Les fruits, à la discrétion1des promeneurs, ne seraient ni comptés ni cueillis par mon jardinier, et mon avare magnificence n’étalerait point aux yeux des espaliers superbes auxquels à peine on osât toucher. […] Point d’importants laquais épiant nos discours, critiquant tous bas nos maintiens, comptant nos morceaux5d’un œil avide, s’amusant à nous faire attendre à boire, et murmurant d’un trop long dîner. […] La verdure a pris, durant la nuit, une vigueur nouvelle : le jour naissant qui l’éclaire les premiers rayons qui la dorent, la montrent couverte d’un brillant de rosée qui réfléchit à l’œil la lumière et les couleurs. […] Il était grand jour ; mes yeux en s’ouvrant virent le soleil, l’eau, la verdure, un paysage admirable. […] Il a l’œil du peintre, et l’oreille du musicien.
Nous fîmes bien précisément ce que nous avions résolu : les yeux ne nous séchèrent pas. […] Il marche doucement et légèrement, il semble craindre de fouler la terre ; il marche les yeux baissés, et il n’ose les lever sur ceux qui passent. […] Les liens du sang fascinèrent les yeux aux deux gendres de M. […] Pendant qu’ils assouvissaient leur fureur aux yeux des princesses, d’autres massacraient tous ceux qui leur étaient odieux, ou suspects à Sophie. […] s’écria-t-il, je crois que c’est là Jeannot. » A ce nom le marquis lève les yeux ; la voiture s’arrête : « C’est Jeannot lui-même, c’est.
Le destin à ses yeux n’oserait balancer. […] Le choc fut rude : il resta sur le coup, Presqu’assommé, l’œil hagard et l’air morne. […] Tes frères, ces martyrs égorgés à mes yeux, T’ouvrent leurs bras sanglants tendus du haut des cieux. […] On dit fort bien, par exemple, que la géographie et la chronologie sont les deux yeux de l’histoire, parce qu’en la personnifiant, on doit nécessairement lui supposer des yeux, par l’un desquels elle voit les lieux, et par l’autre, les temps. Mais un écrivain qui a du goût et de la justesse dans l’esprit, ne dira point que les rayons du soleil sont les éclairs de l’œil ardent du jour.
Ouvrez donc les yeux, je vous supplie, à tant de lumière. […] Lève les yeux de toutes parts et considère toute cette multitude qui est assemblée pour venir à toi. […] Dieu, qui n’a besoin ni de temps ni d’un long circuit de raisonnements pour se faire entendre, tout à coup lui ouvrit les yeux. […] Il voyait tout de ses propres yeux dans les affaires principales. […] Au contraire, si quelque acte de clémence ou de générosité frappe nos yeux, quelle admiration, quel amour il nous inspire !
Mon oreille bientôt sera sourde aux concerts : La chaleur de mon sang va se tourner en glace : D’un nuage épaissi mes yeux seront couverts. […] Mes yeux sont dessillés ; je saurai désormais Des dieux sur le méchant respecter les décrets : Ils n’élèvent si haut sa fortune trompeuse, Que pour rendre bientôt sa chute plus affreuse. […] Ainsi il faut donc nécessairement que la chute complète du méchant justifie la providence aux yeux de l’homme ; et Claudien restait invinciblement dans son scepticisme, si Rufin n’avait conspiré contre Stilicon, et si sa conspiration découverte n’eut ouvert les yeux de l’Empereur, et entraîné la ruine et la mort du favori. […] Sur ces sacs entassés que jour et nuit tu gardes, Tu dors les yeux ouverts, et tu ne les regardes Que comme une peinture ; ils sont sacrés pour toi. […] le sage va nous l’apprendre : Par le sommeil du cœur les yeux appesantis N’ont pour les biens réels, pour le bonheur solide, Qu’une vue incertaine et qu’un regard stupide.
Encore un pas : déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent. […] Et pesez vos discours même dans sa balance : Cognoissez les humeurs qu’il verse dessus nous, Ce qui se fait dessus, ce qui se fait dessous ; Portez une lanterne aux cachots de nature, Sçachez qui donne aux fleurs cette aimable peinture Quelle main sur la terre en broye la couleur, Leurs secrettes vertus, leurs degrés de chaleur ; Voyez germer à l’œil les semences du monde, Allez mettre couver les poissons dedans l’onde, Deschiffrez les secrets de nature et des cieux : Vostre raison vous trompe aussi bien que vos yeux. […] « La mousse imperceptible est indigne de toi. » « — Oiseau, dit le soleil, viens et monte avec moi… » L’aigle, avec le rayon s’élevant dans la nue, Vit la montagne fondre et baisser à sa vue ; Et, quand il eut atteint son horizon nouveau, A son œil confondu tout parut de niveau. […] « D’un œil pour tous égal voit toute sa nature !… » Chers enfants, bénissez, si votre cœur comprend, Cet œil qui voit l’insecte, et pour qui tout est grand.