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192. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Un ouragan, une tempête, par exemple, sont, dans la nature, des objets sublimes ; mais pour que leur description soit aussi sublime, ce n’est pas assez d’employer de ces mots par lesquels on exprime ordinairement la violence d’un orage, ou de décrire ses effets ordinaires, comme de renverser des arbres, ou d’abattre des maisons ; il faut encore les peindre avec quelques-unes de ces circonstances grandes et imposantes qui frappent l’imagination. […] Les appartements d’une maison doivent être distribués régulièrement pour la commodité de ceux qui les habitent ; mais un jardin, qui n’a que l’agrément pour objet, serait pitoyable s’il y avait dans la’division de ses parties la même régularité que dans un bâtiment. […] C’est d’après cette observation que le docteur Warburton explique pourquoi les actions autrefois se mêlaient si souvent au discours, ainsi que nous le voyons dans les prophètes de l’Ancien Testament ; lors, par exemple, que Jérémie, en présence du peuple, brise le vase du potier, jette un livre dans l’Euphrate, s’impose un joug et des chaînes et emporte les meubles de sa maison. […] Car si nous en exceptons les noms propres aux personnes, comme « César, Jean, Pierre, » tous les autres substantifs que nous employons dans le discours ne sont pas des noms d’objets individuels, mais bien des noms de genres très étendus ou d’espèces nombreuses d’objets, comme : « homme, lion, maison, rivière. » Il ne faut cependant pas croire que cette découverte des expressions générales ou abstraites fût le fruit des recherches d’une métaphysique bien subtile ; car, quels que soient à cet égard les progrès successifs que les esprits aient pu faire, il est certain qu’alors que les hommes observaient les qualités par lesquelles les objets se ressemblent, ils devaient être naturellement portés à donner un nom commun aux objets qui offraient entre eux une parfaite ressemblance et, par conséquent, à les confondre sous la dénomination d’une même espèce. […] Un homme possède une maison entière, et n’a pas un appartement complet.

193. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

Sont également proscrites les inversions qui sont évidemment forcées : Si de cette maison approcher on vous voit… Il faut sans différer ses ennemis combattre.

194. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

C’est ainsi que Casimir Delavigne et Lamartine ont remplacé les airs par des chœurs, le premier dans sa belle cantate des Troyennes, et le second dans sa magnifique cantate pour les Enfants d’une maison de charité.

195. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Les appartements d’une maison doivent être réguliers ; mais les jardins dont les arbres présentent le luxe de l’état sauvage sont plus beaux qu’un parc où tout le feuillage n’offre que des cônes et des pyramides, parce que ces jardins sont uniquement destinés à l’agrément. […] L’antique maison de Bourbon reparut ; un roi législateur, élevé à l’école de l’infortune, voulant confondre les intérêts et concilier toutes les opinions, consacra la liberté par une charte qui fut acceptée comme un bienfait. […] Le vertueux Camille Jordan, le général Foy et le spirituel Girardin, qui joignirent un amour sincère de la liberté à un attachement patriotique à l’antique maison de nos rois, ont disparu de la scène du monde. […] Rien en effet ne serait plus absurde que d’élever un immense portique devant un chétif bâtiment, de surcharger d’ornements magnifiques le seuil d’une simple maison d’habitation, ou de donner à l’entrée d’un monument l’agrément d’un jardin de plaisance.

196. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

La partie pour le tout, ou le tout pour la partie ; comme lorsqu’on dit les foyers rustiques, pour les maisons rustiques ; dix hivers, pour dix années ; une tête chère, pour une personne chérie et précieuse lorsque l’on emploie le nom d’un fleuve pour celui du peuple dont il arrose le pays ; comme le Tibre, pour les Romains ; la Seine, pour les Français ; le Tage, pour les Espagnols, etc.

197. (1881) Rhétorique et genres littéraires

En dehors des livres destinés aux maisons d’éducation, et qui ne sont pour la plupart que des abrégés des anciennes rhétoriques, c’est plutôt chez les maîtres de la critique contemporaine que la doctrine s’est produite sous une autre forme. […] Quand nous disons : la campagne est riante, la maison est triste, nous faisons une figure. […] « La maison de France garda son rang sur celle d’Autriche jusque dans Bruxelles. » (Bossuet, Oraison funèbre de Condé.)

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