Ce malheur la frappa. […] L’article la se rapporte dans la pensée à la personne frappée par le malheur. […] Rien n’est plus naturel, et l’imagination voit avant tout dans ces tropes la perfection de la créature et le malheur de l’homme déchu. […] En voici un exemple très piquant : Après le malheur effroyable Qui vient d’arriver à mes yeux, Je croirai désormais, grand Dieu ! […] Je vous connais encore, et c’est ce qui me tue ; Mais cette âpre vertu ne m’était point connue, Comme notre malheur elle est au plus haut point, Souffrez que je l’admire et ne l’imite point.
Mais voyant au soleil sa fenêtre fermée, Une tristesse vague, une ombre7 de malheur, Comme un frisson sur l’eau courut sur tout mon cœur ; Et, sans donner de cause à ma terreur subite, Je repris mon chemin, et je marchai plus vite8. […] Soit confiance en nous, soit par cette pudeur Que l’innocence inspire ainsi que le malheur, Cet homme, retournant à ses travaux champêtres, Du jardin, du logis, sembla nous laisser maîtres.
Venez donc me voir quand ce sera fait, pour éviter tous ces malheurs, et pour vous rendre digne des biens que vous méritez, si vous faites votre devoir. […] Il a eu recours à Dieu dans le malheur, et lui a rendu grâces dans le bonheur. […] Deville450 de faire tous les soirs une ronde pour voir si le feu est éteint partout ; on ne saurait trop avoir de précaution pour éviter ce malheur. […] Songez, mon cher frère, au voyage d’Amérique, aux malheurs de notre père, aux malheurs de notre enfance, à ceux de notre jeunesse, et vous bénirez la Providence au lieu de murmurer contre la fortune. […] Sous ce feuillage, on entend Philomèle845 qui chante d’une voix plaintive et mélodieuse ses anciens malheurs, dont elle n’est pas encore consolée.
Le désespoir m’allait saisir : on pense à moi pour une place ; mais, par malheur, j’y étais propre : il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l’obtint.
car, s’il lui arrivait malheur, vous vous feriez bientôt un autre Philippe, en vous appliquant, de la sorte, à vos affaires. […] Les épithètes miseris et improvida font déjà pressentir le malheur et l’aveuglement des infortunés Troyens. […] D’abord c’est le sort, c’est Neptune lui-même qui se trouvent la cause première de sa dignité et de son malheur. […] Sa piété, voilà ce qui cause son malheur, celui de ses enfants. […] qu’eût pensé votre grande âme si, pour votre malheur, rappelé à la vie, vous eussiez vu la face pompeuse de cette Rome sauvée par votre bras et que votre nom respectable avait plus illustrée que toutes ses conquêtes !
En France, Marot charmait les esprits par ses poésies pleines d’enjouement et de naïveté ; de Thou crayonnait dans la langue des Césars les malheurs de son siècle, lorsque parurent Pibrac, Montaigne 1 et Charron.