Florian 1755-1794 [Notice] Page chez le duc de Penthièvre, officier de dragons, littérateur de salons, Florian n’a jamais composé que des œuvres aimables.
L’empreinte du génie marque ces pages inachevées ; dans ces pierres d’attente, dans ces premières assises du monument qu’il voulait élever à la religion chrétienne, on peut apercevoir quelle en eût été la grandeur78. […] Entre tant de pages, également inspirées par la vertu et le génie, notre choix était bien difficile. […] C’est pour cela que l’Ecclésiaste, après avoir commencé son divin ouvrage par les paroles que j’ai récitées, après en avoir rempli toutes les pages du mépris des choses humaines, veut enfin montrer à l’homme quelque chose de plus solide, et conclut tout son discours en lui disant183 : « Crains Dieu et garde ses commandements : car c’est là tout l’homme ; et sache que le Seigneur examinera dans son jugement tout ce que nous aurons fait de bien et de mal. » Ainsi tout est vain en l’homme, si nous regardons ce qu’il donne au monde ; mais, au contraire, tout est important, si nous considérons ce qu’il doit à Dieu. […] On sent chez lui, ce qui est un grand charme, l’homme dans l’écrivain ; on reconnaît, dans les pages qu’il a laissées, l’accent d’une belle âme, qui souffre de manquer d’espace et de carrière, qui, faute de pouvoir éclater par l’action, s’est répandue sur le papier. […] Quel qu’ait été d’ailleurs le long et triste déclin de ce grand homme, des éclairs de génie ne cessèrent, en brillant çà et là, même dans ses derniers ouvrages, de rappeler sa gloire passée398 ; ses poésies diverses et sa traduction de l’Imitation offrent de très belles pages que la postérité a retenues ; et tel est le nombre des sublimes et divines beautés, comme disait Mme de Sévigné, qu’offre ce père de notre théâtre, qu’elles suffiront à jamais pour couvrir et faire pardonner ses imperfections et ses fautes.
À chaque page de Desportes il souligne des cacophonies. […] Nisard a dit de Clément Marot : « C’est Villon à la cour, valet de chambre d’une reine et page d’un roi. […] Il a eu la gloire d’écrire et de signer le programme éloquent de la nouvelle école, la Deffense et illustration de la Langue françoise (1549) et de l’appliquer le premier par le recueil (même année) qui contenait les sonnets de l’Olive et des Odes ; de léguer à la poésie française, dans ses Antiquités de Rome, impressions premières de son séjour en cette ville (1551-1554), et dans ses Regrets, souvenirs et appels de la patrie absente, les plus parfaits sonnets que le siècle ait produits ; de donner, dans son Poète courtisan, le premier modèle de la satire en France ; enfin | de mériter, par les poésies diverses de ses Jeux rustiques, ajoutées à celles qui précèdent, le nom d’« Ovide français », si tant est que ce nom implique, avec la grâce et l’esprit, les qualités de mâle énergie qui nous frappent à chaque page des Antiquités et des Regrets. […] A chaque page les épithètes jolies, les diminutifs mignards qu’il a prodigués dans la fluidité harmonieuse et molle de ses huit Églogues sacrées, tirées du Cantique des Cantiques (1556), détonnent dans les sujets élevés. […] Chaque œuvre est une page, et d’elle chaque effet Est un beau caractere en tous sens très parfet.
Pourquoi, par exemple, y faire entrer des pages du Discours sur l’Histoire universelle et de la Grandeur des Romains, quand les élèves de troisième les ont entre leurs mains ? […] J’ay donc voulu dresser les miens, mal polis, comme sortans de la main d’ung soldat, et encore d’un Gascon, qui s’est tousjours plus soucié de bien faire que de bien dire : lesquelz contiennent tous les faicts de guerre ausquelz je me suis trouvé, ou qui se sont executtés à mon occasion, commençant dés mes premiers ans que je sortis de page, pour monstrer à ceux que je laisse aprés moy, qui suis aujourd’huy le plus vieux cappitaine de France, que je n’ay jamais eu repoz pour acquerir de l’honneur en faisant service aux Roys mes maistres, qui estoit mon seul but ; fuyant tous les plaisirs et voluptés qui destournent de la vertu et grandeur les jeunes hommes que Dieu a doués de quelques parties recommandables, et qui sont sur le poinct de leur advancement. […] C’est pendant un quartier d’hiver en Allemagne (1619) que, dans ses méditations solitaires, il conçut la méthode et la doctrine philosophiques qu’il révéla, en 1637, par la publication du Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences, son œuvre capitale, écrit de 40 pages, qui fonda la philosophie spiritualiste moderne, et donna le premier modèle d’un style grave, net, juste, précis.
On y raisonne sans argumenter, on y plaisante sans jeux de mots, on y associe avec art l’esprit et la raison, les maximes et les saillies, l’ingénieuse raillerie et la morale austère. » Il faut comparer à ces pages le chapitre de La Bruyère sur la Société et la Conversation.
La tâche délicate de choisir chez des auteurs contemporains les pages les plus dignes d’être placées sous les yeux de la jeunesse a été pour nous singulièrement facilitée par les excellentes indications de la liste officielle : nous les avons suivies scrupuleusement. […] Nous avons eu présent à l’esprit ce mot charmant de Vauvenargues : « Ce sont les critiques injustes qu’il faut craindre lie hasarder, et non pas les louanges sincères. » Nous avons aussi apporté une extrême réserve dans les notes placées au bas des pages. […] Dans un livre de ce genre où l’on ne présente que des fragments isolés, comment conserver à ces morceaux tout leur prix, si quelques notes explicatives ne viennent rattacher ces pages à l’ensemble dont on les a détachées ? […] Ses plus ingénieux continuateurs n’étaient que des rhéteurs descriptifs ; non peut-être qu’il ne soit rigoureux de désigner ainsi Guéneau de Montbéliard153, mort trop jeune, et dont les pages brillantes furent confondues par le public avec celles de son modèle. […] Il est resté d’elle des pages élégantes, ingénieuses, où le goût français, qu’elle avait appris de son mari, est animé de je ne sais quelle grâce asiatique165… Envoyé de Constantinople en France, André Chénier, l’aîné des deux frères, fut placé dans un collège de Paris.