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33. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Pour être bonnes, elles doivent être l’effet du sentiment et des mouvements naturels. […] On pourrait la nommer : trope du mouvement. […] Il est impossible de ne pas l’employer quand on se sent agité par l’étonnement, la colère et les grands mouvements de l’âme. […] L’apostrophe doit être le mouvement d’une imagination fortement ébranlée, ou d’une âme puissamment affectée. […] 5e Espèce. — Figures par mouvement. — 1.

34. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

L’harmonie spéciale ou imitative dépend de la représentation de la pensée, ou par le son même des mots, ce qui constitue l’onomatopée, ou par le mouvement de la phrase. L’onomatopée, sans être à dédaigner, quand elle se présente naturellement, ne doit pas être recherchée ; il faut s’appliquer spécialement à l’espèce d’harmonie imitative qui représente l’idée par le mouvement de la phrase, qui fait de l’expression, en quelque sorte, l’écho du sens, et que tous les grands écrivains ont étudiée. […] La véhémence dépend moins de la force de l’expression que de la vivacité et de la variété du tour et du mouvement de la phrase. […] Les figures sont des formes particulières de langage qui manifestent l’idée d’une manière plus noble, plus énergique, plus élégante que les formes ordinaires, ou qui indiquent mieux que celles-ci le mouvement de la pensée et la vue de l’esprit. […] Enfin on range parmi les figures certaines formes de langage ou tours de phrase qui modifient la manifestation de l’idée, en faisant saisir d’une manière plus vive que les formes simples et positives le mouvement de l’âme et la vue de l’esprit.

35. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Mais ces mouvements, en quoi les faites-vous consister ? […] Quel mouvement peut-il y avoir dans les paroles ? […] Voilà des mouvements. […] Le mouvement du corps est donc une peinture des pensées de l’âme ? […] Mais ce que je trouve le moins naturel en ce prédicateur est qu’il donne à ses bras un mouvement continuel, pendant qu’il n’y a ni mouvement ni figure dans ses paroles.

36. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Les rhapsodes, en chantant en public les poésies homériques, y mêlaient des gestes et des mouvements qui en faisaient une sorte de représentation dramatique. […] Les figures qu’on aime à y voir sont celles qui conviennent à la passion véhémente, aux mouvements pathétiques du cœur. […] Enfin, le drame romantique emprunte une grande partie de son effet au mouvement physique de la scène, aux machines, aux décorations, aux éclats de voix, aux surprises, aux grands coups de théâtre. La Melpomène antique, la vraie tragédie, est une muse aux traits nobles et sévères, au geste modéré, sobre de mouvements, et se drapant majestueusement dans les plis de sa robe ; elle est belle jusque dans ses fureurs ; elle met de l’art jusque dans les convulsions de l’agonie. […] Les vers de l’opéra sont libres et coupés, pour faciliter l’expression des mouvements de l’âme et favoriser la musique.

37. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

Il est bien naturel à l’homme de faire éclater la joie qui le transporte, non seulement par la sérénité de son visage, par le feu et la vivacité de ses regards, mais encore par certaines attitudes et certains mouvements du corps. […] Un d’entre eux observa ces attitudes et ces mouvements. […] On voit, en effet, que l’éloquence et la poésie l’imitent par les diverses formes et les divers agréments du discours ; l’architecture, par les masses ; la sculpture, par le relief ; la peinture, par les couleurs ; la musique, par les sons inarticulés ; la danse, par les mouvements et les attitudes du corps.

38. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

Si nous le considérons selon la nature, c’est un feu qu’une maladie et qu’un accident amortissent sensiblement ; c’est-un tempérament délicat qui se dérègle, une heureuse conformation d’organes qui s’usent, un assemblage et un certain mouvement d’esprits6 qui s’épuisent et qui se dissipent ; c’est la partie la plus vive et la plus subtile de l’âme qui s’appesantit, et qui semble vieillir avec le corps ; c’est une finesse de raison qui s’évapore, et qui est d’autant plus faible et plus sujette à s’évanouir, qu’elle est plus délicate et plus épurée. […] Il observe les mouvements des ennemis. […] Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs ; et, par des mouvements étudiés, on tire au moins de leurs yeux quelques larmes vaines et forcées.

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