Mépris et malheur à l’âme de boue, qui ne sent point le prix de ces vertus, le charme de cette jouissance ! […] Une liaison funeste, ou seulement dangereuse, est presque toujours la première cause de nos fautes ou de nos malheurs : la connoissance des hommes nous la fait éviter, en nous dirigeant dans le choix d’un ami.
Enfin, toutes les fois que tu m’as attaqué, je me suis défendu par moi-même ; et, cependant, je voyais bien que ma perte entraînerait pour l’État les plus grands malheurs. […] Cependant je m’y résigne volontiers, pourvu que le malheur me frappe seul, et que la république n’ait rien à redouter. […] Je voyais, depuis longtemps, des menées insensées se former au sein de la république, et de coupables intrigues nous préparer des malheurs inconnus. […] Diodorus, avec l’extérieur d’un suppliant, court ici chez ses protecteurs et ses amis et leur détaille à tous son malheur. […] Les Ségestains donc, cédant à tant de persécutions et à la crainte de plus grands malheurs, se déterminent à obéir au préteur.
Malheur à qui se trouvait sous la main de ce rude jouteur ! […] Il la regarda souvent ; le malheur ouvre l’âme à des lumières que la prospérité ne discerne pas. […] » On ressentait dans ces paroles un regret sincère d’avoir été poussé si loin par ses malheurs. […] Il souffre surtout à ces moments solennels où la solitude l’avertit, où le malheur le réveille, où la mort le menace. […] Malheur à celui qui est seul !
Ovide, aussi connu par ses malheurs que par son talent, après être tombé en disgrâce, fut envoyé en exil à Tomes, sur les bords glacés du Pont-Euxin, et y passa la fin de sa vie. Il ne cessa, pendant ce temps, de continuer ses poésies ; les Tristes sont une sorte de complainte sur ses malheurs et ses souffrances qu’il envoie à sa femme ou à ses amis. […] Mais cet amour et ses cruels malheurs ne sont qu’un épisode dans la pièce, et, au prix du destin de Rome et de ses fiers combattants, l’intérêt en est médiocre. […] Heureusement, au milieu de nos malheurs, nous voyons resplendir les nobles figures d’un Thraséas, d’un Helvidius Priscus et d’autres victimes du despotisme impérial. […] Mais il adoucit forcément l’expression de son jugement ; ce furent les « malheurs » du prince de Condé qui le poussèrent si loin ; d’ailleurs lui-même a reconnu et sincèrement condamné ses erreurs, il a fait l’impossible pour les réparer et le grand roi lui a pardonné.
L’orateur chrétien est l’organe de la religion, l’interprète de Dieu même : il parle à la face des autels, dans le sanctuaire de la Divinité, pour ne traiter que des sujets qui regardent le bonheur ou le malheur éternel de l’homme. […] Animé de cet esprit, et parlant dans la chaire de la vérité, je ne craindrai point de vous parler de ses malheurs ; je vous ferai remarquer les écueils de sa vie ; je vous avouerai même, si vous voulez, ses égarements ; mais jusques dans ses malheurs vous découvrirez avec moi des trésors de grâces ; jusques dans ses égarements vous reconnaîtrez les dons du ciel, et les vertus dont son âme était ornée. […] Mais, 1re Circonstance, jamais son cœur ne se sentit plus cruellement déchiré, et il n’eut par lui-même aucune part à nos disgrâces. 2e Circonstance ; il eut le mérite des cœurs droits et des grandes âmes, en se condamnant lui-même. 3e Circonstance ; quoiqu’abandonné à sa mauvaise fortune, il refusa constamment tous les avantages qui auraient pu la relever, mais qui, en la relevant, lui auraient été un obstacle à son rétablissement dans les bonnes grâces et dans l’obéissance du Roi. 4e Circonstance ; il n’omit rien de ce qui dépendait de lui pour disposer les choses à la paix. 5e Circonstance ; il eut le plus grand soin, après son retour, de réparer ses malheurs par le redoublement de ses services.
elle est réservée à quelque chose de bien plus extraordinaire ; et, pour s’être sauvée du naufrage, ses malheurs n’en seront pas moins déplorables. […] Et ce qu’il y a ici de plus déplorable, c’est que l’existence de Dieu, sa nature, l’immortalité de l’âme, la fin et la félicité de l’homme, tous points si essentiels à sa destinée, si décisifs pour son malheur ou pour son bonheur éternel, étaient pourtant devenus des problèmes qui, de part et d’autre, n’étaient destinés qu’à amuser le loisir des écoles et la vanité des sophistes ; des questions oiseuses où l’on ne s’intéressait pas pour le fond de la vérité, mais seulement pour la gloire de l’avoir emporté. […] L’orateur chrétien est l’organe de la religion, l’interprète de Dieu même ; il parle à la face des autels, dans le sanctuaire de la Divinité, pour ne traiter que des sujets qui regardent le bonheur ou le malheur éternel de l’homme. […] La vertu et le malheur de l’un et de l’autre sont semblables, et il ne manque aujourd’hui à ce dernier qu’un éloge digne de lui.