Au contraire, un jeune homme né pour la vertu, que la tendresse d’une mère retient dans les murailles d’une ville forte, pendant que ses camarades dorment sous la toile et bravent les hasards, celui-ci qui ne risque rien, qui ne fait rien, à qui rien ne manque, ne jouit ni de l’abondance, ni du calme de ce séjour : au sein du repos, il est inquiet et agité ; il cherche les lieux solitaires ; les fêtes, les jeux, les spectacles ne l’attirent point, la pensée de ce qui se passe en Moravie2 occupe ses jours, et pendant la nuit il rêve des combats qu’on donne sans lui3 1.
Les mères et le sentiment maternel dans le théâtre de Racine. […] Dans trois de ses chefs d’œuvre il a mis en scène une mère que préoccupe le sort de son enfant. […] De ces trois mères Andromaque est la plus touchante ; elle est veuve et elle est captive. […] Celui-ci songe aux intérêts de la Grèce et à sa propre grandeur, Clytemnestre se souvient seulement qu’elle est mère. […] La reine et l’épouse disparaissent et ne laissent place qu’à la mère.
« Les peuples les plus redoutables ont été pour moi comme un nid de petits oiseaux, qui s’est trouvé sous ma main : j’ai réuni sous ma puissance tous les peuples de la terre, comme on ramasse quelques œufs que la mère a ahandonnés ; et il ne s’est trouvé personne qui osât seulement agiter son aile, ou faire entendre un faible cri ». […] — Voici la réponse du Seigneur : Une mère peut-elle oublier l’enfant qu’elle allaite, et n’avoir point de compassion du fils qu’elle a porté dans son sein ?
Pour résumer, il n’est pas très difficile d’être vraisemblable dans l’invention à quiconque connaît la nature, et sait extraire de cette mère de toutes choses l’agrément, le fini, la beauté, la perfection. […] 1° Considéré en lui-même, le pathétique ne comprend que deux sentiments principaux : l’amour, source de la tendresse, du respect, de la pitié, de la reconnaissance, de l’orgueil, de l’avarice, etc., etc. ; la haine, mère de la colère, de la vengeance, de indignation, du mépris, etc.
Larme des mères retrouvant leur fils après l’absence et les hasards ! […] larme d’Augustin parlant de Dieu à sa mère au bord des flots qui vont le ramener pur à Carthage ! […] « Dans ma chambre, je prie plus rarement et plus sèchement ; mais à l’aspect d’un beau paysage je me sens ému sans pouvoir dire de quoi Un saint évêque trouva une vieille femme qui pour toute prière ne savait dire que O et il lui dit : “Bonne mère, votre prière vaut mieux que les nôtres” ; cette meilleure prière est aussi la mienne. » (Recueilli çà et là.)
C’est en conversant, de Paris ou de la Bretagne, avec ses amis absents et surtout avec sa fille, c’est en les entretenant des nouvelles de la cour élégante de Louis XIV, ou des sentiments dont son âme de mère était remplie, qu’elle a rencontré la gloire. […] Quelquefois votre mère troublait nos plaisirs ; mais je savais bien où vous reprendre : présentement je ne sais plus où j’en suis. […] Guitaut m’a montré votre lettre : envoyez-moi ma mère. […] Le prince son époux lui fut ravi, et lui laissa trois princesses, dont les deux qui restent pleurent encore la meilleure mère qui fut jamais et ne trouvent de consolation que dans le souvenir de ses vertus. […] N’importe, elle est ma mère, il faut la secourir.