N’est-ce pas là, en effet, comme agissent Aristote, par exemple, quand il dit, à propos des contraires : « si l’on vous allègue les lois, appelez-en à la nature, et si l’on fait parler la nature, rangez-vous du côté des lois ; » et Quintilien, quand il développe la théorie et les règles du mensonge oratoire, qu’il appelle, par euphémisme, une couleur, colorent ?
C’est une vérité d’une évidence incontestable, que des sujets différents exigent un style différent, et que le style oratoire, par exemple, ne peut pas être celui d’un traité philosophique.
Nous n’avons dans notre langue aucun traité de l’art oratoire qui renferme plus d’idées saines, ingénieuses et neuves. » 1.
Il devint avocat, se retira quelque temps à l’Oratoire puis il fut chargé d’un emploi de finances ; mais les intervalles que lui laissaient ses fonctions, il les réserva toujours pour les lettres : dans la suite, il s’y consacra tout entier.
On distingue six sortes de narrations ; 1° narration historique ; 2° narration poétique ou fictive, 3° narration badine ; 4° narration mixte ; 5° narration épistolaire ; 6° narration légende, il y a encore la narration oratoire ; mais elle appartient au discours et nous en avons parlé à l’article de la disposition oratoire.
A défaut d’arguments, ou pour ajouter à leur énergie, l’orateur doit employer l’autorité du caractère, se concilier les auditeurs par ses mœurs réelles ou oratoires, c’est-à-dire par les qualités qu’il possède effectivement ou que son langage peut faire supposer en lui.