Chez les Grecs, on faisait publiquement l’éloge des grands hommes, qui avaient rendu quelque service important à la patrie. […] Tout ce qu’il dit dans ces belles harangues, est l’expression d’une âme qu’enflamme l’amour de la patrie, et qui ne conçoit rien que de grand et d’utile pour ses concitoyens.
Tout bien pesé, il faut être ennemi de sa patrie pour condamner nos spectacles, chefs-d’œuvre de l’esprit humain. » 1.
En vain Mars en fureur De la patrie a moissonné la fleur ; Plus on en tue, et plus il s’en présente.
L’art de la parole est chez nous une puissance, comme il l’était chez les Grecs et chez les Romains ; s’il est secondé par des sentimens généreux, s’il est consacré à la défense de la patrie, l’orateur acquiert une gloire immortelle et se place au rang des plus grands hommes. […] C’est ce que garantit au prince et à la patrie le génie de l’illustre chef qui préside aux destinées de l’instruction publique, et dont les talens et les vertus réalisent si bien la définition que les anciens donnaient de l’orateur : Vir probus dicendi peritus. […] Émus par une idée salutaire à la patrie, ou indignés à l’aspect du crime, ils exprimaient vivement, pour satisfaire au besoin de leur âme, la pensée qui les agitait. […] Et Catilina, en parlant de la patrie : Moi, je la trahirais, moi qui l’ai su défendre ! […] « On inspire la crainte aux auditeurs, en leur présentant l’image de leurs propres dangers ou de ceux de la patrie.
Mais il faut les aimer malgré l’abus qu’on en fait, comme il faut aimer la société, dont tant d’hommes méchants corrompent les douceurs ; comme il faut aimer sa patrie, quelques injustices que l’on y essuie.
Une dame française, fuyant sa patrie pendant la Révolution, répondit à quelqu’un qui s’informait du but et des motifs de son voyage : Je vais en Égypte. […] La Grèce est ton berceau, la France est ta patrie. […] Pour être à la hauteur de son mandat, l’orateur politique devrait paraître dans l’enceinte législative dépouillé de tout préjugé, de toute passion, et armé de la froide raison qui met au-dessus de toute considération les intérêts de la patrie.