à tous les lecteurs et les intéresser, qui soit amusante, importante et instructive ; faire naître du sujet des incidents qui y soient bien liés et bien assortis, l’animer par une variété de caractères et de descriptions ; soutenir pendant tout le cours d’un long ouvrage la convenance dans les sentiments, l’élévation dans le style que requiert le genre de l’épopée, c’est là incontestablement le dernier effort du génie poétique.