1 Le bourreau A peine l’autorité a-t-elle désigné sa demeure, à peine en a-t-il pris possession, que les autres habitations reculent jusqu’à ce qu’elles ne voient plus la sienne2 C’est au milieu de cette solitude, et de cette espèce de vide formé autour de lui, qu’il vit seul avec sa femelle et ses petits, qui lui font connaître la voix de l’homme : sans eux il n’en connaîtrait que les gémissements.
Le Créateur, toujours attentif à soulager par un bienfait chacun des malheurs de la nature, t’opposa seule à toutes les peines des humains. […] Par toi les malheureux oublient leurs peines, les heureux doublent leurs plaisirs. […] 2° Douleur La Douleur est le contraire de la joie, C’est une peine qui afflige l’âme.
On dispute avec chaleur, on se met en frais d’arguments, et parce qu’on ne s’entend pas avec son adversaire, c’est une peine complètement perdue. […] Aristote les définit : diverses affections de l’âme qui changent nos jugements et sont suivies de peine ou de plaisir. […] En général, dit Maury, les discours qu’on a le plus de peine à graver dans la mémoire ne sont pas ceux qui valent le mieux. […] Car, à quoi bon se donner tant de peine pour composer un sermon, s’il ne doit pas être écouté ? […] Il partagera toutes nos douleurs, entendra toutes nos peines, assistera à tous nos combats.
Si le roi eût cédé aux prières de tant de serviteurs, qui ne craignaient que pour ses jours ; s’il n’eût demeuré sur le champ de bataille ; s’il n’eût fait revenir ses canons dispersés, qu’on retrouva avec tant de peine, aurait-on fait les efforts réunis qui décidèrent du sort de cette journée ?
Il ne prend pas assurément cette peine il se laisse attendrir quand la pièce est touchante, et il ne s’avise pas de dire en voyant Polyeucte : « Je n’ai jamais entendu parler de Sévère et de Pauline ces gens-là ne doivent pas me toucher. » (Voltaire, Dissertation sur la tragédie, en tête de sa Sémiramis.
Combien de gens, en effet, qui, avec du goût et des lumières, et tout ce qu’il faut enfin pour apprécier le génie des grands hommes, ne se font point à l’idée de trouver de l’éloquence et de voir de grands orateurs dans un Bossuet, dans un Massillon ; et qui, tout en en demandant un ironique pardon à ces hommes illustres, ont peine à ne pas s’endormir en les lisant !